f il 113 il Aux amateurs de Bavière. i dans le projet par M. le ministre des finances pour faire droit aux observations formulées sur ce point par M. Bara. De nombreux amendements ont été proposés l'article 26 du projet qui règle la manière dont les suffrages doivent être marqués sur le bulletin remis l'électeur. Voici le système du projet: une case se trouve coté du nom des candidats ceux qui veulent voter pour des candidats appartenant des listes différentes feront une croix dans la case ce réservée. Ceux qui veulent voter pour une liste complè te feront une barre travers la listes ou les listes de candidats auxquels ils refusent leur suffrage. Le défaut de ce système consiste dans le manque d'uniformité le vote pour un candi dat seul se fait en marquant le nom de ce can didat le vote pour une liste se fait en élimi nant les autres listes! Il serait préférable de voter de la même manière la chose n'est pas impossible; il suffit, notre avis, de réserver en tète de chaque liste une case spéciale; une croix faite dans cette case marquerait le vote en faveur de la liste qui la suit. La vote au moyen de barres verticales ou obliques présente un danger sur lequel l'atten tion des menbre de la Chambre a été attirée par M. Bara la façon dont la barre sera tra cée permettra de reconnaître l'électeur, surtout s'il est toléré, ainsi que cela semble résulter des explication de M. le ministre des finances, que la barre ne soit pas fait d'un seul trait ou qu'elle soit ondulée ou en zig-zag. La marque l'emporte-pièce proposée par le gouverne ment dans le projet primitif avait le mérite de l'uniformité et d'assurer le secret du vote. M. le ministre des finances a regretté que son idée n'eût pas été discutée et qu'elle ait été tuée au berceau. Il a demandé la remise de la discus sion aujourd'hui, afin de soumettre la propo sition qu'il jugera la meilleure pour faire droit aux critiques formulées contre l'article 26 du projet. En réponse une interpellation de M. Bara, M. le ministre des finances a déclaré que dans le projet de codification des lois électorales qu ils s'est engagé soumettre la Chambre il proposerait d'appliquer la loi sur le secret du vote aux élections provinciales il croit que le système de la loi nouvelle devra subir quel ques modification pour être appliqué aux élections communales dans toutes les commu nes du pays et spécialement dans les commu nes qui comptent moins de cent électeurs. La Chambre s'est arrêtée l'article 46 qui défend la révélation du vote de l'électeur. M. Frère-Orban a annoncé qu'à l'occasion de cet article il combattrait encore la doctrine expo sée dans le rapport delà section centrale quant au droit des pretres d'abuser de la confession pour violer le secret du vote. Un magistral qui ses délicates fonctions de vraient interdire les violences politiques fait, l'occasion de la visite du Roi .Wons, une esclandre publique. II s'insurge contre les manifestations sympathiques dont un ancien membre du Congrès, un homme dont le nom est synonyme de patriotis me. d'honneur, de désintéressement. S'il restait encore dans les veines de nos cléricaux un peu de sang patriotique, quelque attachement pour leur pays et le moindre souvenir de l'union de 1830. ils blâmeraient M. VVery de sa rédicule et stupide incartade. Mais ils n'ont plus rien de belge et c'est M. Rogier qu'ils blâment pour disculper le prési dent du tribunal de Wons. Ecoutez plutôt la Patrie Ces lignes peuvent se résumer en celte expres sion populaire Fallait pas qu'il aille. W. Rogier, ministre d'Etat, député de Tournai, conseiller et ami du premier Roi des Relges dont on inaugurait la statue, ne devait pas se rendre celte manifestation, sa présence était une provo cation et l'action de M. Wery est très naturelle. La Patrie dit que le libéralisme n'eut qu'une petite part dans l'œuvre de 1830. Dans tous les cas, et en admettant même que la part des catholiques d'alors fut la plus grosse, ils en ont fait depuis bien bon marché, puisqu'ils ont fait hommage au Pape de la Constitution en échange du Syllabus. Quanta M. Rogier, s'il a été acclamé dans la capitale du Hainaut, quels honneurs ne devrait-on pas lui rendre dans les Flandres, qu'il a relevées en 1847 de l'affreuse misère dans laquelle les avait plongés le ministère des six Malous Un parti qui, n'importe sa couleur politique, insulte et laisse attaquer les gloires du pays, et qui loue leurs insulteurs, n'a