Comment les journaux cléricaux servent la vérité. Affaire Lamkrlini-Antonelli. encore le mérite de chanter gratuitement les exploits du ministère dans la Revue du catholique Woesle, en collaboration avec son parent la mode de Bre tagne, M. Visarl, aujourd'hui bourgmestre de Bruges. Il fut nommé Il est vrai que, pour colorer d'un prétexte cet acte de vulgaire népotisme, le sénateur de Thiell. son oncle, lui trouvait une influence politique dans le canton d'Ypres où sa mère.,avait vu le jour. Mais le Moucheron (nom de sa mère) avait vite déployé ses ailes, et, devenu chrysalide Schaer- beek, avait fait éclore de brillant papillon que fait l'admiration des Yprois. L'indigénat de sa mère était une raison suffisante pour faire accepter le chevalier Ruzette par les cléricaux d'Ypres, dont plus d'un visait la place de M. Carton. On se demande si d'aussi brillants ser vices peuvent échapper l'attention du gouverne ment, qui n'a pas eu l'occasion, malheureusement, d'appréeier jusqu'ici les talents administratifs de son Benjamin. Les purs de l'arroudissement le poussent au fauteuil de gouverneur, avec d'autant plus de zèle qu'il s'agit de le faire remplacer, dit-on. Ypres, par un autre jeune hobereau du parti, le pygmée Iweins d'Eeckhoute, qui a succombé victime de son courage dans la dernière lutte électorale. En core un grand homme que l'on veut hisser au faite des honneurs! (Iweins estd'une taille lilliputienne.) 11 ne manque pas, dit-on, d'appuis dans l'armée, et se croix sur de la voix du ministre delà guerre. Surmont de Volsberghe. A côté de Ruzette, ce wallon dépaysé, qui pré tend régir les destinés des populations flamandes, s'étale un fougueux fils des croisés, le baron Sur mont de Volsberghe qui, pour cacher son origine bourgeoise (ses aïeux se sont enrichis dans le com merce de toiles), a cru devoir allonger son nom. M. Surmont aussi étranger la province que M. Ruzette, puisqu'il est Gantois, a doré son bla son en épousant une riche héritière de l'arrondisse ment d'Ypres, ce qui lui a valu un siège au Con seil provincial et la Députation permanente. Surmont possède des rentes, ce qui n'est pas dédaigner dans notre pauvre ville de Bruges, peu gâtée depuis vingt ans, par les largesse de ses pré fets et de ses édiles. Malheursement, Surmonta les goûts rangés. Ce sont ces habitudes d'ordre et d'économie qui l'auront poussé, sans doute, atta quer ce pauvre Vrambout, pour ses dépenses folles* de lustres et de glaces. Il est vrai que M. Surinont est un buveur assidu d'eau de Lourdes, goût qu'il partage avec son futur collègue le gouverneur de la Flandre-Orientale, et qu'il envoie des articles énergiques la Gazette de la Croix. Est-ce la le préfet poigne qu'il faut la Flandre, pour exlirpir les dernières racines du libéralisme? Conclusion La nomination de M. Ruzette, aussi étranger la province et sa langue qu'à ses intérêts et son administration, serait un acte de criant népotisme. Celles de M. Surmont, le persécuteur, acharné de M. Vrambout, serait, comme celles de M. Ker- vyn ou de M. Decocq, pis qu'un scandale, car ce serait, comme jadis le choix de M. De Decker pour IcLimbourg, un audacieux défià la conscience publique! Ne nous faisons pas illusion nous ne pouvons espérer un préfet libéral mais nous avons le droit de réclamer un honnête homme; un fonctionnaire ayant des capacités et de l'expérience, un homme impartial se plaçant au-dessus des partis, un Fla mand né et ayant des intérêts en Flandre et s'il était possible, un homme dont la fortune et la géné rosité puissent venir en aide au petit commerce du chef-lieu, ruiné par une succession de catastrophes financières. Il nous faut un Flamand, un enfant du pays, comme les de Meulenaere, les de Vrière, les Vram bout. C'est une considération qui prime toutes les autres. Recevez, Monsieur le Directeur des Nouvelles, l'assurance de ma parfaite considération. J. V. B. (Nouvelles du Jour). Après la MeuseYUnion libérale de Verviers donne une verte leçon