lin grand homme! L'Association Libérale et Constitutionnelle s'est réunie Jeudi soir l'effet de s'occuper de l'élection Sénatoriale. On n'avait convoqué que les électeurs de la ville qui, pour la plu part, sont empêchés d'assister aux réunions du SamediPlus de cent ci nquante membres étaient présents. M. le Président a donné des explica tions fort claires sur le mécanisme de la loi il a particulièrement insistépour que l'électeur qui n'a point fait correctement son bulletin ne le surcharge pas. Il doit, en pareil cas, deman der au Président un nouveau bulletin en échange. On peut admettre une croix impar faitement tracée, mais, dans son opinion, on doit être plus sévère sur les bulletins portant des surcharges, par cela même que si l'élec teur n'a pas envie par là de se faire connaître, il n'a qu réclamer un nouveau bulletin. M. le Président fait ensuite un nouvel appel l'union de tous les libéraux et il leur rappelle qu'en acclamant la candidature de M. Hynde rick, ils ont contracté l'engagement de réunir tous leurs efforts pour la faire triompher. Il a été ensuite procédé un simulacre d'é lection 137 membres avaient pris part au scrutin et il n'y aurait pas eu un seul bulletin annulable, si les membres du bureau n'en avaient fait exprès, afin de pouvoir faire le dépouillement, comme le prescrit la loi. L'Association s'est réunie de nouveau cet après-dîner tout ce que nous pouvons en dire c'est qu'il y avait foule; décidément l'esprit public se réveille, c'est d'un bon augure pour l'avenir. L'Association Libérale vient de recevoir en core 31 nouveaux membres. Le nombre total de ses membres dépasse aujourd'hui les 400. Nous n'avons pas besoin de dire que ce chiffre n'a jamais été atteint. C'est demain Dimanche etnon Lundi, comme nous l'avons dit, que le bureau électoral fonc tionnera Messines et y restera jusqu'au Mardi matin nous engageons tous les électeurs du canton y aller, afin de se rendre au courant de la manière dont ils doivent formuler leur vote. lions pastorales lues en chaire et commentées dans chaque Eglise, ils attaquèrent violemment ces prin cipes de liberté, et bientôt après, dans un écrit collectif auquel on donna le nom A? jugement doctrinal, ils les condamnèrent solennellement et défendirent leurs diocésains de prêter serment de fidélité la loi fondamentale. En un mot, le clergé revendiquait ouvertement le monopole de la liberté religieuse, l'exclusion des dissidents de tous les emplois publics, la proscription de la liber té de la presse, l'admission du clergé dans les as semblées législatives et la direction souveraine de l'instruction publique. Leurs prétentions jetèrent le trouble dans les consciences. Heureusement qu'à cette époque beau coup d'hommes avaient conservé le souvenir per sonnel du régime dont le clergé rêvait le retour; ils combattirent courageusement ses prétentions et remportèrent la victoire. Cependant le Roi Guillaume ne respecta pas lui- même les principes consacrés par la nouvelle loi. Libéraux et catholiques le renversèrent, et de leur union de circonstance naquit la Constitution de 4830. Les députés catholiques s'unirent toutes les nuances du libéralisme pour proclamer celte li berté qu'en 4845 ils qualifiaient de principe funes te, auquel il était défendu d'adhérer en aucune manière et sous aucun prétexte quelconque. Furent-ils sincères? On ne tarda pas suspecter leur bonne foi; on les accusa de professer une to lérance de parade avec le dessein caché de faire volte face au premier moment favorable. Le parti clérical protesta contre ces accusations, mais me sure qu'il étend ses racines, il déchire le masque, et son désir de revenir vers le jugement doc trinal de 1845 n'est plus une énigme pour per sonne. La Constitution Belge est pour les cléricaux une œuvre de circonstance; on la tolère comme un pis-aller, et le jour où l'on se sentira assez fort pour la briser, on proclamera une nouvelle charte destinée assurer la domination cléricale par l'as servissement des intelligences et l'exploitation du peuple. Et en efTet, où en sommes nous aujourd'hui La liberté de l'enseignement ne peut exister que pour les petits frères cl les nonnettes; arrière l'en seignement officiel La liberté de la presse ne doit profiter qu'aux journaux cléricaux anathème sur les journaux libéraux. Les dissidents, c. a. d. ceux qu'ils appellent les libéraux, sont exclus des pouvoirs publics plus de quartier pour les citoyens qui ne courbent pas la téte sous la crosse Bref, la voile face est complète Mais qu'on ne l'oublie pas. Tant va lu cruche l'eau qu'à la fin elle se brise, et si jamais une nou velle révolution devient nécessaire pour maintenir le fruit des conquêtes de 4789, les amis de la liberté sauront mettre profit leur nouvelle expé rience. En 1850, les cléricaux se sont joints eux pour renverser le despotisme de Guillaume ils sauront tout seuls abattre le despotisme clérical. Electeurs vous avez choisir. Monsieur Sur mont se présente vous sous le masque de la religion, portant dans son for intérieur la haine des principes qui régissent la société moderne. Dans ses discours comme dans le Journal qui le patronne, il n'ose pas conspuer ouvertement notre pacte fondamental, mais pour surprendre votre bonne foi, il l'appelle une transaction commandée par les circonstances il ne parle de nos libertés qu'en jetant ses yeux sur le jugement doctrinal de 4815 et en