plus rien de national. (Journal de Bruges.) Le Journal de Bruxelles nous annonce que le Roi a chargé le ministre de Belgique au Vatican de remettre au Pape une lettre autographe de féli- citation l'occasion du 30e anniversaire de son épiscopat. Voici comment notre confrère Gustave Lemaire. de YEtoile Belgerapporte un incident qui s'est passé Wons, l'occasion du voyage du Roi. C'était un manquement grave la Royauté que de manifester en l'honneur de M. Rogier, dont la vieillesse est avide de ces démonstrations, auxquelles cette fois il eût dû se soustraire. Mais au lieu de les éviter, M. Rogier les a encouragées, et il a attribué tout 1830 au libéralisme, alors qu'ils sait combien fut petite la part des libéraux dans cette oeuvre nationale. Il est donc très naturel que l'honorable M. Wéry ait acclamé - les catholiques de 1830, et les gueux qui ont crié A bas les catholiques ont prouvé qu'ils ne connaissaient pas plus les règles de la justice que celles des convenance. mrSS» M. Rogier se disposait sortir, lorsque quelques personnes, ayant aperçu l'ancien membre du gouvernement provisoire, l'acclamèrent aux cris de Vive Rogier Vive l'homme intègre Vive le libéral, l'homme de 1830,! A ce moment, M. Rogier se retourna vers ceux qui l'accla maient et dit Avec vous, je crierai Vive le libéral de 1830 A peine le vénérable député de Tournai eût-il prononcé ces paroles qu'un Monsieur se précipite vers lui, lui frappe sur l'épaule et s'écrie: Vivent aussi les catholiques de 1830 Cette intervention intempestive, celle démonstration que rien ne justifiait exaspéra les assistants qui répondirent par les cris de A bas les catholiques Ces cris, on le com prend, n'étaient pas de nature calmer le personnage. Celui- ci, en proie une très-vive surexcitation, riposta. La scène dégénérait eu tumulte lorsqu'un magistral intervint, se jeta au devant du personnage en disant Messieurs, respectez le président du tribunal de première instance L'auteur de cette... fâcheuse manifestation n'était autre, en effet, que JI. Wéry, président du tribunal de première in stance de Mons, frappé de suspension jadis par un jugement de la cour d'appel, pour avoir abusé de ses droits. La révélation de ce nom jeta comme une sorte de stupeur parmi les témoins de cette scène. M. Wéry en profita pour s'esquiver. L'homme qui a contracté lentement l'habitude de boire, d'abord des doses modérées, puis des quantités de plus en plus considérables de Bavière, ainsi que celui qui bravant les tristes effets de l'ivresse ou des graves indigestions qu'occasionne cette boisson dans les cir constances relatées plus haut, arrive d'emblée en faire fréquemment abus, sont exposés des affections bien autrement sérieuses que celles dont je me suis occupé jusqu'ici. Au bout d'un temps plus ou moins long, selon les âges, les tempéraments et les habitudes individuelles, on voit survenir des spasmes légers, fugaces, qui partent généralement de l'épigastre pour s'irradier, tantôt vers l'œsophage, tantôt le long du tube intestinal. A ce phé nomène s'adjoint, de temps, des céphalées matinales que le mouvement et l'entrain de la vie diurne dissipent complètement. C'est le premier degré, la période d'avertissement là s'arrêtent les hommes sages, avisés, prudents, qui voient dans leur médecin un guide, un conseiller, un hygiéniste plutôl qu'un guérisseur. Quant ceux qui persévèrent dans l'usage de 6, 7, 8 verres de bière de Bavière, et quelquefois plus, par soirée, ils ne tardent pas se plaindre d'un affaiblisse ment progressif des forces, et ressentir dans les diffé rents points de leur organisme, une série de phénomènes morbides étranges, qui ont trompé et qui tromperont peut-être encore bien des praticiens sur la cause et la nature réelles de cette insidieuse affection Je prendrai au hasard quatre exemples, parmi les faits nombreux se rapportant cette catégorie de malades, que j'ai recueillis dans ma pratique. Un homme de 64 ans, des plus fortement trempés parfaitement conservé, se prit de passion, mais d'une passion effrénée, pour la bière de Bavière. Après quel- ques crises de l'indigestion spécialement propre cette catégorie de potomanes, l'occasion desquelles je pus m'assurer de l'état de ses organes principaux, qui étaient sains, il se livra impunément, pendant deux années encore, son triste penchant, sans faire aucun autre excès, ni de travail intellectuel, ni de jouissance maté rielles. A 