]Y° 263. Dimanche. 37e ANNÉE. 8 Juillet 1877 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIUANCHE. BULLETIN POLITIQUE. Qui ne se rappelle que nous avons annoncé diverses reprises que l'on était en train de fabriquer une fontaine de Lourdes sur le mont rougeentre Locré et Westoutre. Nous avons informé notamment nos lecteurs, que l'on avait placé dans une petite chapelle qu'on venait d'y construire, un grand bac en zinc dans lequel on avait mené, l'aide d'un con duit en zinc, les eaux d'une des nombreuses sources que l'on trouve dans cette contrée. Aujourd'hui le tour est fait; nous ne savons pas précisément si M. Blaton Aubert a déjà encadré la fontaine d'une grotte, mais nous pouvons garanti? que l'on débite déjà une eau limpide, que l'on ait venir en ligne directe et par des veines souterraines, de la vraie fon taine de Lourdes. Aussi le cercle des Vrais Amis (De Blauwe Koussen) sont allés Dimanche en pélérinage, cette nouvelle grotte de Lourdes, pour offrir au nouveau sanctuaire un lampadaire et une lampe d'autel. On comprendra que ce sera une excellente affaire pour M. le curé de west- outre; aussi cet ecclésiastique s'est donné la peine d'adresser qux pélérinards quelques pa roles simples et émues nous le croyons sans peine, car cette fontairié fera venir l'eau au moulinet c'est de nos jours le principal. Le Journal dtYpres ne sait sur quoi se ra battre pour démontrer que notre arrondisse ment n est pas traité en paria et il en trouve la preuve en ce que le projet de loi qui solli cite 25 millions, pour travaux publics, com prend un créditdq 1,500,000 fr. pour construc tion de routes. Mais cela prouve-t-il que nous en aurons une jaçge part Nous sommes autorisés soutepir le con traire; car, lorsque nous examinons comment nous avons été protégés en subsides, dans ces derniers temps, nous trouvons notamment que sur 17 routes sùbsidéés'en 1876 par l'état, 15 étaient déjà achevées avant 1870. Ainsi les communes auront été en avance, pendant une dizaine d'années en moyenne, des Subsides promis par le Gouvernement, en faveur de ces routes, et pourtant le Gouvernement a eu, de- Euis lors,de nombreux crédits sa disposition. Nous venons de recevoir dit Y Echo du Par lement, le rapport de M. De Becker, sur la suppression de l'art. 47 de la loi électoral. PROGRÈS VTBES ACQUIR1T EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de fiixmude, 51). INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. Il parait aujourd'hui certain, d'aprèslesdépêches concordantes de tous les correspondanlsdejournaux qui se trouvent sur le théâtre de la guerre, que les Russes ont éprouvé de sérieux échecs en Asie, que si le siège de Kars n'est pas levé, il est bien près de l'être et que le commandant turc, Dervish Pacha, ayant reçu des renforts considérables, a forcé le général Ouklobschio battre en retraite. L'armée russe près de Batoum est complètement disloquée. Sur le Danube aussi, il s'en faut de beaucoup que les troupes russes soient victorieuses. Une ba taille est inévitable dans les environs de Tirnova, mais les Russes sont très loin d'être maîtres des passes des Balkans. Il se confirme qu'ils ont essuyé de nouvelles dé faites près de Biela et de Turtukaï. Cependant le con seil de guerre russe n'en prend pas moins toutes ses dispositions pour régler la marche des troupes en Bulgarie. Il a décidé notamment que les corps qui Ont traversé le Danube Sistova feront de grands efforts pour s'emparer le plustôt possible de Lovais et de Tirnova. Les Russes qui passeront le fleuve près de Roustschouk marcheront sur Rasgrad et opéreront en commun avec ceux qui se trouvent actuellement dans la Dobroudscha. Après la prise de Kustendje, ces troupes mercheront sur Varna. L'organisation administrative de la Bulgarie est poussée également avec une grande activité. L'Agen ce Havas croit pouvoir assurer que la couronne de ce nouvel Etat sera offerte au prince de Battenberg, fils du prince Alexandre de Hesse. En dépit de tous les bruits contraires, la popula tion est fort tranquille Constantinople et les ministres du Sultan sont plus que jamais disposés poursuivre énergiquement les hostilités contre les Russes. Déjà Suleyman Pacha a quitté le Monté négro et s'est mis en route vèrs le Danube. Des dépêches de Caltaro, adressées augouverne- mentautrichieii, annoncent qu'il aquitlé Podgoritza avec ses trente bataillons et est