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Le Congrès littéraire s'est séparé après avoir voté la consti
tution d'une association des écrivains belgrs. Les uns deman
daient une société de gens de lettres, telle qu'elle existe en
bien des pays. Les autres préféraient une fédération des dif
férents cercles littéraires. Mais, comme M. Dognée l'a fait
justement remarquer, la plupart des Cercles littéraires ne tou
chent guère la littéraire, et plusieurs des hommes qui tien
nent une plume en Belgique ne font partie d'aucun clul» par
ticulier. Et comme il s'agit d'offrir aux écrivains un terrain
qui leur soit propre, où ils puissent se voir et se connaître, dé
fendre leurs intérêts et se parler de leurs travaux, c'est l'idée
d'une association spéciale qui a prévalu. Un comité a été dé
signé pour préparer les statuts de celle association, et on l'a
composé de MM. Van Bemmel, Potvin, Emile Leclercq, Fré-
dérix, Dognée, Sleekx, Stoumon, Boëns et Ekaen.
La question des encouragements l'art dramatique et des
conventions littéraires internationales a été discutée ensuite.
Et l'on n'a pas manqué de se plaindre de la situation faite aux
auteurs de drames, de comédies et d'opéras en Belgique.
Cette discussion a clos les travaux du congrès littéraire.
La réception des membres du Congrès artistique l'hôtel
de ville, par M. De Wael, a été l'ouverture officielle des fêtes.
A l'entrée de la salle Leys, où se tenait le bourgmestre, un
cri d'admiration universelle a salué les belles peintures de ce
regretté artiste.
A la lumière tous les personnages historiques de ces presti
gieuses fresques, pleines de vie et de mouvement, semblaient
vouloir se mêler ceux venus pour acclamer la mémoire de
P. P. Rubens.
M. De Wael ayant adressé quelques paroles vibrantes el
chaudes aux hôtes étrangers pour leur souhaiter la bienvenue,
deux hollandais, M. De Jonghe Van Ellemet, ancien membre
des Etals-Généraux, et M. Springer, lui ont répondu en hol
landais; puis un peintre allemand a remercié en termes cha
leureux la ville d'Anvers, pour tout ce qu'elle a fait pour l'art,
et exalté les magnifiques fêtes par lesquelles elle se dispose
célébrer Rubens, un des plus grands peintres, dit-il, qui aient
jamais vécu.
Après cet échange de courtoisies internationales, M. De
Wael a prié les membres du congrès de le suivre, Place verte,
aux pieds de la statue de Rubens,' pour assister l'exécution
de la canlale.
On annonçait que la cantate de M. Benoit devait employer
des moyens tout nouveaux et réunir des complications étran
ges. Un orchestre et des chœurs composés d'un millier d'ex
écutants sur la Place verte d'Anvers, auxquels répondraient de
la tour de la cathédrale des sonneries de "trompettes el le ca
rillon lui-même; et auxquels viendraient s'adjoindre, comme
finale ou péroraison, une marche militaire traversant la ville.
Ce programme, qui semblait périlleux remplir, a été as
sez bien suivi.Mais l'intérêt de l'œuvre de M. Benoit, n'est pas
dans ces combinaisons théâtrales, qui cherchent plus l'effet de
surprise que l'effet musical. La cantate a son originalité évi
dente, et sa facture personnelle. On y retrouve ce tempéra
ment vigoureux quoique voulu qui est la marque de l'auteur de
Lucifer et de VEscaut.
Les villes flamandes ont une façon de se parer tout-à-fait
originale et qui fait que la fête est autant dans les rues que
dans les locaux réservés aux cérémonies officielles. La prome
nade est la distraction du plus grand nombre et, ces jours-ci,
elle réserve aux flâneurs les plus charmantes surprises. Cha
que quartier a été orné par les soins d'une commission spé
ciale l'aide du produit des souscriptions de ses habitants.
Aussi nombreuses sont les commissions, aussi variées sont
les décorations. L'émulation a été générale et, bien que le
mauvais temps ait contrarié les préparatifs, l'activité des der-
oières heures a fait des merveilles. Entre tant d'inventions
heureuses, il serait difficile de décider laquelle revient la
palme.
Parmi les œuvres d'art construites sur la voie publique, ci
tons cependant la superbe colonne érigée au Marché aux Che
vaux.
La base, très largement assise, est une espèce de livre d'or
de l'art flamand elle porte plus de deux cents noms de pein
tres, sculpteurs, graveurs et architectes, dont le nom rayonne
travers le temps et l'espace. Le piédestal est orné, sur sa
face principale, d'un bas-relief représentant la Ville d'An
vers rendant hommage aux Arts. Un autre bas-relief,
placé sur la face postérieure, a pour sujet: La gilde de St.
Luc recevant les lettres-patentes de Philippe IV,
roi d'Espagneinstituant l'Académie d'Anvers
(1(563). Aux quatre angles se trouvent des statues, symboli
sant la peinture, la sculpture, la gravure et l'architecture
elles sont parfaitement exécutées par M. J. Lambeaux. La co
lonne esi entourée des statues de six artistes émiuenls de l'é
cole d'Anvers, Qninliri Metsys, Appelmans, Adam Van Oort,
Bolsweel, P. D Jode et Jordaeiis. Le chapiteau, qui porte les
armes d'A a ver», porte deux génies, tenant les armes de Rubens
Le nioiiiiiiii nt est surmonté d'une statue de l'illustre maître,
œuvre d<- M. Dupuis. M. De piyn a sculpté celles dis artistes
mentionnés ci haut. La Colonne a une liaut-ur de 31 mètres,
et est éclairée par quatre lampes d'un style approprié l'en
semble.
