fto312. Jeudi,
27 Décembre 1877.
6 FRANCS PAR APS.
JOURNAL D 'V PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT
AVIS.
Notre situation militaire.
37e ANNÉE.
PARAISSANT TE JEUDI ET LE DIMANCHE.
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Roulers. 7-50. 12-25. 0-50.
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BULLETIN POLITIQUE.
Le gouvernement français s'occupe de rétablir
l'ordre dans l'administration, qui avait été si radica
lement bouleversée par les agents du 16 mai. En
attendant que les Chambres puissent statuer sur les
divers points en litige, les minisires s'efforcent de
réparer, dans la mesure de leurs moyens, les iniqui
tés les plus flagrantes. On connaît la circulaire par
laquelle M. Bardoux. le nouveau ministre de
l'inslruclion publique, a engagé les préfets de réin
tégrer les instituteurs révoqués pour leurs opinions
politiques, dans les postes qu'ils occupaient avant
le 16 mai, ou tout au moins leur fournir en
attendant la décision du Parlemei.tdescompensalions
suffisantes.
M. de Marcère vient son tour de compléter les
instructions qu'il avait transmises aux préfets par
le télégraphe, relativement au colportage et la
vente desjournaux sur la voie publique et dans les
gares des chemins de feren les invitant appli
quer de nouveau, et de la manière la plus large, les
prescriptions contenues dans la circulaire de 5 mai
1876. signée par M. Ricard.
Peu peu justice sera faite, et l'on est en droit
d'espérer que le calme renaîtra avec la modération.
Le parti républicain vient d'obtenir un nouveau
succès dans la formation des bureaux des conseils
généraux. On comptait, en effet, dans ces assem
blées seulement 39 présidents républicains sur 90,
et depuis l'élection de Dimanche dernier, ce nom
bre s'est élevé 30.
Ce succès, dit le Tempsa confirmé l'impor
tant résultat politique des élections du 4 Novem
bre et l'on peut dire que si 1876 a vu le triomphe
de la cause républicaine aux élections législatives,
1877 voit le parti républicain réussir dans les con
seils généraux et 1878 verra son succès dans les
élections sénatoriales.
C'est dans quelques mois en effet que doit avoir
lieu le premier renouvellement partiel du Sénat.
A ce point de vue, les élections municipales qui
vont se faire dans quelques jours le 6 Janvier,
d'après IeTemps, ont une grande importance, car
chaque conseil municipal nomme un délégué qui a
droit de vote aux élections sénatoriales.
La tentative faite par la Porte en vue d'obtenir
une médiation des puissances paraît avoir définiti
vement échoué. Dans les cercles diplomatiques de
Vienne on est convaincu que des négociations di
rectes entre la Russie et la Turquie ne larderont
pas s'engager, et l'on suppose que les négociateurs
seront le général Ignatieff, dont on a signalé le
départ de Saint-Pétersbourg, et iMahmoud-Damal
pacha, dont on a aussi signalé le départ de Constan-
tinople. On arriverait ainsi la conclusion d'une
paix directe et séparée fntre la Turquie et la
Russie.
La note communiquée récemment parla Sublime
Porte aux diverses puissances européennes pourrait
cependant servir quelque chose et le Times no
tamment croit qu'on pourrait la prendre comme un
point de départ qui servirait exposer la Porte
l'état réel des affaires et lui faire pressentir ce
qu'elle peut attendre des puissances.
11 paraît également que si les puissances ne veu
lent pas s'occuper en ce moment de régler officiel
lement la question d'Orient avec la Russie et la
Turquie, elles étudient déjà diverses questions
spéciales qui surgiront nécessairement dans le
cours des prochaines négociations.
C'est ainsi que, d'après une dépêche adressée au
Timesles cabinets des diverses puissances songent
dès maintenant neutraliser le Danube. On n'est
pas encore parvefiu s'entendre. La Russie voudrait
que la neutralisation du fleuve s'étendit jusqu'à la
mer, tandis que l'Angleterre et la Turquie ne veulent
pas que le fleuve soit neutralisé plus loin queSlina.
