]V> 294. Jeudi. 37e ANNÉE. 25 Octobre 1877. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Théâtre de la Guerre. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. LE PROCHES ViHLS ACOUIIUT BUMtti ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 5'J. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-50; Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. HEURES DE DEPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-50. 12-07. 0-li0. Poperinghe. 7-50. 9-07. 12-07. 5-57. 6-50. 8-45. 9-50. Courlrai. 5-34. - 9-46. - H-20. - 2-55. - 5r25. Roulers. 7-30. 12-25.6-45. Langhemarck-Ostrnde. 7-18. 12-06. 6-20. Langhemarck, le samedi, 5-50. Le doute continue régner en France sur les intentions du gouvernement. Les feuilles dévouées au maréchal gardent un silence prudent ou font des entrefilets tellement vagues, qu'il n'est pas possible d'en déduire quelque chose de positif. En réponse aux bruits qui ont circulé relativement la composition d'un ministère d'affaires, le Français dit Il paraît que Y Agence Havas avait parlé d'une combinaison qui appellerait au ministère M. Àndral, vice-président du conseil d'Etat, et M. Ferdinand Duval, préfet de la Seine. Les journaux de province qui ont reçu la communication de Y Agence Havas déclarent que cette concession ne serait qu'un replâtrage dont personne gauche ne se déclarerait satisfait. Le Temps expose dans les termes suivants l'atti tude que prend la presse dévouée au gouvernement en présence de l'incertitude qui euvahit tous les esprits Les véritables intentions du maréchal et du cabinet, dit-il, sont de plus en plus obscures les journaux ministériels en profitent pour nous don ner de nouveau le spectacle de la plus parfaite contradiction entre eux et avec eux-mêmes les feuilles violentes, après avoir parlé de guerre oulrance, ont recommandé la longanimité et re viennent maintenant la politique de résistance les feuilles de la nuance modérée prêchent la conciliation, mais sans en apercevoir ou sans en signaler les éléments nécessaires tant de fureur d'un côté jointe tant d'abattement de l'autre, montre bien dans quelle impasse les hommes de génie du 16 mai ont jeté leurs aveugles alliés. En présence de cette déroute, la majorité républicaine et constitutionnelle reste calme autant que résolue elle sait pourquoi elle a été nommée et pourquoi elle va se réunir sa victoire récente et son prochain retour créent au Président de la République des devoirs qu'il pourra ne pas' se seutir de force accomplir, mais que tous les sophismes du monde ne sauraient lui faire oublier. Voilà la situation, c'est le pays qui l'a faite, et les articles de certains journaux, les imaginations de certains nouvellistes, les habiletés in extremis ou les audaces de tel ou tel membre du cabinet n'y changeront rien. Dans les cercles politiques de Paris on croit que le gouvernement voudrait pousser les républicains bout et provoquer de sa part des violences qui justifieraient bien des mesures. Mais les membres de la gauche feront tous leurs efforts pour déjouer cette manœuvre coupable, et ils sont décidés plus que jamais ne pas prendre une dangereuse offen sive dans la campagne actuelle. Faisons, dit le XIXe Siècletranquillement nos affaires et préparons-nous au scrutin du 4. Le parti républicain est très-décidé persévérer dans sa politique de sagesse, de fermeté et de sangfroid. On ne le trouvera ni violent, ni faible, mais résolu faire respecter les droits de la France et ne rien céder de ce qui ne doit pas être cédé. Que cela suffise On commente beaucoup le départ simultané de M. Decazes pour Pugel Théniers et de M. de Broglie pour l'Eure. Certains hommes politiques voudraient y voir autre chose qu'un voyage fait en vue des élections départementales. On va même jusqu'à dire que les ministres commencent avoir moins d'influence que jamais sur le Président de la République et que les conseils ou plustôt les ordres viennent des sacristies plustôt que des cabi nets des conseillers du maréchal. Les deux Chambres législatives de Prusse ont procédé la formation de