N° 361Dimanche, 38e ANNÉE. 16 Juin 1878. 6 FKANCS PAR AN. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Aux électeurs. LE PROGRES VIRES AC0CHUT EUNDO. ABONNEMENT PAU AN: Pour l'arrondissement administratif el judiciaire d'Ypres. (r. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adresse l'éditeur, rue de Dixmude, 59. INSERTIONS: Annonces 1 la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. HEURES DE DËPA11T D'YPRES A Poperiaghe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. 6-50. Poperinghe. 6-50. 9-07. 12-07. 5-57. 6-50. 8-45. 9-50. Courir». 5-54. - 9-46. - 11-20. - 2-55. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-50. Eanghemarck-Oslende. 7-00. 12-06. 6-07. Langbpmarck, Je samedi, 5-50. BULLETIN POLITIQUE. C'est 2 heures 20 qu'on a hissé Jeudi dernier, Berlin, le drapeau de l'Empire allemand sur le palais du prince de Bismarck, pour annoncer l'ou verture du congrès. On sait en effet que le palais Radziwill, dans le quel se tiendronlles séances, est la résidence officielle du chancelier de l'Empire. C'est sur la proposition du comte Andrassy que le prince de Bismarck a été élu président. Le chan celier de l'Empire austro-hongrois a fait ressortir que cette nomination ne se justifiait pas seulement par des précédents, mais qu'elle s'imposait par les qualités éminenles du prince de Bismark. En ter minant son discours, le comte Andrassy a exprimé en termes émus ses vœux pour le prompt rétablis sement de l'Empereur. Après l'élection du président, celle première séance, qui s'est prolongéejusqu'à 4 heures et demie, a été remplie par des mesures d'ordre intérieur, telles que l'organisalion des bureaux et les présen tations des plénipotentaires. Comme il a été annoncé, tous les membres se sont engagés tenir les délibérations absolument secrèrtes. Quelques personnes ont eu le privilège de visiter la salle du Congrès, disposée dans l'ancienne salle de bal du palais Radziwille. M. de Radowitz a eu la courtoisie de la montrer lui-même et de donner quelques explications. La table du Congrès a la forme d'un fer cheval. Le prince de Bismark siégera au milieu, ayant en face M. de Bulow et le prince Hohenlohe: droite se placeront l'Autriche, la Grande-Bretagne et la Russie; gauche, la France. l'Italie el la Turquie. Le Monténégro a envoyé Berlin comme délé gués Bojo Petrowich, président du Sénat, cousin du prince Nikila, et Stanko Radonich. ancien mi nistre des affaires étrangères, délégué au quartier général russe pendant la guerre, tous les deux élèves du lycée Louis le Grand; Radonich est, de plus, élève de l'Ecole de Saint-Cyr. L'Angleterre a envoyé comme expert militaire sir Linlorn Simmous; la Russie, le général Anulhin adjoint du prince Tcherkassky en Bulgarie, el les deux colonels Bobrikoff et Rogolukoff, qui ont suivi, l'un la campagne de Serbie, l'autre la cam pagne du Monténégro. Constatons en passant ce fait étrange, sinon cho quant, que lecougrès, chargé de réviser le traité de San Stefano, s'est constitué avant l'arrivée des plénipotentaires ottomans. On sait que ceux-ci, retenus en mer par le mauvais temps, n'arriveront Berlin qu'aujourd'hui. Ypre», le 16 Juin 11i§. Un des chefs du parti catholique. M. d'Anethan, a dit que le Ministère Malou était le dernier ministère catholique possible. L'organe officieux du ministère culbuté, le Jour nal de Bruxellesdans son dernier numéro, redonnait que ce ministère était le dernier minis tère catholique qui existât dans le monde actuel. Nous ajoutons l'arrondissement d'Ypres est encore au petit nombre de ceux qui donnent la majorité des hommes dont les tendances et les principes sont condamnés dans l'Europe entière. Heureusement que le retour de ces hommes au pouvoir est devenu, de l'aveu même des chefs de leur parti, désormais impossible. A ceux qui se sont laissés entraîner et qui les ont soutenus, nous disons Secouez le joug qui pèse sur vous ouvrez les yeux et reprenez votre indépendance. Ils vous ont trompés en calomniant les libéraux; ils vous ont trompés en extorquant vos suffrages par des menaces el des promesses, et si vous n'y prenez garde, ils vous tromperont encore dans l'avenir. Ils essayeront même de vous faire accroire qu'un jour peut être ils reviendront au