Les Fruits d'une Administration Cléricale.
Notre Dépulation Permanente.
Chronique judiciaire électorale.
Les bons chrétiens.
Nouvelles locales.
Kisch oui attaqué le village de Totschpotluk. qui
était tellement bien défendu par les Circassiens et
les Bachi-bouzouks que l'ennemi n'en a été chassé
qu'après l'arrivée d'un renfort de deux compagnies.
Le village a été incendié. Les Turcs ont laissé 42
morts. Les pertes des Russes sont insignifiantes.
Peslh. 5 janvier.
Les forces turques réunies pour la défense d'An-
drinoplesont évaluées plus de cent mille hommes,
mais elles manquent, dit-on, de l'artillerie néces
saire.
Galatz, 5 janvier,
L'occupation des bouches de Sulina par les
Busses est imminente.
Les ultramonlains veulent voir dans la révolution
qui a délivré l'Italie de la domination étrangères et
du joug pontifical, un événement qui a affaibli ce
pays et porté atteinte son développement intellec
tuel et sa prospérité.
La vérité est que, depuis que l'Italie a conquis
son indépendance et ses libertés politiques, elle
cicatrise ses plaies, elle se fortifie, elle se relève
par le travail, par industrie, par la pratique des
institutions libres.
Mais autrefois, il n'était pas un pays qui fut
plus opprimé, plus malheureux. Et ce n'est pas sans
raison, que M. de Cavour, le grand ministre du roi
Victor-Emmanuel, poussait, il y a vingt ans, au
Congrès de Paris, ce long cri de douleur qui fit
tant de bruit cette époque cl intéressa l'Europe
la cause italienne.
Pour montrer ce qu'était Rome, notamment,
sous la domination temporelle des Papes, nous re
produirons le tableau qu'en a tracé un écrivain de
mérite. Rapédius de Berg
La fainéantise et la vanité constituent le caractère
dominant des Romains. Ils sont bas et rampants, natu
rellement poltrons, et par conséquent cruels dans leur
vengeance. Ce n'est point l'effet du climat, comme
l'histoire nous le démontre, c'est une suite nécessaire
de la nature du Gouvernement.
Nous laisserons de côté ce que dit l'écrivain de
l'état des mœurs publiques, et surtout des mœurs
et du luxe scandaleux (sic) des cardinaux. 11 con
tinue comme suit
L'or a ruiné Rome, comme il a ruiné l'Espagne. On
a cru qu'il suffisait d'avoir de l'or, et l'on a négligé
l'agriculture et les fabriques, et les famines en ont été
la suite et les fortunes les plus monstrueuses se sont
ressenties de la misère publique..."
Suivant le tableau de 1797, la population de Rome
est évaluée 167,868 âmes, parmi lesquelles 2,531
prêtes, 4,258 moines et 1,634, religieuses1,200
militaires, 4000 juifs, environ 10,000 abbés10,000
filles cle mauvaises vie et 10,000 mendiants.
J'évalue au hasard le nombre des abbés et mendiants
que je crois plus considérable encore. Car on ne voit
pas autre chose dans les rues que des petits collets
(abbés) et des gueuxet des filles aux fénêtres.
Celles-ci exercent leur profession en toute sûreté...
(Nous supprimons un passage). C'est le cardinal-vicaire
qui préside ce département il est en même temps
leur juge compétent. J'évalue leur nombre d'après ce
que m'ont dit les calculateurs les plus modérés. C'est
un problême si Rome l'emporte, en fait de filles de joie,
sur Venise.
Quant l'article des mendiants, elle l'emporte sans
aucun doute, sur toutes les villes du monde. Il y en a
de toutes les nations et de toutes les figures ils entrent
librement dans les cafés, et la nuit on les voit par cen
taines couchés sur les parapéts et sur le^degrés des
églises.
Rome contient trente-cinq mille maisonsdont
vingt-sept mille appartiennent des gens d'église.
Tels sonlles fruits d'une administration cléricale,
et de l'application un pays des prétendus lois
chrétiennes.
