lution, notre avis, éianl la seule rationnelle et indiquée par les circonstances. Force nous est de déclarer, Messieurs, que pas plus que la première fois, Monsieur le Ministre n'a pu se ranger cette opinion, Il a maintenu sa proposition, ajoutant qu'elle devait être con- sidérée comme la limite des sacrifices que le Gouvernement pourrait s'imposer pour cette question. Si celte solution nous paraissait irréali- sable, il n'en restait qu'une seule, c'était l'exé- culion de la convention entre l'Etal et la conces- sion; quelqu'extréme que ce moyen nous paraisse, nous nous sommes ralliés cette idée et nous avons prié Monsieur le Ministre de s'y arrêter, pour autant que toute solution l'amia- ble n'aboutirait pas. Monsieur le Ministre a déclaré s'en rapporter son collègue des Travaux Publics, pour ce qui concernait les dispositions prendre, il a ajouté ensuite que la situation si intéressante des che- mins de fer de la Flandre ne manquait pas de le préoccuper très-vivement, que le service de l'ex- ploitation ne souffrait pas et qu'à tous égards les intérêts si divirs qu'il avait sauvegarder, se- raient l'objet d'études toutes particulières. Telle est. Messieurs, en substance la réponse qui nous a été faite. Vous estimerez comme nous que la question du Canal a fait un pas, l'avenir nous apprendra s'il aura été décisif. Dans tout état de cause il parait prudent votre Commission d'attendre ce que les événements nous réservent pour le moment toute autre démarche lui paraît inopportune. L'assemblée vote des remerciements la Com mission, elle l'encourage persévérer pour obtenir justice pour la Flandre par trop oubliée. Sur la proposition de Monsieur Merghelynck, conseiller provincial, la réunion prie Messieurs les membres de la Commission, d'adresser une lettre Messieurs les Sénateurs et Représentants pour les prier de tenir la main ce que satisfaction nous soit donnée. Lecture est donnée d'une lettre que Monsieur Van Alleynes a cru devoir adresser Monsieur le Ministre, plaidant au nom de l'agriculture, la re prise par l'Etal du Canal de la Lys l'Yperlée. L'assemblée lui vote des remerciements. La séance est levée o heures. Communiqué'j. Le Journal le Liège dit que le parti libéral ne se laissera pas assassiner sans opposer une résistan ce énergique. L'Etoile Belge L'Union libérale de Verviers Voici la conclusion de la dernière Cronique po litique publiée par M. L. Hymans dans X Office de Publicité Hors de ces deux alternatives, il n'en reste qu'une La Flandre libérale On nous écrit de. Poperinghe Les Anversois peuvent ce qu'ils veulent, et ils l'ont prouvé, ce qui doit donner refléchir M. Malou, beau coup moins apte la résistance que d'autres qui y ont succombé. C'est d'ailleurs, on ne saurait trop s'en pénétrer, non un intérêt local qui les soulève aujourd'hui, mais un Iirofond sentiment de moralité politique associant tout e pays au nouveau mouvement d'Anvers, ce mouve ment" dans lequel s'est laissé entraîner M. Malou lui-mê me en reconnaissant solennellement, la nécessité d'y donner satisfaction. Car il l'a dit, il faut, dans l'intérêt du pays, affran chir l'électeur, assurer la sincérité des élections et d'accord en principe avec les Anversois soutenus par un puissant mouvement d'opinion publique qui embrasse déjà tout 16 pays, M. Malou a beau tenter de résister, il devra subir lesconséquencesduprincipequ'il a admis. Voyez jusqu'où l'on va déjà, révolté par cet auda cieux coup de parti que M. Malou a osé proposer sa majorité en vue d'éluder les engagements que ses amis lui reprochent d'avoir pris. C'est aux acclamations d une assemblée immense que M. Pécher fait le serment de défendre outrance, et jusqu'au sacrifice des person nes et de leurs biens, des droits politiques que nos pères ont conquis et qu'ilsentendent léguer leurs enfants et les acclamations ne font que redoubler lorsque M. Van der Taelen, l'élu d'Anvers choisi par le gouverne ment pour remplir les fonctions d'échevin, s engage rester fidèle son serment, mais sous réserve - d'exi ger que ceux qui ont prêté le même serment que lui res tent également fidèles la foi jurée. - L'adresse des Anversois la gauche parlementaire déniant la majorité sortie - d'élections" frauduleuses, le droit de représenter le pays, demande le retrait pur et simple d'un projet de loi qu'elle considère comme un inextricable tissu de fourberies. - 11 ne peut y avoir, dans le camp des honnêtes