La rage du pouvoir. lia Vœu. Tribunal de Termonde. Du côlé des Russes le grand-du Michel comman dait en personne. Son armée était forte de cinquante- six mille hommes, et comprenait les généraux Loris Mélikof. Heymann, Solovief et Lazaref. (Standard.) S'il est un cliché dont la presse pieuse use et abuse, c'est coup sùr celui-là: le Journal et le Courrier de Bruxellesle Bien public, le Jour nal dAnvers, et les feuilles de peu qui vivent des reliefs de leurs grands confrères le servent toutes sauces et en toute occasion leurs infortunés lec teurs. Les libéraux ont la rage du pouvoir; c'est convenu, c'est évident. Al. Thiers donne sa démission de président delà République dans les circonstances que l'on sait. Rage du pouvoir. Al. Grévy, la suite d'un incident parlementaire de secondaire importance, se démet de ses fonc tions de président de l'Assemblée de Versailles. Rage du pouvoir. En Belgique, MM. Frère, Rogier, Bara, ayant encore la majorité dans les Chambres, quittent le ministère vingt-quatre heures après un scrutin défa vorable l'opinion libérale. Rage du pouvoir. En revanche, voyez le désintéressement et l'abné gation des cléricaux; voyez comme ces nobles et scrupuleux citoyens tiennent peu ce même pou voir qui rend leurs adversaires enragés. En 1871, par exemple, c'est tout au plus si le Roi doit prendre par les épaules et pousser dehors le Nasipède et ses frères en portefeuille. Etaujourd'hui. chez nos voisins, quel magnifique exemple, quelle leçon solennelle les de Broglie, les de Fourtou, les Brunet Joseph donnent aux affamés de pouvoir du libéralisme! Ils sont publiquement désavoués par la France et par l'Europe: le corps électoral vient de leur envoyer, sous forme de suffrages, quatre millions cinq cent mille coups de pieds dans le bas du dos Ils n'en restent pas moins attachés au maroquin ministériel comme l'huître son banc. El toute notre presse clérical les encourage, les acclame, les engage adhérer davantage encore! Et nous gageons qu'avant huit jours, nous trou verons dans l'un ou l'autre de nos torchons pieux une diatribe de choix l'adresse de M. Frère ou de AL Bara et de la rage du pouvoir qui les a de tout temps possédés. Un nouveau truc électoral imaginé par les Daven- port du cléricalisme A Anvers, ils entassent réclamations sur réclamations contre l'inscription des libéraux sur les listes. La députation permanente étant composée de créatures de clergé, elle statue d'abord sur les réclamatious charge des cléricaux et elle s'arrange de manière ce que leur positien soit établie lé galement avant le mois de juin 1878. La députation agit tout autrement l'égard des libéraux. Pour eux, on accumule les enquêtes or, comme les réclamations sont très nombreuses il y en a plu§ 4,000, dit-on il est facile de pré voir que la plupart de ces enquêtes ne pourront être ouvertes avant les élections de 1878 et que les libéraux qu'elles concernent seront mis dans l'im possibilité d'user de leurs droits électoraux celle époque. Et voilà comment les cléricaux aux Chambres sont le produit de la fraude et de l'escroquerie les plus éhontées Un des premiers objets qui seront portés l'ordre du jour de la Chambre des représentants, dès sa rentrée, est. assure-t-on, la discussion du projet de loi sur l'unité du ressort notarial. Celte question, qui a occupé plusieurs reprises la législature dans ces dernières années, donnera lieu, selon toute apparence, de vives discussions. Les conclusions de la section centrale, déposées la veille de la clôture de la dernière session, sont combattues par la Fédération des notaires canto naux, qui, ou le sait, compte de nombreux appuis au sein de la Chambre et du Sénat. Ind. On lit dans le Journal de Roubaix: Douze expulsés ont été conduits hier d la frontièreainsi que deux autres personnages dont l'extradition avait été demandée par le gouvernement belge. Le gouvernement belge demande l'extradition de deux malfaiteurs. L'ordre moral, dans son désir de lui être agréable lui envoie, non seulement les deux malfaiteurs demandés, mais encore douze honorables citoyens belges, négociants, industriels, artisans, établis Roubaix et qui s'y croyaient en pays civilisé, sous l'empire du droit des gens. En 1829, un an peine avant la Révolution qui a renversé le trône de Charles X, le Journal des Débats publiait un article mémorable de M. Saint- Marc Girardin, qui semble écrit d'hier Ceux qui gouvernent maintenant les affaires, disait-il, voudraient être modérés qu'ils ne le pour raient pas. Les haines que leurs noms réveillent dans les esprits sont trop profondes pour n'être pas solides. Que feront-ils cependant Les baïonnettes aujourd'hui sont intelligentes elles connaissent et respectent la loi. Vont ils déchirer cette charte qui fait l'immortalité de Louis XVIII et la puissance de son successeur? Qu'ils y pensent bien La charte est maintenant une autorité contre laquelle vien draient se briser tous les efforts du despotisme. Le peuple paie un milliard la loi, il ne paierait pas deux millions aux ordonnances d'un ministre. Avec les taxes illégales naîtrait un Hampden pour les briser. Hampden faut-il que nous rappelions encore ce nom de trouble et de