6 FRANCS PAR AN. L'enlrée du oouveau Gouverneur. ]Y° 289. Dimanche. 37e ANNÉE. 7 Octobre 1877. JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT PROGRÈS Ptlltra^HT LE JEUDI ET LE lillIA'.CHE. VIlîES AOeUIRIT EL'NDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif cl judiciaire d'Vpres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adresse l'éditeur, rue de Dumude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. 6-50. Poperinghe. 7-30. .9-07. 12-07. 5-57. 8-45. 9-50, Courtrai. 5-34. - 9-46. - 11-20. - 2-35. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-45. Langhrmarck-Ostrndp. 7-18. 12-06. 6-20. Langht-marck, le samedi, 5-50. 6-50. BULLETIN POLITIQUE. La gauche du Sénat français vient de lancer un manifeste qui ne peut manquer d'ajouter l'im pression produite sur le corps électoral par tous les documents déjà publiés dans ces derniers temps. Les journaux-républicains annoncent que, dès aujourd'hui, les affiches portant le nom de M. Grévy, candidat républicain, seront posées sur les murs du 9e arrondissement de Paris. On attend la profession de foi de l'ancien président de la Cham bre des députés qui sera affichée en même temps que le manifeste du comité. Le Temps annonce que Suleyman Pacha, qui est désormais commandant en chef de l'armée du Danube, est déjà arrivé Rasgrad. Si, comme le prévoient les correspondants du Daily Newsle beau temps, subitement revenu en Bulgarie, dure quelques jours, on peut s'attendre voir l'armée de Rasgrad reprendre hardiment l'of fensive sous les ordres de Suleyman. Reste savoir si ce général ne jouera pas trop gros jeu, et s'il n'aurait pas mieux valu pour lesTurcs prolonger le statu quo le plus longtemps possible de façon ne pas donnér aux Russes des chances de victoire avant l'hiver. Le Daily News, affirme que le Czar ne compte pas retourner en Russie en ce moment. Des renforts considérables de troupes russes continuent arriver en Bulgarie, quoique leur marche ait été ralentie par le mauvais temps qui dure toujours de l'autre côlé du Danube. Les rou tes sont dans un triste état. Depuis quelques jours on aperçoit de la neige sur les monts Balkans. Les maladies augmentent dans le camp russo- roumain et les deux armées vont être très-sérieu sement éprouvées pendant quelques semaines, par suite des brusques changements qui se produisent dans la température celte époque de l'année. A Bucharest même, il y a en ce moment beaucoup de malades. La Porte a consenti laisser passer devant la ci tadelle d'Ada Kalé, sur le Danube, la quantité de bois nécessaire la construction de barraques pour les blessés russes. De son côté, la Russie s'est déclarée prêle dé- barasser le Danube de tout ce qui entrave la navi gation, si les puissances neutres consentent garantir que les vaisseaux de guerre turcs n'y pénétreraient point pendant la durée de la guerre actuelle. Le correspondant v iennois du Temps lui annonce que l'agitation dans la Transylvanie est telle qu'il sera probablement nécessaire d'établir l'état de siège dans cette province, afin d'éviter des collisions entre les Saxons, c'est dire les colons de race allemande, qui sont russophiles, et les Tchèques, qui sont partisans enthousiastes de la cause turque. Quant aux tentatives des révolutionnaires pour exciter les passions des Polonais de la Galieie, elles n'aboutiront,dit-on, rien de grave. Yprès, le6 Octobre 187 7. Nous avons en la bonne fortune de recevoir com munication de la circulaire par la quelle M. le che valier Ruzetle annonce son entrée en fonctions et nous ne voudrions pas priver nos lecteurs de ce morceau littéraire.Décidément.M. Ruzette. pendant les sept années qu'il a passées Ypres, n'a guères fait de progrès en fait de circulaires et l'échantillon qu'il donne de son savoir-faire, nous promet des discours qui auront au moiiis le mérite d'amuser ses administrés. Quanta la promesse de rester un administrateur juste et impartial, nous savons ce qu'en vaut l'aune; pendant sept ans nous avons vu M. Ruzette l'œuvre et nous avons toujours trouvé en lui un ullramontain de la plus