Thiers.
Nouvelles locales.
ASSOCIATION LIBÉRALE
pompes, surtout des seaux, le manque d'eau dans
les puits avoisinants et le nombre trop restreint de
ceux qui faisaient la chaîne n'ont pas permis de
maîtriser promptement l'incendie.
Beaucoup de jeunes gens et bourgeois de la ville,
arrivés sur les lieux, se mirent résolument la
chaîne, ainsi qu'un certain nombre de femmes qui
méritent toutes les félicitations.
Durant le sinistre, quelques habitants de la rue
ont déménagé précipitamment, notamment le doc-
leur W., qui était le plus proche voisin de la
Banque.
Les pompiers ne sont parvenus qu'un peu avant
le point du jour se rendre maîtres des flammes et
en préserver les maisons voisines. Quelques par
ties du bâtiment brûlaient encore petit feu.
Entr'autres membres du corps des sapeurs-pom
piers qui se sont le plus spécialement distingués,
nous devons signaler en premier lieu les sieurs
Adolphe Prenier, caporal-fourrier et Ernest Van-
lerberghe, qui tous deux ont fait preuve d'un grand
courage.
Aujourd'hui il ne reste de la Banque que les
murailles... et le coffre-fort rougi qui a heureuse
ment résisté l'action du feu et ne lui a pas livré
ses richesses.
A l'heure où nous écrivons, les pompiers, les
gendarmes et la police sont encore devant les
décombres fumantes de la maison de la Banque de
la rue des Gourmands, ainsi qu'un grand nombre
de spectateurs de ce grave sinistre dont on ignore
jusqu'à présent la cause.
Tout ce qu'on sait, c'est que le feu a pris d'abord
dans l'un des bureaux du rez-de-chaussée de la
Banque.
UN NOUVEAU CRIME.
Un nouveau crime vient d'être perpétré dans
l'arrondissement de Courtrai. La ville de Roulers
en a été le théâtre.
Lundi dernier, 4 jeunes garçons s'amusaient
jeter des pierres dans une maison en construction
et y causaient ainsi de légères déprédations.
Le propriétaire averti accourut et se mit, furieux,
la poursuite des petits polissons. Les trois plus
âgés parvinrent s'échapper, le plus jeune seul
tomba entre les mains du propriétaire. Celui-ci,
par un acte de brutalité sauvage, saisit le petit
garçon, qui n'est âgé que de 6 ans, lui frappa
plusieurs reprises la tête contre la muraille, puis
le prenant par les pieds et les bras, le jeta ainsi
dans un champ voisin, où il resta inanimé.
Le malheureux enfant est mort la nuit dernière,
l'hôpital de Roulers, des suites de ses blessures.
Un grand malheur vient de frapper la France et la républi
que; H. Thiers est mort Lundi soir, Saint-Germain, pres
que subitement.
Il avait quatre-vingt ans, mais sa ferme et lucide intelli
gence, son incroyable activité de corps et d'esprit, la vivacité
de sa conversation et de ses allures, tout nous était jusqu'à
l'idée d'une fin prochaine. Ce vieillard, dont l'histoire était
celle de sou pays depuis près de soixante ans, apparaissait
déjà comme un personnage légendaire, et cependant avec le
passé il représentait encore pour nous, pour la France répu
blicaine et libérale, un avenir long et utile. Les ennemis de
la république et de la liberté, le savaient bien, car cet octo
génaire avait le meilleur de leurs colères et de leurs injures.
Mais ce n'est pas le lieu de rappeler quelles haines était
encore en butte le grand citoyen que la France vient de per
dre, et nous voulons croire même qu'elles s'arrêteront devant
«on cercueil.
Le rôle politique de M. Thiers a été si vaste, si prolongé,
si intense qu'il faudrait, pour le racoBter, non un article
fugitif, mais un livre. Notre génération a connu en M. Thiers
le vieux libéral de 1830 devenu soixante-six ans l'orateur
admirable des libertés nécessaires supprimées par le régime
de 1831 la veille de nos désastres, elle l'a entendu s'élever
avec toute la force de l'expérience et du patriotisme contre
la guerre insensée que l'empire allait déclarer et que des
bandesstupides venaientclamer sous ses fenêtres, aux applau
dissements des officieux d'alors.
Par une singulière ironie de la fortune, cet homme, ce
prophète devait conclure plus lard et dans des circonstances
tragiques un traité douloureux, que sa clairvoyance eût épar
gné au pays, si le pays ne s'était pas condamné lui-même par
vingt ans de léthargie volontaire ce terrible réveil.