Abandon de l'industrie et de l'agriculture, dé
gradation et avilissement de la population, multi
plication des gens d'église et des mendiants, déve
loppement du libertinage, richesses énormes entre
les mains du clergé, et misère partout ailleurs.
Et maintenant, peu pie, que cet exemple vous
instruise.
Voici, entre autres, un exemple de la partialité
révoltante que la Dépulation permanente du Conseil
provincial de la Flandre Occidentale apporte dans
ses décisions en matière éleclotale
Il y a, de part etd'autre beaucoup d'électeurs qui
sont contestés du chef de leurs contributions per
sonnelles. comme étant locataires au mois.
Pour les électeurs libéraux, la Dépulation leur
impose eux-mêmes, l'obligation de prouver qu'ils
ne louent pas au mois, par la production de leur
baux, au lieu d'imposer leurs adversaires cléricales
la preuve de ce qu'ils ont avancé eu les contestant
comme locataires au mois.
Pour les électeurs cléricaux, au contraire, elle
impose leurs adversaires libéraux l'obligation de
prouver que ces premiers louent au mois.
La Patrie voudraient-elle nous donner son avis
sur la façon d'agir de ses ami de la Dépulation per
manente de Bruges... Probablement veulent-ils
damer le pion leurs honnêtes collègues d'Anvers.
La Cour d'appel de Liège. lre chambre, a rendu
mercredi un arrêt très-important en matière élec
torale. Voici 1rs faits
On sait que, d'après la loi de 1822 sur la contri
bution personnelle, les maisons, dont la valeur
locative ne s'élève pas plus de fr. 42-52, ne sont
pas imposables. Plusieurs habitants de la commune
d'Hanzinne, province de Namur, dont les maisons
ou plutôt les bicoques avaient toujours été pour ce
motif exemptées de l'impôt, se sont imaginés cette
année, pour devenir électeurs, de déclarer une
valeur locative supérieure fr. 42-52, et cela sans
justifier que leurs habitations valaient davantage,
sans même alléguer qu'ils y avaient apporté quel
que changement ou quelque amélioration.
Le fisc, qui naturellement ne demande jamais
mieux que de voir les contribuables payer le plus
possible, accepta ces déclarations, et ces généreux
habitants furent insrils sur les listes des électeurs
communaux. On réclama devant la Dépulation
permanente de Namur, mais celle-ci maintint ces
individus sur les listes électorales, en prétendant
que l'autorité administrative, ayant accepté les
déclarations des contribuables, on devait s'incliner
devant ses décisions.
Tel n'a pas été l'avis de la Cour d'appel, qui a
décidé qu'en cette matière l'autorité judiciaire a
toujours le droit de rechercher si l'électeur possède
la base de l'impôt qu'il paie. Dans les différents cas
qui lui étaient soumis, la fraude étant manifeste,
la Cour a réformé la décision de la Dépulation de
Namur cl ordonné la radiation de ces indi vidus des
listes électorales d'Hanzinne.
L'arrêt de la Cour d'appel de Gand en matière
électorale, concernant le quintuplement de la valeur
locative pour l'évaluation du mobilier, va être
déféré la Cour de cassation.
Le pourvoi sera soutenu par MM. Victor Jacobs
et Woesle, députés de la droite.
Le chansonnier belge, Antoine Clesse, a
apporté lundi la Gazette une primeur.
C'est line chanson nouvelle. Elle a pour titre une
simple dédicace, et ne paraît viser qu'un souvenir
tout intime...
Mais elle a quelques couplets qui disent d'une
façon aussi charmante qu'éloquente les idées qui
animent en ce moment toute la bourgeoisie belge.
Elle est parole d'Evangile nous ne serions pas
étonnés qu'elle devînt populaire et fournit un
refrain aimé toutes les réunions de bons chrétiens
Souvenir de la Stc-Céeile.
