6 FRANCS PAR AN. Les dénégations du Journal d'Ypres. No 236. Jeudi 37 e ANNÉE. 5 Avril 1877 JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT PARAISSANT I.E JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. La simple explication que nous donne le Journal d'Ypres n'est pas simple du tout. Elle est au contraire entortillée et embrouillée, de manière donner le change l'opinion pu blique. Voyez-vous ces pauvres députés per manents s'affaissant sous le poids des affaires et ne pouvant y suffire en déans les délais de la loiC'est pouffer de rire pour qui con naît les rouages de la machine administrative. Et, en effet, qu'il y ait des centaines ou des milliers d'affaires,le poids en retombe surtout sur les chefs de service du Gouvernement pro vincial et le beau zèle de MM. les députés per manents ne se réveille, que lorsque la politi que est en jeu. Or, c'est précisément alors qu'on ne tient aucun compte des délais stipu lés par la loi et c'est alors aussi que nos per manents statuentquand il leur plaît et jamais, si tel est leur bon plaisir. Le Journal d Ypres ne nie pas la chose, il se borne plaider les circonstances atténuan tes, c'est, dit-il, que malgré le bon vouloir de la Députation et toute l'activité de l'ad- ministration, l'instruction compliquée de ces affaires n'a pu être parfaite dans le délai inscrit dans l'art. 37 du Code électoral Or, précisément cette raison ne se présente dans aucune des affaires qui ont traîné l'an née dernière ou traînent encore cette année-ci; ce sont toutes affaires qui n'exigent aucune enquête, aucune parinstruction, aucune étude même., mais dans lesquelles la fraude suinte par tous les pores. Nous déférerons du reste ces affaires l'opinion publique, elle pourra juger entre nous et nos adversaires. Entretempsnous demandons pourquoi la Députation ne statue pas sur la récla mation contre l'inscription du sieur Auguste De Bruyne. Cette affaire n'exige aucune instruction et si on espère l'enterrer aux ou bliettes, on se trompe singulièrement. Le Journal d Ypres suivant en cela l'ex emple que lui donnent ses confrères grande envergure use d'un système de polémique commode qui ne demande ni efforts d'intelligen ce, ni argumentation d'aucun genre. Si un crime, un délit ou un méfait quelcon que est imputé un clérical, les écrivains de sacristie se contentent de nier le fait et même l'existence du coupable. La religieuse de St-Léger-Vauban qui a charitablement fait rôtir deux de ses élèves sur un poêle allumé était une malheureuse victime des calomnies libérales, en droit de nous demander des dommages-intérêts. Nous avons répondu en citant les pièces of ficielles établissant la réalité du fait. La demoiselle Gallv sœur St-Léon est aujourd'hui traduite devant le tribunal correc tionnel, non pour réclamer des dommages- intérêts, mais pour répondre de l'acte odieux et barbare que nous avons relaté. Il y a trois semaines nous publiions les dé tails de la découverte importante d'une bande de faux monnayeurs la tête de laquelle se trouvait un évêque le docteur Clavijo, évêque de Limira. L'affaire s'était passée en Bolivie. Les journaux bien pensants et le Journal d Ypres leur suite, nièrent l'existence d'un évêque de Limira dans toute l'étendue de la République du Haut-Pérou. Ils prétendaient que dans toute la Bolivie il n'y avait que 4 évêques, ceux de La Plata, La Paz, Santa-Cruz et Cochambaha. Le crime était donc encore une de ces af freuses inventions gueuses, comme les tribu naux en fabriquent pour attaquer l'église et ses ministres. Or, dans le fait que nous avons rapporté d'après un journal allemand, il n'y a pas un mot qui ne soit vrai. Seulement nos adversai res n'ont pas consulté les ouvrages orthodoxes avant d'écrire. S'ils avaient ouvert une publi cation pontificale officielle la Gerarcfria cd- LE PROGRÈS VIRES ACglTRIT EU.NDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixrnude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-23. CHEMIN DE FER. HEURES DE DEPART D'YPRES A Poperinglie-Hazebrouck. 6-50. 12-07. 6-30. Poperinghe. 7-30. 9-07. - 12-07. 3-57. 6-50. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-46. - 11-20. - 2-35. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-45. Langbcmarck-Ostende. 7-18. 12-06. fi-20. Langhemarck, le samedi, 5-50. La situation ne s'est pas modifiée depuis hier. Après la signature du protocole par les puissances au Foreign office, Londres, les trois questions principales restent toujours eu litige le désarme ment, les réformes, la paix avec le Monténégro. Le premier point est momentanément écarté et fera l'objet de négociations ultérieures. Sur le second point, la Chambre ottomane a ré pondu en repoussant le programme de la conférence et toute intervention de l'Europe. Sans doute celte résolution n'est pas définitive, et le gouvernement turc peut ne pas s'y arrêter, mais elle prouve, que l'opinion publique Constan- tinople, n'est pas favorable une entente sur le terrain où la diplomatie s'est placée. Quant aux négociations avec le Monténégro, une dépêche de Conslanlinople, adressée la Ga zette de Cologne, dit que le général Ignalieff a déclaré Aleko Pacha, ambassadeur de Turquie Vienne, que la Russie ne désire nullement que la forteresse de Nicksich soit cédée au Monténégro il suffirait de donner au prince Nikita le district de Kuczi. La Porte enverrait un délégué spécial St-Pétersbourg. On parle pour cette mission du ministre de la marine, Reouf Pacha ce délégué serait chargé de transmettre au czar l'assurance des sentiments amicaux du Sultan, et pourrait traiter directement avec le gouvernement russe la question de la démobilisation. D'après la Gazette de Cologne\& Russie s'enga gerait désarmer dès l'instant où la paix sera con clue avec le Monténégro. La presse est unanime constater que si la paix n'est pas entièrement assurée on a du moins grand espoir de voir les efforts des puissances couronnés de succès. D'après une dépêche adressée au Daily News Safvet Pacha, prépare une note diplomatique expédier aux grandes puissances, fixant une période d'un mois pour terminer la situation pré sente dont le caractère incertain compromet tous les intérêts. On croit que d'ici l'ouverture de la discussion de la loi des vilayets, loi que le ministre de l'inté rieur, Djevdet-Pacha, va incessamment soumettre aux Chambres, les députés qui manquent encore et notamment ceux du nord de l'Afrique, seroul arrivés et pourront prendre part la discussion. Enfin la Porte csî résolue attendre les commu nications officielles, avant de rien décider. DERNIÈRES NOUVELLES. Rerlin, 2 avril. Le prince de Rismark prendra prochainement un congé assez long, congé dont il a déjà été question. Rien de définitif n'est encore connu au sujet de la personne qui le remplacera. St-Pétersbourg, 2 avril. Le Golos considère la signature du protocole comme un accord des puissances sur le fait que la Porte est obligée de mettre exécution les résolu tions de la conférence et comme la reconnaissance des puissances du droit de la Russie de recourir des mesures de coërcilion dans le cas où la Porte ne remplirait pas les conditions auxquelles la Rus sie croit possible de retirer ses troupes de la fron tière turque. C'est grâce aux efforts énergiques et désintéres sés de la Russie que la question d'Orient est arrivée au point où elle est maintenant. Conslanlinople, 2 avril. Le conseil des ministres a examiné la situation résultant de la signature du protocole, mais il n'a pris aucune décision encore, notamment en ce qui concerne l'envoi d'un délégué Saint-Pétersbourg. Ypres, le 4 Avril 187 7.

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 1