pouvoir, mais leur règne est fini le ministère qui vient de tomber était le dernier ministère catholique possible. Vous n'avez plus rien espérer ni craindre de ces hommes, hier encore si arrogants, si absolus et si partiaux ils ont poursuivi les libé raux de leurs outrages ils ont eu recours toutes sortes de vexations et d'injustices. A ces hommes là, la journée du II Juin a coupé les ailes ils ont assez longtemps abusé de leur pouvoir et de leur accès dans les antichambres des divers mi nistères aujourd'hui, ils sont frappés de mort et réduits la plus complète impuissance. Ceux d'entre vous qui ont subi l'influence de cette pression, de ces fallacieuses promesses et de ces hypocrites sollicitations peuvent avoir con fiance dans l'esprit de justice et dans la loyauté du parti libéral. Mais côté de vous, il en est qui ont profité des circonstances pour assouvir leur haine politique et leurs basses passions d'autres ont lâchement abandonné notre drapeau Que tous ceux là ne nous montrent plus leur face qu'ils dévorent ensemble leur dépitet qu'ils soient frappés du profond mépris qu'éprou ve tout honnête homme pour les mauvais pa triotes et les judas Le II Juin a été une journée néfaste pour les libéraux yprois le moment n'est pas venu de faire connaître les causes de notre défaite. Ces causes, les manœuvres sacrilèges du clergé politique et la pression scandaleuse exercée, jusqu'à la dernière heure, sur le corps électoral, par le cabinet défunt seront, espérons-le, exposées en détail au Sénat, lors de la vérification des pouvoirs de M. Surmont. Pour le moment, nous nous contentons, en mo difiant deux expressions, de dire avec le Bien publicappréciant la défaite de son parti, Gand Notre devoir n'était pas de vaincre il était de lut ter. Il nous suffit de l'avoir accompli pour nous sentir la conscience tranquille et l'âme bien au-dessus des inju res et des railleries de la calotte triomphante. L'échec que nous avons subi ne doit pas nous décou rager: il doit, au contraire, stimuler l'ardeur des libé raux et leur inculquer un sentiment plus pratique et plus vif de leurs devoirs de citoyens. En comparaison des luttes qui se préparent, la bataille du 11 Juin n'est qu'un premier engagement. Quand notre public connut le résultat du scru tin et l'élection de M. Surihont. grande fut la consternation en ville; c'est peine si quelques drapeaux furent arborés par des vassaux du cler gé. Mais une foule immense se porta vers la station du chemin de fer, anxieuse el désireuse de connaî tre les résultats électoraux dans les autres villes du pays; on eut dit qu'elle avait le pressentiment des victoires que les libéraux y devaient remporter. Les premiers télégrammes annonçant le succès de Soignies, de Charleroi, etc., etc., furent accueil lis par d'unanimes applaudissements, puis, quand on apprit le triomphe des libéraux Gand et An vers, entraînant la chute d'un régime détesié, la joie de la foule n'eut plus de bornes; ce fut un vé ritable délire; on oublia les tristes résultats de no tre élection yproise, pour célébrer la délivrance du pays, si longtemps opprimé, torturé et terrorisé par le clergé politique. Aussitôt la foule se précipite vers la Grande Place, aux cris mille fois répétés de: Vivent les libéraux bas le Ministère! les drapeaux dispa raissent, en même temps que les chars -bancs qui ont voituré Ypres, les instruments ruraux des petits vicaires politiques et leurs arrogants cornacs on organise une promenade aux flambeaux, on donne une brillante sérénade notre ancien séna teur libéral, M. le Baron Mazeman, et l'on va re mercier M. le Chevalier Hynderick de son coura geux dévouement la bonne cause. A H heures du soir encore, la moitié des habi tants de la ville était sur pied, et de toutes parts retentissaient les cris de: Vive les libéraux, bas la domination sacerdotale! la revanche! la revan che Une telle manifestation populaire, spontanée et générale, après une regrettable défaite, alors que l'élection de M. Surmont avait été accueillie avec tant de froideur, n'est-elle pas significative?en cé lébrant ainsi la délivrance du pays, la foule n'a-t- elle pas prouvé que notre population yproise est

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 1