N° 335. Dimanche,
38e ANNÉE.
17 Mars 1878.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT
Attention! Libéraux
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
BULLETIN POLITIQUE.
C'est aujourd'hui que le général Ignatieff et Reouf
pacha doivent arriver Saint-Pétersbourg pour
présenter la signature du Czar les préliminaires
de la paix arrêtés San-Stephano.
Le texte exact de ces préliminaires sera donc
livré la publicité d'ici peu de jours. On annonce
du reste que le prince Orousoff, qui se rend de
Saint-Pétersbourg Romepourreprésenter la Rus
sie au Vatican, et doit arriver Vienne mercredi
prochain, sera porteur du texte de l'instrument de
San Stefano et chargé de le communiquer officiel
lement au cabinet de Vienne.
En attendant les puissances cherchent établir
les bases des délibérations du prochain congrès.
Les renseignements que le Journal des Débats
a reçus de divers côtés s'accordent représenter
l'Angleterre comme résolue faire du droit de dis
cuter la totalité du traité de paix une condition
sine quâ non de sa participation au congrès. Cette
nouvelle est exacte.
Quant la réunion du congrès Berlin, la Ga
zette de la Croix dit que l'Allemagne n'enverra
pas de convocations aux grandes puissances, avant
que les négociations préliminaires entre la Russie
et la Turquie et aussi entre la Russie et l'Angleterre,
fassent prévoir que le congrès donnera lieu un
accord sur les questions controversées. La Corres
pondance provinciale, organe du gouvernement,
n'ayant encore rien dit au sujet des convocations
des grandes puissances, on parait en inférer que les
invitations n'ont pas encore élé lancées. Cependant
la Gazette delà Croix qui, comme on le sait, reçoit
ses inspirations de plusieurs ministères, croitqu'en
dépit de divers pronostics fâcheux, le congrès se
réunira.
On télégraphie de Vienne la Gazette de Colo
gne que le prince de Battenberg, chargé d'une mis
sion importante, vient d'arriver dans la capitale de
l'Autriche. On assure que le trône de Bulgarie est
destiné ce prince et ce renseignement est confirmé
par une dépêche adressée de Saint-Pétersbourg
la Correspondance politique.
On craint Bucharesl que les Russes n'occupent
la Bessarabie immédiatement après la ratification
du traité de paix.
Il circule en Italie plus de vingt listes ministé
rielles, où ne figurent que des noms des membres
de la gauche, ce qui pourrait faire supposer que
soixante-dix ou quatre vingts députés de ce côtéde
la Chambre seraient capables d'être ministres.
On espère encore que le zèle de M. Cairoli et son
ascendant sur la gauche rendront la formation d'un
cabinet possible, en dépit de cette multiplicité de
candidatures.
Le père Beckx, général des jésuites, est arrivé
de Florence pour se présenter au Saint-Père, il a
été reçu par Léon XIII, qui s'est entretenu avec lui
pendant une heure et demie.
La Chambre des députés de France a continué
la discussion du projet de loi sur le rachat des che
mins de fer. M. de Freyciuet, remis de son indis
position, a répondu aux attaques de M. Rouherpar
un discours plein de faits. Pour contrecarrer le mi
nistre des travaux publics, un membre de la droite
a demandéensuile l'ajournement du projet jusqu'au
moment où M. deFreycinet aurait déposé le projet
l'ensemble sur les travaux exécuter. Mais cette
proposition a été rejelée la majorité de 540 voix
contre 171 sur 511 votants, et la suite de la dis
cussion a été remise aujourd'hui.
Le Sénat a commencé la discussion de la propo
sition de loi votée par la Chambre des députés et
relative l'état de siège.
Le projet voté par la Chambre ayant été modifié
par la commission, c'est le texte de celle dernière
qui est devenu la base du débat.
Le Sénat a entendu M. Ribière et Le Royer,qui
ont combattu, et Lucien Brunei lecomte deDouhel
qui ont défendu le projet de la commission. On
abordera aujourd'hui la discussion des articles.
M. Varroy a déposé dans la séance le rapport
sur le budget des dépenses pour l'exercice 1878.