gens, deux sentiments sur le projet électoral c'est une œuvre déloyale, que des gens loyaux ne peuvent absolument pas approuver, et qui est digne du parti qui a produit les Langrandistes, les Delaet et les Coremans. Comment les villes se plaignent d'être écrasées par les votes inconscients des campagnards flamands, M. Malou reconnaît qu'elles n'ont pas tort, mais qu'il y a lieu de ne pas élaborer de loi de parti, puis un mois après, il viendra froidement proposer d'achever l'écra sement systématique des villes, et de leur enlever ini quement le quart de leurs électeurs C'est un déni de justice, un défi, comme n'en peuvent commettre que des gouvernements qui veulent absolu ment se perdre. Les ordonnaces de Charles X, qui ont provoqué la révolution de juillet, n'étaient certainement pas plus arbitraires. Et que voulez-vous que fassent les villes, si un gou vernement sans pudeur et sans loi leur ravit, par un coup d'Etat, les moyens légaux de faire triompher leurs droits, et consacre leur vasselage perpétuel vis-à-vis des ruraux flamands, ou plutôt de leurs curés Aujourd'hui M. Malou veut que les citadins, électeurs de parlaConstitution, attendent quatre ans avant d'ex ercer l'électorat Mais dans quatre ans, si par impossi ble on le tolérait, il exigerait un délai de cinq, de six ans, ainsi de suite, ne consultant que son intérêt de parti pour la fixation des électoraux, et foulant aux pieds toute équité, toute justice. Le projet de loi n'est pas seulement malhonnête, mais il est souverainement antipatriotique. Depuis quelques années, les patriotes déplorent l'an tagonisme que les ultramontains cherchent exciter entre les provinces flamandes d'une part, et les provin ces wallonnes de l'autre, puis entre les villes et les campagnes. Cet antagonisme commence se manifes ter par des explosions terribles qui n'annoncent rien de bon. Un gouvernement digne de ce nom aurait cherché concilier les intérêts en présence, et faire que les uns n'eussent pas se poser en sacrifiés, en victimes des autres. Des plaintes avaient retenti, des faits tristes comme les élections d'Anvers, de Bruges et de Gand, attestaient que ces plaintes étaient sérieuses, fondées, et que des grandes villes exclues des conseils de la na tion, pesaient moins dans la balance que des bourgades comme Brecht, Waerschoot, et autres centres d'igno rance et de crétinisme. Il y a là manifestement des abus redresser et une large réparation offrir. Que fait M. Malou Agressif et provocateur, il pro pose, sous prétexte de couper court aux fraudes, de confisquer frauduleusement des droits légitimes et de consacrer légalement ou plutôt inconstitutionnellment la déchéance des villes. Il ravive l'antagonisme, il lui donne de nouvelles raisons de s'étendre et de passer l'état aigu, au risque de lamentables déchirements il fait acte de mauvais citoyen. Le projet de loi de M. Malou est donc ouvertement dirigé contre les villes. C'étaient les villes qui se plai gnaient d'être écrasées on les écrase un peu plus Est-ce assez audacieux Aussi ne faut-ils pas se faire illusion sur ce qui va se passer prochainement. Les protestations affluent de toutes parts. La gauche tout entière repousse le projet de loi, et s'il est voté le pays ne le subira pas. Il est des circonstances où l'on a beau prêcher la nation le respect de la légalité, elle vous répond qu'il n'y a pas de légalité, dans la confiscation d'un droit, et qu'il n'y a ni Chambre ni ministère qui tiennent quand il s'agit de semblables abus de pouvoir. La situation est grave ce point qu'il y aurait folie et manque de courage la dissimuler. Aussi n'y a-t-il de salut que dans le retrait de la loi. Le repos public est ce prix, et les Belges ne se laisse ront pas traiter comme les nègres de l'Afrique centrale. M. Malou n'a qu'un seul moyen de sauver sa réputa tion d'homme d'Etat et de chef de parti. Ce moyen consiste dire àla Chambre qu'en présence de l'opposition manifeste du pays et de l'émotion causée 5ar la présentation de son projet, il croit de son devoir e le retirer, pour en formuler un autre qu'il proposera dans le plus bref délai. S'il ne prend pas cette résolution virile, il ne lui reste qu'à se retirer lui-même. que tout le monde prévoit et que personne ne saurait conjurer. En présence de l'opposition formidable que le projet Je loi Malou rencontre dans le parti libéral tout entier et dont la presse libérale s'est fait l'organe, rien