No 238. Jeudi. 12 Avril 1877. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET -DE L'ARRONDISSE 31 N T Elections d'Anvers. BULLETIN POLITIQUE. La navigation sera interrompue cette an née 1° sur l'Yser et 2° sur le canal d'A pres l'Yser pendant 50 jours, partir du T Juin au 21 Juillet. Nous nous demandons si les travaux que l'on se propose d'exécuter ces deux cours d'eau sont tellement importants qu'ils exigent une interruption aussi longue. Nous apprenons avec plaisir que M. L. Rubbrecht vient de passer avec succès, devant j le jury central, son premier examen de candi- i dat notaire. Hier a eu lieu Anvers un nouveau duel entre catholiques et libéraux. L'issue a donné aux cléricaux peu près 455 voix de majorité. Espérons que ce soit là la dernière victoire électorale la Pyrrhus. Les chances n'étaient pas égales. Quand un combat singulier a lieu entre deux loyaux adversaires,les maîtres du champ, ou, pour mieux dire, les témoins font en sorte que les conditions soient les mêmes pour les deux champions; les armes sont examinées avec soin, les épées mesurées, les pas comp tés, et si l'un des deux succombe, on sait au moins que toutes les mesures possibles d'é quité ont été prise pour régler le combat. Dans nos duels politiques, dit le Journal de Bruges, rien ne se passe ainsi. C'est le con traire qui a lieu. Le terrain de la lutte est miné de longue main par les cléricaux, et tandis que nous nous y présentons visière levée, avec des ar mes loyales et courtoises, eux, après avoir tri ché au jeu en biseautant les cartes, en piquant les dés, c'est-à-dire en faisant de faux élec teurs, ils arrivent dans la lice et n'ont plus qu'à faire sauter la coupe pour retourner l'a tout désigné d'avance. C'est ainsi que depuis quelques jours les campagnes de l'arrondissement électoral d'An vers étaient occupées militairement. Les stok- slagers en gardaient les routes.Le mot de passe était Osy, et ceux qui ne le donnaient pas étaient fort maltraités et devaient rebrousser chemin. La Chine a sa muraille pour se mettre l'abri de l'invasion des barbares. Les can tons anversois sont gardés par une muraille vivante, pour empêcher la vérité, la liberté, l'indépendance d'arriver jusqu'à leurs habi tants. Mais que parlons-nous d'Anvers Nos deux Flandres ne sont-elles pas au même régime? L'espionage, la délation, l'intimidation, la corruption, la fraude, le mensonge, la calom nie, n'y sont-ils pas les agents électoraux de nos adversaires et ceux-ci ne sont-ils pas par venus, au moyen de ces armes déloyales, éli miner du Parlement les meilleurs citoyens Si bien qu'à l'heure qu'il est les deux provin ces flamandes ne comptent plus qu'un seul représentant libéral, et Dieu sait ce que l'on a fait pour l'abattre L'élection d'Anvers se faisait hier sous l'em pire de cette même loi électorale qui tolère de tels scandales, de cette loi qui a soulevé l'opi nion publique contre elle et contre ceux qui en font un usage aussi immoral, et s'en ser vent pour abattre nos institutions et pour étouffer la liberté civile. La lutte était donc inégale. Il est vrai que nous avons de notre côté la loyauté, la vérité, l'honneur et la rai son, qui doivent toujours remporter la derniè re victoire. Aussi, malgré l'issue du combat qui s'est livré entre la société civile et la théo cratie, entre le passé et l'avenir, entre la liber té et l'esclavage, et malgré la nouvelle éclipse de lumière qui assombrit encore une fois notre horizon politique, nous n'en attendons pas moins avec confiance des temps meilleurs qui ne tarderont pas venir. 