281. Dimanche.
37e ANNÉE.
0 Septembre 1877.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL l)'Y PRES ET DE L'ARRONDIS S E H E N T
BULLETIN POLITIQUE.
Incendie de la Banque de Courtrai.
PBOGRË
IMU1SSHT I.E JEUDI ET EE DDIATCIIE.
VIRES ACQL'IRIT EUNDO.
ABONNEMENT PAR AN: l'o n-i'.iiToiiilissem.înl administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00
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CHEMIN DE FER.
HEURES DE DEPART D'YPRES A
Poperinghe-ilazebiouck. 6-30.— 12-07. 6-30.
Poperinghe. 7-30. 9-07. 12-07. 3-37. 6-30.
8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 9-46. - 11-20. - 2-35. - 5-23.
Roulers. 7-50. 12-23. 6-45.
Langhemarck-Ostende. 7-18. 12-06. 6-20.
Langhemarck, le samedi, 5-50.
Voici un incident auquel on ne s'attendait guère.
Le décret par lequel le gouvernement français se
chargeait des funérailles de M. Thiers est rapporté.
Le gouvernement n'a participé aux funérailles que
pour rendre l'illustre défunt les honneurs aux
quels il avait droit comme grand'eroix de la Légion
d'honneur et ancien chef du pouvoir exécutif.
Le Journal officiel public ce décret de rappel.
Ce contre-ordre a pour motif la publication
d'une note annonçant que Mme Thiers avait posé
comme condition expresse de son acceptation du
concours de l'Etat, que les 363 anciens députés
républicains eussent leur place marquée dans le
cortège immédiatement après la famille^ qu'elle eût
le droit de désigner ceux qui tiendraient les coins
du poclc et les orateurs qui parleraient au cimetière.
Nous trouvons aujourd'hui dans les journaux
français les explications relatives cet incident.
MM. Barthélémy Saint-Hilaire, Calmon, Mignel
et Jules Favre ont communiqué jeudi soir au préfet
de police, M. Voisin, les conditions auxquelles
Mme Thiers aceeptail le concours du gouvernement
pour les obsèques de M. Thiers.
Parmi ces conditions se trouvaient les deux
suivantes Les frais des funérailles resteraient la
charge de Mme Thiers. Mme Thiers croyait devoir
rester maîtresse de fixer l'ordre du cortège.
La première de ces conditions a été jugée
ixaeccplable pour le gouvernement qui, d'après
toutes les traditions, a le devoir de faire les frais
d'obsèques de cc genre.
D'autre part, le gouvernement ne s'est pas cru
le droit d'abandonner l'exécution des décrets qui
déterminent l'ordre des cortèges dans toutes les
cérémonies officielles.
En conséquence, il a été décidé que, si Mme
Thiers ne croyait pas devoir se départir de ses
conditions, le gouvernement ne participerait pas
aux funérailles de M. Thiers. On se contenterait
de lui rendre les honneurs militaires auxquels son
rang dans la Légion d'honneur et sa qualité d'an
cien président de la République lui donnent droit,
Aujourd'hui Mme Thiers ayant fait savoir
qu'elle se croyait dans l'impossibilité de se départir
des deux conditions précitées, le conseil des minis
tres a décidé, ce matin, de rapporter le décret du
5 septembre.
Ce différend est une des premières conséquences
de la grande division polilique qui existait entre
M. Thiers et le gouvernement qui l'insultait hier
et veut le louer aujourd'hui.
La politique reprend du reste le dessus. Dans
son numéro d'hier soir le Français publie une
note disant que la mort de M. Thiers ne modifiera
en rien la politique suivie par le gouvernement
depuis le 16 mai.
Les dépêches d'Orient annoncent que les batail
les sont engagées sur divers points de la Bulgarie.
Les Turcs ont été battus Lovatz. et leur atta
que dirigée le 4 septembre contre les positions des
Basses sur la rive gauche du Lom, dans la direc
tion de Biela, a échoué.
Mais depuis lors, les troupes placées sous le com
mandement de Mehemed-Ali ont repris l'offensive,
et un télégramme de ce général annonce aujour
d'hui que le corps d'Eyoub a attaqué le 12e corps
russe, soutenu par une division portée en deçà du
Lom.
Les Russes ont clc battus et ont passé le Lom en
désordre, abandonnant les positions fortifiées des
environs de Keclova. Ils ont eu 3,000 hommes
hors de combat de leur côté, les Turcs ont eu
200 morts et 700 blessés.
