In Bill de Gouverneur. Condamnation. Théâtre. Nouvelles locales. Clôture de la saison théâtrale. LA FILLEULE DU ROI Nouvelles diverses^ On écrit de Bruges Vendredi 22 Février 1878, 7 du soir, nos pères avaient le secret, et dont les Cloches de Courtrai sonnent en ce moment les funérailles. On commence par former une génération de cré tins et l'on finit par eu posséder une d'hypocrites. Ce bal une petite misère sans cotillon et sans... souper, et dont la Patrie nous chantera jeudi, par servilisnie, les splendeurs court grand risque de faire fiasco eomplet. grâce la façon toute nouvelle mise en pratique pour les invitations. Certes, notre gouverneur, qui connait peu de monde ici. ne se sera pas préoccupé de ce travail; mais le personnage qui il en a confié le soin, mérite au moins la bastonnade, car il a parfaite ment réussi mystifier M. et Mme Ruzelte et aies rendre ridicules. Si, d'un côté, les familles les plus honorables ont ont été laissées systématiquement l'écart, on a fait, d'autre part, des invitations tellement... ha sardées, pour ne pas dire baroques que cela dépasse tout ce qu'une imagination des plus aven turières oserait se figuier. Ainsi, n'est-elle pas réussie, cette invitation d'un individu, sans position officielle, renvoyé de l'armée et qui s'est illustré Bruges sur les bancs de la police correctionnelle? En revanche on nousobjec tera peut-être qu'il est marguillier. mais cela n'empêche que cette malencontreuse invitation a failli entraîner Yabstention complète de l'armée. Une autre invitation citer est celle d'un indus triel dont les produits sont fort appréciés dans les bastringues, mais qui est tout ahuri de se voir inviter en haut lieu, alors qu'il n'a jamais été invité nulle part. Nous pourrions multiplier les exemples mais les deux que nous venons de prendre dans le tas édifiera suffisamment nos lecteurs au sujet de la société nombreuse et choisie que l'on rencon trera chez Mn,e et M. Ruzette. Aussi n'étonnerons nous personne en disant que beaucoup de dames ont contremandé leurs toilettes cl refusent d'accepter l'invitation, par crainte de faire des rencontres pas trop... originales. iMentionnons, comme joyeuselé, des personnes invitées trois foisce qui a permis l'une d'elles d'accepter malicieusement en telle qualité et de refuser en les deux autres. Ajoutons encore qu'un corps constitué a été complètement oublié et lorsqu'un officieux a pré venu de la bévue que l'on a commis une seconde bourde en invitant personnellement le président de ce corps. Tout cela, il faut l'avouer, est non seulement d'un comique achevé, mais aussi d'un très haut goût. (Avenir des Flandres). Cet article était reproduit quand la nonvelle nous arrivait de l'incendie de l'Hôtel du Gouverneur. On lit dans un journal clérical de province M. De Burlet, bourgmestre de Nivelles, vient d'être dévoué par le pape Qu'on se rassure. M. De Burlet a été simple ment décoré. (Gazette). Nous lisons dans le Journal de Bruges L'affaire Gilliodts avait mis notre population en émoi, et ce n'était pas sans sujet: voir un conseil ler provincial, un des chefs du parti clérical et so.i agent le plus actif, le vice-président de la Con corde. le vise-présideiH de l'association électorale, assis au banc des prévenus et condamné pour des actes infamants, c'était un spectacle édifiant et de nature rehausser l'éclat d'un parti qui, malgré ses nombreuses mésaventures judiciaires, se pré tend celui de la morale et la grande école du res pect. On assure que le vice-président de la Concorde avait, entre les deux audiences de Samedi, cherché quitter le théâtre de ses exploits, mais que, sur veillé de près, il n'a pu mettre ce projet exécu tion. I" Pour banqueroute simple h un an de prison; 2" Pour escroquerie envers Rolsaert, un an et 26 fr. d'amende ou subsidiairement huit jouis de prison 3" A trois mois de prison et 26 fr. d'amende pour escro querie envers Lonneville. 