ÏVo 297. Dimanche,
37e ANNÉE.
4 Novembre 1877.
JOURNAL D'Y PUES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE IILNANCHE.
BULLETIN POLITIQUE.
La situation politique en Franct? est tellement
compliquée qu'elle permet aux imaginations des
nouvellistes de se donner follement carrière, sans
avoir l'air néanmoins de trop s'écarter du possible.
Le 16 Mai ayant créé une situation impossible, il
ne faut pas s'étonner outre mesure de voir qu'on
cherche et trouve les conception les plus bizarres
pour en sortir.
Telles sont les paroles par lesquelles le XIXe
Siècle caractérisait la situation présente dans son
numéro de Mercredi.
Il nous serait difficile de dire, écrit la Répu
blique française, où la crise en est l'heure pré
sente où nous écrivons. Nous avons pris le parti de
ne point donner de nouvelles de la crise, et nos
lecteurs ont pu remarquer que nous empruntons
toutes nos informations ceux des journaux du
matin et du soir qui nous semblent en situation de
dire sous leur responsabilité les choses les plus
sérieuses et les plus utiles connaître.
Nous ne sommes pas en mesures de fournir
notre contingent personnel dans ces sortes de com
munications plus ou moins autorisées. Nous sommes
comme le pays tout entier nous attendons, nous
observons, et rien de plus.
A tout prendre, il parait bien que les minis
tres du 16 Mai se retireront et ne paraîtront pas
devant la nouvelle Chambre. On compte beaucoup
sur ce premier effet de détente5 mais nous devons
dire, pour ne tromper personne, que l'on aurait
tort de s'y arrêter. L'opinion va plus au fond des
choses La retraite du cabinet ne lui donnera peut-
être pas celte satisfaction pleine et entière sur la
quelle les amateurs de conciliation et de compromis
outrance ont pris l'habitude de faire fond depuis
quelques jours. Le devoir et l'intérêt de tous ceux
qui s'occupent de trouver des solutions et des dé-
noûments consistent ne point s'abuser eux-mêmes
pas de fausses apparences. La France est très éveil
lée et fort attentive.
Plus loin, l'organe de M. Gambetla exprime le peu
de confiance qu'il a dans un ministère composé
d'hommes relativement modérés relativement
libéraux, qui se chargeraient de ménager les transi
tions indispensables.
Il ne saurait, dil-il, être question d'atténuer
le 16 Mai; il n'y a qu'à l'effacer purement et sim
plement. Est-ce là ce que pourrait faire un cabinet
de transaction comme celui dont on nous parle?
Nous ne le croyons pas, et nous devons le dire.
Le Standard a publié mercredi une dépêche
de Vienne annonçant que M. Cogalniceano, le
ministre des affaires étrangères de Roumanie, a
donné sa démission.
Quant aux bruits de médiation entre la Russie
et la Porte, le Temps les dément.
Dans la composition du nouveau ministère hol
landais. Pas un seul des anciens ministres n'a con
servé son portefeuille. Tous les membres du cabinet
appartiennent au parti libéral.
Suivant des bruits de source officielle considérés
comme authentiques, le nouveau cabinet serait
formé comme suit
Ministre des affaires étrangères. M. Van
Heeckeren Vankell; justice, M. Smidl; intérieur,
M. Kappeync; marine. M. Wichers, finances. M.
Gleichman; guerre, M. Deroo; colonies, M. Van
Bosse.
Le nouveau département de l'industrie et des
travaux publies sera institué ultérieurement, et M.
Tak Van Poortvliet en serait le titulaire.
La Gazette de Cologne annonce qu'une vive
inquiétude règne Conslantinople par suite de la
prise de Telich on redoute une catastrophe pro
chaine. L'éventualité de la défaite définitive des
armées ottomanes en Europe semble aussi causer
de tuves préoccupations dans les cercb's politiques
de Berlin. La Gazette générale de VAllemagne
du Nord rappelle, au sujet des rumeurs d'après
lesquelles la Russie exigerait un agrandissement
territorial, que déjà en janvier 1876 son correspon
dant Saint-Pétersbourg avait été autorisé par les
autorités les plus compétentes répéter que la
Russie ne voudrait pas conquérir un pouce de ter
rain en Europe.
On annonce que les Russes préparent l'investis
sement de Silistrie. Un corps de troupes moscovites
s'avance dans la Dobrudscha vers Kusgum. Dans
un combat qui a eu lieu près de Rahova, les Turcs
ont été dispersés. Mais on n'est pas encore fixé sur
l'importance de l'engagement. La pluie tombe en
Bulgarie; néanmoius les Russes font de grands
préparatifs pour une campagne d'hiver.
