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Aux amateurs de Bavière.
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dans le projet par M. le ministre des finances
pour faire droit aux observations formulées
sur ce point par M. Bara.
De nombreux amendements ont été proposés
l'article 26 du projet qui règle la manière
dont les suffrages doivent être marqués sur le
bulletin remis l'électeur. Voici le système du
projet: une case se trouve coté du nom des
candidats ceux qui veulent voter pour des
candidats appartenant des listes différentes
feront une croix dans la case ce réservée.
Ceux qui veulent voter pour une liste complè
te feront une barre travers la listes ou les
listes de candidats auxquels ils refusent leur
suffrage.
Le défaut de ce système consiste dans le
manque d'uniformité le vote pour un candi
dat seul se fait en marquant le nom de ce can
didat le vote pour une liste se fait en élimi
nant les autres listes! Il serait préférable de
voter de la même manière la chose n'est pas
impossible; il suffit, notre avis, de réserver
en tète de chaque liste une case spéciale; une
croix faite dans cette case marquerait le vote
en faveur de la liste qui la suit.
La vote au moyen de barres verticales ou
obliques présente un danger sur lequel l'atten
tion des menbre de la Chambre a été attirée
par M. Bara la façon dont la barre sera tra
cée permettra de reconnaître l'électeur, surtout
s'il est toléré, ainsi que cela semble résulter
des explication de M. le ministre des finances,
que la barre ne soit pas fait d'un seul trait ou
qu'elle soit ondulée ou en zig-zag. La marque
l'emporte-pièce proposée par le gouverne
ment dans le projet primitif avait le mérite de
l'uniformité et d'assurer le secret du vote. M.
le ministre des finances a regretté que son idée
n'eût pas été discutée et qu'elle ait été tuée au
berceau. Il a demandé la remise de la discus
sion aujourd'hui, afin de soumettre la propo
sition qu'il jugera la meilleure pour faire droit
aux critiques formulées contre l'article 26 du
projet.
En réponse une interpellation de M. Bara,
M. le ministre des finances a déclaré que dans
le projet de codification des lois électorales
qu ils s'est engagé soumettre la Chambre
il proposerait d'appliquer la loi sur le secret
du vote aux élections provinciales il croit que
le système de la loi nouvelle devra subir quel
ques modification pour être appliqué aux
élections communales dans toutes les commu
nes du pays et spécialement dans les commu
nes qui comptent moins de cent électeurs.
La Chambre s'est arrêtée l'article 46 qui
défend la révélation du vote de l'électeur. M.
Frère-Orban a annoncé qu'à l'occasion de cet
article il combattrait encore la doctrine expo
sée dans le rapport delà section centrale quant
au droit des pretres d'abuser de la confession
pour violer le secret du vote.
Un magistral qui ses délicates fonctions de
vraient interdire les violences politiques fait,
l'occasion de la visite du Roi .Wons, une esclandre
publique. II s'insurge contre les manifestations
sympathiques dont un ancien membre du Congrès,
un homme dont le nom est synonyme de patriotis
me. d'honneur, de désintéressement. S'il restait
encore dans les veines de nos cléricaux un peu de
sang patriotique, quelque attachement pour leur
pays et le moindre souvenir de l'union de 1830.
ils blâmeraient M. VVery de sa rédicule et stupide
incartade. Mais ils n'ont plus rien de belge et c'est
M. Rogier qu'ils blâment pour disculper le prési
dent du tribunal de Wons.
Ecoutez plutôt la Patrie
Ces lignes peuvent se résumer en celte expres
sion populaire Fallait pas qu'il aille.
W. Rogier, ministre d'Etat, député de Tournai,
conseiller et ami du premier Roi des Relges dont
on inaugurait la statue, ne devait pas se rendre
celte manifestation, sa présence était une provo
cation et l'action de M. Wery est très naturelle.
La Patrie dit que le libéralisme n'eut qu'une
petite part dans l'œuvre de 1830. Dans tous les cas,
et en admettant même que la part des catholiques
d'alors fut la plus grosse, ils en ont fait depuis bien
bon marché, puisqu'ils ont fait hommage au Pape
de la Constitution en échange du Syllabus.
Quanta M. Rogier, s'il a été acclamé dans la
capitale du Hainaut, quels honneurs ne devrait-on
pas lui rendre dans les Flandres, qu'il a relevées
en 1847 de l'affreuse misère dans laquelle les avait
plongés le ministère des six Malous
Un parti qui, n'importe sa couleur politique,
insulte et laisse attaquer les gloires du pays, et qui
loue leurs insulteurs, n'a plus rien de national.
(Journal de Bruges.)