Couplets M. Jules Anspach, bourgmestre, de Bruxelles
qui(tu dernier banquet de Ste-Cécile de lu Société
royale de la Grande Harmonie, (24 novembre 1877),
m'a fait l'honneur de mettre un de ses toasts sous l'in
vocation de notre ancienne amitié.
Ain Les petits airs et les petites chansons.
Mon cher Anspacli, la Grande Harmonie
Ton amitié me fit un piédestal
Elle vantait, comme ceux d'un génie,
Mes vers éclos au souffle libéral.
Ce mot qui brûle aux lèvres de Basile,
Dieu nous sourit lorsque je le maintiens,
Nous qui fêtons si bien Sainte-Cécile,
Mon cher Anspach, nous sommes bons chrétiens (bis)
Quand le Bouzy dans nos verres pétille
Et de nos cœurs fait jaillir la gaîté,
Le genre humain nous semble une famille
Sous l'aile d'or de la fraternité.
Dieu les trésors de ta bonté profonde
Nous les chantons sans-être épicuriens.
En vins exquis le-Seigneur changea l'onde...
Mon cher Anspach, nous sommes bons chrétiens.
Notre amitié si quelqu'un la décrie,
Nous répondrons, magistrat, chansonnier,
Que tous les deux nous aimons la patrie,
Que tous les deux nous aimons l'ouvrier.
Quand rqfentit ta parole sonore,
Elle rappelle nos cœurs plébéiens
Les grands tribuns que la Belgique honore
Mon cher Anspach, ils étaient bons chrétiens.
Comme du cœur tu sais toucher la fibre,
Représentant du peuple et de la loi,
Lorsqu'à ta voix, enfants d'un pays libre,
Nous buvons tous la santé du Roi
Mais du concert voici l'heure choisie
En oubliant nos terrestres liens,
Je crois au ciel d'où vient la poésie,
Mon cher Anspach, nous sommes bons chrétiens.
Il faut ici s'aimer les uns les autres
C'est avant tout l'humble que je défends,
Disait un jour le Christ ses apôtres
Qui, loin de lui, repoussaient les enfants.
Nous demandons, forts de cette parole,
Afin qu'ils soient d'utiles citoyens,
Qu'aux malheureux partout s'ouvrent l'école.
Mon cher Anspach, nous sommes bons chrétiens.
Salut vous, puissante bourgeoisie,
Qui de petits sortez avec fierté
C'est le Devoir qui fut votre Messie,
Fils du travail et de la liberté
Sur nos droits saints notre charte se fonde
Ici les Rois s'en montrent les gardiens..'..
Jésus prêchait les franchises du monde
Mon cher Anspach, nous sommes bons chrétiens.
Mons, décembre 1877.
Antoine CLESSE.
Société de Gardes civiques d'i pres. - 12" tir
de ta période d'hiver. 6 Janvier 1878.
Carton 9 centimètres, rose 10 millimètres,
haut total.
Lebbe, A. 20 25 25 13 25 110.
Swekels, L. 20 25 20 20 15 100.
Iweios, Alf. 10 20 15 25 25 95.
Smeysters, E. 15 20 15 20 25 95.
Bas total.
Leclercq, Th., 1 5 1 20 I 28.
.Ineins, George, 1 5 20 10 1 37.
Volé Courtrai le 7 Janvier 1878.
Une sacoche contenant un billet de mille francs banque de
Irance, six billets Belges de cent francs, cinq de cinquante,
cinq de vingt, H 20 francs en or, deux cent cinquante franc*
en pièces de 5 fr, en argent.
Auteurs présumés
Le lr âgé d environ 40 ans, taille im 75, assez corpulent,
favoris blonds, lunettes, pardessus jaune-foncé, chapeau feutre
rond.
Le 2J plus jeune, plus petit, cheveux noirs, petite mousta
che noire, teint coloré, jaquette noire, chapeau feutre rond.
Un voll'aide d'escalade et d'effraction, a été commis
Dadizeele, le 50 Décembre 1877, entre 7 et 8 heures du ma
tin, au préjudice de Ptlagie Vandcnabeele,