66 ans, il était frappé de ramollissement du cerveau et il sera cloué sur son fauteuil juqu'à sa mort. Un autre sujet, d'une constitution des plus solides âgé de 42 ans, grand amateur de Bavière, marié depuis 15 années, se plaignit de dysurie et de douleurs occipi tales, coïncidant avec un affaiblissement général des forces et un état anémique bien caractérisé. Il n'avait jamais été malade. Intelligent et sage, il avait su éviter toute espèce d'excès jusqu'au moment où il avait pris goût pour la Bavière, dont il n'abusait pourtant pas au point de s'enivrer- La mémoire s'entreprit les facultés morales et cérébrales diminuèrent notablement. Ce ne fut qu'après trois années de régime approprié son état qu'il récupéra la santé, non sans s'être bien promis de renoncer, pour toujours, l'usage d'une boisson la quelle il attribua, de lui-même, ses longues et pénibles souffrances. Voici mon troisème exemple, qui n'est pas le moins intéressant. Il s'agit d'un homme nerveux, excessive ment impressionable, grand travailleur qui avait touj ours joui d'une belle santé et qui approchait de la cinquan taine. Son unique défaut était de fumer beaucoup, le soir, et de boire quatre dix chopes de bavière avant de se coucher. Cette habitude datait de quelques années déjà il avait éprouvé souvent des vertiges et des spas mes cardiaques. Un jour, il tomba sans connaissance. On crut une congestion subite du cerveau, une apo plexie même. Je fis tous mes effort, directement et indi rectement, pour qu'on ne prit pas, pour un accident imprévu, une affection inattendue, ce que je savais être la conséquence de l'abus journalier d'une boisson per nicieuse, qui frappe de surexcitation anomale tout le système nerveux, aussi bien le système nerveux gan glionnaire que celui qui préside aux actes de la vie intel lectuelle et aux fonctions génératrices. On renonça l'idée d'apoplexie et de congestion sanguine active du cerveau, pour considérer le malade et le traiter comme un sujet attient d'une névrose profonde, et, menacé, s'il n'y prenait garde plus tard, d'une altération organi que des centres nerveux. Six mois de soins assidus par vinrent le rétablir et le convaincre, je l'espère, que ce qui est doux aux lèvres et agréable aux goût n'est pas toujours bon au corps. Enfin, un sujet jeune encore, d'environ 30 ans, père de famille, occupé d'affaires industrielles, menant une vie exemplaire, vint me consulter, il y a 10 ans, pour des épreintes vésicales, des pertes séminales nocturnes, une insomnie et une céphalée rebelles, avec perte gra duelle des forces physiques et morales, c'est-à-dire de l'énergie vitale dont il avait été toujours amplement doué. En raison d'une genorrhée insignifiante, contrac tée dans sa jeunesse, et qui avait duré tout au plus quelques semaines, son médecin ordinaire, après avoir essayé en vain divers traitements, soupçonna une affec tion syphilitique qui pourrait lui être venue... par la porte ou par la fenêtre! Le mal allait de pis en pis. Suivant mes habitudes dans les maladies chroniques, je scrutai la mine, le corps, la conscience et le passé de mon malade. Et je ne trouvai lui reprocher que son amour pour la bavière, dont il avait continué user avec la permission de son médecin, lequel avait eu soin de lui défendre formellement le vin et le café Je lui permis toute espèce d'aliments et de boisson toniques, excepté la Bavière. Il guérit. Deux années après, retour du penchant préférer cette boisson aux vins et aux bières ordinaires retour de l'affection avec complication d'albuminurie, cette fois. Soumis de nouveau au régime qui lui avait si bien réussi, il se rétablit encore, mais lentement et difficile ment. Enfin, l'an dernier, se croyant tout fait remis, il commit encore, pendant quelques mois, son péché favori de potomanie et il retomba de nouveau sérieusement malade. Aujourd'hui, ce n'est plus le même homme qu'autre fois. A 40 ans, il est devenu lourd, épais de corps et d'esprit. Néanmoins sa santé s'améliore de jour en jour sous l'influence des soins dont il est l'objet: mais... ne boira-t-il plus de Bavière Pour lui, un ramollissement complet du cerveau est au bout de cette question. En voilà assez, je pense, quant présent, pour vous donner une idée juste et complète des maladies et des accidents, que je me crois en droit d'imputer l'usage de la bière dite de Bavière. D' BOENS.

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 2