No 218. Jeudi, 37e ANNÉE. 1r Février 1877. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'ïl'H ES ET L'ARRONDISSEMENT PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. VIRES ACQUIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAU AN: l'our l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. (i-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 30. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FEU. HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. G-30. 12-07. 6-50. Poperinghe. 7-50. 0-07. 12-07. 3-57. 6-50. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-40. - 11-20. - 2-35. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 0-45. I.anghemarck-Oslrnde. 7-18. 12-00. 0-20. Langheciarck, le samedi, 5-50. La Gazette de Cologne annonce que les négo ciations entre la Porte et la Serbie ont commencé Vienne. Dimanche matin, une première entrevue a eu lieu outre Aleko Pacha, mandataire de la Tur- qui et l'agent serbe Zudics. La Porte propose comme base du traité, le statu quo ante bellum. Tout fait prévoir que ces conditions seront accep tées. Des Ici très reçues de Sl-Pétersbourg par le duc Decazes et le prince Orlolï constatent que le Czar a autorisé le prince Milan traiter avec le Sultan. Autre détail relatif la question d'Orient le khan de Khiva. préoccupé des révoltés continuelles de ses sujets, qu'il est impuissant réprimer avec les ressources militaires dont il dispose, aurait offi ciellement fait connaître, s'il faut en croire la Ga zette de l'Allemagne du Nord, son intention d'abdiquer en faveur de la Russie. Mais le cabinet de Saint-Pétersbourgdéclineabsolumenl l'annexion du khanat, afin d'éviter des difficultés avec la Perse, l'Afghanistan et les tribus sauvages du Téké. On peut ajouter que l'occupation de Mcrw s'imposerait bientôt au gouvernement russe après l'annexion du khanat, et détruirait ainsi l'entente si heureusement établie entre l'Angleterre et la Russie la confé rence de Constantinople. On voit que tous les efforts tendent aujourd'hui au maintien de la paix, et que la conférence a tout au moins abouti établir entre les puissances une entente commune cet effet. A la Chambre des députés de France, M. Wad- dingtoo, ministre de l'instruction publique, a dépo sé un projet de loi destiné faciliter et étendre la gratuité dans les écoles primaires. Ce projet, comme on voit, n'établit pas l'obliga tion de la gratuité de l'enseignement, mais il con tient une série de dispositions destinées favoriser l'établissement de la gratuité par les communes. La législation actuelle existante fait perdre aux communes la subvention de l'Etat, dès qu'elles éta blissent la gratuité celledisposition est un obstacle sérieux au développement de la gratuité. Le projet nouveau s'efforce de faire en sorte que les commu nes ne puissent pas être arrêtées par des considéra tions pécuniaires. Le dépôt de la loi a été accueilli par un mouve ment d'approbation. La commission d'initiative a rejeté la prise en considération de la proposition de M. Louis Blanc, tendant l'abolition de la peine de mort. Elle s'est déterminée par de simples raisons d'opportunité* sans examiner au fond la valeur théorique de la proposition M. René Brice a été nommé rappor teur. La conviction générale est que l'activité parle mentaire va se concentrer presque exclusivement dans la commission du budget, et que les séances publiques de la Chambre des dépulés et celles du Sénat ne présenteront pas un grand intérêt politique avantquelque temps. Legouvernemenl, néanmoins, doit avoir le désir d'être fixé sur la véritable portée et sur les véritables moyens d'existence de la majo rité qui a concouru la formation de la commis sion du budget, majorité qui est tout l'avantage du parti radical. M. Cambetta multiplie les assuran ces les plus satisfaisantes et se déclare publique ment animé d'intentions très confiantes envers le cabinet. Lacommission s'est réunie aujourd'hui. Elle a ré glé l'ordre de ses travaux. Elle entendra M. Léon Say mercredi prochain. La campagne électorale commence se dessiner dans l'arrondissement d'Avignon, dont les électeurs sont convoqués pour le 11 février. Un comité répu blicain s'est prononcé pour la candidature de M. Eugène Raspaildont les opinions sont celles de 1 Union républicaine. Il est en outre question, pa- raît-il, d'un candidat intransigeant; quant M. Du Demaine. on dit qu'il aurait renoncé la lutte, mais il n'a pas encore fait connaître personnelle ment sa résolution définitive. Quoiqu'il ne soit pas encore complètement réta bli. le Pape a reçu la députation d'une sociélé ca tholique de Naples. Une dépêche