parti dans la direc tions de l'est. Ali-Saïb le suivra avec dix bataillons. Les troupes irrégulières turques rassemblées près de Nicksich ont été renvoyées dans leurs foyers. Mehemed-Ali reste en observation sur la frontière du Monténégro, mais la Porte ne redoute plus une attaque de la principauté, dont les forces sont entièrement épuisées. Le conseil de guerre turc a pris la résolution de ne pas pousser plus loin la campagne contre le prince NikitaIl a compris que si la Russie l'emporte dans la guerre, toutes les victoires remportées sur les Monténégrins ne profite ront en rien la Turquie, et que les excellents régiments de Suleyman et d'Ali-Saïb rendront de meilleurs services sur le Danube. Dans un premier-Berlin, la Gazette de Cologne examine aujourd'hui les inquiétudes provoquées en Autriche par la marche des événements en Orient. L'Empire austro-hongrois craient surtout que la Porte ne conclue directement avec la Russie une paix désavantageuse pour ses intérêts. La feuille ministérielle ajoute que lesyeux de l'Europe entière sont actuellement fixés sur l'Allemagne. Le gouver nement allemand ne perdra pas de vue les intérêts d'Aulriche-Hongrie il n'oubliera pasque des inté rêts allemands sont aussi engagés dans la question d Orient; il s'attachera surtout sauvegarder ses intérêts vitaux sur le Rhin, qui sont encore tou jours menacés. En France, les républicains ne perdent pas leur temps, car le gouvernement pourrait bien, malgré les reproches que lui adressent journellement les feuilles bonapartistes, fixer les élections une date moins éloignée qu'on ne le pensait d'abord. Le comité de dix jurisconsultes qui s'est consti tué mardi soir chez M. Emmanuel Arago s'est réuni déjà une première fois chez M. Renouard, sous la présidence de ce sénateur. Il a commencé ses tra vaux et a déjà été saisi d'une vingtaine d'affaires relatives des violations de droit et des abus de pouvoir commis par les fonctionnaires de MM. de Broglie et de Fourtou. Nous pouvons annoncer, dit le Temps, qu'en dehors des questions particulières dont il a été saisi par des citoyens titre individuel, le comité exa mine actuellement la question du colportage et celle des délais de convocation des électeurs pour la nomination de la nouvelle Chambre des députés. Sur ces deux questions le comité publiera prochai nement d'importantes consultations qui délimite ront nettement les droits respectifs des citoyens et du pouvoir exécutif. Les amis du ministère oui organisé de leur côté des comités éléetoraux ceux de la droite et du centre droit notamment ont teuu uneréunion le 4. D'après un calcul fait par M. Thiers, les répu blicains gagneraient aux élections pour la Cham bre 40 sièges nouveaux, mais 20 membres sortants des gauches ne seraient pas réélus. La Chambre des communes d'Angleterre a adop té, l'unanimité, en seconde lecture, l'emprunt indien de 5 millions. Dans la même séance, un membre de cette Chambre, sir Wilfrid, Lawson a annoncé sir Slafford Northcote qu'il l'interpellera sur les motifs de l'envoie la baie dç Besika, de l'escadre anglaise delà Méditerranée. Au Congrès, de Madrid, M. Caslelar a interpellé le gouvernement relativement l'arrestation en France de MM. Zorilla. Munoz et Lagunero. L'ora teur a chaudement défendu le droit d'hospitalité qui existait en faveur de ses compatriotes et qui n'a jamais été refusé des émigrés politiques, il s'est plaint des rigueurs exercées en. cette circon stance par le gouvernement de la France, alors que la liberté de conspirer contre leur pays a été accor dée aux réfugiés carlistes. Le ministre des affaires étrangères a répondu que les autorités françaises ont arrêté et expulsé M. Zorilla et ses deux compagnons, parce qu'ils con spiraient contre la monarchie espagnole et qu'ils étaient affiliés l'Internationale. En agissant ainsi, a dit le ministre, le gouverne ment français a usé de ses droits et éloigné de son territoire une cause de trouble et de perturbation. Le calme n'est pas encore rétabli dans la Biscaye. Partout on voit des préparatifs de conspiration et partout aussi les autorités redoublant de vigilance. Une perquisition, opérée Vera. dans la Navarre, a amené récemment encore la découverte d'un im portant dépôt d'armes. Ypres, le 7 Juillet 1877. i importe donc peu qu'il ait des crédits, si nous n'en obtenons rien.

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 1