Ça va bien! Le Célibat des Prêtres. Les voitures couloir. ne vous suffit point car vous employez tous les moyens qui sont en votre pouvoir pour propager vos erreurs parmi vos sujets. Aillai parlent les jésuites, le pape et toute la genl ultramonlaine. Et comme ils ont en leur pouvoir mille moyens pour exciter les hommes les uns contre les autres, ils emploient surtout celui qu'ils croient de plus efficace pour discréditer le prince libéral dans l'esprit de son peuple. C'est ce but qu ils croyaient avoir atteint en excommuniant Victor Emmanuel. Vous, vous êtes électeur et vous votez pour les gueux. Eh bien, vous serez plongé dans l'abîme éternel, car pour vous il n'y a pas de rémission de vos péchés. Ainsi toujours parlent les cléricaux. Allons donc, farceurs, taisez vous, car vous savez aussi bien que nous que ce que vous appelez un crime est un bienfait pour nous tous. Quel est-il donc au fond ce crime abominable! La révolution de 89 a proclamé que le peuple serait son maître, son souverain. C'est ce que veut le libéralisme. Conservera chacun des droits égaux tel est aussi le principe que nos pères ont écrit dans les bases de notre Constitution, quand, en 1830, ils ont recon quis leurs droits au prix de leur sang. Mais c'est aussi ce principe qui rejettent les cléricaux, eux, qui dans leur soif de pouvoir, préféreraient retenir pour eux toute puissance, non-seulement sur les âmes, mais encore et surtout sur... les biens. Avides de régner, les jésuites dominent le pape qui, affaibli par l'âge et par les infirmités, poursuit encore pourtant avec ténacité cette politique égoïste par tous les moyens dont il peut disposer. Ils ne dédaignent pas même, pour atteindre ce but exécré, de profiter du prestige que leur prête leur caractère sacré pour intimider les esprits faibles par le refus des sacrements. En Belgique, hélas! cette tactique n'a que trop bien réussi et le prêtre conduit au scrutin son trou peau électoral qui vote au gré de ses désirs; sous peine des feux de l'enfer. Mais la gent sacrée ne se contente pas seulement de faire voler le campagnard sa guise, elle lui re fuse même le droit de lire ce qui lui plaît. C'est ainsi qu'elle observe avec soin la demeure de tout homme qui dépend quelque peu du parti prêtre, afin d'empêcher que tout écrit qui n'est pas de son goût n'y pénètre. C'est encore la liberté de la presse confisquée au profil de l'ultromontanisme. Dès lors, comment ces pauvres campagnards connaitraient-ils les fraudes qui se pratiquent en faveur du parti jésuitique? Comment connaîtraient- ils les candidats que nous, libéraux, opposons aux. délégués des évêques auxquels ces messieurs sont liés corps et âme et auxquels ils sont tenus d'obéir aveuglément. Et voilà les moyens employés par les ennemis du progrès pour préparer une majorité qui leur permettraient d'abolir toutes les libertés qui les gênent si fort et qui pourtant font le bonheur de tout homme sur la terre. Telle est en quelques mots la situation de la grandelulteentre le libéralisme elles ultrarnonlains. La révolution! s'écrie le prêtre dans sa chairede vérité ce fléau qui a frappé le monde, c'est là ce dont nous voulons détruire les pernicieusescon- séquenc'-s. Silence donc, menteurs effrontés, vous mentez et vous savez que vous meniez! Ce ne sont point leseffels delà révolution que vous combattez, mais c'est son principe que vous voulez anéantir. C'est la liberté que vous voulez enlever aux citoyens afin de la prendre pour vous dans la personne d'un prince autocrate qui serait votre esclave dévoué. Vouloir garder au peuple les bienfaits que la civilisation moderne lui a octroyés et travailler ce que le parti-prêtre ne puisse s'accaparer de toutes les forces d'un peuple indépendant, tel est donc en un mol le grand crime libéral. Et voyez donc l'inconséquence des partisans du Svllabus. Eux qui prônent tous les jours leurs principes, ils nous en refusent l'application, car quand le christianisme proclamât l'égalité des hom mes devant Dieu que faisait-il donc sinon procla mer l'égalité devant la loi El maintenant si l'on nous dit encore criminels, nous le serons au moins de gailé de cœur, car nous pourrons nous dire que nous avons pour complice Jesus-Christ lui-même. (La Constitution W***) Il y a du bruit dans le vaste Landerneau de la Flandre pourrie de cléricalisme. Une petite ville flamande, qui compte parmi les nombreuses citadelles du catholicisme effréné, est ornée d'un collège épiscopal, soutenu et protégé par une édililé cléricale. L'un des professeurs dudit collège épiscopal vient de prendre la fuite déguisé en paysan. II est ou hors du pays, ou caché dans quelque couvent. Vous devinez les motifs de sa fuite. On a découvert que le saint homme donnait des enfants confiés ses soins un cours de morale clé ricale. Vous m'entendez bien. Et quels enfants? Les fils du bourgmestre lui- même, un bourgmestre d'un cléricalisme enragé. Il sera curieux de voirsi l'amour paternel, offensé d'excès, blessé mort, ne devra poi.it se courber devant les intérêts de l'épiscopat, lesquels com mandent d'étouffer