Un violent combat a eu lieu aussi aux environs
de Boustehouck. Les Russes, établis Slohozia,
ont commencé un bombardement auquel les Turcs
ont répondu. La canonnade a duré toute la journée
de mercredi et a continué hier.
On annonce aussi que les Turcs de Widdin,
montés sur des barques, ont tenté de s'approcher
de Cinperceni, près de Kalafat, mais ils ont été
chassés par une batterie amenée promplemenl par
les Roumains.
En raison de l'altitude menaçante de la Serbie,
la garnison de Widdin a été portée 8,000 hommes.
Contrairement à'ia nouvelle qui nous est parve
nue hier, les Monténégrins se battent toujours. On
mande de Coftslanlinople qu'ils ont été battus
devant Nicksich et ont perdu 1,300 hommes c'est
la suite de ce revers qu'ils abandonneraient le
siège.
Yprès, le 8 Septembre 187 7.
Nous apprenons que la nomination de M. le
chevalier Ruzetle au poste de Gouverneur de la
Flandre occidentale paraîtra sous peu de jours.
Il n'y a rien là qui nous surprenne. Après M. de
Beaufort Namur pourquoi pas M. Ruzelte
Bruges Les deux font la paire. Jadis, on s'appli
quait placer la tête de nos provinces des illus
trations politiques, des hommes rompus aux affaires
et dont la valeur nous ne dirons pas morale, le
mol est eu trop grand discrédit, mais intellectuelle
jetait un vif éclat sur l'administration de nos pro
vinces.
Tels furent les Leheau, les Rogier, les Demeule-
naere, les Liedts, etc.. etc. aujourd'hui on donne
la préférence pour ces hautes fonctions d'illustres
nullités et on est logique, car en enlevant au pou
voir laïque son prestige et en le privant de ses
moyens d'influence, on laisse le champ libre et on
favorise les empiétements du clergé. C'est on
ne peut plus rationnel.
Des désordres graves ont éclaté Arnhem.à la
suite de la suppression de la kermesse des réver
bères ont été cassés, des maisons pillées et il a
fallu l'intervention de la troupe pour rétablir l'ordre
et mettre fin ces actes de sauvagerie. Ces
scènes regrettables, n'importe où elles se produi
sent, fournissent au Journal cPYpres l'occasion
de calomnier'ses adversaires politiques. Cer-
tains bourgmestres belges (libéraux bien entendu)
dit notre moniteur clérical feraient bien de
prendre leçon chez nos voisins du Nord, où,
en toutes circonstances, l'autorité municipale
sait donner force la loi et réprimer les excès
commis par ces éléments dangereux dont
parle le correspondant New-Yorkais du Prè-
curseur qui n'attendent qu'une occasion et
qui saisissent la première émotion populaire,
le moindre trouble pour donner satisfaction
leurs instincts cl se livrer au pillage et la
destruction.
Nous avons beau recueillir nos souvenirs, nous
ne devinons pas quels bourgmestres le Journal
d'Ypresl&\[ allusion, moins de nous reporter aux
scènes de dévastation et de pillage, qui ont eu lieu
en 1851 et 1834 et le Journal aurait dù se
rappeler qu'à ces époques, funeste mémoire,
c'étaient ses amis politiques qui trônaient dans
nos hôtels de ville et semblaient même protéger
ces actes de sauvagerie et de destruction. Il
faut bien avo:;er que 1 e Journal dYpres a man
qué là une belle occasion de se laire.
Voici comment la Constitution rend compte de
l'incendie de la Banque de Courtrai
La nuit de mardi mercredi a été troublée par
un grave sinistre.
Vers minuit le feu se déclarait dans la maison de
la Banque de Courtrai, sise rue des Gourmands,
dont les décombres fument encore ce matin.
A minuit un quart, l'alarme était donnée dans
toute la ville par la sonnerie des trompettes et des
cloches. Aussitôt se dirigèrent en toute hâte vers
le lieu du sinistre les pompiers, les soldats de notre
école régimcnlaire et les ouvriers de la gare. Mais
déjà la maison de la Banque offrait l'aspect d'un
vaste brasier dont les flammes, figurant une pluie
d'or en fusion, illuminaient toute la rue.
On se mil courageusement l'œuvre. Malheu
reusement l'insuffisance déplorable du matériel des