D'après un télégramme adressé d'Erzeroum au
Daily Télégraphe l'armée turque d'Asie Mineure
a opéré un mouvement de retraite vers Erzeroum
mais, la faveur de la nuit, les troupes russes sont
parvenues, parait-il, couper l'arrière-garde qui
était restée Hassan-Kalé deux bataillons de sol
dats ottomans ont été faits prisonniers.
Cependant les Turcs sont parvenus, dit le télé
gramme, occuper une forte position défensive
l'est d'Erzeroum. et tout porte croire que les
généraux turcs, Moukhtar et Ismaïl pacha, sauront
bien défendre cette place. Mais qu'ils y prennent
garde; les Russes essaient, dit-on, de contourner
Erzeroum.
A Constanlinople, on fait de levées en masse.
Toute la garnison de la capitale a été envoyée sur
le théâtre de la guerre et sera remplacée par la
garde civique. 16a,000 hommes sont déjà mobi
lisés.
Le Restaurateur de ta Main-morle..
Le Moniteur du 29 octobre contient un arrêté
royal, contresigné par M. de Lanlsheere, qui après
avoir été l'avocat des couvents en devient le restau
rateur, mais au»mépris de toute légalité, en violation
flagrante de la loi sur la matière.
Après une année d'attente. M. de Lantsheere a
pris enfin une décision dans l'affaire du legsSimonis.
Bouleversant la jurisprudence constante du dé
partement de la justice depuis vingt ans, réagissant
contre la doctrine de la cour de cassation, affirmée
dans plusieurs arrêts solennels, doctrine qu'en
qualité d'avocat il avait soutenue devant les tribu
naux, dédaignant l'avis des hospices civils de Ver-
viers, approuvé par le conseil communal et la
députation permanente, M. le ministre refuse aux
hospices l'aulorislion d'accepter les immeubles et le
capital de 400,000 francs laissés par M. Adolphe
Simonis, pour fonder l'orphelinat de Si Joseph.
11 déclare sans rire que dans l'occurrence les
hospices seraient une personne interposée au profit
d'un incapable.
En conséquense les hospices sont déboutés et le
couvent de St-Joseph, qui était en réalité l'objet du
legs, en devient le bénificiaire. Il sera administré
par uneadministration spéciale, et pourra, eu vertu
delà loi jésuiliquement interprétée par M de Lants
heere, s'étaler au soleil, malgré la loi qui le pros
crit.
M. de Lantsheere, dit 1 Union libérale de
Verviers, a trouvé un moyen administratif d'imposer
au pays le système du projet Nolhomb. que le pays
a condamné. Le testament de M. Adolphe Simonis
pourra servir de modèle aux amateurs de couvents.
Le chef-d'œuvre de l'astuce, le comble de l'bypo-
crisie, c'est que l'arrêté du Moniteur invoque avec
effronterie les prohibitions légales pour les couvents,
pour rétablir ces mêmes couvents!...
La Flandre libérale qualifie de la sorte cet
arrêté
VIMES ACQL'UtlT EUNDO.
ABONNEMENT PAU AN: Pour- l'arrondissement administratif «t judiciaire d'Ypres. fr. 6-00
Idem Potir le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmiide, 5!).
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25.
CHEMIN DE FER.
HEURES DE DEPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. 6-50.
Poperinghe. 7-50. 5-07. 12-07. 5-57. 6-50.
8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 9-46. - H-20. - 2-35. - 5-25.
Roulers. 7-50. 12-25. 6-45.
Eanghemarck-Ostende. 7-18. 12-06. 6-20.
Langhemarck, le samedi, 5-50.
M. De Lantsheere n'a pas osé déclarer licites et léga
les les conditions imposées par le testateur son legs
il n'a pas osé non plus mettre la volonté du testateur
au-dessus de la loi, en déclarant avec lui que les condi
tions illégales de son institution venant tomber,
l'institution elle-même tomberait pour le tout sur ces
deux points, le ministre catholique n'a pas osé, il n'a
pas pu décider autrement que ne l'avaient fait MM.
Tesch et Bara.
Mais M. de Lantsheere n'a pas été'avocat des couvents
pour rien, et il a cherché un biais pour sortir de diffi
culté.
L'arrêté de M. le ministre de la justice constitue
tous les points de vue une violation de la loi. Il n'a
qu'un but, faire passer au couvent, par l'entremise de