l'affaire. Or, on prétend qu'on cherche l'étouffer. Le Sénat est convoqué pour Mardi, 12 de ce mois 2 heures. Les électeurs de l'arrondissement de Liège étaient convoqués Lundi pour élire un sénateur en rempla cement de M. Grandgagnagc, décédé, et un repré sentant en remplacement de M. d'Andrimont, dé missionnaire. Voici le résultat du scrutin Electeurs inscrits, 7,308 Nombre des votants, 1,421 Bulletins blancs ou nuls, 274 M. d'Andrimontaobtenu 1,047 suffrages. M. Neujean 1,111 En conséquence M. d'Andrimont a été proclamé sénateur et M. Neujean, membre de la Chambre des représentants. Le réappel a été terminé vers dix heures et de mie. Le résultat a été proclamé une heure et demie. VA mi de l'Ordre publiait ces jours derniers un document très-curieux émanant de M. Patterson, un prélat anglais qui doit avoir longtemps habité Rome. Cet ecclésiastique, indigné des «calomnies» dont on a poursuivi la mémoire de son ami Anlo- nelli, propos du procès Lamberlini, entreprend sa justification dans une longue lettre qui donne sur la vie et les mœurs du défunt cardinal des détails très-intéressants, coup sur, mais qui ne prouvent nullement que la comtesse Lamberlini ne soit pas sa fille. Nos lecteurs se feront une idée de la force d'ar gumentation de M Patterson, en apprenant qu'elle repose entièrement sur ceci: Moi Patterson, j'ai habité pendant cinq ans le Vatican et j'avais mes appartements au même étage que le Cardinal. Or, jamais je n'ai eu vent du moindre scandale. Donc, la calomnie est gratuite. Celte manière de raisonner est assurément fort l'avantage du prêtre anglais qui tout en étant le plus proche voisin d'Anlonnelli, ne s'est pas apperçu d'une chose qui était Rome le secret de Polichi nelle, savoir que le cardinal était loin de garder la continence, qu'il recevait des femmes dans l'in timité et leur rendait de mystérieuses visites. Ces choses là ne peuvent plus se nier, car elles ont été établies au procès par des témoignages irrécusables. Mais qu'est-ce cela prouve dans l'espèce? Abso lument rien, si ce n'est que le cardinal ne mettait pas son voisin dans ses confidences. Du reste, M. Patterson se charge lui-même de nous apprendre que si le cardinal a eu, en réalité, une fille, il n'y a là rien qui puisse lui être imputé mal, puisqu'il n'avait pas prononcé le vœu de chasteté. Le vœu de chasteté, dit M. Patterson, n'est prononcé que par les religieux et les religieuses. Le clergé séculier, auquel appartenait le cardinal An- lonelli, prend tacitement l'engagement de vivre dans la continence... mais il ne prononce aucun vœu. r, Ainsi, il est bien convenu, d'après la doctrine de M. Patterson. que l'Ami de l'Ordre fait sienne, que la continence n'est pas obligatoire pour les prêtres, attendu qu'ils n'ont pas fait vœu de chas teté. Or. comme d'autre part la discipline ecclésias tique leur impose le célibat, les conséquences d'un pareil étal de choses sont faciles prévoir. Opinion libérale). On assure que l'État prépare l'adjudication d'un certain nombre de nouvelles voitures de chemin de fer dites couloir latéral. Il paraît que l'essai, tenté diverses reprises, des voilures couloir central n'a point produit les excellents résultats qu'on avait prédits. On va essayer maintenant dit-on du couloir latéral Le couloir est la mode de la politique le voici qui passe au chemin de fer en temps électoral les électeurs ruraux iront d'un couloir l'autre... Ce qui nous fait supposer qu'en réalité l'adjudi cation annoncée n'est pas près de se faire, c'est que les wagons couloir latéral ont tous les inconvé nients reconnus des wagons couloir central, sans compter bien d'autres vices qui leur sont spéciaux. Les couloirs latéraux formant une double paroi empêchent, d'une part, les voyageurs placés de voir où ils sont et, d'autre part, les voyageurs par tants de voir où ils peuvent se caser. A l'arrivée, dans une station intermédiaire, les arrivants et les parlants moins qu'il n'y ait un garde chaque voiluredoivent, nécessairement, se rencontrer et se heurter. Comme le couloir a. tout au plus. 73 centimètres, il faut alors que les uns ou les autres rétrogradent. La veille des jours de fêle, ou les lendemains, les braves ouvriers de la ville qui s'en vont chez eux, ou qui en reviennent, encombreront les cou loirs de leur attirail de travail et de leurs sacs provisions. C'est tout au plus s'ils pourront passer. Plus d'un pic porté sur l'épaule ira mettre mal les cloisons vitrées.du couloir... De plus, outre que ces voitures coulent très-cher, elles obligent des pertes de places qui les rendent doublement onéreuses. On affirme que c'est le désir de protéger la vie des gardes qui pousse l'État tâler des voitures couloir latéral, après avoir tàlé des voitures cou loir central. Mais pour renouveler le matériel roulant de l'Etat il faudra plus de trente années... Est-ce que d'ici là, les gardes ne devront pas continuer, sur beaucoup de lignes, circuler le long des marche pieds est-ce que, dès lors, ils seront hors de danger I «innt^gaBc».

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 2