4" A la même peine pour De Schepper; 5" Pour abus de confiance envers Van Hee, veuve De Neve- Nachtegale, veuve Drmuynck, BemardDevisscher, JeanStubbe, Drfraigne, chaque fois un mois de prison, 20 fr. d'amende ou subsidia:rement huit jours de prison. Il est acquitté du chef de banqueroute frauduleuse et des faits relatifs Van Zuylen et De Haene El condamné en outre aux frais du procès. Ce jugement s> ra inséré dans le Journal de Brugesla Patrie et le Burgerwelzijn, en ce qui concerne la ban queroute. Le prononcé de ce jugement provoque un vif mouvement approbateur dans le public. Le Ministère public se lève et requiert l'arrestation im médiate du condamné. MHerreboudt s'approche de la barre pour dire encore quelques paroles en faveur de son client, mais le tribunal se retire pour délibérer. Des conversations bruyantes s'engagent aussitôt par toute la salle. Tout le monde dans le prétoire est debout. Ma'gré la profonde obscurité, on peut voir que le condam né qui rtste assis sur son banc est fort pâle et tout abattu. Après quelques minutes de délibération, le tribunal rentre en audience. Cn sileuce solennel s'établit aussitôt. Le Présidentd'une voix lente et grave, vu l'art 21 de la loi sur la détention préventive et attendu qu'il y a lieu de craindre que le condamné ne se soustrait l'application de sa peine, ordonne son arrestation séance tenante. Des bravos enthousiastis et des applaudissements formida bles accueillent cette ordonnance. L'audience est levée et le tribunal se retire. Les gendarmes, la carabineau poing, se placent autour du condamné, qui courbe la tête et reste écrasé sous ce formida ble ouragau de la réprobation publique. Les autres gendarmes sont impuissants contenir la foule qui envahit l'estrade pour voir Gilliodts. Pour soustraire celui-ci la curiosité et l'indignation générales, on l'enferme dans la salle réservée aux témoins et alors seulement la foule évacue la salle pour s'éparpiller autour du palais de justice, dont la cour et les abords étaient déjà envahis par les personnes qui n'avaient pu pénétrer l'inté rieur. Une vigilante, qui a toutes les peines du monde percer ces flots de monde, est amenée devant le péristyle intérieur du palais. Le condamné se présente bientôt entouré par la gendar merie, il est accueilli par les sifflets et les huées de la foule, qui lui lance eo français et en flamand les plus violentes injures. En monsieur, qu'on nous dit être le lieutenant de la gen darmerie en bourgeois, se place coté de Gilliodts dans la voiture qui se dirige au petit trot vers la prison, entourée de gendaimes, précédée et suivie d'une fouleénorme qui ne cesse de manifester son indignation par le concert le plus étour dissant d'imprécations qu'oreille humaine puisse entendre. Lorsqu'enfin les portes de la prison se referment, l'incar cération de Gilliodts est saluée des applaudissements les plus énergiques. C'était là un de ces châtiments terribles qui éveillent la pitié dans les âmes miséricordieuses, même en faveur des plus grands coupables, mais qui consolent et rassurent ceux qui croient encore la conscience et la moralité publiques. TT-lî~g-H Ainsi que nous l'annoncions samedi, la Filleule du Roi a fait dimanche son apparition sur notre scèDe, et si la salle n'était pas de mieux garnie le public a eu tort, car cet opéra, que beaucoup de personnes ne con naissent pas, a été bien interprêté par les artistes. Citons en première ligne M11" Lamorrie qui a su rendre avec sentiment les nuances vives et touchantes que comporte le rôle de Marion, la jeune Béarnaise iM. Delparte remplissait celui de Phœbus de Pibrac, dont il s est bien acquitté, citons notamment la scène où, voulant se marier, il dit un dernier adieu ses souve nirs de jeunesse, et fait un auto-da-fé de ses billets doux. M. Arnould et Mme Flavigny, M. et Mm* Camescas anciens cuisiniers, qui aspirent voir leur fille épouser le noble Phœbus de Pibrac ont provoqué diverses reprises l'hilarité du public. M. Flavigny est un domes tique accompli, tel qu'on en rencontre peu il est tout la fois un confident et un serviteur fidèle. A ces deux titres nous devons une mention spéciale. M. Ternus et M11' Hoven ont également bien rempli leur partie. Société de dardes civiques d'Y près. - 18* tir de la période d'hiver. 