P p S|Zi fi fi a s H Si au contraire, elle provoque dans la nation, la réprobation qu'elle mérite, elle met en lutte ouverte deux grandes fraction de l'opinion publique Los conséquences de cet antagonisme seraient désastreuses pour la patrie Belge. Un parti qui veut par un coup d'Etat asservir, au grand jamais, ses adversaires,s'expose aux plus iolentes représailles De gailé de eœur il lance le pays dans les aven tures et compromet par son ambition l'avenir si riant de la nation Telle est la vraie portée du projet Malou, tel sera; n'en douions pas le cortège de misères qu'entraîne ra après elle cette épouvantable machine de guer re Déjà le pays s'émeut de l'arrogance sacerdotale qui pour la première fois s'abrite sous le man teau de M. Malou de toutes parts la presse jette aux hommes noirs qui nous gouvernent les admo nestions les plus catégoriques et les plus claires. Plaira-t—il au parti dont Langrand fut le plus bel ornement, de prêter quelque attention aux jus tes doléances de la nation, ou bien aura-t-il des oreilles pour ne point entendre Lp parti qui se prétend conservateur assumera- l-il la lourde tâche de révolutionner le pays C'est ce que nous saurons bientôt. (Courrier de Nivelles.) Société de la Concorde. 1. Souvenir d'Ostende, marche, Painparé et Vicini. 2. Le lac des fées, ouverture, Auber. 3. Dormi pure, sérénade trans crite pour piston, exécutée par M. Vandewiele, Scuderi. 4. Ernani, fantaisie, arr. Ch. Simar (père). 5. Valse, entracte de la Boîte de Pandore, arr. Ed. Simar. 6. Le Dessert, ode-symphoilie, arr. pour Harmonie et Chœurs, par Vancalk, Fr. David. Acta sanctorum. Lundi malin, vers ciuq heureson a ramassé, sur la voie publique, au Canal aux Harengs, un prélre colhotique d'ori gine espagnole. Ce révérend avait-il élé visiter la grolle, la grolte splendide tant vantée par le Journal de Bruxelles On l'ignore, mais toujours est-il que ce compatriote de don Carlos était dans un état d'ébriété complet et a dù être transporté ivre-mort l'Amigo. Miserere (Précurseur tavelles diverses. L'Étoile a reçu de Lille une lettre qui lui donne d'in téressants détails sur Aublin et Crochon, les auteurs du crime de Sivry. Nous y voyons d'abord comment Aublin, fils d'un capitaine des douanes, homme liès-estimé, débuta dans la carrière du crime en commettant plusieurs vols 'a la gare de Cassel, où il était receveur. Il fut dénoncé, arrêté et condamné. C'est pendant qu'il subissait sa peine dans la prison de Looz, qu'il fil la connaissance de Crochon. Aublin père mourut de chagrin. Arrivons l'interrogatoire de Crochon. Tout d'abord il nia et ce n'est qu'à sa seconde comparution devant le juge d'in struction de Lille, AlDe Gand, qu'il se décida parler. Il raconta alors qu'il avait été intimement lié avec Aublin, qu'il l'avait nourri Amiens. Un jour Aublin lui fit connaître qu'il venait de Reims où il avait réussi voler plus de 4000 fr. C'est alors qu'Aublin parla pour la première fois de Sivry, où, disait-il, il pouvait y avoir un million. Crochon finit par accepter; il m'a entraîné, ajoula-t-il. Le lendemain ils partirent pour Sivry afin de prendre con naissance des lieux. Aublin qui s'était occupé de tout, s'était présenté chez le receveur, M. Mruranl, eu prenant le nom de Marlière et en se faisant passer pour un marchand (le bois, de Lille.Passons les préliminaires du crime pour arrivi r la scène de l'assassinat. Au moment où il allait aborder ce point capital de son ré cit, Crochon s'est comme transformé. Il baissait la tête, sa voix était saccadée, son regard avait une expression étrange, indéfinissable; ses pensées troublées par le remords, sans doute avaient moins de suite. Je ne tiens pas la vie, dit-il, j'ai assez de force pour al ler jusqu'au bout... Aublin le sait.,, tous les trésors du