A° 346. Jeudi, 38e ANNÉE. 25 Avril 1878. 6 FRANCS PAR AN. J OU UN A L D'Y PUES ET DE L'A&IVOiYDlSSEilflEA T. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. LE PROGRES VIRES ACfltfIRIT EUNDO. ABONNEMENT l'Ait AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-()0 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. HEURES DE DEPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 0-30. 12-07. 6-50. Poperinghe. 0-50. 9-07. 12-07. 3-57. 6-50. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-40. - 11-20. - 2*35. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 0-50. Langhemarck-Ostende. 7-00. 12-06. 6-07. Langhemarck, le samedi, 5-50. Les négociations relatives àucompromis proposé par l'Allemagne et tendant l'éloignement simul tané de la flotte anglaise et de l'armée russe de Côrislantinople, ne sont pas aussi avancées que l'avaient cru certains cOtrespondants. Le Times assuPe que de graves difficultés se sont élevées, quand il s'est agi de mettre celle proposition en pratique. 11 est vrai que pour que l'éloignement de la flotte anglaise et de l'armée russe soit acceptable par les deux puissances, il faut qu'il ne change pas leur situation respective. La flotte anglaise et l'armée russe sont chacune en ce moment une certaine dislance de Constanlinople. Si l'une et l'autre se retirent, il faut, pour qu'il y ait égalité, que la distance augmente pour chacune dans la même pro portion. Mais c'est là que réside la difficulté. Les Russes prétendant que si la flotte anglaise sait aller en douze heures de la baie de Besika la Corne d'Or, l'armée moscovite ne doit pas s'éloigner de Constan linople une distance de plus d'une journée de marche. Les Anglais au contraire soutiennent qul'une flotte de cuirassés ne se meut pas aussi facilement qu'un simple steamer, qu'elle peut être retardée par les vents, l'obscurité, la tempête et qu'en conséquence une juste compensation du re tour de la flotte anglaise dans la baie de Besika est le retrait des troupes russes jusqu'à Andrinôple, qui est vingt-quatre heures de chemin de'fer de Constanlinople. A cela les Russes répondent qu'une armée ne peut pas comme un simple voyageur prendre un coupon et se mettre dans le train. Ajoutons encore les objections que l'une et l'autre des parties en cause élèvent contre les ob stacles qui pourraient résulter pour elle des fortifi cations qui entourent Constanlinople, par mer et par terre, et nous n'aurons cité que quelques-unes des observations présentées par les Russes et les Anglais. Toutes ces considérations amènent ce résultat que les journaux de Londres ne se montrent pas très favorables au compromis actuel. Le Times dit qu'il accueillerait volontiers tout véritable compromis, égal pour les deux parties. Le Daily Telegraph pense que le fond de la diffi culté qui divise la Russie et l'Angleterre ne serait pas atteint, même si l'arrangement proposé par l'Allemagne était appliqué la satisfaction des deux parties. Le Standard doute que la Russie consente retirer ia ma m qui a saisi Stamboul, tant que le prince de Bismark retiendra l'Autriche. Il est du reste facile de voir que l'Angleterre n'a pas confiance dans une solution pacifique. On mande de Calcutta que tous les efforts, toute l'é nergie du gouvernement sont concentrés sur les préparatifs de guerre. Les régiments indigènes ont reçu l'ordre de porter immédiatement leurs effec tifs au complet sur le pied de guerre. Les manufac tures d'armes travaillent jour et nuit et même le Dimanche, ce qui est significatif pour un pays anglais. Les indigènes répondent avec entrain l'appel qui leur a été fait pour le service l'étran ger. Plusieurs régiments de volontaires sont orga nisés. D'autre pan, l'amiral Hornby a reçu l'ordre d'ext réer, au moyen de ses bateaux de garde, une grande surveillance tout autour de la flotte, parce qu'on craignait, dit le Standard, doux bateaux torpilles qui s'étaient placés en embuscade dans la mer de Marmara. Une dëpêcfïc de Constant! no pie annonce que Mv'Lay&rd, ambassadeur d'Angleterre, a fait des démarches pour'placer les sujets anglais habitant 'Cénstanliuople sous la1 protection du ministre des Etats-Unis.'Ce dernier a demandé le consentement de soU gouvernement, En dépit dés aSsertîdris de la