guerre Malheu reuse France Malheureux Roi Après un demi siècle, après tant de nouvelles épreuves et deux révolutions, le Président de la République sera-t-il plus sage que Charles X Ecoutera-t-il la voix du pays, dictant sa volonté souveraine, ou celle d'aveugles conseillers Le triomphe du libéralisme français a eu en Belgique un vaste retentissement. Tous les vrais amis de la patrie Belge ont suivi avec anxiété les phases de la lutte et acclamé avec bonheur son magnifique résultat. C'est que l'enjeu des élections françaises était moins une forme de gouvernement que les destinées mêmes d'un grand peuple; la lutte n'était pas entre républicains et monarchistes: elle était entre les partisans de la réaction absolutiste et cléricale et les amis de la liberté. A ce litre, elle devait nous intéresser vivement, car toutes les époques de l'histoire, la Belgique a ressenti le contrecoup des événements qui agitent la F rance. Abstraction faite de l'Espagne. nation pourrie, nous sommes aujourd'hui le seul peuple d'Eu rope qui soit gouverné par un ministère clérical Dieu veuille que le bon vent qui nous vient de France, nous aide renserver, en 1878. le gouver nement attardé qui fait notre honte et prépare notre malheur. C'est seulement Samedi, dans la soirée que M. Gambelta a reçu signification, la requête de M. le procureur de la république près le tribunal du département de la Seine, du jugement rendu con tre lui par défaut, le Vendredi 12 Octobre, et qui l'a condamné trois mois de prison et quatre mille francs d'amende, raison de la circulaire adressée aux électeurs du vingtième arrondissement de Paris. Cette circulaire renfermait notamment, on s'en souvient, cette phrase visée par la citation comme constituant le délit d'offenses envers la per sonne du président de la république: La France condamnera la politique dictatoriale elle ne lais- sera au chef du pouvoir exécutif, transformé en candidat plébiscitaire, d'autre alternative que de se soumettre ou de se démettre. Le Times nous apprend qu'un grand scandale se prépare Rome. Un jésuite, le Père Curci, s'étant avisé de publier un livre où il parlait du pouvoir temporel des Papes en des termes qui ont déplu au Vatican, s'est vu intimer par ses supérieurs l'ordre de ne plus écrire sur ce sujet et même de n'en plus parler en particulier. Le Jésuite qui a, paraît-il. plus l'indépendance que n'en ont d'ordinaire ses pareils, a nettement refusé de se soumettre et le Vatican a ordonné son expulsion de l'Ordre. Mais le Père Curci entend se défendre et il a déclaré que si on prenait son égard une mesure de rigueur, il révélerait des faits qui sont sa connaissance et qui causeraient un grand scandale. L'affaire en est là. Pour le moment, le Père Curci a disparu et on ignore absolument où il se trouve. On dit qu'il est séquestré dans un couvent près de Frascali. Poursuite pour attentants la pudenr, charge d'un frère de la doctrine chrétienne. On nous écrit de Termonde que l'instruction charge du sieur Th.... frère de la doctrine chré tienne prévenu de nombreux attentats la pudeur sur des enfants dont il était professeur Alost, touche sa fin. Le juge d'instruction et le parquet de Termonde se sont transportés récemment ce sujet l'école des petits frères de Malonne, établissement auquel le prévenu avait été attaché. Précédemment le par quet de Gand s'était rendu déjà l'école moyen cat holique institut St-Amand rue St-AIichel en notre ville où le prévenu avait également séjourné. Flandre Libérale.) Le Moniteur d'hier reproduit avec empressement des articles du Français et de l'Universannonçant que le ministère De Broglie-Fourlou a la dignité de rester au pouvoir, et qu'il va même la bonne plaisanterie poursuivre cnergiquement la punition des manœuvres coupables que, dans beau coup d'arrondissements, les radicaux se sont per mises dimanche. On le voit, le journal officiel belge est décidé ment acquis l'Ordre Moral. Un bien joli rôle! qui fera certainement l'objet d'une interpellation dès la rentrée des Chambres. L'Echo de Bruges constate que le nombre de naissances illégitimes va croissant Bruxelles. C'est possible mais il serait très-intéressant de connaître quel est le nombre de bâtards dus aux œuvres des membres du clérgé et qui voient le jour dans la capitale.. Est-ce que les feuilles cléricales ne pourraient pas se mettre un peu d'accord quand elles parlent des institutions du pays? Dimanche, le Journal de Bruxelles terminait son premier article de fond par celte déclaration d'amour la Constitution belge Plus que jamais aussi, en face d'adversaires qui acclament la victoire du radicalisme comme le triomphe de leur propre cause, nous devons nous grouper autour de notre dynastie populaire et delà Constitution que nous voulons défendre et conser ver. Et le jour même où la feuille de l'impasse de la Violette déclare chérir plus que jamais la Con stitution. le Courrier de Bruxelles se met en frais d'analhèmes et déclare que !a Constitution et les libertés qu'elle consacre sont condamnables au point de vue de la religion et attentatoires aux droits de Dieu, souverain législateur! rg-.

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 2