17 Février 1878. 1. Smeysters, E., 25 20 25 25 25 120 2. Dumon, A., 20 20 25 25 20 MO 3. Podevyn, A., 20 25 25 20 20 110 4. Leclercq, T., 25 20 25 2.0 20 110 5. Myle, L., 20 10 25 20 20 95 6. Swekels, L., 15 20 20 20 20 .95 7. Ligy, F., 25 20 15 15 20 95 THÉÂTRE D'ïPRES. spectacle extraordinaire Au bénéfice de Mlle Lamorrie. Opéra comique nouveau en 3 actes par M M. Garmon et Deslan des, musique par M. A. VOGEL. C'est encore un houilleur de Hontigny sur Sambre, nommé Jérôme Florins, qui a gagné le gros lot de 25,000 fr., au tirage de l'emprunt de Bruxelles 1872, avec le n° 157,801. Le travail et l'économie ont encore une fois reçu leur récompense. Il y a peu de temps est décédé Séloignes un brave homme qui comptait 68 années de mariage moins quelques jours. La femme de ce Malhusalem conjugal vit, et quoique fort âgée, elle jouit de toutes ses facultés. Ce ménage excep tionnel était un vrai modèle. La récolle des céréales en Californie s'est opérée dans des conditions très favorables. Tout en reconnaissant que les résultats de 1877 seront inférieurs ceux de l'année précé dente, on évalue cependant 6,000,000 d'hectolitres le ren dement du froment. Si l'on déduit de ce total la consommation comprenant la quantité nécessaire l'alimentation, aux semailles, etc., et estimée 5,600,000 hectolitres, il reste disponible pour l'exportation 2,400,000 hectolitres. Cette année, le grain n'est pas en général aussi nourri et aussi plein qu'il l'est ordinairement. Le seigle est peine cultivé en Californie, et la quantité récollée, environ 20,000 hectolitres, est consommée dans le pays. La culture de l'orge, au contraire, se fait sur une très- grande échelle, et la production en est ordinairement très- considérable. Cette année, la récolte ne dépasse pas 3,300,000 hectolitres, qui seront absorbés par la consommation locale. Le déficit assez considératile dans la récolte du froment en Californie, par rapport l'année antérieure, est compensée par l'abondance exceptionnelle des produits de l'Orégon. D'après des informations sérieuses venues de Portland, on estime qu'il restera 2 millions d'hectolitres de blé disponibles pour l'exportation. Il y a quelques jours, deux heures de l'après-midi, un rail, récemment enlevé du sol pour être remplacé par un autre, a été posé en travers sur la ligne du chemin de fer du Luxem bourg entre Groenendael et La Hulpe. Un énorme convoi de marchandises, remorqué par deux locomotives, arrivait quelques instants après de Naraur. A deux cents mètres environ de ce dangereux obstacle, le con ducteur de la première locomotive l'aperçut. A l'instant même, il renversa la vapeur, en criant au con ducteur de la seconde locomotive d'en faire autant cn toute célérité. Celte double manoeuvre fut parfaitement exécutée toutefois le convoi ne put être arrêté assez subitement pour éviter tout danger. Un choc eut lieu, mais sans amener le déraillement et sans occasionner d'autres accidents que des dégâts matériels et des avaries plus ou moins graves. Toutes les recherches n'ont pu faire découvrir la trâce des auteurs de cet odieux méfait dont on cherche en vain s'ex pliquer le motif. Un terrible accident dû encore au pétrole est arrivé mercredi 15 de ce mois, vers 5 heures du soir, dans une maison de la rue du Pommier. L'épouse G., âgée de 45 ans, descendait précipitamment dans sa cave, quand la lampe qu'elle avait en main éclata tout coup, et l'huile en feu se répandit sur ses vêlements, qui furent en un instant en flammes. Aux cris poussés par la malheureuse, deux passants volè rent son secours et l'un d'eux l'enveloppant dans son paletot, parvint étouffer les flammes qui la dévoraient, mais déjà la pauvre dame avait reçu sur diverses parties du corps des

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 2