monde ne m'auraient pas fait verser une goutte de sang!... Je ne voulais pas... C'est Aublin qui a dit Non la mort! Il le faut! La pauvre vieille femme... Elle a reçu plus de vingt coups de poignard!... et lui... M. Meurant... je le verrai toujours Ab le malheureux!... quelle lutte !...Un hom me si fort... comme il s'est défendu... la lutte a duré plus d'un quart d'heure Ah le malheureux J'ai toujours son fantôme devant les yeux A ce moment, Crochon s'est levé, mu comme par un res sort, son visage était livide, de ses mains il semblait chercher écarter le fantôme qu'il disait avoir devant les yeux. Voulez-vous vous reposer? dit le magistrat instructeur profodément ému par cette scène. Non, répondit Crochon, est-ce que vous croyez que je tiens la vie et il retomba épuisé sur son banc. Et, comme un gendarme s'approchait de lui pour le soutenir, il se redressa et dit: Non! lâchez-moi! j'ai assez de force pour aller jusqu'au bout. L'interrogatoire fut cependant suspemîn pendant une heu re, et M. De Gand, avant de le reprendre, demanda encore Crochon s'il n'était pas trop fatigué sa réponse ayant été négative, le juge lui demanda laquelle des deux victimes avait été frappée la première. Est ce la servante? Oui A-t-elle élé frappée par vous deux?Non Qui l'a frap pée? Lui Et Meurant? Lui! Lui seul? Oui! •i Nos conditions étaient de ne pas tuer, poursuivit Cro- chou qui semblait plus l'aise depuis qu'il venait de faire les terribles relations qu'on vient de lire; j'ai accepté d'aller chez Meurant, non pour le tuer, mais pour le garrotter et bâillonner; j'avais des cordes. Ou nous avait dit que le coffre fort était vieux il était tout neuf et combinaisons. En voyant ces deux cadavres, et dans l'impossibilité de prendre l'argent, j'ai eu envie de tuer Aublin. J'ai sauté sur le coffre- fort comme un furieux et me suis mis mordre Aubliu. Eo sortant j'ai eu une dispute avec lui il savait que je ne voulais pas tuer. Si tu me quittes un jour, m'a-t-il dit, je t'en ferai autant! Taudis qu'Aublin frappait la servante, continua Crochon après quelques instants de silence, j'étais dans la pièce voisine luttant avec Meurant. Les cris de la vieille ayant cessé, Aublin vint me rejoindre. Tu ne peux donc pas l'empêcher de crier me dit-il... n J'avais mon mouchoir et mes cordes toutes prêtes, mais je n'osais pas bâillonner M. Meurant; je voulais qu'il vécut; mais Aublin s'appeochant de nous le frappa... Moi aussi, j'avais tout ce qu'il faut pour tuer, mais j'avais deux raisons pour ne pas le faire je ne voulais pas charger ma conscienee d'uo assassinat et voulais laisser vivre Meurant pour qu'il pût nous révéler le mol du ccffre-fort... Après avoir posé quelques questions encore, le magistrat instructeur suspendit l'interrogatoire. C'était là une sage me sure, car Crochon se trouvait dans un état de surexcitation des plus vifs et qui eût pu lui devenir fatal. Le lendemain du joue où le cabinet de M. De Gand fut té moin de cette scène terrible, une scène plus émouvante encore s'y passa. Anblio, qui on avait eu soin de cacher l'arrestation de Cro chon, fut conduit devant le juge d'instruction et persista sou tenir qu'il était complètement élranger au crime de Sivry. Le juge fit un signe et immédiatement la porte en face s'ouvrit et lin nouvrau personnage entra. Quel est cet homme? demanda le juge Aublin. Crochon s'écria Aublin, sans s'être donné le temps de ré fléchir et reculant de deux pas. Quel est cet homme fit encore le juge en s'adressant Crochon et en désignant sou complice. Aublin, répliqua Crochon, d'une voix sourde niais ferme et regardant fixement son ancien ami. Crochon qui, depuis son arrestation, avait refusé toute nourriture, était livide, ses yeux eufoncés dans leurs orbites donnaient l'ensemble de sa physionomie