Le Journal de Bruxelles nous annonce que le
Roi a chargé le ministre de Belgique au Vatican
de remettre au Pape une lettre autographe de féli-
citation l'occasion du 30e anniversaire de son
épiscopat.
Voici comment notre confrère Gustave Lemaire.
de YEtoile Belgerapporte un incident qui s'est
passé Wons, l'occasion du voyage du Roi.
C'était un manquement grave la Royauté que de
manifester en l'honneur de M. Rogier, dont la vieillesse
est avide de ces démonstrations, auxquelles cette fois
il eût dû se soustraire. Mais au lieu de les éviter, M.
Rogier les a encouragées, et il a attribué tout 1830 au
libéralisme, alors qu'ils sait combien fut petite la part
des libéraux dans cette oeuvre nationale.
Il est donc très naturel que l'honorable M. Wéry
ait acclamé - les catholiques de 1830, et les gueux qui
ont crié A bas les catholiques ont prouvé qu'ils ne
connaissaient pas plus les règles de la justice que celles
des convenance.
mrSS»
M. Rogier se disposait sortir, lorsque quelques personnes,
ayant aperçu l'ancien membre du gouvernement provisoire,
l'acclamèrent aux cris de Vive Rogier Vive l'homme
intègre Vive le libéral, l'homme de 1830,!
A ce moment, M. Rogier se retourna vers ceux qui l'accla
maient et dit Avec vous, je crierai Vive le libéral de
1830
A peine le vénérable député de Tournai eût-il prononcé
ces paroles qu'un Monsieur se précipite vers lui, lui frappe
sur l'épaule et s'écrie: Vivent aussi les catholiques de
1830
Cette intervention intempestive, celle démonstration que
rien ne justifiait exaspéra les assistants qui répondirent par
les cris de A bas les catholiques Ces cris, on le com
prend, n'étaient pas de nature calmer le personnage. Celui-
ci, en proie une très-vive surexcitation, riposta. La scène
dégénérait eu tumulte lorsqu'un magistral intervint, se jeta
au devant du personnage en disant Messieurs, respectez le
président du tribunal de première instance
L'auteur de cette... fâcheuse manifestation n'était autre, en
effet, que JI. Wéry, président du tribunal de première in
stance de Mons, frappé de suspension jadis par un jugement
de la cour d'appel, pour avoir abusé de ses droits.
La révélation de ce nom jeta comme une sorte de stupeur
parmi les témoins de cette scène. M. Wéry en profita pour
s'esquiver.
L'homme qui a contracté lentement l'habitude de
boire, d'abord des doses modérées, puis des quantités
de plus en plus considérables de Bavière, ainsi que celui
qui bravant les tristes effets de l'ivresse ou des graves
indigestions qu'occasionne cette boisson dans les cir
constances relatées plus haut, arrive d'emblée en faire
fréquemment abus, sont exposés des affections bien
autrement sérieuses que celles dont je me suis occupé
jusqu'ici.
Au bout d'un temps plus ou moins long, selon les
âges, les tempéraments et les habitudes individuelles,
on voit survenir des spasmes légers, fugaces, qui partent
généralement de l'épigastre pour s'irradier, tantôt vers
l'œsophage, tantôt le long du tube intestinal. A ce phé
nomène s'adjoint, de temps, des céphalées matinales
que le mouvement et l'entrain de la vie diurne dissipent
complètement.
C'est le premier degré, la période d'avertissement là
s'arrêtent les hommes sages, avisés, prudents, qui
voient dans leur médecin un guide, un conseiller, un
hygiéniste plutôl qu'un guérisseur.
Quant ceux qui persévèrent dans l'usage de 6, 7, 8
verres de bière de Bavière, et quelquefois plus, par
soirée, ils ne tardent pas se plaindre d'un affaiblisse
ment progressif des forces, et ressentir dans les diffé
rents points de leur organisme, une série de phénomènes
morbides étranges, qui ont trompé et qui tromperont
peut-être encore bien des praticiens sur la cause et la
nature réelles de cette insidieuse affection
Je prendrai au hasard quatre exemples, parmi les faits
nombreux se rapportant cette catégorie de malades,
que j'ai recueillis dans ma pratique.
Un homme de 64 ans, des plus fortement trempés
parfaitement conservé, se prit de passion, mais d'une
passion effrénée, pour la bière de Bavière. Après quel-
ques crises de l'indigestion spécialement propre cette
catégorie de potomanes, l'occasion desquelles je pus
m'assurer de l'état de ses organes principaux, qui étaient
sains, il se livra impunément, pendant deux années
encore, son triste penchant, sans faire aucun autre
excès, ni de travail intellectuel, ni de jouissance maté
rielles. A 66 ans, il était frappé de ramollissement du
cerveau et il sera cloué sur son fauteuil juqu'à sa
mort.
