Concert donné au bénéfice du Denier des Écoles laïques d'Ypres. de donner un Complément notre artillerie. Des crédits vous seront demandés cette fin. Malgré des circonstances peu favorables, les produits des diverses sources du revenu public, l'exception dis chemins de fer, réaliseront les prévisions qui ont été formées. La grande oeuvre des travaux d'utilité générale a été pour suivie avec plus d'activité que jamais; depuis six ans, plus de 550 millions y ont été consacrés et, néanmoins, la puissance du crédit public a grandi et s'est consolidée. Les nouvelles installations maritimes, qui feront de la rade d'Anvers l'une des plus belles et des meilleures de l'Europe, sont adjugées et l'exécution en est commencée. Les dépenses considérables faites pour améliorer le régime de la Meuse seront bientôt mises entièrement fruit. Ce beau fleuve sera rendu uniformément navigable dans toute l'étendue de son cours sur notre territoire et, grâce aux ouvrages en voie de rapide achèvemrut sur la Meuse française, nos indus tries verront s'ouvrir pour elles de nouveaux débouchés. Le réseau de nos votes ferrées s'étend d'année en année. L'exécution d'uu grand nombre de lignes concédées, la plupart depuis 1870, était différée et mise en péril "a cause de regrettables sinistres financiers. Les mesures que vous avez adoptées, et notamment la convention de Icr juin 1877 conclue avec la Société de Construction, tout en réservant l'Etat de justes compensations, ont remédie cette situation fâcheuse et sauvegardé, en même temps, autant qu'il était possible, de nombreux intérêts privés gravement compromis. Une commission spéciale étudie les simplifications et les améliorations qui peuvent utilement être introduites dans les tarifs des chemins de fer. Ces questions si importantes dans l'ordre des intérêts industriels et commerciaux, préoccupent aussi d'autres gouvernements. Il serait fort désirable de voir établir, pour faciliter les rapports internationaux, certaines règles uuifornns. Amie de tous les progrès réels, la Belgique s'associera aux tentatives qui seront faites pour accomplir une telle réforme. Une nouvelle loi organique des postes vous sera présentée elle aura pour objet non-seul> ment de codifier la législation en vigueur, mais aussi de mettre notre régime postal l'intérieur en harmonie avec les principes admis par l'Union des postes, qui régit aujourd'hui presque toutes les contrées du monde. Le service de l'encaissement des effets de commerce par l'administration des postes a été organisé et développé succes sivement selon les prévisions de la loi. Ses débuts sont très- satisfaisants le chiffre total de la valeur des effets encaissés pendant la première année atteindra au moins 55 millions. Je recommande votre sérieux examen, parmi les projets dont vous êtes déjà saisis, la révision de uotre législation maritime, la loi qui réglera la responsabilité en matière de transports, et celle qui a pour but d'assurer la propriété des titrrs au porteur, devenus aujourd'hui la représentation d'une si notable partie de la fortune publique, une protection plus efficace et une plus grande sécurité. L'examen des projets légués par les sessions antérieures et des propositions annoncées remplira utilement une session dont la durée est limitée par l'expiration de la moitié des mandats parlementaires. Votre bienveillant concours, j'en suis convaincu, ne fera pas défaut mon gouvernement pour l'adoption de toutes les mesures que les intérêts du pays récla- miDl. Lorsque s'agitant des questions qui divisent les esprits, n'oublions jamais les sentiments, les principes et les idées communes qui les unisseut: l'amour de notre autonomie nationale, l'attachement sincère, protond et inaltérable toutes nos libertés constitutionnelles, la ferme voloDté de tons de les maintenir intactes. Ces sentiments et ces aspirations unanimes ont été notre force aux jours d'épreuve dans le passé; ils sont aussi le gage de notre avenir. Dans trois ans, nous célébrerons le cinquantième anniver saire de notre existence nationale indépendante, libre et heu reuse; uous pourrons alors, avec une légitime fierté, remé morer les grandes choses accomplies dans le cours de ce demi-siècle de paix et de progrès et, comme aujourd'hui, nous remercierons Dieu d'avoir toujours protégé notre chère patrie. Aucun applaudissement n'interrompt le discours royal. La lecture terminée S. M. se lève, salue l'assemblée et se relire escortée de la dépulnlion. De nombreux applaudissements et des cris de Vive le Roi! éclatent de toutes parts. S. M. la Reine se retire également au milieu des applaudissements et des cris de Vive la Reine! MM. les sénateurs se retirent dans la salle de leurs délibérations. La séance royale est levée 1 heure 20 minutes. Le discours royal par lequel vient d'être ouverte la session législative présente un caractère tout spécial. 