une expression lu gubre. Qui a frappé la servante? lui demanda le juge? Lui répliqua Crochon sans hésiter et en désignant Aublin du doigt. Qui a frappé Meurant? Lui! répéta Crochon en regardant plus fixement Aublin. Vous devenez fou inter rompit Aublin dont la voix tremblante trahissait le trouble de son âme. Pauvre ami c< ntinua Crochon, les preuves sont accablantes. T'imagiues-iu que j'avoue pour le plaisir d'avouer ?Je prends ma part et je le laisse la tienne. Ah! lu n'as pas voulu le sauver avec moi en Amérique, comme je le le demandais, nous ne serions pas perdus. Tu es un malheu reux Le nom de nos familles eût élé flétri, mais je me serais sauvé et toi aussi... Crochon perd la tête, interrompit Aublin. La tête!... je l'ai encore.... poursuivit Crochon, mais il est inutile de nier. Il y a cent témoins contre nous. Je ne regrette qu'une chose, c'est de ne pas l'avoir biùlé la cer velle sur le moment et cherché ensuite l'autre coupable pour lui en faire autant. Je me serais tué ensuite; du moins je n'aurais pas déshonoré mon vieux père... Tii sais que j'ai une brave famille... lu l'as vue... Aublin resta muet pendant plusieurs minutes, puis il mur mura quelques paroles incohérentes. Crochoncontiuiu ensuite lui reprocher encore d'avoir tué H. Meurant et sa servante. Tuer, dit-il, commettre inutilement un double crime, c'étaitle vrai moyen de ne pas avoir d'argent Vivant, le vieux père Meurant eût parlé Mais, non je me vois là avec deux cadavres el forcé de partir sansun sou Tu le sais bien, il n'y avait que moi en France d'assez courageux, si on peut appeler cela du conrage, pour bâillonner Meurant, le mainte nir el voler... Je ne voulais pas le tuer... j'ai lutté. I! m'a égratignéet mordu, moi je ne lui ai rien fait je n'en voulais pas sa vie... Ah si tu avais voulu, nous serions partis en semble pour l'Amérique tu aurais eu 500,000 francs dans la poche... Mais tu n'a pas voulu... Soit Qu'est-ce que je de mande La mort... Elle viendra assez tôt, interrompit Aublin. Eh bien, lant mieux reprit Crochon, je te croyais un homme d'expérience; mais non. tu roules dans les tavernes. Je suis adroit, moi j'ai fait Amiens cinq ou six vols avec escalade, j'en ai eu de l'argent, mais de la complicilé d'assas sinat... Jamais j'aurais pu assassiner mon père alors Ah Aublin je ne te pardonne pas Le juge ayant demandé Aublin ce qu'il avait répondre, celui-ci continua prolester de son innocence, ajoutant que Crochon ne savait pas ce qu'il disait. Sur les instances du juge, il finit cependant par dire que pour le moment il n'avait rien révéler et que s'il avait des révélations faire il demanderait une audience. Les deux assassins furent ensuite reconduits chacun dans sa cellule. Avant de se quitter ils échangèrent un regard, mais un regard terrible. Crochon, épuisé par celte effroyable scène et par le manque de nourriture, se laissa entraîner comme une masse inerte. Il refusa encore de manger jusqu'au lendemain soir alors seu lement il consentit prendre quelque nourriture; depuis lors, il est calme et déclaré qu'il est heureux d'avoir déchargé sa conscience d'un grand poids. Aublin, dès le lendemain de sa confrontation, fil réclamer l'audience dont il avait parlé et confirma les aveux faits par Crochon. Tous deux comparaîtront devant les assises qui s'ouvironl Douai, le 15 Février. Des officiers généraux, supérieurs et subalternes, en as sez bon nombre, viennent de recevoir avis de leur mise la retraite pour le 20 mars prochain. Comme conséquence de celte mesure, il y aura très-pro chainement une promotion assez considérable dans l'armée. Elle comprendra plusieurs lieutenants-généraux et généraux- majors. 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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 3