Un autre sujet, d'une constitution des plus solides
âgé de 42 ans, grand amateur de Bavière, marié depuis
15 années, se plaignit de dysurie et de douleurs occipi
tales, coïncidant avec un affaiblissement général des
forces et un état anémique bien caractérisé. Il n'avait
jamais été malade. Intelligent et sage, il avait su éviter
toute espèce d'excès jusqu'au moment où il avait pris
goût pour la Bavière, dont il n'abusait pourtant pas au
point de s'enivrer- La mémoire s'entreprit les facultés
morales et cérébrales diminuèrent notablement. Ce ne
fut qu'après trois années de régime approprié son état
qu'il récupéra la santé, non sans s'être bien promis de
renoncer, pour toujours, l'usage d'une boisson la
quelle il attribua, de lui-même, ses longues et pénibles
souffrances.
Voici mon troisème exemple, qui n'est pas le moins
intéressant. Il s'agit d'un homme nerveux, excessive
ment impressionable, grand travailleur qui avait touj ours
joui d'une belle santé et qui approchait de la cinquan
taine. Son unique défaut était de fumer beaucoup, le
soir, et de boire quatre dix chopes de bavière avant de
se coucher. Cette habitude datait de quelques années
déjà il avait éprouvé souvent des vertiges et des spas
mes cardiaques. Un jour, il tomba sans connaissance.
On crut une congestion subite du cerveau, une apo
plexie même. Je fis tous mes effort, directement et indi
rectement, pour qu'on ne prit pas, pour un accident
imprévu, une affection inattendue, ce que je savais être
la conséquence de l'abus journalier d'une boisson per
nicieuse, qui frappe de surexcitation anomale tout le
système nerveux, aussi bien le système nerveux gan
glionnaire que celui qui préside aux actes de la vie intel
lectuelle et aux fonctions génératrices. On renonça
l'idée d'apoplexie et de congestion sanguine active du
cerveau, pour considérer le malade et le traiter comme
un sujet attient d'une névrose profonde, et, menacé,
s'il n'y prenait garde plus tard, d'une altération organi
que des centres nerveux. Six mois de soins assidus par
vinrent le rétablir et le convaincre, je l'espère, que
ce qui est doux aux lèvres et agréable aux goût n'est
pas toujours bon au corps.
Enfin, un sujet jeune encore, d'environ 30 ans, père
de famille, occupé d'affaires industrielles, menant une
vie exemplaire, vint me consulter, il y a 10 ans, pour
des épreintes vésicales, des pertes séminales nocturnes,
une insomnie et une céphalée rebelles, avec perte gra
duelle des forces physiques et morales, c'est-à-dire de
l'énergie vitale dont il avait été toujours amplement
doué. En raison d'une genorrhée insignifiante, contrac
tée dans sa jeunesse, et qui avait duré tout au plus
quelques semaines, son médecin ordinaire, après avoir
essayé en vain divers traitements, soupçonna une affec
tion syphilitique qui pourrait lui être venue... par la
porte ou par la fenêtre! Le mal allait de pis en pis.
Suivant mes habitudes dans les maladies chroniques,
je scrutai la mine, le corps, la conscience et le passé de
mon malade. Et je ne trouvai lui reprocher que son
amour pour la bavière, dont il avait continué user
avec la permission de son médecin, lequel avait eu soin
de lui défendre formellement le vin et le café
Je lui permis toute espèce d'aliments et de boisson
toniques, excepté la Bavière. Il guérit.
Deux années après, retour du penchant préférer
cette boisson aux vins et aux bières ordinaires retour
de l'affection avec complication d'albuminurie, cette
fois. Soumis de nouveau au régime qui lui avait si bien
réussi, il se rétablit encore, mais lentement et difficile
ment.
Enfin, l'an dernier, se croyant tout fait remis, il
commit encore, pendant quelques mois, son péché favori
de potomanie et il retomba de nouveau sérieusement
malade.
Aujourd'hui, ce n'est plus le même homme qu'autre
fois. A 40 ans, il est devenu lourd, épais de corps et
d'esprit. Néanmoins sa santé s'améliore de jour en jour
sous l'influence des soins dont il est l'objet: mais... ne
boira-t-il plus de Bavière Pour lui, un ramollissement
complet du cerveau est au bout de cette question.
En voilà assez, je pense, quant présent, pour vous
donner une idée juste et complète des maladies et des
accidents, que je me crois en droit d'imputer l'usage
de la bière dite de Bavière. D' BOENS.