leurs bureaux. Le duc de Ratibor a été réélu président de la Chambre des seigneurs, et MM. von Bernuth et Hasselbach vice- présidents. La Chambre des députés a réélu son bureau sortant par acclamation, sur la proposition de M. Windthorst, député ultramontain de Meppen. M. von Bennigsen reste donc président de cette Chambre et M. Klotz et le comte de Betbusy vice- présidents. Les dépêches du théâtre de la guerre annoncent aujourd'hui que les troupes russo-roumaines ont attaqué deux fois, dans les journées du 19 et du 20, les ouvrages fortifiés des Turcs devant Plevna. Un télégramme de Bucharest, qui se rapporte l'affaire du 19, dit que l'attaque a commencé, Plevna, vendredi midi, contre les approches de la redoute de Bukova, qui ont été eulevées la première attaque. Le soir, l'assaut a été donné la redoute. Le premier rang des parapets est tombé aux mains des Roumains mais ils ont trouvé un second rang de parapets qu'ils ne soupçonnaient pas. Dfcvanl la résistance opiniâtre opposée par les Turcs, les Roumains ont reçu l'ordre de se retirer. Celle opération a été faite bon ordre. Quant la deuxième affaire, le correspondant du Daily News raconte que trois assauts successifs ont été livrés par les Roumains contre la seconde redoute de Grivltza, qui domine la première redoute portant le nom de ce village. Le troisième assaut a, paraît-il, réussi, mais le correspondant du Daily News raconte que les Turcs ont fait sauter les mines établies sous cette redoute, et qu'à la suite de l'explosion ils ont donné leur tour un assaut victorieux. Nous avons annoncé que Suleyman pacha non seulemeril n'avait pas entrepris de reprendre les positions prudemment évacuées par sou prédéces seur. mais qu'il s'était décidé se replier jusque dans le voisinage de Rnsgrad, comme s'il avait reconnu que le plan adopté par Mehemed-Ali était le seul raisonnable. Des dépêches de Constanlinople annoncent au jourd'hui que toutes les troupes turques n'ont pas abandonné la ligne du Loin. Les positions de Selenik et de Kadikoï notamment n'ont pas été abandonnées. Le général en chef de l'armée otto mane a poussé jusqu'à Roustchouk pour faire l'inspection de la place. De leur côté les Russes font, paraît-il, des re connaissances hardies jusqu'à Silistrie. En Asie on s'attend une attaque des Russes contre Kars. Pendant que le général Heymann s'avance dans la direction d'Erzerouni. le général Lazareff a été envoyé la rencontre d lsma'il pacha. Plusieurs journaux étrangers parlent de nouveau de certaines négociations qui seraient entamées en vue de la paix ou tout au ihoins d'un armistice. Nous publions plus loin une dépêche de Vienne, dans laquelle le correspondant du Temps expose l'accueil qu'on fait celte nouvelle Vienne. Il raconte aussi que le gouvernement roumain a donné pleine satisfaction l'Autriche pour l'affaire de l'échauffourée de Transylvanie, en destituant le préfet qui avait annoncé la nouvelle Bucharest. Karayal, Mercredi soir. Les armées de Ghazi-Moukhtar-Pacha Ras- reehevo sont annihilées. Vingt-deux bataillons turcs se son rendus. Beau coup de canons et une grande quantité de muni tions, de vivres et de matériel de guerre sont pris. (Daily News.) Tiflis, Mercredi. Dimanche et Lundi, l'armée placée sous le com mandement de Ghazi-Moukhtar se composait de soixante-six bataillons, quatre-vingt canons et six mille hommes de cavalerie, dont la plupart étaient des irréguliers. Le nombre des prisonniers faits par les Russes est estimé trente-deux bataillons et quatre briga des d'artellerie, indépendamment de sept pachas et une centaine d'officiers; deux mille chevaux se trouvent aussi parmi les dépouilles. Au nombre des tués on compte le fils deSchamyl, Kasi-Mahomet et le général de cavalerie lurc Moussa-Kondouchof. Le total des pertes des Turcs, d'après les estima tions russes, s'élève environ seize mille hommes. Le camp lurc Aladja-Dagh, qui a été pris, con tenait trente six canons, des milliers de tentes et de grands dépôts de munitions de guerre et de vi vres.

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 1