Ce projet grandiose fait honneur l'architecte de la ville,
M. P. Dens. Des groupes nombreux se forment continuelle
ment autour de la colonne, et ne se lassent pas d'exprimer
leur admiration.
Deux arcs de triomphe sont élevés Place de Melr et Place de
la Commune. Le premier est une sorte d'épopée historique.
Il est formé de trois portiques, dans le style de l'époque. Un
tableau, représentant le Bourgmestre Rochox chez Ru
bens, entouré de personnages célèbres, est encadré dans la
face principale sur les côtés se trouvent deux autres peintu
res: Rubens la Cour d'Espagne et la réception de
Rubens la Lukasgilde. La face postérieure porte des
inscriptions historiques; un char trainé par des chevaux et
surmonté d'une Renommée, couronne le tout. La largeur est
de 25 mètres, sur 23 mètres d'élévation.
La place de la Commune est ornée d'un monument com-
mémoratif, symbolisant l'Hommage universel rendu au
chef de l'Ecole flamande. Il comprend cinq arches. Les
portraits sculptés des six élèves principaux du maître, sont
tournés du côté de la ville. La statue de Rubens, au sommet,
est entourée des quatre parties du monde, qui glorifient son
génie. Les pavillons latéraux, surmontés de Renommées, sont
ornés de bas-reliefs, trophées et inscriptions. La hauteur est
de 23 mètres, sur 28 de largeur.
M. De Wael, Bourgmestre d'Anvers, vient d'être flommé
officier de la Couronne de Chêne.
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Les listes électorales doivent rester affichées dans
toutçs les communes, depuis le 15 Août jusqu'au 30 du
même mois et elles doivent contenir invitations aux ci
toyens qui croiraient avoir des observations faire, de
s'adresser, cet effet, au Collège des Bourgmestre et
Echevins, avant le 30 Août.
Ces listes sont clôturées ensuite définitivement le 3
Septembre, par le Collège échevinal et tout individu in
dûment inscrit, omis ou rayé ou autrement lésé, çeut
réclamer la Députation Permanente jusqu'au 25 Sep
tembre inclusivement.
De même, tout individu jouissant des droits civils et
politiques peut, quant aux listes d'arrondissement, du
canton ou de la commune de son domicile, réclamer de
la même manière et dans le même délai, contre les ins
criptions, radiations ou omissions indues.
Les personnes qui croiraient avoir des réclamations
faire en vertu de ces dispositions, peuvent, pour plus
de. facilité, s'adresser M. le Président de l'Association,
soit par écrit, soit verbalement leurs communications
seront considérées comme confidentielles et il sera don
né suite toutes les réclamations qui seront reconnues
fondées, sans qu'il puisse eu résulter aucuns frais, ni
aucun désagrément pour les réclamants.
Ypres, le 16 Août 1877.
Les personnes qui recevraient avis de leur radiation
des listes électorales, sont aussi priées d'adresser, le
plus tôt possible, les pièces notifiées au Bureau de l'As
sociation Libérale.
Ainsi que nous l'avons annoncé dans notre dernier
n°, l'Association des Anciens Elèves de l'Ecole Commu
nale a donné le Dimanche 12 c', un Concert au bénéfice
de la Société de Secours Mutuels, établie parmi eux.
Cette utile institution, fondée depuis peu de temps, est
déjà en pleine voie de progrès; et elle ne manquera pas
de prospérer tous les jours davantage, grâce l'excel
lent esprit qui règne parmi la jeunesse sortie de nos
Ecoles Communales.
Le Concert s'ouvrait par La Poupée de Nurem
berg, ouverture fort bien exécutée par la Musique de
l'Ecole Communale. Des élèves de cet établissement ont
chanté ensuite un Chœur Patriotique, de Ch. Miry,
tout simple et* sans prétention, mais qui n'eu a pas
moins fait grand plaisir. On a remarqué surtout l'ex
cellente diction et la bonne prononciation des enfants.
Venait ensuite Le Trémolo, grande fantaisie pour
flûte, par M. Eugène Van Elslande. Cet excellent artis
te, qui s'était empressé de répondre l'appel fait son
talent par ses anciens condisciples, a supérieurement
exécuté ce morceau délicat. Les applaudissements les
lus chaleureux saluaient le jeune virtuose, lorsque
M. le Bourgmestre est monté sur l'estrade et a adres
sé M. Van Elslande ses félicitations l'occasion du
beau succès obtenu au Concours du Conservatoire, et
pour la manière brillante dont il venait de se faire en
tendre. En même temps il l'a remercié du concours
qu'il était venu prêter a cette fête de fraternité, et dé
sirant qu'il en gardât, lui aussi, le souvenir, il lui re
mit un cadeau, en ajoutant - Acceptez cet écrin, il
n'est rien en lui-même, mais acceptez-le comme l'ex
pression de ma satisfaction toute spéciale et de mon
estime pour les jeunes travailleurs, qui, parleur zèle,
leur application et leur bonne conduite, mettent pro
fit les heureuses dispositions dont ils sont doués, et font
honneur leur ville natale. Ces paroles de notre ho
norable Bourgmestre provoquèrent de nouvelles accla
mations, au milieu desquelles M. Van Elslande reçut
les félicitations de ses nombreux amis, qui, son arri
vée, la veille, lui avaient déjà ménagé une brillante
réception.
La Société chorale, La Lyre Ouvrière, exécuta en
suite Le Chant des Ouvriers, de Van Ackere, et le
Concert se termina par La Vague, valse, par la mu
sique de l'Ecole Communale. Le public s'est retiré
fort satisfait: il conservera de cette fête le meilleur
souvenir car elle était de celles où le plaisir est doublé
d'une bonne action.
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