Élection pour le Sénat.
CHEVALIER AUGUSTE HYNDER1CL
]V> 355. Dimanche,
38e ANNÉE.
26 Mai 1878
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
CANDIDAT
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
h? Journal dYpres est plein de son sujet
Quatre colonnes pour nous dire comment M. Sur
mont deVolskberg est devenu candidat; c'est beau
coup trop, alors que nous savons depuis des mois
que c'est par de la volonté de Mgr. deBruges...Na
turellement la salle était comble et on y remar
quait plusieurs Bourgmestresce qui n'a rien
d'étonnant, puisque tous ceux qui ne sont pas trop
inféodés au parti libéral, y avaient été conviés pour
assister au triomphe de leur commission. Mais ce
que le Journal dYpres ne dit pas, c'est qu'il y
avait encore bien plus de curés que de Bourgmes
tres et dans le nombre un Prélat portant la croix
pastorale et tout de pourpre habillé, quelque pro-
lonOtaire ou camèrier secret du Pape, qui avait été
délégué par Sa Grandeur de Bruges pour faire con
naître l'assemblée que M. Surmont était bien ré
ellement te candidat de Monseigneur.
Après avoir reçu le mot d'ordre, M. Druon Pan-
taïéon en a donné communication l'assemblée,
qui s'est fort amusée, lorsqu'elle a entendu M. Pan-
taléoo nous traiter d'anti-religieux et d'antir
catholiques voilà le diable qui prêche la morale,
disait l'un. Bah! c'est toujours comme cela, répli
qua un autre, quand le diable se fait vieux, il se
faitermite; bref, ceux qui ont connu M. Druon Pan-
taléon étaient émerveillés de la désinvolture et de
la conviction avec lesquelles il prêchait morale et
religion. Naturellement, la candidature de M. Sur
mont fut acclamée au milieu du plus grand enthou
siasme et tout le monde se disposait partir, lors-
qu'apparut Fontanarose qui, avec la Constitution
d'une main et le Syllabus de l'autre, a fait une
jonglerie tout fait digne des plus savants casnistes.
M. le Baron Surmont, en effet, après avoir fait
une protestation sans réserve de son dévouement
aux lois de l'église catholique, déclare que son parti
ne demande pas que la Constitution soit modi-
fiée par la situation présente(C'est bien
heureux vraiment qu'il nous donne encore un
moment de répit.Mais personne, dit-il, parmi
nous ne peut considérer cette loi comme l'ex-
pression d'une doctrine absolue, comme une lé-
gislation immuable, consacrant des droits inhé-
rents la nature humaine. Pour nous la Consti-
lution est un pacte, une transaction entre des
opinions contraires en présence de circonstances
Spéciales
Sans doute cette loi, comme toute loi humai-
ne, disparaîtra ou sera modifiée sous l'empire
de cirébnstànces, qui commanderont impérieu-
sement ces modifications.
Quand ces temps seront-ils arrivés
A quelle génération sera-t-il donné d'inlro-
dttire dans notre législation les vrais principes
chrétiens, source de tout progrès véritable
C'est bien cela; on tolère la Constitution comme
Un pis aller, comme un mal nécessaire dont on se
débarrassera, lorsqu'on aura formé une génération
de Crétins disposés substituer notre charte l'En-
cycliqne et le Syllabus; alors on nous ravira et la
liberté de la presse et la liberté d'association et la
liberté d'enseignement, etc., etc., et on nous gra
tifiera, si pas de l'inquisition tout de suite, au
moins de tous les abus d'un autre âge. Sans doute
ee danger ne se réalisera pas encore demain la
fièvre émotionnaire est là; il faut avant qu'une
ou deux générations disparaissent, mais il ap
proche de jour en jour et si les électeurs n'y met
tent bon ordre, ils verront un beau jour mettre la
main sur la Constitution et jeter le pays dans les
aventures de l'inconnu.
Mais revenons la séance de S1 Laurent qui a
été terminée par un sermon de M. Struye. Le
Journal d'Ypres le résume, dit-il, sous sa res
ponsabilité et il a raison, car cette homélie n'a ni
queue ni tête. M. Struye a l'habitude de prêcher
au sein de nos congrégations d'ouvriers et tous ses
discours s'en ressentent ce sont de véritables ser
mons qui font appel aux passions populaires, et ce
lui qu'il a débité en cette circonstance aurait mieux
trouvé place devant les stokslagers de l'une ou de
l'autre congrégation de Jefhes. Mais que M. Struye
y prenne garde; nous ne sommes pas gens nous
laisser faire.