11 est d'un bout l'autre la glorification du ministère firopos de toute sorte do choses auxquelles il est abso- ument étranger. Le cabinet se félicité de l'accroissement de la popula tion, qui dépasse le chiffre des périodes antérieures. On nous permettra de dire qu'il n'y est pour rien et nous aimons croire que les religieux, dont le nombre s'est accrft dans des proportions inusitées, n'y son* pas pour davantage. Le gouvernent se félicite de l'adoption de la loi sur le secret du vote et sur les fraudes électorales. On sait trop combien ses amis et lui se sont fait tirer l'oreiile avant de la présenter, pour être obligé de leur faire un grand mérite d'avoir fini par la faire entrer dans nos codes. Le ministre se félicite de la prospérité île l'enseigne ment public. Or, tout le monde sait qu'il n'a guères travaillé son éclat, que la loi sur l'enseignement, supérieur est l'œuvre de M. Frère-Orban, que la loi sur les pensions des instituteurs primaires est due beaucoup plus aux efforts de quelques membres de la gauche qu A ceux de l'honorable M. Delcour. Si la récolte a été passable, le ministère ne dira pas que c'est par l'effet de sa haute sollicitude, et les mesu res prises pour combattre l'épizootie sont, comme la code rural, l'œuvre de ses prédécesseurs. Celle de M. Delcour se résume dans une brochure sur le Doryphora, laquelle n'est qu'une réclame au profit d'un fabricant de vert<j,e Paris; Si l'Exposition universelle de 1878 présente un vif éclat, ce ne sera pas la faute de la Belgique, et au lieu d'escompter l'avance un succès douteux et coûteux, mieux eût valu dire deux mots de l'éclat des fêtes nationales du centenaire de Rubens, qui n'ont rien couteau budget et que le gouvernement a jugé utile d'ignorer. Le complément des fortifications d'Anvers peut être une œuvre fort utile. Nous réservons ce sujet notre opinion, mais il est assez plaisant de voir les organes d'une majorité cléricale venir proposer le complément d'un système qu'elle a combattu, Dieu sait avec quelle passion et quelle énergie. Nous en dirons autant pour ce qui concerne les ex cellents résultats des travaux faits pour améliorer le régime de la Meuse. On n'a peu-être pas oublié avec auelle éloquence on a soutenu jadis, sur les bancs de la roite, que le ministère libéral avait fait dériver le trésor public dans le fleuve qui arrose la province de Liège. Le ministère exalte ainsi une foule de choses qu'il n'a pas faites et beaucoup qu'il ne fera pas. Pour terminer par une péroraison digne de son exorde, il constate l'attachement universel de tous les Belges y compris les nltramontains nos institu tions constitutionnelles. Pour que la Chambre puisse contresigner cette déclaration, il faudra d'abord qu'elle s'entende avec les Périn, les Kurth et la Société de St-Pierre, qui met l'Eglise bien au dessus de la Consti tution et des lois. Nous ne terminerons pas cet aperçu d'un fort plai sant discours du trône sans signaler la phrase tout fait extraordinaire dans laquelle il est question de la Belgique, fidèle son rôle pacifique. C'est la première fois que nous voyons cet adjectif remplacer la phrase classique - fidèle sa neutralité. Le gouvernement auraît-il la conscience que ses amis et lui-même n'ont pas été absolument neutres dans bien des circonstances que nous pourrions citer Force nous est bien de le croire, puisqu'il n'y a pas d'autre explication possible d'une phrase qui, sans cela, n'aurait pas de sens, (Echo du Parlement). L.AB0R OMN1A VI.NCIT Improbus C'est par un travail constant que tout ce qui est utile cl bon s'introduit et s'implante dans les mœurs d'une nation. L'OEuvrc du Denier des Ecoles en est une preuve nouvelle et incontestable. 