La séance de la Chambre. L'Ecole du Respect. Le budget d'autrefois et le budget d'aujourd'hui. Comme on le voit, M. D'Anethan rue de nouveau dans les rangs mais il aura beau se donner un coloris de libéralisme, il ne res tera pas moins établi que pour notre clergé toute conciliation entre le Syllabus et la Con stitution Belge reste impossible, car c'est pour avoir osé soutenir le contraire que les catholi ques libéraux ont été excommuniés. M. D'A nethan est d'ailleurs assez mal mené par le Bien public et le Courrier de Bruxelles pour êtreconvaincu que telle est aussi leur opinion. On lit dans le Précurseur Nous voudrions aussi quant nous, que l'on eut moins souvent recours aux enquêtes, car l'expérience prouve que presque toujours on trouve des témoins complaisants qui, mal gré le serment qu'ils ont prêté, se rendent par jures avec un incroyable laisser-aller. Pour quoi ne pas recourir plutôt l'expertise et surtout une visite des lieux. Ainsi, quand on critique l'évaluation du mobilier, l'expertise n'est elle point le moyen propre en établir la valeur? Quand il y a contestation sur le nombre des portes, des fenêtres, des foyers, ne serait-il pas plus simple d'ordonner une visite des lieux. La fraude serait ainsi déjouée d'une manière péremptoire tandis qu'aujourd'hui elle est sanctionnée l'aide de faux témoigna ge. Il y a là un double grief, qui, nous l'espé rons, ne tardera pas disparaître. Nous sommes du reste de ceux qui deman dent voir enlever la connaissance des affai res électorales aux Députations permanentes, car ce n'est qu'alors que nous verrons renaître la sincérité dans la confection des listes élec torales. Nous expédierons leur adresse les dons que l'on voudrait bien nous faire parvenir. Après la Gazette de Liège les autresjournaux, imposés par notre doux évêque, continuent leur ignoble besogne d'outrager et de diffamer M. Piercot. Voici les indignités que publiait dimanche une feuille cléricale hebdomadaire qui paraît Herstal, A. M. D. G. Puis après ces lignes qui soulèvent le cœur de dégoût viennent des outrages du même style dévot l'adresse de M. Masset, le défunt bourgmestre de Herstal. Quelle engeance que les ultramontains qui approuvent et protègent les auteurs de telles infamies. Nous apprenons de source certaine que le gouvernement s'est enfin décidé donner sa tisfaction aux réclamations de la. ville de Bruxelles, qui depuis de longues années insis tait pour obtenir une part plus équitable dans la répartition des crédits affectés l'instruc tion primaire. M. Delcour, après un examen plus attentif des éléments du budget de la ville, vient en fin de prendre l'engagement déporter au bud- et une somme de deux cent mille francs pour es écoles communales de la capitale. (Indép.) I ijf l5 -ii' l'on mit en commun tous les talents, tous les dévoue ments pour lutter sur le terrain constitutionnel, contre les adversaires ducatholicisme, contre les contempteurs de la civilisation chrétienne. Je bois l'union de toutes nos forces, la fraternité complète entre les catholiques qui ne doivent former qu'un seul troupeau, sous un seul pasteur Unum orile, unns pastor. Nous avons suffisamment mis en lumière la révoltante partialité des décisions de la Députation permanente en matière électorale. Revenir sur cette question ce serait ressasser les mê mes faits. Mais ce que nous ne saurions assez signaler c'est l'inutilité de sa juridiction. Cléricaux et libéraux inter jettent appel de toutes les décisions qui leur sont con traires, en conséquence autant de litiges sujets nouvel examen devant la Cour. Il est indéniable que cette situation ne peut se prolon ger qu'elle appelle un prompt remède. L'inefficacité des enquêtes n'est pas moins notoire. On sait ce qu'elles sont devant les justices de paix de nos campagnes où les témoignages hostiles la cause libérale abondent n'importe en quel état de cause. Les témoins arrivent bien stylés, pourvus de toutes les ab solutions préalables nécessitées par leurs dépositions et les libéraux sont exécutés. Dans les villes, si les inconvénients de cette procé dure sont moindres, au moins peut-on dire que le plus souvent il est bien difficile que le juge rende une déci sion équitable sur les procès-verbaux des enquêtes. Les dépositions sont généralement incomplètes et, malgré toute la bonne volonté dont nos juges de paix font preuve, nous devons reconnaître qu'il ne leur est guère facile de résumer dans les dépositions qu'ils font acter tous les détails qui pourraient le mieux éclairer la religion du juge. Cet inconvénient grave se manifeste surtout lorsque les enquêtes, comme celles ordonnées par la Députation permanente, ne portent pas sur des faits précis, perti nents tel point que le juge présidant l'enquête, est impuissant circonscrire le débat. Aussi la Cour a-t- elle cassé les décisions interlocutoires qui les ordon naient. Les enquêtes nouvelles, ordonnées par la Cour, por teront sur des faits nettement déterminés. Les inconvé nients seront moindres, mais ils n'auront pas disparu. Le droit électoral doit dépendre d'une situation nette ment déterminée par la loi et non pas de mille chances aléatoires qui mettent le citoyen la merci de tous les hasards ou plus exactement la merci des intrigues des partis politiques et de la domination du clergé. Plus nous progressons dans les difficultés amoncelées devant nous par la Députation permanente d'accord avec l'Association cléricale, plus la réforme, indiquée par