Les grands voleurs. La question des gros sous. Enseignement clérical. d'informer ses électeurs qu'il se rangera avec les autres députés provinciaux, qui ont déjà fait beaucoup de bien. Nous voudrions savoir quel bien? Si ce n'est grever les contribuables de nouveaux impôts. Il y a aussi une élection Thourout. Sa Gran deur l'évêque a désigné un Petit Crevé Concor- dien du nom de Alberic Kervyn. Mais il parait que cette candidature est si peu sympathique dans ces cantons, que les électeurs de Licblervelde opposent Alberic un autre clérical, le docteur Charles Doeliy. Nos amis se croiseront-ils les bras? Ou ne pend pas, ou l'on pend difficilement les grands voleurs. Le pays en a une preuve nouvelle dans les affaires Langrand-Dumouceau. où la jus tice miope et officielle n'a pas encore vu clair depuis tantôt 10 ans; les curateurs la failité Lan- grand-Dumonceau,deuxhonorabIesavocats, avaient endéans les dix mois, dans un rapport rendu public, établi ce qui suit Des immeubles acquis en Hongrie, pour le prix de 55,783.203 francs, sont portés dans les écritures pour le prix de 43,673,570 fr. (Un vol de 8.000,000 de fr.) Des immeubles achetés 13,218.173 fr. furent portés au bilan, du 31 Août 1864, au prix de revient de 18,646,747 fr. (Un nouveau vol de 5,500,000 fr.) Et les curateurs ajoutent: Les directeurs, fon- dateurs, les commissaires de l'Industriel, reçurent un million de francs, pour la cession de 20,000 actions qu'ils n'ont jamais eues en propriété. Les curateurs disent que les prospectus, les annonces, les circulaires lancées dans le public tant pour l'émission du capital social et des obli- gâtions de l'Industriel que du capital des partici- palions, ne sont qu'un tissu d'intrigues, de promesses fallacieuses et de déclarations men songères. (Voir discours Bara, 22 Nov. 71). Voilà ce que les curateurs ont vu et établi dans un rapport écrit, depuis bien des années, et, Dame Justice, avec son gros lorgnon, n'a encore rien vu... rienqui permeltede poursuivrelesgrandsvoleurs.... Du moins, on ne voit rien aboutir En vérité, les volés, Messieurs les actionnaires de M. Langrand, sont des hommes patients et bons... On leur a volé et escamoté une certaine de mil lions et ils se conduisent en tout ceci en parfaits gentilshommes..., en véritables chrétiens. Ils attendant sous l'orme, la punition de ces grands coupables. Qu'ils reçoivent nos sincères félicitations. La section centrale s'est occupée du projet de loi approuvant la déclaration échangée entre la Belgi que et le Brésil relativement aux relations com merciales entre les deux pays. Ce projet de loi a été adopté et M. Pely de Thozée a été chargé de faire le rapport. - M. Delcour a déposé vendredi, la Chambre, le 3e rapport sur l'emploi du crédit de 20 millions alloué pour construction de maisons d'écoles. Nous avons annoncé avant-hier que la place d'avocat général la cour de cassation serait dé volue Van Berchem, avocat général la cour d'appel, magistrat distingué du reste et en tous points digne d'occuper ces hautes fonctions. L'on nous informe cependant que des hautes influences travaillent en ce moment contre le candidat du ministère. L'on sait, en effet, que ce n'est que sur la demande de M. Faider. procureur général la cour de cassation, que M. De Paepc, premier avo cat général la cour d'appel de Gand et l'un de nos magistrats les plus éminents, s'est décidé solliciter les fonctions délaissées par M. Cloquelte. M. De Paepe est le plus ancien des avocat géné raux et sa nomination est réclamée non pas seule ment par M. le procureur général Faider. mais bien par la cour de cassation tout entière. Le mi nistère résiste. Les autres candidats sont MM. Rou- gard et Mélot, premiers avocats généraux Liège et Bruxelles. Opinion. La question des gros sous tient une grande place dans les préoccupations actuelles du clergé. S'il recherche énormément le pouvoir, il convoite aussi les richesses, peut-être comme un moyen sur d'ar river au pouvoir. Il est certain qu'il se met en quatre pour attirer lui toutes les épargnes de la terre, et que plus il accapare, plus il veut avoir. Les quêtes ordinaires du dernier de Sl-Pierre ne lui suffisent pas. Il invente tous les jours de nouveaux prétextes pour opérer de formidables raflles d'écus; et il ne laisse pas échapper le moin dre anniversaire du pape, sans en faire une occa sion de faire circuler l'anmonière. Les sommes qu'il collecte de celle façon, doivent être fabuleuses. Elles doivent s'empiler dans les caves du Vatican et chose étrange, plus on envoie d'argent au Pape, plus le clergé le représente comme malheureux et dénué de tout. Il est que jamais il n'est arrivé Pie IX de dire qu'il avait assez d'écus. Pour donper une idée des amas d'or et d'argent qui se font au palais pontifical, avec les économies détournées des bonnes âmes, apportons seulement le bulletin des recettes faites ou attendues la semaine dernière. Voici ce qu'écrit un correspondant romain Et toutes les semaines apportent la même bonne fortune au Vatican. Un fleuve d'or et de diamants roule continuellement ses flots dans les immenses souterrains du palais pontifical. Et eoiltinuelle- ment aussi, prêtres et journaux cléricaux de s'écrier aux bonnes âmes: donnez, donnez, le pape est pauvre Voici des extraits d'un catéchisme fort en usage dans les écoles françaises D. L 'union qu'on appelle mariage civil est-elle légitime? R. Non, celte union est nulle et criminelle devant Dieu. Voilà pour le respect des lois