i' li1 f Les Jésuites. ■I i i f m ment, le» arrêts de la Cour de Gand sont si mal rendus, comment se fait-il qu'on ne les attaque pas en cassation On comprend que ces arrêts contra rient très-fort les manœuvres frauduleuses de uos ultramonlains, mais ce qui prouve qu'ils sont bien rendus, c'est que nos adversaires sont obligés de les respecter. Nos lecteurs se rappelleront sans doute que nous avons demandé comment il se fesait, alors que la Cour d'appel de Gand avait annulé la décision de la Députation et rayé l'électeur Vermeersch, M. le commissaire d'arrondissement avait notifié l'ad ministration communale de Zonnebeke, que cette décision était confirmé et que cet électeur était maintenu Le Journal dYpres convient du fait et le trouve très-simple il n'est que l'effet, d'après lui, d'une erreur de copie. Cela est très-facile dire mais s'il n'avait pris envie au délégué de l'association libé rale d'en écrire l'administration de Zonnebeke, nos adversaires restaient compter un faux électeur de plus. Cette erreur de copie nous paraît dans tous les cas diablement suspecte et l'association libérale fera bien de veiller l'avenir ce que les décisions électorales ne soient plus falsiCées dans la relation que l'on en transmet aux communes. La Cour d'appel de Gand vient encore de rayer de la liste des électeurs généraux de Passchendaele les Dommés Armand et Bruno Vanoverberghe, qui s'étaient attribué frauduleusement des patentes de loueurs de voitures. M. Bergé, membre de la Chambre des représen tants. a donné il y a quelques jours l'Association libérale de Bruxelles, une conférence sur: les Jé suites au Paraguay. Nous en résumons rapide ment les passages les plus saillants. En 4 542 le Paraguay fut conquis par les Es pagnols; en 1608 l'œuvre des missions y fut établie. Avant l'invasion ce pays était riche et puissant il comptait 42 villes importantes; aujourd'hui, les dernières statistiques n'y comptent que 241 mille habitants, parmi lesquels 33 mille étrangers; la population se compose d'Indiens, de blancs croisés avec les Indiens et de nègres. La situation peu flo rissante du Paraguay est le résultat des missions. Au XVIIe siècle les jésuites entretenaient au Paraguay une armée de 30 mille hommes. Il n'y avait plus d'autorité civile. Le territoire était divisé en 42 paroisses; la tête* de chacune d'elles se trouvait un père jésuite dont les moindre ordres étaient exécutés sous-peine des punitions les plus sévères. C'était un véritable souverain; les indigè nes devaient lui apporter le produit de leur travail ils ne pouvaient même manger une poule de leur poulailler. La munificence du jésuite du district leur accordait une hutte pour s'abriter, et juste assez de nourriture pour ne pas mourir de faim. Les marchandises emmagasinées dans chaque paroisse étaient ensuites envoyées Sanla-Fé où se trouvait un procureur général de l'ordre, et de là Buenos- Ayres où résidait un autre procureur général. Les jésuites ayaienl des correspondants dans tous les ports, etlèur commerce s'étendait sur le monde entier. Les quarante-deux jésuites chefs de paroisses du Paraguay étaient placés sous l'autorité d'un père provincial, dont le pouvoir était sans bornes, et il en usait pour faire souffrir aux indigènes le plus dur esclavage. Les choses allèrent tellement loin sous ce rap port, que le pape Benoit XIV crut devoir interve nir. Le 21 Décembre 1741, il envoya un bref l'évêquede Para, lui enjoignant de rendre la liberté aux Indiens; mais les jésuites n'en tinrent pas compte, et continuèrent comme par le passé. Ils s'occupent de toutes espèces de commerce, écrit le cardinal Saldanha, ils ont jusqu'à des boucheries, et même des boutiques honteuses. Quand il s'agissaitdes intérêts de leur commerce, ils ne reculaient devant rien. Ainsi un traité du commerce, qui leur déplaisait ayant été conclu en tre l'Espagne et le Portugal, ils suscitèrent une révolte au Paraguay, et mirent leur armée en cam pagne, mais ils furent battus: ils transportèrent alors la guerre en Europe, la ville de Porto s'insur gea. Ils tâchèrent d'user de leur influence sur le Pape pour qu'il opposât au traité, et finalement ils tentèrent d'assassiner le roi de Portugal. Dans les piecès d'un procès intenté l'ordre des jésuites le siècle dernier, figure un document qui montre bien leurs idées chrétiennes. C'est un reçu, conçu comme suit; Je soussigné.... etc., déclare avoir reçu de M. un tel 130,000 livres m nègres et bêles cornes. On ne peut du reste s'élonner de la chose, si l'on se rapelle cette parole célèbre d'un père jésuite: Le meilleur moyen dç convertir les infidèles, c'est de les réduire d'abord en esclavage. Les jésuites ne payaient pas leurs dettes, et se contentaient de prier pour leurs créanciers. Ainsi nous Irouvons de l'un d'eux cette lettre admirable. Monsieur, je me trouve dans l'impossibilité de vous payer, et je ne puis qu'adorer la Providence pour qu'elle vous porte bonheur l'occasion. Ce n'était pas au Paraguay seulement que l'or dre agissait ainsi. En 1703 le cardinal de Totirnon, allait en Chine, et y trouva les jésuites faisant un commerce d'argent. Ils prêtaient 23,26 et 27 p. cent d'intérêt. On pourrait dire que l'ordre avait été constitué pour procurer a l'église de grandes richesses, et non lui ramener des âmes. Aujourd'hui l'esprit qui les dirige est le même, mais c'est surtout en Europe qu'ils opèrent, ils y pratiquent avec succès la captation des testaments. Et c'est ces hommes, dit M. Bergé, en termi nant, que des libéraux osent confier l'éducation