Le Journal dYpres a du reste eu la précaution
de dégager M. Struye de la responsabilité de ses
paroles et il a bien fait,c$r nous défions M. Struye
de porter la tribune une seule des accusations
qu'il a formulés au cabaret de S1 Laurent contre le
parti libéral. C'est pourtant pour cela que nos clé
ricaux l'ont envoyé la Chambre et lorsqu'il lui
prend fantaisie de nous accuser de vouloir sup
primer les traitements du clergé et le buget des
cultes, il serait beaucoup plus digne et plus cou
rageux de le faire la tribune que dans son club
clérical.
Nous sommes heureux de pouvoir constater que
la candidature de M. Hynderiek est accueillie très-
favorablement en ville nous avons dès-à-présent
la certitude qu'il y réunira une grande majorité.
Tous nos amis voulaient la lutte et ils sont heureux
de rencontrer un candidat qui réunit leurs sym
pathies. Que le Journal d'Ypres le sache, il aura
beau chercher semer la désunion ou exploiter
quelque malentendu, nos amis ne s'y laisseront
pas prendre; ils n'oublieront pas qu'ils sont en
présence d'un ennemi discipliné et qui obéit aveu- -
glement au mot d'ordre et ils uniront tous leurs
efforts pour faire triompher notre candidat.
Entendu au coin de la Grand'Place samedi soir.
Ainsi, Surmonl est leur candidat
Oui, et cela m'étonne.
Pas moi depuis quelque temps déjà il était peu
abordable et chez lui on ne voulait plus qu'il eut
autant de besogne.
Bon Dieu pour ce qu'il en fesail ce n'était
pas bien lourd il aimait, il est vrai, de se charger
de tout, mais ne savait rien mener bonne fin.
Et sa vente d'arbres donc Est-ce que les 575
peupliers vendus en un seul lot et moyennant neuf
mille et des francs ne sont pas restés vendus
Bagatelle il y a plus fort que cela son fa
meux emprunt donc de 2 millions 500,000 francs
qu'il a fait contracter, sans aucune nécessité, par
la province
Dans quel intérêt aurait-il fait cet emprunt
Ça c'est son affaire mais s'il aime faire des
dettes il sera tout juste l'homme de Malou.
Encore au coin de la Grande Place et toujours
samedi.
Mais enfin, mon cher, que Surmont soit nommé
ou non que fera-l-on du commissariat d'arrondisse
ment
Une œuvre de charité
Et nous en avons entendu bien d'autres qui va
lent bien les calembredaines du Journal dYpres.
Nous sommes heureux de pouvoir annoncer
que la candidature de M. Hynderiek reçoit le
meilleur accueil en notre ville. Nous pouvons
compter dès présent sur une écrasante majo
rité et le Journal dYpres se trompe singuliè
rement s'il pense jetter la division et le
désarroi dans les rangs libéraux. Tous nos amis
sentent le besoin d'opposer une digue au flot
ultramontain et ils voudront exprimer leur
reconnaissance M. Hynderiek, en lui accor
dant leur suffrage.
Le Journal dYpres veut jouer au fareeur,
parce que nous avons mis sérieusement en
doute que M. le baron Surmont fut éligible,
il cherche mettre en doute que M. Hynderiek
paie le cens.
Nous sommes bien tranquille cet égard,
car si M. Hynderiek n'avait pas payé le cens,
bien certainement la députation, alias M. Sur
mont ne l'eût point inscrit.
C'est ainsi qu'un grand nombre de libéraux
qui ont bien certainement droit n'y figurent
as nous pourrions citer en notre ville MM.
•ecodt et Carton Bruges on inscrit ses
amis et les autres n'ont qu'à réclamer et voilà
ce qu'on appelle être juste et impartial.
LE
PROGRES
VIRES AC0UIRIT EUNDO.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59.
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DE L'ASSOCIATION! LIBÉRALE
Apres, le 95 Mal 1878.