N° 298. Jeudi, 37e ANNÉE. 8 Novembre 1877 6 FRANCS PAU AN. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. Post-seriptum. I VIRES ACQUIRIT ElINDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif cl judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. 6-50. Poperinghe. 7-30. 9-07. 12-07. 3-57. 6-50. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-46. - 11-20. - 2-35. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-45. Langhemarck-Ostende. 7-18. 12-06. 6-20. Langhemarck, le samedi, 5-50. Voici comment la République française appré cie la combinaison étrange qui s'annonce comme quasi-officielle. Ce n'est ni un ministère de transaction, ni un ministère de transitions. Ce serait faire trop d'hon neur celle combinaison mort-née que de l'appeler un replâtrage: le plâtre même y fait défaut. C'est un simple rideau derrièrre lequel cherchent se dérober les ministres de combat. 11 semble qu'on ait arrêté les passants pour leur jeter des portefeuilles la tète, et qu'on se soit hâté de clore la liste aussi tôt qu'on a trouvé le nombre suffisant d'hommes dénués de présence d'esprit au point de rester sans défence devant cette agression. On a arrangé cela en famille on a dità l'un Acceptez comme parent; l'autre; Vous qui êtes un ami du maréchal, ne lui refusez pas cette petite salisfaction.ee J'ai fait le choix d'un ministère dont tous les membres sont sortis de vos rangs, disait M. de Mac-Mahon l'Assemblée en prenant possession du pouvoir en 1873. Aujourd'hui ce n'est plus cela du tout. Sur neuf ministres, il n'y a pas un député, et seulement quatre sénateurs, et quels sénateurs M. Pouyer-Quertier, dit le Journal des Dé batsest appelé l'Elysée, où l'on s'imagine peut- être que la bonne humeur et la jovialité suffisent ou suppléent tout. Les journaux qui défendent la politique du ma réchal ne sont pas rassurés du tout sur l'accueil qui est réservé au ministère Pouyer-Quertier. Nous craignons, dit le Pays qu'il ne décourage les con servateurs, en leur apparaissent comme un premier acte de faiblesse, sans désarmer en rien les colères des gauches. D'ailleurs, dit la feuille bonapartiste, toutes les combinaisons ministérielles seront plus absurdes les unes que les autres, si le maréchal ne sait pas exactement ce qu'il veut. Il ne s'agit pas de savoir quels hommes vous prendrez, mais bien de savoir où vous voulez aller, et ce que vous voulez faire. Si vous avez l'intention de résister, prenez des hommes au cœur vaillant. Il y en a beaucoup en core. Mais si vous voulez céder, quoi bon se donner toutes les hontes d'une dégringolade calculée La première concession amènera de chapelet de toutes les autres. El quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse, le dilemme demeurera toujours le même Démettez-vous ou battez-vous Mais finissons-en? M. Pouyer-Quertier, dit le Françaieest reve nu Paris ce malin. Il s'est occupé de constituer un cabinet dans les conditions que nous avons indiquées. Les négociations se poursuivent, et il est toujours question des hommes politiques dont nous avons parlé. Nous avions annoncé |que| le géné ral Bcrthaut conserverait son portefeuille; il se pourrait que cette prévision ne fût pas confirmée; mais rien n'est encore arrêté. On hésiterait aussi, paraît-il, pour le choix du ministre de l'intérieur. On avait d'abord pensé M. Welche, ancien préfet de Lyon, préfet actuel de Lille, et battu aux dernières élections législatives comme candidat officiel dans Meurthe et Mosselle. On lui préférerait aujourd'hui M. le baron Le Guay, ancien préfet, actuellement sénénateur. Le Moniteur universelle annonce que tous les membres du cabinet, sans exception, ont remis leur démission entre les maius du maréchal. Il confirme les renseignements que nous avons donné en disant qu'il n'a été question que de deux d'entre eux comme devant entrer dans la composition du nou veau ministère; ce sont ceux de la guerre et de la marine. Tout nous porte croire, ajoute l'organe du duc Decazes, que les décrets nommant les nouveaux ministres paraîtront