Breydel el de Coninc. Rubens 116 Anvers. toral et que des élections préparatoires fussent organisées par chaque association d'arrondissement. La séance s'ouvrirait par une conférence sur la loi le bureau électoral serait ensuite constitué et les personnes présentes voteraient dans l'ordre d'une litle nominale. Pendant le dépouillement du scru tin, un membre du bureau expliquerait les ditfi- cultés que les volants auraient rencontrées. Quel ques séances de démonstration feraient une réalité de ce qui est aujourd'hui une présomption. La loi. au lieu d'être présumée connue, serait connue et l'on n'aurait plus craindre les surprises causées par l'ignorance. Le Moniteur a publié samedi le modèle des bul letins électoraux créés en vertu de la nouvelle loi. Les libéraux sont imprimés en bleu, les catholi ques en rouge et les indépendants en noir. Au revers du papier figure le plan de la salle d'élection, avec des lignes pointillées indiquant le chemin que doivent suivre les électeurs. Puisse-t-elle être celui de la sagesse Bien que depuis 1874 la production charbonnière ail beaucoup diminué et que le nombre des ou vriers ail été considérablement réduit, celui des femmes et des enfants employés dans les mines est resté le même. Le moment eut été cependant bien choisi pour réaliser une réforme en faveur de laquelle plaident vainement, depuis si longtemps, les sentiments d'humanité et que la législature, mal inspirée ou indifférente, se refuse d'adopter. Le mois de mai 1877 accuse, pour le chemin de fer, sur les receltes du mois correspondant de 1876 une diminution de fr. 113,927-11. On mande de Berlin, 13, la Gazette de Co logne On croit savoir ici que le gouvernement fran çais a pris, relativement la future élection papale, des résolutions dans le sens des jésuites et que le clergé belge s'applique également ameuter le monde contre l'Europe, l'effet de gagner ainsi de l'influence dans le prochain conclave. Quoi qu'il en soit, une chose certaine, c'est que cette affaire trouvera le prince-chancelier parfaitement pré paré. Celle nouvelle est grave si elle est exacte. On remarquera cependant en Belgique, la différence de ce qui se passerait en France, ce n'est point le gouvernement qui mettrait le doigt dans celte af faire, mais bien le clergé, dans sa sphère indépen dante. N'importe, si cela était vrai, le clergé pour rait préparer notre pays de bien graves difficultés. La ville de Bruges pourquoi ne pas dire toute la provincie a célébré Dimanche le 575me anni versaire de la glorieuse victoire des Eperons dor. Nous n'avons pas besoin de le constater: l'appel de le commission Breydel a été entendu. Il est même plus exact de dire que nos populations fla mandes y ont répondu avec enthousiasme; la liste des 86 sociétés est là pour l'attester or, ces 86 sociétés, malgré le temps incertain, ont, toutes, tenu leur promesse et se sont rangées dans le cor tège. La commission-Breydel a déclaré bien haut qu'elle écartait tout espret de parti. Quant aux journaux cléricaux, ils ont engagé leurs amis prendre part la manifestation du 15 Juillet d'autant plus qu'ils proclamaient que Breydel et de Coninc étaient, non seulement deux héros, mais qu'ils étaient catholiques de cœur de dame, qui cherchaient dans lamour de la religion le dècouement qui les conduisit la victoire et y la délivrance de la Flrndre. Nous doutons fort de la sincérité des appels de la presse cléricale. En effet, non seulement les sociétés cléricales représentées au cortège étaient peu nombreuses, mais les abstentions dan3 ia déco ration et l'illumination des maisons était presque unanime de la part de nos cléricaux pas un lam pion, le soir, chez les pointus du parti. Il est vrai qu'il ne s'agissait pas ici du Patachon infaillible du Vatican mais puis'qu'il faillaii glo rifier deux héros, catholiques de cœur et ddme, il nous semble que l'abstention des cléricaux était très-repréhensible, même au point de vue de leurs principes. Il est utile de constater que, voyant le mouve ment spontané et enthousiaste de nos populations, les cléricaux. furieux de n'avoir pu exploiter ce mouvement leur profit, ont fini par y adhérer; de là le coucours, bien tardif, de la Concorde. A 1 1 heures el demie, le cortège, dont la tête se trouvait la station, s'est mis en inarche. Ces 86 sociétés, défilant avec leurs drapeaux et leurs insignes, quelques-unes avec leurcorps de musique, offraient un spectacle vraiment grandiose. La sollcnnité du défilé n'a été compromise que deux fois par des averses torrentielles, dont l'une d'elles, au moins, eut pu être épargnée aux mani festants, si l'on s'était mis en marche l'heure in diquée par le programme et supprimé une halle nullement justifiée au quartier du théâtre. La seconde de ces averses a surpris les sociétés, au moment de leur débouché sur la Grand'Place de là une débandade. Peu après, cependant, le ciel s'est éclairci et la foule, composée de personnes de toutes les catégories, s'est placée devant les Halles, attendant le signal des fanfares pour entonner les trois chants patriotiques: VlaanderenDe Vla- mingen, par Benoit, el De Vlaamsche Leeuw, de Miry. C'était là une des parties du programme dont l'exécution était la plus difficile les trois morceaux, écrits l'unisson, ne présentaienlsansdoute aucune difficulté musicale; mais l'écueil était d'obtenir un bon ensemble de la part de ces milliers de chan teurs qui ne s'étaient jamais vus. A la répétition du Samedi soir, nous avons craint pour