La Gazette de la Croix annonce que M. Camp-
hausen, minisre des finances en Prusse, a déclaré
récemment plusieurs de ses amis qu'il lui est
impossible de rester en fonctions, la suite des
incidents qui se sont produits dans le dernier con
seil des ministres. On croit dans les cercles parle
mentaires que le comte d'Eulenbourg, ministre de
l'intérieur arrivera Berlin dans le courant de la
semaine prochaine et donnera de nouveau sa dé
mission.Sa décision ce sujet paraîtêlreirrévocable.
Les deux Chambres de la monarchie prussienne
se sont de nouveau réunies. Leurs séances n'ont
offert aucun intérêt.
Il est sérieusement question de constiuer une
commission sanitaire internationale pour la désin
fection des champs de bataille de Bulgarie. En effet,
le service hygiénique presque nul chez les Turcs,
a été insuffisant chez les Russes. Des milliers de
cadavres d'hommes et de bêtes gisent encore sans
sépulture; des quantités d'autres sont simplement
recouverts de quelques pelletées de terre. On peut
s'attendre, au printemps, si on ne prend pas de
précautions énergiques, desépidémies très violen
tes, dont le grand mouvement de circulation qu'a
mènera notre Exposition faciliterait la propagation.
Tous les Etats européens sont donc intéressés ce
qu'on prévienne le fléau. (Moniteur universel).
Le bureau de la Fédération des associations
libérales s'est réuni Lundi et, si nos renseigne
ments sont exacts, il a été de l'avis unanime
que le nouveau projet de codification de
nos lois électorales est une mystification
et« un véritable défi jeté l'opinion libérale».
Ce projet, en effet, supprime la juridiction des
députations permanentes, mais la remplace
par un conseil de révision composé d'éléments
essentiellement cléricaux et dont les décisions
ne seraient plus soumises aucun contrôle.
Nous protestons dès-à-présent de toutes nos
forces contre ce système qui permettrait nos
adversaires de façonner les listes électorales
leur gré et d'assurer ainsi leur suprématie
dans tous les pouvoirs publics.
Ce projet serait mille fois pire que ce qui
existe actuellement si la députation se laisse
souvent égarer par la passion ou l'intérêt, au
moins ses décisions sont soumises une juri
diction supérieure, tandis qu'avec le système
nouveau, nous serions croqués et exécutés par
une juridiction unique, que n'aurait décomp
té rendre personne.
Les libéraux ne sauraient laisser accomplir
cet audacieux attentat c'est pour eux un
devoir de protester et en attendant que nous
fassions ressortir dans tous ses détails combien
cette nouvelle loi serait mauvaise, nous re
produisons ci-après l'appréciation du Précur
seur, laquelle nous adhérons sans rérerve.
Il est temps que l'esprit public se réveille
enfin et s'oppose par tous les moyens légaux
au nouveau coup ae parti, par lequel nos ad
versaires voudraient fixer tout jamais la su
prématie de leur parti. C'est déjà assez,
grâce Dieu, de nous trouver sous un régime
ou malgré tous nos efforts, nous nous trou
vons en présence de deux trois cents faux
électeurs; nous n'avons pas besoin d'une ju
ridiction qui permette d'en doubler le nombre.
LE
PROGRES
VIlîES ACQUIRIT EUNDO.
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Idem Pour le restant du pays7-00
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Langhemarck-Ostende. 7-00. 12-06. 6-07.
Langhemarck, le samedi, 5-50.
Apres, le 16 Mars 1*7*.
Le projet de révision du code électoral présenté par
M. Malou dans la séance du 27 Février recèle dans ses
flancs une agression hardie contre le parti libéral que
l'exposé des motifs très anodin est loin de laisser sup
poser.
M. Malou a recours toujours aux mêmes moyens il
sait par excellence faire le bon apôtre mais de leur
côté les libéraux ont appris savoir leurs dépens que,
sous les dehors d'une modération feinte, M. Malou est
en réalité un clérical ardent dont la politique persistan
te est d'assurer la suprématie de l'opinion cléricale et
l'écrasement complet de l'opinion libérale. Ils ont, en
différentes circonstances, montré assez de perspicacité
pour déjouer les ruses de M. Malou et assez de patriotis
me pour s'opposer la réalisation des coups de parti
qu'il a tentés dans l'occurence non moins grave qui se