constitutionnelle aux cléri caux de l'arrondissement de Charleroi L'ullramontanisme, c'est-à-dire la fraction du parti clérical qui pousse la substitution immédiate des principes du Syllabus ceux de la Constitution, fait des progrès alarmants dans les rangs de nos adversaires. Il y gagne de plus en plus le haut du pavé. A Charleroi il vient de remporter une vic toire significative. Dans une assemblée générale de l'Association conservatrice, il a fait décider que le titre de l'As sociation constitutionnelle et conservatrice serait changé en celui d'Association catholique et conservatrice. Le changement est important il accuse une ré pudiation formelle des principes de la Charte fon damentale. Les cléricaux carolorégicns arborent ainsi, franchement, le drapeau du Syllabus. Après cela, ils ont été inconséquents en conser vant, pour leur association, le sous-titre de conser vatrice. C'est révolutionnaire qu'ils devraient dire. Quoi qu'il en soit, si les catholiques libéraux l'emportent encore la Chambre, ils s'effacent de plus en plus dans le pays, et le temps vient où ils disparaîtront leur tour de la Chambre, moins d'une conversion complète aux idées ultramon- laines. On attribue aux injonctions de M. l'évêque Du- mont, surnommé le Maniaque, les changements significatifs introduits dans le programme du cercle noir de Charleroi. On écrit de Rome que le Pape, en apprenant que les dépositions récemment recueillies profec- tuva memoria étaient défavorables la cause des frères Anlonelli, s'est écrié Tant mieux ces avares auront restituer une partie de l'argent qu'ils se sont donné trop de mal pour prendre. On serait convaincu au Vatican que la ligne de conduite suivie par les frères du cardinal est due l'espoir qu'ils avaient que le Pape aurait préféré donner l'argent nécessaire pour satisfaire les Lam- bertini plutôt que de laisser le scandale s'étendre par l'éclat d'un procès. On lit dans la Revue industrielle, de Charleroi Le syndical de la Bourse des métaux et charbons a été reçu la semaine dernière par M. le baron Lambermont, secrétaire-général de M. le ministre des affaires étrangères. Cette visite avait pour but de s'enquérir de la marche des négociations enta mées par le gouvernement au sujet du renouvelle ment du traité de commerce avec la France. M. le baron Lambermont a répondu en substance que le gouvernement belge ne perd pas de vue les intérêts de ses nationaux et qu'il usait de toute son influence en leur faveur; qu'en celte circonstance il était puisamment secondé par le gouvernement anglais, la cause économique des deux pays étant la même. L'Angleterre en travaillant pour elle auprès du cabinet de Paris travaille en même pour la Belgique, et ce qu'elle obtiendra pour les pro duits de ses industries et de son commerce, nous sera certainement accordé. Quant l'action diplo matique du gouvernement belge, elle est naturelle ment guidée par celle de sa puissante alliée et leurs efforts ne se ralentissent point pour obtenir que le renouvellement du traité de commerce se fasse dans les meilleures conditions possibles. Le Syndicat de la Bourse des métaux et char bons ayant sa tête l'honorable président M. Arthur Warocqué, était peu près au complet pour faire la démarche dont nous venous de rendre compte. La Gazette de Liège a publié il y a quelques jours propos de l'affaire de Bra, ex-curé d'Aye, et la yoix a reproduit avec force louanges un article où nous lisons ce qui suit Un prêlre condamné a élé, SA PEINE SUBIE, de lon- gues années écoulées, 1 expiation achevée, uommé a une cure de village la suite de sollicitations laïques. Oui voilà comment les cléricaux écrivent l'histoire. Voici maintenant la vérité, la très triste vérité. Le curé de Bra a été condamné par un premier jugement en date du 25 septembre 1869. Il a été condamné par un second jugement en date du H novembre 1869. Ces jugements ont été confirmés par un arrêt rendu par défaut en juin dix-huit cent soixante-dix. Le curé de Bra s'est