De ce jour, la vie de M. Thiers a été la vie même de la
France; patriote avant tout, par-dessus tout, M. Tbicrs avait
décidé que le premier devoir de l'Assemblée nationale, la
passion maîtresse de son délégué devait être une réorganisa
tion matérielle et morale du pays c'est alors qu'il réclama et
qu'il obtint le respect de l'ordre existant par le moyen de cette
trêve des partis qui lui a été reprochée tantôt comme une
trahison, tantôt comme une faiblesse, mais qui fut alors l'in
spiration même du patriotisme et du bon sens.
La libération du territoire, réalisée deux ans plus tard, se
chargea de justifier l'admirable justesse de celte vue politique.
C'est là la grande date, la date immortelle de sa carrière
politique. Les partis ont eu beau faire, M. Thiers est resté,
restera le libérateur du territoire ce litre lui appartient,
l'histoire l'a déjà consacré et la postérité le confirmera. On
dira: le libérateur du territoire, comme on disait; le père
du peuple.
Mais il ne suffisait pas M. Thiers d'avoir rendu son pays
l'ordre intérieur et la sécurité extérieure; tl avait mérité de
réunir tous les Français clairvoyants, réfléchis, patriotes,
sous le drapeau du gouvernement qui les divisait le moins,
commeil avait dit lui-même en d'autres temps; il avait reconnu
que les diverses monarchies qui avaient passé sur la France
n'étaient plus qu'un souvenir, quand elles n'étaient pas un
remords il ne leur trouvait plus dans le présent ni titres
décisifs, ni clientèle suffisante, ni prestige éclatant. La nation
pouvait les respecter ou les maudire, elle avait cessé d'y croire.
Le dernier de ses prétendus sauveurs venait de la perdre elle
ne devait plus compter, elle ne comptait que sur elle-même,
sur l'intelligence, l'énergie, le patriotisme de ses enfants. Or
la forme par excellence du gouvernement du psys par le pays,
c'était la république; on l'avait, il fallait la garder en lui
donnant une organisation régulière et définitive. C'est ce que
M. Thiers eut le sens de discerner et le courage de dire; par
malheur, il avait devant lui une majorité monarchique trop
divisée pour arrêter les conditions d'une restauration, mais
trop passionnée ou trop aveugle pour renoucer ses illusions.
Un conflit devenait inévitable; il éclata six mois après. M.
Thiers eût pu, malgré le vote de défiance qu'il avait essuyé,
invoquer le texte de la loi qui donnait ses pouvoirs la durée
même des pouvoirs de l'Assemblée. Il ne voulut pas abuser
de la lettre de cette loi, aussi respectable ce moment que
l'est aujourd'hui la loi du 20 Novembre 1873. Il remit sim
plement, dignement, noblement, les fonctions qu'il avait exer.
cées pour le bien de la France aux partis qui venaient de
s'unir pour les lui arracher.
Il pouvait d'ailleurs se retirer sans regrelsdans l'atmosphère
sereine que l'histoire semblait déjà lui avoir préparée la
France était relevée de sa chulte par le grand citoyen qui
l'avait pressentie sans réussir, hélas! la conjurer. Toutes les
administrations publiques étaient réorganisées; l'armée se re
formait tous les jours sous l'impulsion de l'un des hommes
qui l'avaient le mieux connue et le plus aimée; les finances
avaient retrouvé, en dépit d'impôts écrasants, leur situation
des jours prospères le crédit venaient d'étonner le monde par
l'énormité des capitaux qui s'étaient offerts la France pour
le payement de sa rançon enfin celui qui le pays devait tant
de bonheur au millieu de tant d'infortunes, venait encore de
rendre ses concitoyens, ses collègues le suprême service
de les éclairer sur la route parcouri r, sur le but atteindre
il leur avait dit, il leur avait prouvé la nécessité d'une répu-
plique libérale, modérée, ouverte tous, vraiment nationale.
Son œuvre était faite, il pouvait se reposer dans la reconnais
sance et le respect de tous.
Mais M. Thiers appartenait cette génération vigoureuse
dont les représentants les plus illustres ne se sont reposés que
dans la mort. Il avait encore des services rendre, des con
seils donner, des hommes éclairer, diriger sa grande
expérience, sa clairvoyance inaltérable, sa passion du bien
public donnaient ses avis une autorité tout fait unique il
ne faisait partie d'aucun groupe déterminé, n'assislailà aucune
réunion particulière son influence cependant n'avait jamais
été plus forte, son intervention plus décisive, rl ni l'une ni
l'autren'ontété assurément étrangères l'heureusv et définitive
conclusion de ces cinq ans d'épreuves.
