Nouvelles locales. renaître, de jour en jour elle acquiert des for ces nouvelles, et quelques années encore, grâ ce au régime libéral dont elle est dotée, elle verra une ère de richesse incomparable. C'est quand on examine la série des événe ments qui se sont succédé pendant le règne de ce prince, qu'on est frappé d'admiration. Ap- Selé au trône un âge qu'on croirait trop ten- re pour gouverner avec sagesse, il sut cepen dant, grâce son indomptable courage, son esprit ferme et éclairé, son expérience pré coce, se montrer digne de l'Italie et la hau teur de la mission qui lui était confiée. L'ho rizon était bien sombre alors car l'Italie était deux doigts de sa perte l'ennemi triomphant imposait ses conditions au jeune roi, les finan ces étaient dans le plus déplorable état, par tout la misère et le malheur. Sans tarder, s'aidant de noms glorieux qui passeront la postérité, je veux dire Cavour et La Marmo- ra, le roi se mit la tâche, favorisa les entre prises commerciales, fit appel aux nationalités étrangères pour implanter l'industrie dans son pays, et encouragea tout ce qui pouvait contri buer la richesse publique. Je n'ai pas vous rappeler tous les titres qu'il peut avoir la reconnaissance des Ita liens, il me suffira de citer la prise de Rome comme une des conquêtes les plus glorieuses, car elle achevait l'unification de l'Italie et était le commencement de l'ère de grandeur qui s'ouvre pour elle. Victor-Emmanuel est donc un prince qui aura son nommarquédans l'histoiredesgrands hommes: Puisse son fils s'inspirer de son ex emple, imiter la conduite énergique mais tou- t ours sage et prudente, de son illustre père et 'Italie, quand ses jours de prospérité auront ui, se redira que c'est la maison de Savoie, cette famille maudite par le pape, excomu- niée par l'Eglise, qu'elle doit son bonheur. Pie IX voit chaque jour tomber un un ses ennemis, mais aussitôt remplacés, la lutte se continue plus vive que jamais. Le Ciel réserve au pape un sort humiliant il lui accorde une longévité extraordinaire pour le rendre témoin encore de la chute de l'Eglise ultramontaine, causée par ses préten tions criminelles. En Allemagne l'Eglise intransigeante meurtrie, abattue, paie de sa mort sa haine contre la liberté en Espagne, la théocratie est réprimée; en France, la religion qui s'était jetée dans la lutte, est humiliée et attend en silence les coups que ses ennemis lui destinent; l'Italie, enfin, où autrefois le pape parlait en maître, a enlevé au chef de l'Eglise la dernière consolation et lui a porté le coup le plus sen sible. X. X. Gand, le Janvier 1878. Samedi 12 de ce mois a été exécuté en notre ville, le fameux chef-d'œuvre de Peter Benoit d'Anvers, en présence d'une foule compacte. La vaste salle du Casino présentait un coup d'œil des plus ravissants. Tout d'abord disons que l'estrade que l'on avait dressée pour la circonstance était arrangée avec la plus grande élégance et avec cette richesse de décors dont les gantois seuls ont la spécialité. Plus de 350 exécutants, dames et hommes y prirent place tous revêtus de leurs plus beaux habits de fête, mais ce qui faisait surtout l'admiration de la salle, c'était la richesse des toilettes aussi nombreuses que variées que l'on y a pû remar quer jusqu'au fond de la salle, dont je ne me hasarderai pas de vous donner des détails, la matière n'étant pas de ma compétence. Quant l'exécution, elle a réussi au delà de toute attente. Rien dans cet admirable chœur n'a échappé la vigilance du chef, qui le diri geait et on peut dire qu'il a tellement bien sû saisir l'œuvre et en communiquer les senti ments et tout ce qui en faisait la grandeur aux exécutants qu'il dirigeait que les disciples ont presque égalé le maître. C'est ce que Peter Benoit, appelé aux applaudissements de la foule après l'exécution,a fait comprendre dans son discours adressé Monsieur Devos le directeur Jamais, dit-il, je n'ai crû trouver ici une interprétation aussi réelle et aussi juste de mon œuvre, aussi j'ose dire avec sin cérité que l'exécution de ce chœur a été pour moi un des heureux moments de ma vie. Après le concert, tous les membres exécu tants et bon nombre de membres honoraires se sont rendus au local de la société où un petit souper était offert aux étrangers accourus pour entendre le chef d'œuvre de Peter Benoit. Qu'il me soit permis de dire ici qu'une députa- tion yproise aussi avait tenu d'assister la fête. Quand Monsieur Peter Benoit a fait son entrée dans le local on lui a fait une brillante ovation tout le monde entonna immédiate ment la finale de son chœur, et les applaudis sements qui vinrent après n'eurent presque pas de fin. Même enthousiasme encore quand Monsieur Devos, notre excellent directeur a fait son apparition. Tout le monde aussi avait cœur d'acclamer celui qui avait mené bonne fin la lourde tâche qu'il avait assumée en com mençant ce chœur hérissé de difficultés, et pour lequel il fallait, un esprit entreprenant et infatigable. Pendant le souper bon nombre de toasts ont été prononcés Monsieur Delecroix, notre dévoué président de la Société des Chœurs, s'est levé d'abord et a bu au héros de la fête Peter Benoit. Il a dit que les gantois aujour d'hui se sentaient heureux de voir en leur ville celui dont on venait d'exécuter le chœur c'est pour nous la plus grande des satisfac tions, car nous tous il est permis de l'accla mer directement et de boire sa santé. Puis il a bu également son digne collaborateur M. De Geyter qui a si bien sû harmoniser les paroles la musique. Puis s'est levé Peter Benoit celu-ici dans un long discours que je regrette de ne pouvoir reproduire, a comparé la musique par rapport aux autres arts. Il a montré combien il im porte de mettre en musique des sujets histori ques qui touchent notre nationalité Puis s'adressant M. Devos Oui Messieurs, s'écria-t-il, j'ai composé Rubens, i'ai autant qu'il.