immédiatement mis l'écart. IL N'A SUBI AUCUNE PEINE. Il a été passé l'étranger ou dans quelque oasis monacal du pays où l'on a celé son existence, le temps nécessaire pour prescrire la peine puis il a reparu. Et maintenant veuillez compter arrêt de juin 1870 dater duquel ou plutôt de la signification duquel court la prescription. CINQ ANS pour prescrire la peine. Et dès le commencement de 1876, quelques mois après la prescription acquise on nous signalait déjà de Bastogne l'acte inqualifiable de l'évéque de Namur, qui avait replacé la tète d'une cure des environs le curé de Bra. On n'avait pas perdu une minute, tant étaient précieux les services du curé de Bra. Voilà ce que les cléricaux appellent LA PEINE SUBIE DE LONGUES ANNÉES ÉCOULÉES, L'EXPIATION ACHEVÉE Voilà comment les honnêtes gens pratiquent le journalisme et servent la vérité. La Gazette de Liège continue L'avocat consulté par le prêtre le livre du haut de la tribune nationale la vindicte publique. Qui ne connaîtrait pas cette alFaire serait (enté de croire que M. Dupont, représentant de Liège, qui est l'avocat dont parle la Gazette, est venu apprendre quelque chose de neuf la Chambre que trahissant ses devoirs il est venu révéler la tribune un secret de profession. La phrase prête parfaite ment cette interprétation et il est assez probable qu'elle n'a été écrite que dans ce but. Eh bien, M. Dupont n'a fait que dire la Chambre ce que l'Echo avait publié et republié cinquante fois huit mois avant qu'il ne parle il n'a fait que porter la tribune un acte qui faisait scandale dans le pays, et que l'évêque n'a rapporté que dans l'espoir d'empêcher la présentation d'un projet de Toi qui sera une preuve officielle, un témoignage,éternel et irrécusable de ce dont sont capables l'orgueil et l'irresponsabilité d'un évèque. En agissant comme il l'a fait, M. Dupont a rempli un de voir. Mais remplir son devoir contre un prêtre est sans con tredit le plus irrémissible des crimes. (Echo du Luxembourg). Chasse. Ouverture et fermeture en 1877-1878. Le Ministre de l'intérieur, Vu l'art. lr de la loi du 25 Février 1846, sur la chas se, modifiée par la loi du 27 Mars 1873 Vu les avis des députations permanentes des conseils provinciaux et des commissions provinciales d'agricul ture Arrête Art. lr. L'ouverture de la chasse est fixée, pour tout le royaume, au 25 du mois d'Août courant. Toutefois la chasse au lévrier et au chien courant n'est permise qu'à partir du 15 Septembre, et la chasse au faisan qu'à dater du lr Octobre. Art. 2. Dans les lieux où la neige permet de suivre le gibier la piste, la chasse en plaine est suspendue elle reste autorisée dans les bois, ainsi qu'au gibier d'eau sur les bords de la mer, dans les marais et le long des fleuves et rivières. Art. 3. Toute espèce de chasse cesse d'être permise après le 31 Décembre prochain. Art. A. Par dérogation l'article précédent les bat tues au gros gibier et la chasse aux lapins dans les bois et dans les dunes, au moyen de battues ou de chiens d'arrêt, sont autorisées jusqu'au 31 Janvier 1878 la chasse aux lapins au moyen de bourses et de furets est permise toute l'année la chasse au gibier d'eau sur les bords de la mer, dans les marais et le long des fleuves et rivières reste ouverte dans toutes les provinces jusqu'au 30 Avril prochain inclusivement, et la chasse courre avec meute et sans armes feu, jusqu'au 31 Janvier dans la province d'Anvers, jus qu'au 31 Mars dans les provinces de Flandre occiden tale, de Flandre orientale et de Hainaut, jusqu'au 15 Avril dans la province de Namur, sauf le canton de Gédinne,et dans la partie de la province de Liège qui est située sur la rive droite de l'Amblève, et jusqu'au 30 Avril dans la province de Luxembourg et le canton de Gédinne. Art. 5. MM. les gouverneurs des provinces sont chargés de l'exécution du présent arrête, qui sera insé ré dans les Mémoriaux administratifs. Bruxelles, le 18 Août 1877. DELCOUR,

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 2