6 FRANCS PAR AN. 304. Jeudi, 37e ANNEE. 29 Novembre 1877 JOURNAL R'YPRLS ET OE L'ARRONDISSEMENT La constitution et nos cléricaux. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. VIRES ACQUIR1T EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondis sement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-23. CHEMIN DE FER. HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. 6-30. Poperinghe. 7-30. 9-07. 12-07. 3-37. 6-30. 8-43. 9-30. Courtrai. 3-34. - 9-46. - 11-20. - 2-33. - 5-25. Roulers. 7-30. 12-23. 6-45. I.angbemarck-Ostrnde. 7-18. 12-06. 6-20. Langbemarck, le samedi, 5-30. Ce qui s'est passé lundi Versailles semblerait de nalure faire prévoir une détente, si une dé tente était possible. Le Sénat a voté l'unanimité, la droite, la gauche et le ministère étant d'accord, une enquête sur le malaise du commerce et de l'industrie. La proposition faite par M. Feray, du centre gauche, a été appuyée par M. Lucien Brun, de l'extrème-droite, et le ministre du commerce, M. Ozenne. La commission a été nommée sur-le- champ et composée de 5 membres de la gauche et 4 de la droite. A la Chambre des députés, M. Welche a de mandé le vote des contributions directes, et sa proposition a été renvoyée sans débat la commis sion du budget, tandis que l'on votait par 328 voix contre 30 une proposition de M. Bardoux, tendant modifier les lois sur l'étal de siège et la presse. La Chambre refusera-l-elle le vole qu'on lui demande? Tout le fait prévoir. Mais il s'est passé depuis six mois tant de choses imprévues qu'il ne faut jurer de rien. On ne peut contester que le ministère actuel soit composé d'hommes honnêtes et capables, et les attaques dirigées contre le pouvoir s'adressent beaucoup moins eux qu'à leurs prédécesseurs et au chef de l'Etat. Il ne faut pas perdre de vue que le maréchal de Mac-Mahon tient en mains le pouvoir constitution nel d'ajourner la Chambre et que si celle-ci l'amène user de ce pouvoir, elle s'interdit elle-même le moyen d'agir par son attitude sur l'opinion publi que. Il est donc très possible que la majorité tienne se montrer fort modérée, ne fût-ce que par tac tique. Elle a prouvé du reste qu'elle n'entend pas s'en aller, en ajournant la validation des pouvoirs de M. de Fourtou, jusqu'après l'enquête qu'elle a or donnée. On en peut conclure qu'elle lient rester son poste, sans provoquer des mesures extrêmes. S'il faut en croire le Times, le but des familiers de l'Elysée serait de se perpétuer au pouvoir par tous les moyens possibles, afin de conserver la direction des affaires pour le moment où le Sl-Siége deviendrait vacant. Les cléricaux qui tiennent les ficelles l'Elysée, redouteraient surtout d'abandon ner les destinées de la France un ministère répu blicain pour le jour où se réunirait le conclave. En tous cas, il ne serait nullement question d'un coup d'Etat. La situation, faite au nouveau ministère par le vote de l'ordre du jour de samedi, a été le point de départ des dispositions nouvelles des divers groupes parlementaires. Les membres de la coalition sont en réalité moins unis que jamais, et les divergences éclatent surtout propos de l'altitude que doit prendre le gouvernement en face des républicains. Or, la ligne de conduite que suivra le maréchal dépendra en grande partie de l'appui plus ou moins sérieux qu'il rencontrera chez les divers membres des groupes conservateurs. Bien que l'opinion générale soit aujourd'hui favorable un certain apaisement, nous ne pou vons négliger d'enregistrer une petite note du Français, qui renferme une menace Hier soir, dit ce journal, on faisait courir le bruit que le ministère avait donné sa démission. Il est peine aujourd'hui besoin de déclarer que ce bruit n'a et n'a eu aucun fondement. Si le général de Rochebouët ne devait pas refuser de croire, avant toute éprpuve, la sagesse et la mo dération >i de la gauche, il avait pris ses mesures cependant en vue de l'hypothèse où l'opposition ne serait ni sage ni modérée. On a pu voir plusieurs fois déjà depuis le 16 mai que c'est l'organe de M. de Broglie qui, de tous les journaux conservateurs, poussait le plus la résis tance. Espérons qu'il