line affaire réglée. Il fallait voir quel point le ministre était sur pris de cet effet inattendu de son éloquence. A Paris, la journée s'est terminée comme elle avait commencé, c'est-à-dire au milieu du .calme et de l'ordre le plus parfaits. On a seulement con staté une animation un peu plus grande au retour des membres des deux Chambres qu'à l'arrivée. Le désir bien naturel d'être le plus rapidement informé des divers incidents de la journée parle mentaire avait conduit le soir dans la salle des Pas- Perdus et aux abords de la gare Saint-Lazare un certain nombre de personnes, qui stationnaient d'ailleurs dans l'attitude la plus pacifique. Les gar diens de la paix ont fait former la haie dans toute la longueur de la vaste salle et de la rue de Rome, et les trains de Versailles ont déversé leurs voyageurs au milieu d'un calme absolu. Le soir, les kiosques des boulevards ont été lit téralement assiégés par les acheteurs de journaux avides de lire les premiers comptes rendus de la séance. On a remarqué en effet, le long des boule vards une animation un peu plus grande que d'ha bitude, mais sans aucune trace de désordre. Il y avait déjà trois places vacantes au Sénat par suite du décès de MM. de Tocqueville, Ernest Picard et Edmond Adam il y en quatre aujour d'hui M. Pierre Lefranc, sénateur des Pyrénées orientales, a succombé samedi. C'était un vétéran du parti républicain et un ancien proscrit du coup d'état de 1851 il est mort victime du devoir, la suite d'une médication trop énergique qu'il avait voulu prendre vendredi, aûn d'assister la séance. Deux autres sénateurs de la gauche, MM. Lan- frey et Liltré. le premier surtout, sont dans un état de santé inquiétant. Rien d'important du théâtre de la guerre. Le lieutenant russe Puschtschin qui commandait un des bateaux-torpilles qui ont récemment attaqué les monilors turcs Sulina, est arrivé prisonnier Costantinople. Son bateau a été arrêté par les chaînes dont l'amiral Hobarl-Pacha avait fait en tourer les monitors, et un boulet fit éclater sa torpille, ce qui amena la destruction du bateau même. Ce fait est de nature rendre une certaine confiance aux marins turcs, très-préoccupés des dangers dont les menacent les torpilles russes. On se rappelle les railleries que nous a lan cées le Journal d Ypres au sujet de l'électeur De Bruyne. Parce que la Députation l'avait maintenu sur les listes électorales de la ville d'Ypres, c'était une affaire réglée» et le Jour nal nous attendait tranquillement,sous l'orme, aux preuves que nous lui promettions de faire devant la Cour. Eh bien, n'en déplaise au Journalnous avons prouvé, la dernière évidence, qu'Au guste De Bruyne n'était qu'un faux électeur et la Cour l'a rayé comme tel. Le Journal avait donc bien raison de dire que notre licencié n'était pas embarassè pour si peu de choseaussi, si nos renseignements sont exacts, il se propose de provoquer l'année prochaine une véritable hécatombe de faux prochaine électeurs, dès présent comme une affaire règ électeurs. Et le Journal peut compter cela 'liée. un nouveau projet de réforme militaire, qui augmente le contingent et la durée du service. Nous n'avons pas l'habitude de marchander les moyens de défendre notre nationalité, mais nous tenons faire ressortir comment nos ad versaires tiennent leurs promesses électora les. Mais laissons parler la Belgique militaire Tout le monde sait que nos adversaires ont préparé leur avènement au pouvoir, en pro mettant d'abolir la conscription et de réduire les charges militaires et l'on sait comment ils ont tenu leurs promesses. Aujourd'hui ils se disposent, paraît-il, aggraver encore nos charges militaires. La Belgique militaire nous fait connaître, en effet, que le Ministère se propose de soumettre Le comité de l'association libérale et consti tutionnelle d'Anvers vient d'adopter la réso lution suivante, par laquelle il promet son énergique appui la fédération libérale. Il est probable que toutes les autres associations libérales suivront l'exemple de celle d'Anvers, de sorte que si le vote du Sénat confirme celui de la Chambre, des milliers de libéraux ac courront Bruxelles pour prendre leur der nier recours légal auprès du Roi. Nous apprenons que le comité de notre as sociation libérale est convoqué pour Samedi, l'effet d'arrêter les mesures nécessaires pour pouvoir prendre part, le cas échéant, cette manifestation. Certes, nos amis ne voudront pas rester en arrière et ils voudront s'asso cier aux autres libéraux du pays, pour protes ter contre le régime de compression et d'in timidation, qui fausse nos institutions parle mentaires Nous recommandons l'attention de nos amis politiques la circuiaire qui vient d'être adressée au clergé de cette province et dont voici, au dire de la Constitution de Courtrai, la substance Cette circulaire mérite d'attirer l'attention de tous les hommes sérieux, car elle implique l'intention de remplacer, tôt ou tard, dans tou tes nos communes, les instituteurs laïcs par des religieux. Le clergé n'est donc pas encore assez maître il ne se contente plus de diriger l'enseignement primaire par personnes inter posées, il veut lavoir en ses mains propres, afin de faire l'aise de notre jeunesse une gé nération de crétins. Le Journal d Ypres nous crie gare parce qu'il nous convient et sied, comme dirait le commissaire du gouvernement de l'arron- dissement d'Ypres de dévoiler certaines turpitudes cléricales. Notre moniteur clérica] peut se tranquilliser il n'est pas dans nos ha bitudes d'avoir maille partir avec la justici et les menaces du Journal ne nous empêche ront pas de dévoiler les turpitudes de h gent cléricale. Le Journal d Ypres n'est pas satisfait de notn compte-rendu du jubilé célébré en celle ville h Dimanche, 10 de ce mois. II nous reproche d'avoii écrit que malgré le beau temps, il y avait pei d'animation. 