de leurs enfants. Qu'on leur montre donc ces faits hon teux, si les considérations morales ne suffisent pas pour les convaincre. La conférence de M. Bergé, nourrie de faits, de dates et de citations intéressantes, a eu le plus vif succès. On écrit de Bruxelles, la Meuse Le premier objet dont le Sénat aura s'occuper sa prochaine réunion sera la validation des pou voirs dé M. Delaroche, le nouvel élu de Soignies. Il résulte des renseignements que j'ai recueillis que l'on est généralement d'accord pour considérer l'admission de M. Delaroche comme impossible, et qu'en présence de la décision de la Députation per manente du Hainaut, il ne se trouvera pas de ma jorité pour le déclarer éligiblc. Il y aura donc sous peu une nouvelle élection Soignies et l'on m'as sure que M. Ansiau est tout prêt recommencer la lutte, dont l'issue aura une très-sérieuse impor tance au point de vue des élections de l'année prochaine dans cet arrondissement industriel. On écrit de Metz la Gazette de Cologne L'empereur d'Allemagne a tenu un langage résolument pacifique aux représentants du roi des Belges et du roi de Hollande, qui étaient venus le coinplimenlter Metz. On écrit de Bruxelles au Figaro Vous aurez remarqué, dans la réponse de M. le baron d'Aspremont-Lynden M. Casier de Hemp- tinne, l'allusion aux chances possiples d'une con flagration générale. C'est dans nos régions gouver nementales, le sujet de graves préoccupations. On entrevoit, non sans anxiété, des complications pos sibles qui pourraient amener une rupture des traités qui garantissent et commandent la neutra lité de la Belgique. Je me borne a constater l'existence, très sérieuse de ces préoccupations, tout en conservant l'espé rance que l'événement ne leur donnera pas raison. Nous apprenons que M. Jean Rousseau, secré taire de la commission royale des monuments, vien t d'être nommé directeur des beaux-arts, en rempla cement de feu M. Van Sousl. (Indépendance.) La circulaire suivante vient d'être adressée par M. le ministre de la justice MM. les procureurs généraux et procureurs du roi Il s'est plaidé, la semaine dernière, devant le tribunal correctionnel d'Arlon, une affaire fort curieuse qui montre comment certains curés par viennent introduire la dîme dans le pays, et l'acclimater, comment ils en assurent la perception. Cherchant un moyen de rétablir la dime, M. Bier, curé Guirsch, imagina d'offrir une messe ses paroissiens, qui devaient le payer eu nature les uns devaient donner du bois, les autres du beurre, des œufs, les autres des jambons, du blé, voire même de l'avoine. Comme notre curé aime l'ordre et la régularité, il rédigea, de sa belle main, un acte bien précis, bien clair, avec points et virgules, et par lequel ses paroissiens s'engageaient lui faire cadeau chaque année des denrées et des objets en question. Les paroissiens signèrent, et la dîme se mit fonctionner. Mais tout lasse et tout'passe sur la terre, même la dime. Il se trouva que vers la fin de l'an dernier, des ouailles de M. le curé se firent tirer l'oreille, et en fin de compte, refusèrent de s'acquitter. Parmi ses ouailles récalcitrantes, se trouvait M. Michel Wagner, qui informa le saint homme, par l'intermédiaire de son fils, qu'ayant fait l'abandon de ses biens ses enfants, et n'étant plus proprié taire, il ne se croyait plus astreint au paiement de la taxe habituelle. Mais le curé n'est pas homme se payer de cette monnaie, et, sans le secours du moindre huissier, il se mit en devoir de faire repentir son paroissien de sa résistance. Le dimanche 28 janvier 1877, il monte en chaire c'était la première messe. Il rappelle ses brebis l'engagement qu'elles ont pris, et il traite de flibustiersde friponsde spitsbouves, ceux qui ne se sont pas exécutés. A la grande messe, il fut plus net abandonnant toute réserve, il s'écria Telles sont les paroles rapportées par un grand nombre de témoins, et la version du curé n'en diffère guère. M. Michel Wagner contesta au curé le droit de l'injurier publiquement, et en conséquence, il le déféra la justice. La justice se présenta sous la figure de M. le juge-de-paix Lefebvre, nommé par M. Cornesse, c'esl-à-dite un de ces magistrats, comme le clergé les aime. Le juge modèle déclara que le curé de Guirsch n'avait fait quadresser une admonestation un de ses paroissiens, et quelle était légitimeparce qu'il était restée dans de justes limites. Si la théorie de ce juge faisait jurisprudence, plus de sécurité pour les honnêtes gens contre les coups de langue de Messieurs les prédicateurs i l'XE RÉPONSE QUI M'EST PAS SIMPLE Dll TOUT. Un avis inséré au Monteur belge du G mai courant, n° 126, rappelle, l'occasion de l'état de guerre entre la Russie et la Turquie, les devoirs résultant de la neutralité de la Belgique. Je vous prie, messiers, de requérir des poursuites, conformément l'article 123 du Code pénal, contre toutes personnes soumises aux lois du royaume qui commettraient des actes contr aires ces devoirs. Le ministre de la justice, T. de Lantsheere. IId curé et la dîme. Il y en a qui ont signé mon acte, et qui ne me paient pas Ce sont les sieurs Wagner, Bley et celui de la Gaicnel. Celui qui ne paie pas ce qu'il doit, vole, et celui qui vole, est un voleur. - J'ai préché, dit-il, que l'on me devait un salaire qu'un salaire est une propriété, et que celui qui ne 1 acquitte pas, quand il la doit, commet un vol j'ai ensuite lu quelques noms, entr'autres celui de Michel Wagner, mais je n'avais que de bonnes intentions.

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 2