ne réussira pas et que le peuple français fera justice, par sa sagesse et sa modéra tion, des coupables désirs de M. de Broglie. Au moment même où l'armée d'Osman pacha semblait le plus compromise, le bruit court que le général ottoman aurait réussi rompre les lignes des troupes moscovites qui l'enfermaient dans Plevna. D'après les uns, ses troupes seraient déjà arrivées Lovalz d'autres prétendent qu'elles ont atteint Rahova. Mais ce dernier point étant occupé par les Russes depuis quelques jours seulement, la seconde de ces deux versions nous paraît peu probable. Sur d'autres points de la Bulgarie les Turcs continuent cependant essuyer les défaites. C'est ainsi qu'à la suite de la bataille de Pravelz, les troupes moscovites, profitant de leurs succès, se sont emparées de la ville fortifiée d'Etropol, située l'est d'Orkhanie. D'après un télégramme de Sofia, la prise d'Etro pol aurait été suivie de celle d'Orkhanie. Dans le Monténégro, les troupes du prince Nikita ont remporté plusieurs succès. De Cattaro on mande la Gazette de Cologne que la citadelle d'Antivari a été bombardée sans interruption par les Monténégrins du 21 au 25 de ce mois et qu'elle est fortement endommagée cependant on croit qu'elle pourra résister encore longtemps et qu'elle ne pourrait être prise d'assaut. M. de Berr, ministre des finances en Bavière, vient de donner sa démission pour motifs de santé. On pense qu'il sera bien difficile au roi Louis de trouver un successeur au ministre démissionnaire. Si nos cléricaux étaient sincères dans leurs pro testations constitutionnelles dont ils ont été si pro digues dans le discours du trône et dans le projet d'adres e, ils n'avaient aucuue bonne raison ob jecter contre d'adoption de la phrase proposée par M. Frère. Si ensuite, ils sont si déterminés défendre nos institutions, pourquoi ne pas s'engager protéger ces institutions par tous les moyens légaux Mais nos cléricaux sont, quoi qu'ils en disent, des ennemis de nos libertés, et ils l'ont prouvé en celte circonstance. Ils ont dit que s'engager combattre les entrepri ses des réactionnaires, c'était engager combattre leurs propres amis. El enfin décompté, ils ont été unanimes repous ser l'amendement de M. Frère. Ils ont par cela même reconnu qu'au fond du cœur, ils nourissent la haine la plus invétérée con tre nos institutions et qu'ils n'attendent que l'occa sion pour les renverser. Après tout, les déclarations des évéquesdans les mandements et les articles quotidiens des écrivains cléricaux ne laissent aucun doute éet égard. Le Courrier de Bruxelles professe que les doc trines de la constitution sont des doctrines malsai nes et pestilentielles, dont notre société meurt, et pour lesquelles, comme disent les encycliques, on ne peut avoir assez d'horreur. Le Bien publie de son côté avoue que le parti clérical est attaché nos institutions comme un tombereau, où côté de droits précieux, se trouve un tas d'ordures légales. Ces ordures légales sont la liberté d'opinion, la liberté de la presse, la liberté des cultes, enfin toutes les libertés qui ne sont pas celles de l'Eglise. Quand un parti laisse professer de pareilles opi nions, enseignées du reste officiellement l'Uni versité de Louvain, c'est une tactique déloyale, c'est un acte d'hypocrisie de sa part que de se targuer encore, comme le fait la Patrie, de son constitutionnalisme. Mais aujourd'hui nos adversaires sont en aveu. En repoussant l'amendement de M. Frère, ils ont montré ce qu'ils étaient, des hommes dont le pays a tout craindre pour la conservation de ses droits. On a souvent parlé de la moralité dans l'art. Voici maintenant qu'on essaie d'y introduire le culte religieux de l'artiste. L'Opinion d'Anvers nous rapporte que le catalogue de celle ville, publié en 1874 par le Conseil dadministration de CAca démie royale des Beaux-Arts contient dans la notice biographique consacrée Jordaens, des pas sages tels que ceux-ci Nous voudrions, après avoir mentionné la date du décès du maître, pouvoir terminer ici cette notice mais la vérité a des droits que nous ne saurions lui con-

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 1