étaiten mon pouvoir, tâché de donner une peinture locale cette œuvre. Mais quand le compositeur se compte-t-il seulement satisfait Quand compte-t-il son œuvre réellement ache vée Quand on en est arrivé une bonne exé cution. Hé bien, Messieurs, cette bonne exé cution aujourd'hui existe. A qui la doit-on Au célèbre directeur de la société royale des Chœurs de Gand M. Devos. Les applaudissements de toute la salle ont accueilli ces paroles, on voyait bien qu'elles venaient de cœur et n'étaient que l'expression de la vérité. Après est venu le toast d'un aimable Gantois aux étrangers et surtout aux yprois qui nous ont fait l'honneur d'accourir si nombreux. A eux aussi nous devons boire pour l'attache ment qu'ils ne cessent de nous montrer. Depuis des années déjà les Chœurs d'Ypres sont unis la société des Chœurs de Gand par un lien je dirai indissoluble je bois donc pour que cette union ne cesse d'exister. Après ces différents toasts, les exécutants ont chanté plusieurs chœurs d'ensemble puis certains amateurs ont prêté leur concours la fête pour y faire la partie comique. Le plus gai entrain n'a cessé de régner parmi les sociétaires jusqu'à une heure bien avancée de la nuit. Je ne doute pas, Monsieur le Rédacteur, que les aimables yprois qui assistaient la fête, ne soient partis le cœur satisfait, et ne se ré- pentent nullement de leur excursion Gand. Ils auront certainement emporté un bien bon souvenir de leurs amis gantois. Z. Nous appelons l'altenlion de la presse cléricale sur la suivante adressée de Rome la République française Le Vatican a cédé dans des conditions qui honorent le vieuxpontife et qui mettent une fois déplus en relief l'esprit de ranenne et la haine qui domine encore dans le palais apostolique. Les obsèques du roi Victor-Em manuel auront lieu au Panthéon avec le coucours du clergé, et c'est au Panthéon que seront ensevelis les restes du glorieux monarque, sauf les réserves que je vous ai indiquées dans ma lettre d'hier. Voici comment les choses se seraient passées, d'après les informations que j'ai pu recueillir ce soir des sources très autorisées Le Pape a décidé ce matin de mettre un terme aux restrictions hargneuses que son entourage aurait voulu imposer au coucours du clergé aux funérailles royales. Il a réuni autour de lui tous les cardinaux qui ont quelque compétence en cette ma tière et leur a demandé leur avis. La majorité s'est prononcée dans le sens des restrictions qui avaient été faites hier et avant-hier. Pie IX, réunissant alors toute son énergie, a laissé éclater son indignation. Puisque vous ne comprenez pas la gravité et la solennité des instants que nous traversons, je saurai me passer de vous, s'est-il écrié. Grâce Dieu, c'est encore moi qui suis le Pape. J'ordonne par conséquent que le roi Victor- Emmanuel soit enseveli au Panthéon, si'tel est le désir de la famille royale, et si tel est le vœu de la nation j'autorise, en outre, le clergé prendre part aux funé railles et aux obsèques, sans restriction aucune! Les cardinaux ont été atterrés par cette sortie. Pie IX a exigé, de plus que sa décision fût communiquée au Quirinal par un envoyé spécial. M. Lanza, qui venait d'arriver de Turin, était chez le roi lorsque cette nouvelle lui parvint. Le roi en fut ému. Quant M. Lanza, il se serait écrié Nous re tournons en 1848! Vive Pie IX Enfin, sachant que le cardinal- vicaire avait manifesté beaucoup de mauvaises volonté dans le cours des né gociations difficiles qui avaient eu lieu pendant les deux derniers jours, Pie IX lui a adressé une lettre conçue en termes très secs et lui enjoignant péremptoirement de donner au clergé toutes les facilités de participation aux obsèques et défaire pour Victor-Emmanuel toutee qu'on aurait fait un autre monarque catholique. A la suite de la décision du Pape le clergé de l'église du Panthéon a répondu au Vatican qu'il serait honoré si on lui confiait les restes de Victor-Emmanuel. Société de la Concorde. Programme des morceaux qui seront exécutés par la musique du corps des Sapeurs-Pompiers, le Jeudi 24 Janvier, 7 1/2 h. du soir, sous la direction de M. J. Wittebroodt. 1° Concordia, marche, 2° Les Cloches de Corneville, (ouverture) aiT- Pai" J. Wittebroodt. 3° La Traviata (caprice), Verdi. 4° Bal philaulropique, polka, Strauss. 5° Grande finale d'Ariele, Bach. 6° Flora, polka-mazurka, J. Wittebroodt. Société des Chœurs. La soirée du 30 courant aura lieu avec le bienveillant concours de M. A. Gai- mant, l'prix de violon du Conservatoire royal de Gand, et de M. Vermeylen, une ancienne et bonne connais sance du public yprois. Le grand Concert d'hiver est fixé au mois prochain. État-Ci vu. o'YrnEs, du 11 au t8 Janvier 1878. NAISSANCES: Sexe masculin, 1 id. féminin, 7. Total 8. Mariages. Wolli rs, Julien, tailleur et Van Elslande, Eugénie, dentel lière. Lamairr, Pierre, voilurier et Knockaeit, Julie, domestique.

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 2