r%o 300. Jeudi, 37e ANNÉE. 15 Novembre 1877. 6 FRANCS PAR AN. JOURN AL D'Y PRES ET DE L ARRONDISSE >1 ENT PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. LE PROGRES VIKES ACQl'IFWT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. C-<30 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25. A l'ouverture de la séance des députés, la Chambre a nommé secrétaires M. Legonidec et le prince de Léon. M. Grévy, président, adéclaréensuitelaChambreconsti- tuée. Il a remercié l'assemblée de la marque de confiance qu'elle lui a donnée en l'appelant de nouveau au fauteuil de la présidence. M. Leblond a déposé ensuite une proposition tendant accorder au président un pouvoir suffisant pour faire réprimer efficacement l'avenir les désordres qui pour raient se produire dans le cours des discussions. Sur la demande de l'orateur la Chambre a déclaré l'urgence. M. Albert Grévy a proposé alors de nommer une commission d'enquête sur les abus commis pendant la période électorale et a demandé également l'urgence. M. de Broglie a déclaré, au nom du gouvernement, qu'il appuyait la proposition d'urgence. La Chambre a adopté l'urgence sur la proposition de M. Albert Grévy. Elle s'est réunie ensuite dans les bu reaux pour examiner les propositions si-dessus. La manière dont la gauche a engagé la lutte semble avoir troublé quelque peu les conservateurs. La propo sition que M. Albert Grévy a développée la tribune, avait été arrêtée par la comité directeur des gauches et celui-ci l'avait scrupuleusement tenue secrète jusqu'au dernier moment, Dès l'apparition de M. Albert Grévy la tribune, le désappointement s'est manifesté au banc des ministres. Aussi la réplique de M. de Broglie a-t-elle trahi quel que peu son embarras. Le désarroi s'est augmenté lors qu'on a vu succéder au président du conseil la tribune un bonapartiste, M. Gunéo d'Ornano, qui venait s'oppo ser un vote d'urgence que le gouvernement lui-même avait sollicité. La commission, chargée d'examiner la proposition de M. Albert Grévy, a déjà rédigé son rapport. Il établit en termes très nets que la proposition vise uniquement les fonctionnaires, dont la responsabilité est reconnue par la Constitution, et non le maréchal, dont l'irresponsabi lité estconsacrée par la même Constitution. M. Gambetta a tenu un langage analogue dans un des bureaux de la Chambre. C'est M. Léon Renault qui est chargé de défendre le rapport de la comission. L'attitude politique du gouvernement reste la même. Nous ne saurions, dit le Français, trop mettre le - public en garde contre tous les bruits de combinaisons ministérielles que certains journaux mettent chaque jo ur 1 en circulation. Aussitôt qu'un homme politique, M. Buffet, par exemple, ou tout autre, vient rendre visite au maréchal, immédiatement les nouvellistes, apostés sans doute la porte de l'Elysée pour prendre note des entrants et des sortants, écrivent que cet homme politi que est chargé de constituer un ministère et ainsi M pour chaque visiteur. Toutes les nouvelles de cabinets en formation que l'on répand n'ont guère rien de plus sérieux. Pour le moment, le ministère du 18 mai doit défendre sa politique devant les Chambres; ce n'est qu'après ce débat qu'il y aura lieu d'examiner l'éven tualité et la composition d'un nouveau cabinet. Aussitôt que le cabinet actuel aura rendu ses comp tes, devant l'une des Chambres, dit le Moniteur uni versel, le maréchal fera appeler ceux sur le dévouement desquels il compte. L'organe de M. Decazes nous dit ensuite quels sont ceux sur le dévouement desquels compte le maré chal Plus que jamais le chef de l'Etat est résolu ne gouverner qu'avec les conservateurs, mais il n'a pas accueilli avec une égale confiance et une même sympa thie les assurances de dévouement qui lui ont été don nées. Il aurait, nous assure-t-on, déclaré en termes très précis qu'il n'aurait qu'un signe faire pour qu'aussitôt les éléments d'un ministère énergique et fort lui fus sent fournis par le parti de l'Appel au peuple, mais que ce n'était pas avec ce parti qu'il entendait gouverner. Il ne veut pas être le complice de ses sourdes ménées et ne sera pas non plus dupe de ses protestations conser vatrices. C'est donc dans la groupe des constitutionnels que le maréchal entend choisir les membres du futur minis tère. Il espère que l'attitude pleine de franchise de ce groupe, que son dévouement la personne du chef de l'Etat et ses intentions conciliantes faciliteront au cabi net pris dans ses rangs l'aplanissement