n'est plus significatif que l'attitude embarassée de la presse catholique. De toutes parts, on dénonce le caractère frauduleux du projet de loi, on met nu les fourberies u'il récèle, on arrache son auteur le masque de mo- ération et d'impartialité dont il s'était affublé, et on montre dans cette œuvre pompeusement annoncée comme devant déjouer toutes les fraudes et toutes les violences un ensemble de mesures savamment malhon nêtes, et combinées de manière ériger la fraude et la violence en système. En face de ce déluge d'attaques qui ne laissent rien subsister du projet Malou, est l'attitude de la presse cléricale Prend-elle la défense du projet Réfute-t-elle les attaques Démontre-t-elle que le projet a réelle ment pour but et qu'il doit avoir pour effet d'assurer l'indépendance de l'électeur et le secret de son vote? En rien Pas un de ses organes n'essaie même d'en treprendre cette tâche impossible. Nous le comprenons sans peine. Une fois les moyens cachés de cette œuvre de fraude mis au jour, la fraude elle-même éclate àtous les yeux et il devient aussi impossible de la constester ou delà nier, qu'il l'est au charlatan, dont on met nu devant le public les trucs et les ficelles. Il y a incontestablement dans cette attitude de la presse ultramontaine, un aveu plein d'éloqence, et dont nous avons le droit de nous emparer. Et cet aveu est devenu plus élatant encore lorsqu'on a vu tous les membres de la Chambre, demander la suppression de l'article 78 qui établit la rétroactivité do la loi Le Précurseur d'Anvers Le cabinet a vu que les libéraux allaient recevoir du renfort et qu'avec ce renfort ils le battraient plate couture. Et il imagine une tactique fort connue sur le champ de bataille et qui consiste en ceci empêcher le renfort d'arriver l'heure de l'action. Il n'a oublié qu'une chose, c'est qu'il n'a pas reçu le commandement pour combattre une partie de la nation en se servant de l'autre. Et, en l'oubliant, il renonce toute autorité sur ceux qu'il traite en ennemis. Il brise les liens qui unissent les citoyens entre eux et provo que la guerre civile. Les feuilles cléricales qui accusent les libéraux an versois de violence de langage, perdent de vue que la conduite du cabinet nous met en état de légitime dé fense. Nous ne commettons pas, nous repoussons une agression et nous la repoussons avec énergie de ci toyens forts de leur droit. Nous le comprenons, il eût été plus agréable M.. Malou de nous voir assister impassibles et muets la perpétration de son attentat. Il espérait peut-être nous passer le lacet au cou sans nous laisser le temps de crier et de nous débattre. A cette fin il avait cherché nous endormir par de meilleures et hypocrites paroles. Par bonheur, depuis longtemps nous avons appris connaître la valeur de ses promesses et de ses déclara tions. Et, quand les chefs de notre parti nous disaient que des engagements pris solennellement en plein Parle ment ne pouvaient être trahis sans déshonneur, et qu'on y devait ajouter foi, ils se réservaient, comme nous, tacitement le bénéfice d'inventaire, sachant bien que, sous un cabinet clérical, les surprises sont la règle et la loyauté l'exception. Nous étionssur le qui vive et, aupremier cri d'alerte, nous nous somme trouvés sous les armes. Naturellement quaud une nation se lève pour résis ter l'arbitraire, qu'elle ait défendre ses foyers ou ses libertés, cela fait du bruit. Nous en sommes fâchés pour ceux qui avaient comploté de nous ravir discrètement notre bien, mais ce bruit nous plaît-. Rien n'est plus effrayant que le silence au moment du crime. Le pays s'émeut, s agite, proteste, il élève la voix avec colère et indignation le crime ne s'accomplira point La presse cléricale, voyant son cabinet surpris la main dans le sac, appelle la garde pour empoigner ceux qui constatent le flagrant délit. C'est un vieux truc connu de la police il y a longtemps qu'elle ne s'y laisse plus prendre. La nation joue ici le rôle de la police M. Malou ne s'échappera pas. Un nouvel acte de despotisme vient de se produire Mardi dernier Poperinghe c'est encore un résultat de la guerre incessante et acharnée que fait l'intolérant clergé de cette ville notre Société Philharmonique. M. Bossaert, successivement porte-drapeau de l'an cienne Musique des Sapeurs-Pompiers et de la Société Philharmonique, vient de succomber une de ces

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 2