l'honorable M. Frère-Orban dans la session dernière, nous apparaît comme une question de salut pour l'exis tence de nos libertés constitutionnelles. -§-o-t- Le comité du Collège privé et laïque de Malines prie instamment les personnes qui on bien voulu se charger de recueillir les fonds destinés celle œuvre, d'envoyer son trésorier, M. Diercxsens-Reynljens. boulevard d'Egmout, 1, les sommes qui auraient été reçues. Les cours du Collège commenceront le 5 janvier prochain, et il importe de connaître les ressources qui seront mises la disposition du comité. M. Malou a donné son avis sur les amendements de M. Frère-Orban au budget des voies et moyens. La semaine dernière, il paraissait assez disposé en reconnaître la justesse. Mais depuis, il a réfléchi... On sait ce que cela veut dire. Donc, M. le ministre des finances a demandé le rejet du premier de ces deux amendements, celui qui propose la suppression del'impôtsur leschevaux mixtes et la disjonction de l'autre, c'est-à-dire son renvoi plus tard. M. Malou a fait valoir, en faveur de la décision qu'il a prise, de longues considérations fiscales, dont la plus importante est que, si l'on supprimait aujourd'hui l'impôt des chevaux mixtes, il faudrait supprimer demain toutes les autres patentes. On conçoit que cela ne fasse pas son affaire. Quant l'amendement qui a pour objet la con testation de la valeur loeative des mobiliers, déclarée au quintuple, l'honorable ministre estime qu'il n'a aucun rapport avec le budget des voies et moyens, mais bien avec l'article 6 du Code électoral, dont la Chambre s'occupera ultérieurement. La morale de l'histoire, la voici, telle que MM. Frère-Orban et Bara l'ont indiquée après le discours de M. Malou: Les questions d'intérêt fiscal n'ont rien voir en cette matière; la fraude existe, les catholiques la cultivent, et M. Malou ne veut pas l'extirper. Ce qui n'a pas empêché, naturellement, le chef du cabinet de protester contre pareille insinuation et de déclarer d'une voix émue: Le plus b*eau jour de ma vie serait celui où je pourrait détruire la dernière fraude électorale Un mot jelé dans la discussion par M. Malou a fait surgir tout coup la questions du suffrage uni versel. MM. Dufuisseaux et Janson l'ont défendu, ce dernier avec cette sage restriction,qu'il ne récla me que pour ceux qui savent lire et écrire: M. Frère-Orban l'a combattu, et a été applaudi sur un grand nombre de baucs. Cela a jeté quelque diversion dans les débals. Puis on a voté. L'amendement de M. Frère-Or ban relatif aux chevaux mixtes a été rejeté par 50 voix contre 29 et 5 abstentions. Celui qui se rapporle au quintuple de la valeur loeative, ainsi que les amendements de MM. Dumorlier et Dele- hayeontété ajournés et renvoyés aux sections. La séance s'est terminée par l'adoption l'unani mité du budjet des voies et moyens. Luc. M. Piercot, bourgmestre de Liège, ancien ministre de l'intérieur, l'homme aux deux habits, et mort lundi, 7 1/2 heures du matin, reconcilié avec tout le monde, même avec l'Eglise il ne parlait plus. Il a été en terré mercredi avec tous les honneurs de la guerre. Notre première pensée, en apprenant qu'il était l'agonie, a été de réciter pour lui un pater et un ave, puis, après sa mort, le miserere et le de profundis. Nous ne reviendrons pas sur le personnage politi que. C'est, notre avis, le type essentiellement odieux et haïssable et, de nous, le plus cordialement haï Mais assez de poudre a ce moimeau. Le budget des voies et moyens pour 1878s'élève la somme de 259 millions, dépassant de plus de 3 millions celui de l'an dernier. Celui de 1870, du temps de l'administration libérale,était de 178 millions, SOIT 81 MILLIONS DE MOINS que celui dressé par M. Malou. Il est bon de rappeler que le même M. Malou trouvait exorbitant, exagéré, susceptible de gran des réductions le budget de 1870, et qu'il promet tait solennellement au pays de le ramener des proportions plus modestes. Non seul'ment il n'en fait rien, mais il s'emploie efficacement l'enfler, au point qu'il est parvenu demander au droit d'accise sur le genièvre une augmentation annuelle de recettes de 3 millions. Ajoutons que, malgré l'accroissement du budget, la caisse, depuis la retraite de M. Frère, est pres que toujours vide, tandis qu'autrefois il y avait des bonis importants, et qu'en 1870 il y avait un en caisse de 80 millions. Quelle différence Le pays paie cher le plaisir négatif d'être gouverné par les créatures des évèques. En rappelant la Chambre, dans sa séance du 13 Décembre, le cas de ce prêtre du Luxembourg condamné jusqu'en appel pour une série d'attentats la pudeur, et, après avoir prescrit sa peine l'étranger, remplacé par l'évêque de Natnur dans une autre cure, M. Bara a dénoncé un autre fait du même caractère, mais plus grave encore. «Nous avons, a-t-il dit, vu un homme condamné par une cour d'assises ou un tribunal correctionnel des peines considérables pour des actes infâmes. La peine faite, l'évêque s'empresse de le reprendre et de le nommer une cure. Ce fait s'est passé non- seulement dans le Luxembourg, mais il s'est re produit dans le Hainaut. Ce dernier est ma connaissance. Je me borne dire que le fait du Luxembourg n'est pas seul. Jen connais un encore plus grave. A ce mot, le compte-rendu officiel, que nons citons ici, marque une interruption. Interruption motivée par un sentiment général d'indignation, nousaimonsàle croire, car personne

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 2