En attendant, les opérations militaires se pour
suivent en Orient.
S'il ,faul en croire une dépèche, adressée de
Vienne au Temps, le roi de Grèce et le gouverne
ment hellénique résistent au mouvement populaire
qui porte une action militaire et l'on espère même
qu'ils réussiront l'entraver.
D'autre part, une jonction des Monténégrins et
des Serbes est improbable, parce qu'elle blesserait
l'Aulriche-Hongrie et aussi parce qu'elle rencontre
rait des difficultés matérielles.
L'armée du Iavor est immobilisée par la neige.
Ainsi que nous l'avons constaté l'occasion des
déclarations faites au Sénat par M. le ministre de
la guerre au sujet de notre état militaire, la ques
tion de l'organisation de la réserve nationale de
meure posée; mais, en attendant qu'elle puisse
être définitivement résolue, le gouvernement a une
idée arrêtée quant aux mesures qu'il y aurait lieu
de prendre en cas de besoin pour parfaire l'effectif
général voulu par la loi fixant le contingent et com
bler les vides qui viendraient se produire.
Jusqu'en 4880. a dit l'honorable ministre, le
gouvernement a la faculté, en exécution de la loi
sur la milice, de rappeler sous les armes autant
de classes congédiées qu'il le juge convenable et
d'ici l'époque où expirera celte faculté. le gou
vernement aura s'occuper sérieusement de la
réserve nationale.
Voilà donc pour quelle raison le cabinet, depuis
trois ans qu'il a reconnu la nécessité d'une réserve
nationale de 50,000 hommes, ne se presse pas plus
de l'o.ganiser: il la recruterait tout simplement
parmi les anciennes classes de milice congédiées,
ce qui lui permettrait de mettre sur pied des sol
dats déshabitués au maniement des armes, il est
vrai, mais cependant suffisamment exercés et dis
ciplinés pour faire bonne figure dans les rangs.
Dans oe cas, les hommes dispensés du rappel
seraient: les mariés, ceux dont la publication de
mariage aurait été affichée avant l'ordre de rappel
pourvu que le mariage soit contracté dans les vingt
jours, et les veufs ayant un ou plusieurs enfants de
leur mariage.
Ce serait commode, et nous ne pouvons discon
venir qu'il serait nécessaire de recourir cette ex
trémité; mais l'éventualité même d'une pareille
nécessité fait ressortir l'inconvénient qu'il y a de ne
pas arrêter temps tous les détails de l'organisation
d'une réserve sur de nouvelles bases. Aussi croyons-
nous qu'il y a lieu de déterminer sans relard la
part que la garde civique aura prendre la dé
fense nationale. C'est, du reste, un des vœux qui
ont été exprimés dans le discours de la Couronne
l'ouverture de la session, de la séried'amendements
proposés par M. Van Humbeeck au projet de loi
sur la garde civique dont la Chambre est saisie
mettra la majorité en demeure de faire voir au
pays si elle entend oui ou non organiser sérieuse
ment la réserve nationale. M le ministre delà guerre
y est pour sa part bien déterminé, ear il a déclaré
qu'il ne demandait pas mieux que de suivre les
représentants de la nation sur le terrain des aug
mentations désirables ajoutant qu'il proposera
en temps utile toutes les mesures dont l'ardeur
de son patriotisme lui ferait reconnaître la néces
sité.
En attendant, l'honorable ministre a fait connaî
tre, d'après les documents reposant au départe
ment de la guerre, que l'effectif général de l'armée
en 4877 se monte 103.464 hommes, gendarmerie
comprise, et 9383 chevaux avec ceux des officiers.
Quanlà la mobilisation de celte armée, grâce aux
mesures qui ont été prises dans ce but sous son
administration, M. le général Thiebauld a la cirli—
tude qu'elle se ferait plus rapidement que dans au-
1 cun desautrespays, etque nousdevancerionsceux-ci
d'un ou de deux jours, la question, d'achat de che
vaux. réservée.
Reste la position d'Anvers, et. n'en déplaise au
général La Mèche, M. le ministre de la guerre la