de Rome prétend que les cardinaux qui seraient présentés dans le prochain consistoire seront MM. Langenicux, archevêquedeReims, Pie, évêque de Poitiers, les archevêques de Salzbourg et de Vienne et quelques prélats italiens. Les scrutins de ballottage pour le Reichstag con tinuent en Allemagne et sont généralement favora bles aux partis libéraux. Le nombre des nationaux libéraux élus atteindra probablement de 125 150, celui des progressistes de 28 50. Les échecs subis par les nationaux libéraux ont surtout profilé aux conservateurs.On peut affirmer que les parlisansde l'Empire continueront avoir la majorité, même si les progressistes votaient avec l'opposition. Le gou vernement a tenu la balance égale entre les partis constitutionnels il a promis avant les élections de ne pas combattre les candidatures conservatrices et il a tenu parole. Les positions des cléricaux restent intactes cependant le parti ultrainontain a perdu en Bavière un nombre de voix considérable que d'aucuns portenl.à 90,000. La commission du budget, en Autriche, a rejeté, pour des raisons financières, le crédit sollicité pour la participation du pays l'Exposition universelle de Paris en (878. Ypres, le SI Janvier 187 7. Le projet de reforme électorale présenté par M. Malou provoque une profonde et légitime émotion dans le pays en présence de tout le clinquant que l'on a emprunté la loi]anglaise, il a naturellement fallu quelque lems l'opi .ion publique pour s'orienter; mais aujourd'hui elle a pu se convain cre que ee projet de réforme n'est qu'un leurre et une mystification M. Malou aurait pu ne pas promettre satisfaction ses adversaires il aurait pu prétendre que les griefs articulés pas M. Bara étaient exagérés et que les faits articulés n'existaient pas l'état de système il y aurait eu mauvais vouloir et, nous aurions sans doute été en droit de nous en plaindre, mais aujourd'hui nous sommes mystifiés, ce qui est bien pire. M. Malou a reconnu lui-même que nos élections sont entachées de fraude et de corruption et que tous les griefs articulés par la Fédération sont justifiés et loin d'y porter remède, il renforce les moyens de con trôle au profil du clergé et d'un trait de plume il enlève des milliers de citoyens leurs droits électoraux. A Anvers surtout, plus de deux milles citoyens qui avaient droit d'être portés sur les listes électorales au mois d'Août prochain, en sont écartés et ne pourront ainsi prendre part aux élections de (878 c'est un coup de parti, une véritable mesure révolutionnaire aussi le projet de M. Malou excite une véritable indignation dans notre métropole commerciale et on ne peut calculer jusqu'où ira l'indignation publique. Si le gouvernement ne se montre pas plus conciliant et pins équitable, qu'il le sache bien, on ne mystifie pas impunément un grand parti comme le parti libéral et l'heure vien dra, où M. Malou aura rendre compte de ses malices e' de ses fourberies. Nous mettons sous les yeux de nos lecteurs un résumé de la séance que les libéraux réunis viennent d'avoir Anvers, nos lecteurs y verront aisément que nos amis sont bien décidés ne pas se laisser faire. Nous emprun tons l'Indépendance le récit de cette réunion. On se croirait vraiment en temps d'élections voir cette vaste salle bondée de monde. La séance ne s'ouvre qu'à 8 heu res 1/2, et dès 8 heures on se presse sur les escaliers, on s'empare de toutes les places, et quand le bureau monte la tribune, il n'y a plus le moindre vide dans l'enceinte. M. Edouard Pecher préside, ayant ses côtés MM. Vandertaelen, président de la Ligue des Gueux Florus, vice-président de l'Association libérale flamande, et Delvaux, secrétaire de l'Association libérale. Ils sont salués par de bruyants applau dissements. M. Pecher prend le premier la parole et, tout instant interrompu par d'énergiques bravos, il accuse M. Malou d'avoir manqué 'a sa parole, d'avoir fait acte de fourberie, d'avoir montré une habileté désespérer le jésuite le plus retors pour portrr le coup de mort au parti libéral. Mais ce parti, le pays le comprend, est le parti national, et il n'y a qu'un sentiment dans toutes les âmes, en présence de l'allèri- lat dont il est l'objet, celui de la colère et de l'indignation. Les libéraux seront la hauteur de leurs devoirs envers la patrie et la postérité. Ils sentent qu'ils ont derrière eux l'opinion publique qui saura foire entendre sa voix par l'or gane de ses mandataires, pour protester coDtre le coup d'Etat, contre ia mesure révolutionnaire du cabinet pour exiger le letrait du projet de lot et des mesures de nature sauvegar-

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 1