11 aurait dû, pour l'édification de se; lecteurs, copier notre article en entier, car il es bon que tout le monde, même les plus immaculé: de ses abonnés, sache qu'à 10 heures du soir, il j avait peut-être trop d'animation, el que les porte- tricornes comme les autres mortels peuvent s'ou blier parfois dans les vignes du Seigneur. Oh si ces braillards avaient été des libéraux vingt dénonciations seraient déjà entre les main du Parquet, et nous eussions vu une fois de plu le fils d'un juge d'instruction procéder une en quêle officieuse pour faciliter l'enquête officielle Dieu sait si la noblesse de caractère du noble baroi Surmont ne l'eut pas poussé courir une second fois Bruxelles pour remettre personnellemen entre les mains du ministre, une ridicule dénon dation contre la police et l'autorité locale. A propos de police, le Journal d'Ypres obéis sanl son éternel esprit de dénigrement, prem Ypres, le90 Juin 1877. WHM1MW -- Dominés, sans doute, par la gravité «les événements exté rieurs et redoutant les dangrrs que ces événements peuvent faire courir prochainement l'indépendance des petits Etats, nos ministres se sont entendus pour élaborer et déposer quatre projets de loi de la plus haute importance, surtout pour la force matérielle de la nation. En voici, la hâte, une analyse aussi succincte que fiJèl«-. Le premier fixe h douze années le terme de service de la milice six années daus l'armée active et six années dans la réserve de l'armée active. Le temps de présence réelle sous les drapeaux n'est pas modifié. Le deuxième crée de suitr: 1° La S' division d'infanterie en formant un s>cond régiment de carabiniers, qui constitue la 10e brigade, avec le régiment actuel 2° Par régiment d'infanterie, un second bataillon de ré serve organisé comme les bataillons non actifs actuels. Les premiers bataillons comprennent 1rs 7% 8* 9e classes de milice, et les seconds les 10*, 1 Ie et 12e classes. Ces 40 bataillons de réserve formeront, en ti mpsde guerre, dix brigades de réserve,commandées par le plus ancien lieute nant-colonel de chaque brigade de l'armée active. Ces bataillons sont destinés renforcer l'armée active et défendre les forteresses. 3° Un régiment de cavalerie pour la 5° division d'iufau- terie. 4" Par régiment de cavalerie, un peloton hors rang poul ie service d'ordonnances, d'escortes et d'estafettes. 5° Trois compagnies du génie, une compagnie dans chacun des bataillons actuels. 6° Une demi-compagnie du train. Le même projet supprime les capilaiues en second. Le troisième alloue un cheval et six cents francs de sup plément de solde par an aux adjudants-majors des bataillons actifs de l'infanterie et du génie. Enfin, le quatrième répare la plus inique et la pins déplo rable des injustices, en unifiant le traitement des officiers supérieurs de toutes tes armes, sauf de la gendarmerie, et en le fixant ainsi: Majors, G,300 fr. par an. Lieuteuants-colonels, 7,300 Colonels, 9,500 Association Libérale et Constitutionnelle d'Anvers. Après avoir entendu le rapport de son délégué, le comité central adhère sans restriction la ligne de conduite, adoptée par la Fédération. Avec elle il reconnaît que le fonctionnement du régi me représentatif serait enrayé et faussé complètement par l'absence d'une loi électorale qui assure la sincérité des élections au moyen de l'indépendance de l'électeur et du secret de son vote. En conséquence, le Comité central apporte avec em pressement et reconnaissance, le concours entier de .'Association Libérale et Constitutionnelle l'exécution éventuelle du plan qui constituerait notre dernier re cours légal, si le vote du Sénat devait malheureuse ment confirmer celui de la Chambre des Représentants. Les Libéraux Anversois sauraient alors énergique- ment soutenir la Fédération dans la revendication d'un droit qui est du plus haut intérêt national. 11 nous faut de jeunes religieux il nous les faut en grand nombre il faut en peupler nos écoles normales et leur accorder au-plus tôt un diplôme, pour les faire nommer ensuite, et régulièrement, d'après la loi civile, aux fonctions d'instituteurs dans les nombreuses com-1 munes dont les administrations nous sont dévouées. MM. les curés et vicaires feront preuve de zèle et de dévouement,en recherchant parmi leurs paroissiens les jeunes gens dénués de fortune qui, par une conduite pieuse, se rendent dignes de la confiance du prêtre et qui désireraient devenir instituteurs religieux. - Il ne sera pas difficile de trouver des paroissiens fortunés qui se feront honneur d'aider couvrir les frais de pension de nos normalistes, et bien souvent il sera faede d'obtenir des subsides suffisants de la part des administrations communales. Une circulaire ministérielle, faite notre demande, permet aux écoles normales d'accepter les élèves jus qu'à l'âge de 23 ans, ce qui déjà nous a largement profité. - C'est par suite de cette mesure que nous avons pu établir, Bruges, une école normale pour religieuses. Plusieurs élèves de cet établissement éminemment utile ont déjà été placées par nous et ensuite, pro for ma, régulièrement nommées par les administrations locales. En peu d'années nous aurons des Institutrices re ligieuses diplômées dans toutes les localités de notre diocèse. m II faut que nous ayons aussi partout des Institu teurs religieux possédant un diplôme, afin de pouvoir être nommés en remplacement des laies. Nous espérons que les membres du clergé com prendront la haute importance de la mesure prise par nous et qu'ils s'efforceront de coopérer cette belle œuvre d'éducation chrétienne, destinée détruire complètement l'influence du libéralisme dans notre diocèse.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 2