le lende main un véritable charivari, surtout lorsque nous entendions les membres de la Concorde, ne possé dant pas même la note, et s'affranchissanl complè tement de la mesure, provoquèrent une véritable cacophonie. Constatons toutefois que l'exécution était plus convenable; il est vrai que Peter Benoit possède un bâton de direction vraiment magique, qui en traîne les chanteurs, fut-ce malgré eux. A I heure et demie a eu lieu la manifestation la grande salle des halles. Elle a commencé par le chœur les Emigrants Irlandais de Gevaert chanté par la section des chœurs de la Concorde. Cette fois félicitons le directeur M. Vanhoesten- berghe d'avoir su discipliner si bien celte phalange de chanteurs; il est vrai que la discipline est en respect dans le parti épiscopal quoi qu'il en soit, les applaudissements arrachés au publia étaient mérités. La salle de la Halle était bien remplie, M. Sabbe a pris la parole et a prononcé un discours ou plutôt un aperçu historique de l'anniversaire que nos populations fêtaient Dimanche. Sa parole si claire, si pénétrante, les souvenirs qu'il a évoqués, ont fait une vive impression sur le public. Nous espérons que les organes de la commission Breydel reproduiront ce discours, aussi bien que l'allocution d'Henri Conscience qui, malgré son âge, a voulu assister une manifestation dont il était, bon droit, un des héros. Lorsque notre illustre historien-littaralcur a dit qu'il espérait bien ne pas mourir sans voir les sta tues de Breydel el de Coninc érigées Bruges, une exploision d'applaudissements enthousiastes eut lieu. v Entre la cérémonie de la Halle et la retraite aux flambeaux, aucune distraction n'était offerte aux nombreux étrangers c'était là une lacune regret table. La retraite aux flambeaux, menacée par la pluie, s'est affectuée un peu au pas de course. En somme, les organisateurs de la manifestation auront se louer d'avoir \u leurs efforts couronnés de succès. Depuis plusieurs jours une polémique a été ouverte propos du troisième senlenaire de Rubens pour savoir s'il était né en Allemagne ou Anvers. Elle a peu d'intérêt en somme, car il est évident qu'en tous cas Rubens, né de parents anversois ayant habité cette ville el y ayant exercé des fonc tions, était bienanversois. Dans l'ancienne coutume du Brabant, comme sous le Code civil, ce n'était pas le lieu de naissance exclusivement qui déter minait la nationalité. Le Précurseurqui soutenait que Rubens était bien né Anvers, avait promis depuis longtemps la publication de documents qui prouveraient la chose l'évidence. Il nous les fait connaître aujourd'hui matin, el ils sont réellement Irès-férieux. Ils ont été extraits des archives anversoises par ,M. F.-G. Vanden Branden, archiviste-adjoint Anvers, qui fait depuis huit années des recherches ardues ce propos. Voici le lé umé du travail de M. Vanden Branden. L'honorable archiviste anversois commence par prouver que ce n'est que sur un seul document falsifié que l'on a pu soutenir que Rubens était né Cologne. Cette prétention n'est plus soutenue mais un savant néerlandais. M. Van Kuysen von den Brink. grâce de savantes recherches dans les archives de la maison de Nassau, établit que le père de Rubens. condamné cause des guerres religieu ses quitter le pays, résida Siegen, et que ce n'est qu'un an après la naissance de Pierre-Paul qu'il vint s'établir Cologne. M. Vanden Branden établit que la présence du père Siegen n'établit pas du tout la naissance du fils dans cette localité. En effet, il est prouvé que le frère aîné de Pierre Cari est né Cologne, quoique les parents résidassent Anvers. En outre, nos historiens ont démontré, dit M. Vanden Branden, que la mère de Rubens partit pour les Pays-Bas dans le neuvième mois de sa grossesse. La courageuse femme voulait aller sup plier le prince d'Orange d'accorder la liberté de son mari en même temps elle allait reprendre posses sion des biens que la Pacification de Gand et l'édit de Marchc-en-Famenne lui avaient restitués. Avec beaucoup de raison on a conclu de ce voyage que Marie Pypelinckx accoucha Anvers de ce fils qui devait atteindre une telle renommée. Mais aujourd'hui les suppositions les plus fondées, les preuves palpables même ne sont plus suffisantes. Il ne suffit plus en effet 1° Que le régent Albert a écrit au duc de Mantoue Pedro Paulo Rubens, pintor, natural de estos Estados 2° Que le magistrat anversois a demandé la naturalisation de Philippe Rubens, natif de Co logne, vu que tous ses frères et sœurs et ses père et mère et aïeuls étaient nés Anvers 3° Que les lettres de noblesse de Pierre-Paul le désignent comme anversois 4" Que, neuf ans après la mort de Rubens, en 1649, ses anciens collègues el amis gravèrent sous son portrait Anvers est la ville de cette heureu se nativité, le 28 de juin de 1577, aussi du déplorable jour de son trespas, l'an 1640, le 30 mai. Il faut des preuves plus fortes, des actes offi ciels prouvant d'une manière irréfutable que Rubens est né Anvers. On n'a de cette époque ni acte de naissances, ni acte de baptême satif des Papistes, et Pierre-Paul, dont les parents étaient Luthériens, n'a pu être baptisé dans une église catholique. La seule preuve qu'on puisse donner est de prouver que Rubens était bourgeois d'Anvers, parce que, comme l'établit l'auteur, celle qualité ne se donnait qu'aux natifs d'Anvers ou ceux qui avaient obtenu Ja naturalisation, et ces actes étaient enre- (Etoile).

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 2