11 y a deux ans peine, quelques jeunes gens de notre ville, mus par une pensée grande et géné reuse, suivant en cela l'exemple de la capitale, se réunirent dans le but de venir en aide, par leur concours, aux écoles laïques d'enseignement pri maire. Ils placèrent cet effet, dans différents établissements publics, dès boites pour recueillir les dons des personnes sympathiques au but qu'ils se proposaient d'atteindre. Cette idée reçut de notre population le meilleur accueil, elle grandit, se pro pagea et aujourd'hui le Denier des Ecoles est dans nos coutumes, en pleine vigueur d'action. Nous avons vu de nouveau s'affirmer hautement cette sympathie quand des listes de souscription furent préscnlécs domicile pour l'organisation d'un concert au profil de celle œuvre éminemment civi lisatrice. Ce Concert a eu lieu Dimanche dernier, il a été des plus brillants on devait s'y attendre, étant donnés les noms des artistes distingués qui ont bien voulu prêter le concours de leur talent cette fêle de bienfaisance. Si, de tout temps, les solenni tés musicales auxquelles a puissamment coopéré notre généreux et dévoué concitoyen M. Ch. De- wulf, ont été remarquables, le succès de celle-ci n'a pas été moindre et les véritables dilellanli ont passé une soirée dont ils garderont le meilleur souvenir. Que notre premier tribut d'éloges s'adresse \jeiie h Croquet sa voix, d'un timbre charmant est pleine de douceur et de tendresse, sa manière dephraser est parfaite, elle a clianlé avec une pureté exquise, avec un art réel l'air des Bijoux de Faust, pour nous dire ensuite de sa voix fraîche et sym pathique deux délicieuses mélodies A LUI et AU FIL DE L'EAU de la composition de M. Ch. De- wulf, enfin l'air de Manon Lescaut a été enlevé par la charmante cantatrice avec une délicatesse et une verve des plus entraînantes. Acclamée, rap pelée. Melle Croquet a cédé de la meilleure grâce aux désirs de l'auditoire et le morceau de l'opéra de Mireille a été chaleureusement applaudi, comme les précédents. Parler du mérite de notre concitoyen M. Ch. Dewulf, faire l'éloge de son talent, c'est reproduire ce que l'on a dit mille fois. Chacun se plaît ren dre hommage ses éminentes qualités, saluer en lui l'artiste distingué autant que l'homme de cœur, l'homme modeste, l'homme désintéressé. Dès ses premiers morceaux M. Dewulf a captivé ses audi teurs. Que de délicatesse, de passion, de puissance dans son jeu Compositeur et pianiste se confon dent et l'on admire la fois en lui le créaléur et l'interprète le maître et le virtuose. Un autre enfant d'Ypres, qui, cette année a remporté avec distinction le premier prix de flûte au Conservatoire de Bruxelles, M. Eug. Van Els- lande s'est fait valoir de la façon la plus brillante il nous a été donné d'apprécier son style correct et élégant, la facilité étonnante avec laquelle il triom phe des plus grandes difficultés. Il a interprété d'une manière tout fait supérieure une Fan taisie mélancolique et un air varié Hommage Tulou, il a su tenir l'assistance sous le charme de ses sons, tantôt suaves et mélodieux, tantôt graves et sonores. Encore un artiste consommé dont notre ville a le droit s'en accueillir, aussi la salle entière lui a-t elle fait, de même qu'à M. Dewulf, une ovation justement méritée. L'air de l'opéra le Maître Chanteur et celui de l'Etoile du Nord ont été chantés par M. avec beaucoup de vigueur et d'énergie. Deux morceaux d'harmonie fort bien exécutés par l'excellente musique des Pompiers, sous l'intel ligente direction de M. Wiltebroodt, ont formé le complément de cette magnifique soirée musicale. Entre la première et la seconde partie du Con cert, les deux tout aimables et gracieuses Mesdames V** et V** ont bien voulu se charger de faire la quête dont le produit a été des plus fructueux. N'avons-nous pas dit en commençant que la fête avait été des mieux réussies? Avec cela, salle comble, société choisie, parmi laquelle on remar quait la plupart des autorités civihs et militaires. Le tolal des sommes recueillies joint celui de la quête s'élève 1,652 francs. Offrons nos remerciements celte jeunesse vail lante, ces infatigables pionniers du Denier des Ecoles, que l'on retrouve partout, dans les fêtes publiques, dans les réunions populaires où ils espèrent recevoir quelqu'obole au profit de leur œuvre. Il était temps d'opposer uûo digue aux agissements de nos envahisseurs ullramontains, il fallait aux moyens de toute espèce que possèdent nos adversaires répondre par le Denier des Ecoles et soutenir ainsi la lutte contre la concurrence cléricale. Nous ne pouvons nous empêcher de mentionner l'in strument remarquable dont s'est servi M. Dewulf. Nous avons été frappés de voir réunis dans un volume aussi restreint, tant d'ampleur et de puissance de sons. Ce piano queue (format cabinet) sort de la manufacture de MM. Berden et C": de Bruxelles,

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 2