demain au Journal officiel. Les membres du cabinet actuel en ont exprimé le désir pressant au maréchal.Il ne peut, en effet, leur convenir de ne se présenter devant les Chambres que parce qu'on n'aurait rien trouvé de mieux qu'eux. Le résultat des élections départementales dépasse toutes les espérances du parti républicain. Hier soir déjà on savait Paris que les candidats de l'opposi tion gagnaient plus de 60 sièges. Le Temps expli que de la manière suivante ce fait que les considé rations politiques se sont introduites désormais dans les élections départementales: L'irritation s'accroit dans les départements contre la politique antirépublicaine du gouverne ment. On avait espéré que la crise prendrait fin le lendemain des élections du 14 octobre; on ne par donne pas au gouvernement de n'avoir accepté l'instant même le jugement porté par le pays, et on a voulu hier l'accentuer davantage, pour rn finir avec la crise actuelle et en prévenir le retour. Le pays a besoin de repos, et il ne veut pas permettre son gouvernement de le troubler une seconde fois pendant six mois. C'est pour cela que les masses conservatrices des électeurs des départements se portent du côté de ceux qui répudient la politique d'aventure et veulent maintenir et faire loyalement fonctionner h-s institutions existantes. Cette manifestation éclatante faite par l'opinion publique en France le 14 Octobre el,le4Novembre en faveur des opinions républicaines, telles qu'elles ont été présentées depuis le 16 Mai, rassure les gouvernements étrangers. La Gazette générale de VAllemagne du Nord, organe officieux du prince de Bismark, a fait un nouvel article dans ce sens. Elle signale aussi les préparatifs faits parle Vati can dans plusieurs contrées de l'Europe pour arri ver un effondrement général, mais elle constate avec satisfaction qu'en France l'assaut a été re poussé et que les intérêts de la civilisation et la paix reprendront leurs droits, aussitôt que le ma réchal aura permis la nation française de décider librement de ses destinées. Le conseil de guerre de l'Empire ottoman a exa miné dans sa séance de Mercredi, la question de savoir si Osman pacha devait abandonner Plevna et se retirer dans la direction sud-ouest. Mais on peut se demander si la chose est encore possible, attendu que la route de Plevna Orkha- nie est occupée par di s troupes moscovites, et que le général Gourko s'est établi avec 15,000 hom mes de cavalerie près de Teliche. Mehemed-Ali, qui devait se rendre de Saloni- que en Bosnie, a reçu l'ordre Sofia de prendre le commandement du corps d'armée qui est cantonné aux environs de celte place. On croit que le général ottoman marchera au se cours d'Osman-Pacha. De cette façon une attaque simultanée des deux généraux turcs, pourrait for cer les Busses qui auraient se défendre par de vant et par derrière, de rompre leurs rangs, et permettre tout au moins l'armée d'Osman-Pacha de sortir de la place. Une dépèche du Times annonce une défaite des Russes devant Plevna. En Asie, la ville de Karsest étroitement bloquée. Les Russes ont déjà établi les batteries de siège de vant les forts du sud-est. On dit qu'il y a dans la ville 4.000 malades ou blessés, peu de provisions. Le bois de sauffage manque absolument. Mais on a peine croire tant d'imprévoyance de la part des généraux ottomans. A Erzeroum, les habitants quittent la place en grand nombre. Quatre divisions russes sont établies portée de canon des lignes turques. On signale un petit succès des Turcs du côté de Baloum. Sur 946 résultats des élections départementales qui sont connus, les républicains ont obtenu 567 sièges et les candidats du maréchal 350. Il y a 29 ballottages. Jusqu'à présent les républicains gagnent 85 sièges. Tels sont les résultats signalés par l'Agence Havas. D'après un journal de Paris, 1,123 résultats sont connus 603 seraient favorables aux républicains, 520 aux candidats du maréchal. Le Moniteur universel publie dans ses dernières nouvelles la note suivante

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 1