belle eau, qui rendrait des pointsau rédacteur-en chef duCoitmer de Bruxel les. Le gouverneur de la province de la Flandre Occidentale, A Messieurs les Bourgmestres et Échevins des Villes et des Communes, Messieurs les Commis- Sàires d'Arrondissement et autres Fonctionnaires de Tordre Administratif dans la Province. Messieurs, Sa Majesté le Roi, par arrêté du 7 Septembre 1877, a daigné me nommer Gouverneur de la Province de la Flandre Occidentale. J'ai l'honneur de porter votre connaissance, que je viens d'entrer en fonctions. Je ne suis, Messieurs, ni un inconnu, ni un nouveau venu, dans notre belle Province. Mon origine, de nom breux liens de famille m'y rattachent. Depuis sept années, je me suis consciencieusement applique l'étude des besoins administratifs d'un de ses plus importants arrondissements, et je crois avoir acquis ainsi une connaissance tout au moins partielle des intérêts géné raux qui me sont aujourd'hui confiés. Je vous apporte. Messieurs, mon dévouement tout entier, et la ferme volonté de rester un administrateur juste et impartial. Mon unique désir sera de contribuer la conservation et au développement de la prospérité morale et matérielle de notre West-T'landre. Vous m'aiderez, Messieurs, par votre concours le plus bienveillant, votre expérience et votre zèle, remplir cette tâche, dont je ne me dissimule ni l'impor tance, ni la difficulté. J'ai la confiance que je puis compter sur le loyal et patriotique appui que vous avez toujours si généreuse ment accordé mes honorables prédécesseurs. Agréez, Messieurs, l'assurance de ma considération distinguée. Bruges, le 1" Octobre 1877. LE GOUVERNEUR DE LA PROVINCE, Chev. RUZETTE. r— -- Nous venons un peu tard pour rendre compte de celle solennité, qui, nous pouvons le dire, constitue une ainère déception pour nos fortes têtes épisco- pales. En effet, jamais cérémonie publique ne s'est passée plus froidement, ce qui est bien significatif, puisqu'il s'agit ici de l'installation du premier fonctionnaire de la province, du représentant du Roi. La Patrie aura beau publier des comptes-rendus fantaisistes, dans les quels elle fait accroire ses pieux lecteurs que enthousiasmé éclatait sur les visages de la foule, qui circulait en habits de fête l'entrée de M. Ruzette ou DE Ruzette, d'après l'orgaue épiscopal a eu d'assez nombreux témoins pour que le plus crétin des lecteurs de la véridique gazette hausse des épaules eu lisant les phrases dithyrambiques en l'honneur de ce gou verneur qui avait su conquérirD'AVANCE toutes les sympathies. La Patrie aurait bien dù nous apprendre aussi comment le chevalier Ruzette s'y était pris pour conquérir, d'avance, les sympathies des popula tions brugeoises. Ce n'est, certes, pas ses opinions politiques que le nouveau gouverneur doit ces sympathies anticipées en effet, il entre dans une ville foncièrement libérale, ce qu'elle a prouvé d'une façon éclatante aux dernières élections, en donnant aux candidats libéraux une majorité de 111 voix, sur MM. Visart, Declercq et Compie, candidats de l'épiscopat. C'est là, bien certainement, la véritable raison du froid glacial qui a régné avantpendant et après cette cérémonie. Notre nouveau gouverneur a été reçu avec les honneurs prescrits par le décret de Messidor c'est fort bien il a été reçu la station et conduit l'hôtel du gouvernement provincial avec l'escorte désignée par ce même décret, c'est encore vrai nous concédons même la Patrie que, sur la Grand'Place, le soleil absent faisait étin- celer les sabres tirés au clair des chasseurs cheval. Mais de là l'enthousiasme délirant dont, d'après la Patrie notre population était animée, il y a tout un monde L'organe épiscopal-provincial-municipal est tout aussi véridique en narrant certains incidents de la cérémonie. Ainsi l'enthousiasme dont la Patrie entretient ses lecteurs n'existait même pas lorsque M. Ruzette, ou DE Ruzette, est passé devant la Concorde. Là, il est vrai, quelques cris se sont fait entendre, mais pour les obtenir il a fallu le signal

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 1