civiles. Passons au respect des convenances. Dans ce même catéchisme, on demande aux petites filles Est-il possible de garder sa virginité? A quoi les petites filles sont tenues de répondre: Oui, il est possible de garder la virginité avec le secours de la grâce. Les petites filles, heureusement, ne comprennent pas ce qu'on leur fait dire. Un mot de M. Beernaerl rappelé par le Libéral de Louvain. Au cours du procès De Buck, M. Beernaert, plaidant pour le notaire Valenlyns, caractérisait comme suit l'ordre des jésuites: Cette puissance occulte dont les envahisse ments menacent la civilisation et le monde. M. Beernaert est aujourd'hui ministre clérical et s rviteur fidèle de celte politique jésuitique, qu'il condamnait jadis en termes si accablants. Quantum mutatus ab illof On lit dans le Journal Belge Les préparatifs de la manisfestalion papale ont donné lieu, vendredi Bruxelles, un pilit inci dent drolatique au Couvent des Jésuites. Les révérends pères de la rue des Ursulines essayaient de hisser un splendide portrait du mal heureux captif du Vatican au premier étage de h ur établissement. Au moment où l'image du doux Pio Nono arrivait distillation, la sainte effigie, enib... nuyée sons doute d'être accrochée la pou lie, voulut prendre u:i peu de liberté. En se débat tant entre les mains de ses fervents adorateurs elle dégringola et eut un œil crevé (rien d'Hervé). Si l'on était superstitieux pourtant, est-ce qu'on ne pourrait pas croire, cette occasion que c'est le doigt de Dieu qui est intervenu et s'est fourré dans l'organe visuel de l'Infaillible? On lit dans YUnion libérale de Verviers Nouscroyons savoir que la commissionadminis- trative des hospices va confier des mains laïques la direction de l'hospice des orphelines. Si ce renseignement se confirme, nous ne pour rions que féliciter la commission de cette sage détermination, qui lui épargnerait bien des occa sions de conflit et faciliterait singulièrement sa mis sion dans l'intérêt mora! et matériel de ses chères pupilles. Hier, le conseil communal de Pépinster a retiré aux religieuses la direction de l'école gardienne communale. Le conseil était au complet et cette importante décision a été prise l'unanimité des voix, moins une, celle de M. F. Biolley. On écrit de Bruxelles la Meuse La cour d'appel de Bruxelles (chambre des mises en accusation) recevra communication, le 7 Juin prochain, du rapport de M. l'avocat-général Bosch sur les affaires Langrand. La lecture de ce travail exigera deux mois d'audiences. La cour, dans une récente assemblée général, a décidé qu'en vue de faciliter sa mission, il sera constitué, partir de la même date, une chambre correctionnelle spéciale, composée de magistrats appartenantaux diverses chambres, pour s'occuper des affaires courantes. Celte chambre spéciale sera présidée par M. le conseiller Baude. Nous lisons dans la Paix de M. Coomans Nous ne savons pas quels sont les a certains journaux dont parle M. Coomans, Nous préten dons en tout cas ne pas être du nombre, en suppo sant que l'aigle de la Campine eût raison, nous lui demanderions pourquoi ses amis cl lui ont combat tu avec tant d'acharnement la proposition de M. Bara qui tendait faire distribuer les Annales par lementaires tous les électeurs? Nous profiterons aussi de l'occasion pour deman der ce que devient le compte-rendu analytique dont on a tant parlé il y a quelques années. Voici, au dire de la Neue freie Presse, le texte d'une lettre qui aurait été adressée par le Saint- Père au Roi des Belges. Celle lettre est communiquée au journal viennois par un correspondant extraordinaire de Bruxelles, et il l'accueille sans la moindre réserve. Il est prévoir qu'elle ne tardera pas d'être reproduite et commentée par la presse européenne c'est la rai- - On signale maintenant l'arrivée Turin des pèle rins du Canada conduits par Mgr. Antoine Racine, évèque de Scherbroock. On attend aussi avec beau coup d'impatience, les autres pélérinages américains 3ui portent au Pape de riches présents. L'archevêque e Philadelphie, Mgr. Wood, est porteur d'une somme de deux cent mille francs en or, recueillie dans son diocèse. Le père Stenton, provincial des pères de Saint- Augustin, en Amérique, apporte aussi une somme considérable. Le Cardinal Mac-Closkey archevêque de New-Yorck, envoie au Pape cent cint quant e mille francs en or Mgr. Royley, archevêque de Balmore, envoie soixante cinq mille francs le diocèse de Bos ton envoie aussi une offrande très considérable par l'intermédiaire de son archevêque, M. Williams, et l'é vêque de d'Albany, outre plusieurs présentsremettra au pape quarante-cinq mille francs. Les pèlerins allemands de leur côté se sont moutrés assez généreux. On a reçu ce matin, au Vatican, plus de quarante caisses contenant leurs présents. Ces caisses ont payé, la douane italienne, un droit d'en trée de 13 mille francs. Certains journaux rognent, tronquent et dénaturent, avec une audace systématique, les discours prononcés par les orateurs de la droite sur la réforme électorale cet abus de la liberté de la presse nous fait regretter que les Annales parlementaires ne soint pas lues par tout le corps électcral qui y trouverait les éléments nécessaires pour émettre un jugement sérieux et loyal. Notre remarque l'applique particulièrement aux dis cours de MM. Woeste et de Kerckhove qu'on s'est plus travestir gauche précisément parce qu'on s'abstien dra de les réfuter.

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 2