Son nom restera attaché cette Constitution républicaine
qu'il n'avait pas faite, mais dont il avait le premier proclamé
la nécessité et annoncé les bienfaits comment ne pas associer
aussi cette grande personnalité au mémorable verdict du 20
Février 1876 Sa vigueur était encore si résistante, son pa
triotisme était si ardent et si sûr que la France républicaine
comptait encore sur lui pour des éventualités que certains
hommes paraissent acharnés rendre inévitables. Il est vrai
que la forme de gouvernement lui-même avait posé les bases
et préparé l'avènement, n'est pas incarnée dans tel ou tel
homme plus ou moins éminent elle se confond avi c la nation
elle-même, en sorte qu il est permis aux Français de dire:
M. Thiers est mort, vive la République et vive la France
Nous n avons pas pu tout dire sur la grande figure qui vient
de disparaître; nous ne voulons pourtant pas terminer cette
insuffisante nécrologie sans rappeler la place que M. Tbiers
tenait dans le monde politique européen, une place part, une
place lui; pas le chef d'Etat qui ne lui tût témoigné de la
déférence, pas de diplomate qui n'eût recherchéson entretien.
Son autorité, faite d'expérience, de pénétration et de bonne
humeur, était reconnue, sollicitée, aimée des esprits les plus
distingués et parfois les plus contradictoires de la société
européenne. Aussi tout miiiistre étranger se croyait-il tenu
de remettre ses lettres de créance la place Sint-Georges
comme l'Elysée. On sentait que c'était là la France en ce
qu'elle avait, en ce qu'elle a toujours de vif, de curieux, de
sympathique, d'humain en un mot. M. Thiers était assurément
le plus illustre, mais il était sourlout, et par excellence, le
plus Français de tous les Français.
DENIER DES ÉCOLES.
Montant des listes précédentes, 10,243-59
Witte Klakken,
6-00
Sultan,
35-00
La Bergerie,
8-45
Petit Ypres,
8-00
Taverne anglaise,
1-76
Le Cuirassier,
1-41
Partie Pandour, partie Piquet et frais du
marqueur,
0-62
Ja-en-neen, in de Getemde Leeuwen,
1-00
Anonyme (versement trimestriel),
5-00
Collecte faite l'estaminet les 3 Lys, l'oc-
casion de la Fête de fraternisation des Socié
tés Guillaume-Tell et les Francs Arbalétriers, 1-55
Beroeperspartij kruisjassen, de beroepers
naar Poperinghe, 0-20
10,318-68
Dépenses jusqu'à ce jour, 8,012-95
En caisse, fr. 2,306-53
Société de la Concorde. EXTRA MUROS.
Programme des morceaux qui seront exécutés le Di
manche 9 Septembre 1877, 5 1/2 h., par la Musique
du Ir rég' de ligne, sous la direction de M. Ch. Simar.
1. Marche défilé, Borms.
2. Maritana, ouverture, Wallace.
3. Rose de Hollande, mazurka, Strauss.
4. Transcription de l'opéra: Aida,
(demandé), Julien Simar.
5. Tauz Perlen, valse, Giing.
6. La malle des Indes, Galop,
État-Civil d'Y près, du 31 Août au 7 Septembre 1877.
NAISSANCES: Sexe masculin, 4; id. féminin, 7. Total H.
Décès.
Mieroo, Ange, 74 ans, sans profession, veuf de Thérèse
Lapierre, rue de Lille. Plancke, Bibiane, 78 ans, sans pro
fession, célibataire, Place Sl-Pierre. Carpeutier, Henri, 39
ans, sans profession, célibataire, rue de Meniu. Roelens,
Eudoxie, 15 ans, rue Longue de Tbourout.
Enfants au dessous de 7 ans
Sexe masculin, 0 Sexe Féminin, 3. Total 3.
DE L'ARRONDISSEMENT D'YPRES.
Les listes électorales doivent rester affichées
dans toutes les communes, depuis le 15 Août jus
qu'au 30 du même mois et elles doivent contenir
invitations aux citoyens qui croiraient avoir des
observations faire, de s'adresser, cet effet, au
Collège des Bourgmestre et Echcvins, avant le
30 Août.
Ces listes sont clôturées ensuite définitivement
le 3 Septembre, par le Collège échevinal et tout
individu indûment inscrit, omis ou rayés ou autre*