37e ANNÉE. LE PROGR PARAISSANT LE JEUDI ET LE II INI VACHE. VIRES ACQU1IUT EUKDO. ABONNEMENT l'Ait AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-23. Le Times communique une dépêche ainsi conçue La Turquie consent désarmer. La paix est certaine. Le Times confirmait dans le même numéro et d'une façon également positive que le prince de Bismark avait retiré sa démission, et qu'il se bor nait prendre un long congé qu'il irait passer aux eaux de Kissingen. La Gazette de Cologne avait publié le matin même une nouvelle identique. Au moment où les journaux français ont paru, la bonne nouvelle du Times n'était pas encore con nue Paris. C'est ce qui explique que la presse tout entière est d'accord pour considérer l'accepla- tion du protocole par la Turquie, sinon comme impossible, du moins comme peu probable. La liste des objections de la Turquie contre le protocole, dit le Moniteur universelest des plus longues. Ainsi, elle n'admet pas que ce document mentionne, comme condition préable de la démo bilisation de l'armée russe, la conclusion de la paix avec le Monténégro elle proteste contre la décla ration du comte Schouvaloff comme humiliante, elle déclare que les troubles et les massacres de Bulgarie sont dus des excitations étrangères elle voit une immixtion dans ses atïaires intérieures dans le paragraphe relatif aux agents locaux des puissances; enfin elle demande qu'avant toute négociation concernant le désarmement, les ambas sadeurs des puissances reviennent Constanli- nople. Hâtons-nous d'ajouter que ce ne sont pas là les résolutions définitives de la Porte. En tous cas le temps presse, car l'armistice avec le Monténégro expire le 13 et le prince Nikita semble peu disposé le prolonger. Une dépêche de M. Melegari publiée dans le LivreVert montre qu'il n'est pasfavorable l'idée de l'Italie que la Turquie cède un port au Monténégro. Le tribunal correctionnel d'1 no wraclavv (province de Posen). vient de lancer Un mandat d'amener conlre le cardinal Ledochowski, archevêque des titué de Posen-Gnesen, condamné par ce tribunal 3 mois de prison et 500 marcs d'amende pour outrage l'Empereur, résistance aux autorités et délits contre la sûreté publique. On craint Home que le gouvernement italien ne livre le cardinal la justice prussienne c'est pourquoi le Pape lui a proposé de fixer son domicile au Vatican, où, d'après la loi des garanties, la police ne peut pénétrer. Yprcs, le 11 Avril 1877. p nww On lit dans le Précurseur Les eléricaux ont établi autour des communes bien notées un rayon de servitudes que les libéraux ne peuvent franchir sans être rossés. Un libéral. M. Boelandts, s'élanl rendu Deurne, a trouvé dans ce rayon des stokslagers qui lui ont demandé s'il était libéral ou catholique. Il a ré pondu qu'il ne venait pas pour affaires politiques mais pour affaires particulières. Sur ce les miséra bles bandits électoraux sont tombés sur lui et il n'a pu se dérober que par la fuite leurs mauvais traitements. En regagnant la ville il a rencontré deux autres libéraux dont nous avons les noms et qui allaient voir des parents dans la même commune de Deurne. Il leur a conseillé de renoncer leur projet pour ne pas tomber dans le guel-apens des stokslagers, d'autant plus qu'ils accompagnaient des dames. Ils n'ont pas tenu comple de cet aver tissement, estimant qu'en Belgique les grand routes sont sûres. Mal leur en a pris. Ils ont fait la ren contre des stokslagers qui leur ont adressé la même question qu'à M. Roelandls. Ils ont voulu, comme lui, forcer la consigne et ont reçu des coups. Ainsi voilà des communes où les stokslagers, de leur propre autorité, organisent l'élat de siège Des communes où nul ne peut pénétrer sans un permis de l'Association cléricale De pareils attentats contre les personnes exigent, non-seulement une répression légale, mais encore une protestation énergique du corps électoral anversois. Il faudrait n'avoir plus le moindre patriotisme pour rester indifférent de pareilles infamies et nous tiendrons pour mauvais citoyens les électeurs libéraux que ne feraient pas usage de leur droit. Et qu'on ne s'imagine pas que le fait inimagi nable que nous venons de rapporter soit un fait isolé. 11 est le résultat d'une organisation complète de la terreur. Nous avons également les noms de deux ouvriers cordonniers d'Anvers auxquels on a offert des

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 1