souriant au passé. M. Hynderick, an contraire, se présente vous le drapeau constitutionnel la main, drapeau qu'il déploie franchement et sans arrière pensée, regar dant devant lui et fixant l'avenir. ERRATUM. Nos adversaires nous mesurent leur aune croy en t ils pa r hasard que nos candidats sont aussi des 'polichinelles Mais leur but est de semer le doute et d'ébranler la confiance. Que l'on en juge, nous extrayons littéralement du Journal d'Ypres Le bruit court dans notre ville que la candida- ture de M. Hynderick restera provisoire jusqu'au dernier jour utile et qu'à ce moment M. Alphonse Vandenpeereboom sera présenté comme candidat du parti libéral. Le Journal croit-il donc que MM. Hynderick et Vandenpeereboom sont deux polichinelles, comme on en trouve tant dans son parti, qui l'on pour rait faire jouer une aussi ignoble comédie. Que le Journal le sache bien, l'un et l'autre ont trop le sentiment de leur dignité pour se prêter au rôle que le Journal voudrait leur faire jouer. Mais puisque notre moniteur clérical s'occupe de manœuvres, nous en signalerons une autre, moins honnête et que nous dénonçons l'indigna tion de tous les honnêtes gens. C'est que nos mata dors cléricaux s'en vont colporter chez les élec teurs simples que M. le baron Mazeman de Coul- hove a renoncé son siège au Sénat en faveur de M. Surmont (il n'est plus baron, paraît-il, depuis qu'il est candidat) or, c'est là un infâme menson ge. MM. Mazeman deCouthove et Surmont peuvent avoir entr'eux des liens de parenté, mais il y a entre eux un abime sur le terrain politique. M. Sur mont est un caffard, dévoué de corps et d'âme aux idées ultramontaines et qui ne rêve que le moment où on pourra substituer le Syllabus la Constitu tion et faire revivre tous les abus d'un autre âge. M. le baron Mazeman est au contraire un homme de son siècle, profondément attaché nos institu tions constitutionnelles. Pendant vingt années, il a défendu le drapeau, libéral avec un zèle et un dévouement qui ne se sont jamais démentis, (on sait comment il en a été victime) et ce n'est pas aujourd'hui qu'il le désertera, ni qu'il autorisera ses adversaires lui attribuer un meâ culpâ. Notre ancien sénateur a parcouru une carrière on ne peut plus honorable et il lègue ses enfants et ses nombreux amis, une réputation d'honneur et de loyauté, que les déloyales manœuvres de nos clé ricaux ne parviendront pas ternir. Si M. Surmont avait d'ailleurs un peu le senti ment de sa dignité, il répudierait lui-même l'appui moral qu'on veut lui donner, en abusant du nom de M. le baron Mazeman, qui, comme ses nombreux amis le savent, est très-favorable au contraire la candidature de M. le chevalier Hynderick. Des trucs et toujours des trucs gyg-STiT La tactique des cléricaux est toujours la même elle est aujourd'hui ce qu'elle était passé quarante années. Ils cherchent épouvanter les consciences des gens simples, en calomniant leurs adversaires. Et dire que les gens simples se laissent prendre ces mensonges. Depuis quarante ans en effet on prêche chaque élection que Les églises vont être fermées, Les prêtres poursuivis, Et les couvents fermés. Et on voit les églises devenir de jour en jour plus somptueuse, les prêtres plus riches et les couvents plus nombreux. Mais le passé ne garantit-il pas l'avenir? Nos amis ont été au pouvoir pendant plus de la moitié de ce tems, et nous ne voyons pas en quoi les prêtres auraient été molestés. Bien au contraire, c'est sous le ministère libéral que les traitements du clergé ont été augmentés et que les églises ont été restaurés avec un luxe qui exclut toute idée de les laisser fermer ou démolir. Le Journal d'Ypres commence comprendre combien le discours de M. Surmonl est de nature lui aliéner les suffrages de tous les hommes sin cèrement attachés notre indépendance et nos libertés constitutionnelles. M. Surmont s'y est montré ce qu'il est, un ultramontain de la plus belle eau. Sans doute, il tolère la Constitution et il la préfère sincèrement un régime qui tiendrait le cléricalisme en bride mais, pour lui, elle n'est pas une loi immuable consacrant des droits inhé rents la nature humaine, pour lui la Constitution est un pacte, qui a la chance (il semble le regretter)' de durer depuis cinquante ans, mais qui sera modifié un jour sous Vempire de circonstances qui commanderont impérieusement ces modifi cations. Quand ces tems seront-ils arrivés Ici la réponse est facile Quand les électeurs auront envoyé une majorité de Surmont la Chambre. Alors les masques tomberont; on réali sera la thèse et on substituera doucettement l'En cyclique et le Syllabus notre belle Constitution. C'est aux électeurs voir s'ils veulent coopérer ce résultat et s'ils veulent hâter Y arrivée des cir constances, qui commanderont impérieusement d apporter des modifications notre Consti tution. Electeurs ce tems arrivera assez tôt, sans que vous aidiez en précipiter l'a\ènement. II y a des hommes qui se font une réputation surfaite, en s'enrolant dans une société d'admira tion mutuelle c'est le cas de MSurmont tous les gens qui l'encensent Sl-Laurent ou au Cercle catholique lui décernent un brevet de grand homme, de confiance et sans trop savoir pourquoi sans doute parce que parmi les aveugles les borgnes sont rois mais, pour nous, les connaissances ne se révèlent que par les actes ;or, nous nous deman-

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 2