première heure, il semble que le changement du ministère Constan linople doive être interprété dans un sens politique bien caractérisé. Le nouveau cabinet serait favora ble une1 politique de neutralité. Tout semble l'indiquer. Aussi le bruit court que Réouf pacha et Osman pacha seraient nommés gouverneurs des provinées asiastiques éloignées. Quant la réunion proprement dite du congrès, voici le dernier état des renseignements. Les cabinets de Saint-Pétersbourg et de Londres consentent accepter en prfncipe la réunion du congrès pour examiner les changements qu'il est nécessaire d'ap porter aux traités existants. Mais l'Angleterre insiste sur une reconnaissance nette, formelle, du principe général que tous les grands changements en Orient, tels que les changements proposés dans le traité de San Slefano, constituent des questionseuropéennes et nesont pas purement desquestions russo-turques. L'acception de ce principe par la Russie dépend beaucoup de la manière dont il seTa formulé. Enfin, on mande de San Slefano au Times que le grand-duc Nicolas n'a rien appris qui pût confir mer le bruit qu'il serait relevé de son commande ment. Sa santé a souffert, il est vrai, il a besoin de repos, mais son remplacement en cc moment serait fâcheux, car c'est grâce sa modératiou et sa prudence que la guerre a pu être évitée. Si le grand-duc était rappelé, le général Ignalieff retournerait San Stefano. En ce cas, on pourrait s'attendre de nouveaux malentendus et de nou velles complications. Le grand-duc Nicolas est allé Constanlinople. Lecorrespondant particulierdu Temps Athènes annonce que le consul d'Angleterre en cette ville a fait accepter par les Turcs un armistice en Thessalie. L'ordre a été donné aux commandants turcs et aux chefs insurgés de suspendre les hostilités. Deux délégués du gouvernement local et un délégué des chefs militaires ont été nommés dans chaque district pour traiter les conditions d'un armistice général. Le XIXe Siècle consacre un assez long article aux nouvelles tendances qui se manifestent au Vatican Léon XIII a fait offrir au père Curci de rentrer en grâce il a écrit la Confédération helvétique avec modération, il a élé se promener, et il réfor me, autour de lui. les plus criants abus. Ce sont là de précieuses indications. Le père Curci. on le sait, jésuite jugé indigne par ses chefs, et malmené par eux comme s'il eût élé le capucin indigne de Ferney, tout en étant très orthodoxe, inclinait vers l'accord avec l'Italie. Sa rentrée en grâce est une invite l'Italie. Partout, en effet, l'opinion réclame que les rapports de l'Eglise et de l'Etat soient réglés comme en Suisse. Partout elle demande que le prêtre reste l'autel et ne fasse pas de la chaire une tribune. Si on voit les choses aller ainsi en Suisse, avec le consentement de la cour de Rome, il sera aisé de les installer partout d'après ce modèle. Cette heu reuse Suisse est un excellent champ d'pxpérience en matière religieuse. On ne peut pas dire que Léon XI11 encourage l'expérience mais le ton de sa lettre diffère tellement du ton des homélies de son prédécesseur que cela doit frapper, comme un heureux symptôme, les esprits des politiques. En même temps, le pape Léon XIII a fait deux autres choses considérables. Il a élé se promener hors du Vatican et il a chassé du palais les ven deurs d'amulettes. Une promenade cela ne tire pas conséquence.. Ah que vous connaissez mal la cour île Rome si vous ne sentez pas que cette promenade est un événement Un pape qui se promène, qui va respirer l'air salé sur la route d'Orbie ou l'air léger et parfumé de la Sabine, ce n'est plus un pape prisonnier. Il défait tout dou cettement la légende, de ses propres mains. II descelle sans en avoir l'air les métaphoriques bar reaux de la prison de Saint-Pierre, qui le gênent. Il fait l'Italie une concession énorme, dont nos cléricaux français et belges, (sansparler des Irlan dais, ces doux assassins de lord Leitrim, et ces pieux violateurs de cercueils), ont le nez long d'une aune. Promenez-vous, saint-père, prominez- vous Rompez le cercle qui vous entoure et vous défend de voir le monde moderne vous vous apercevrez qu'il n'est pas si méchant que le dit le Syllabus.

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 1