des difficul tés présentes que ce cabinet obtiendra la vote du budget, qu'il réussira faire adopter par la Chambre des députés une politique modérée qui ne mette en péril ni là tranquillité du pays ni les graves intérêts en gagés dans l'Exposition universelle, et qui lui permette lui-même d'arriver au terme de son mandat. S'il échouait dans cette tentative, le maréchal, ne Croyant pas devoir et pouvoir se retourner vers les gauches, serait alors résolu donner sa démission dans un message adressé aux Chambres et par lequel, expo sant le but qu'il a voulu atteindre, il déclarerait avoir épuisé tous les moyens de gouverner dans le sens con servateur. A l'heure où nous écrivons, le maréchal- n'a encore ouvert aucune négociation pour la formation d'un mi nistère nouveaù, mais il a déjà choisi les hommes qui lui paraissent être le mieux même de remplir le pro gramme auquel il s'est arrêté. On voit, par là, que l'accord existe, moins que jamais, entre les divers groupes de la coalition et nous croyons que dans de semblables circonstances, le maréchal au rait tort de compter sur l'appui de tous les ennemis de la République pour obtenir une seconde dissolution, s'il la jugeait nécessaire. Il est souhaiter, du reste, dans l'intérêt de la France, que le maréchal donne suite aux bonnes intentions que lui prête le Moniteur universel. Le Daily News signale une nouvelle défaite des Turcs en Bulgarie. D'après une dépêche de Bucharest adres sée ce journal, le général Skobeleff a pris d'assaut le Mont Verd, et le général Gourko est entré Wratza, au nord d'Orkhanie. Une dépêche de Cattaro annonce que le prince de Monténégro repris les hostilités. Les rapports entre la Serbie et la Porte sont de nou veau tendus. La Porte demande, dit la Gazette de Cologne, le dé sarmement immédiat de la Serbie et se propose de remettre ses passeports M. Christics, agent de Serbie Constantinople. L'appel des milices serbes du second ban est décidé. Paris, 12 novembre. On annoncede Rome, 12 novembre, quatre heures du soir Le Pape a été pris d'une faiblesse, mais son état ne s'est pas aggravé. L'œdème des jambes suit son ours régulier et ne remonte pas. Washington, 12 novembre. La Chambre des représentants a adopté le budjet de la guerre qui fixe l'effectif de l'année 20,000 hommes. A pres, le 14 Novembre 187 7. Des grands efforts se font en ce moment pour or ganiser une manifestation (tonte spontanée sans doute) en l'honneur de notre nouveau Gouverneur. Celte manifestation consisterait, comme de juste, en un banquet. On se demande naturellement pourquoi faire? M. Ruzelle n'a encore eu le temps de faire ni le bien, ni le mal; on ne peut donc pas vouloir recompenser ses services et le banquet projeté dans de pareilles conditions ne saurait donc être qu'une manifestation politique, laquelle les inféodés du parti voudront seuls prendre part. Les organisateurs de la manifestation semblent du reste douter du succès, car avant d'aller en avant, ils ont jugé prudent de pressentir les personnes dont ils voudraient obtenir le concours. Ecoulez plutôt les termes de leur circulaire Avant de prendre une décision cet égard, ON (qui est cet on? Probablement Monseigneur de Bruges) estime qu'il est convenable de consulter le plus grand nombre d'entre nous. «Je suis indirectement chargé de vous demander ce que vous pensez du projet. Il va de soi, que l'adhésion l'idée signifie en inè- me temps promesse de participation au banquet, s'il y a lieu." Nous ne savons quel sort est réservé celle manifestation et nous ne nous en inquiétons guè- res mais tous les hommes de bon sens penseront comme nous, qu'elle n'est pas plus opportune que spontanée. Ce n'est pas assez pour nos adversaires de com mettre des fraudes de toute nalure pour fausser le corps électoral et de pouvoir faire sanctionner leurs iniquités par certaines Dépulalions qui sont |eur dévotion; les Cours d'Appel les gênent et pour avoir le champ plus libre, ils ont inventé un ingénieux moyen pour empêcher leurs adversaires d'aller en appel. Et, en effet,nonobstant les prescriptions for melles de la loi, ils ne se donnent plus ici la peine de notifier les décisions de la Dépulalion Perma nente aux intéressésmais se bornent en donner un simple avis, de sorte que les intéressés sont mis dans l'impossibilité d'examiner les raisons qui ont guidé la Dépulation et d'apprécier, s'il y a lieu, de se pourvoir en appel avec quelque chance de suc cès. A

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 1