No 362. Jeudi, 38e ANNÉE. 20 Juin 1878. 6 FRANCS PAR AN. A quelque chose malheur est hou. JOURNAL D'Y PRES ET DÉ L'ARRONDISSEMENT. LE PROGRES PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQUIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAU AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Vpres. Ir. (i-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la lignefr. 0-25. BULLETIN POLITIQIE. La seconde séance a duré Lundi dernier de deux quatre heures. La question de la délimitation de la Bulgarie et celle de l'admission de la Grèce étaient l'ordre du jour. La première question a été assez longuement examinée, mais la diseussionest loin d'être épuisée; elle fera encore l'objet de plusieurs entreliens par ticuliers pour être ensuite tranchées parlecongrès. Quant l'admission de la Grèce, elle a été pro posée par lord Beaconsfleld dans une forme quel conque. c'est dire quelediplomateanglais a laissé aux puissances le soin de décider si cet Etat aurait voix délibérative ou simplement voix consultative. La question a été ajournée. A Athènes, cette question préoccupe, vivement l'opinion publique. On ne veut pas entendre parler d'une admission platonique et passive et l'on sem ble même se flatter d'agir sur l'esprit des diploma tes européens par des démontrations. Réussira-l-on? Là est la queslion. La prochaine séance du congrès est fixée au jourd'hui mercredi. La Gazette de Cologne Ail que l'Autriche a fait savoir aux divers plénipotentiaires qu'elle ne con sentirait aucune solution de la question d'Orient qui laisserait subsister les germes d'une nouvelle crise. Elle vpuI modifier le traité de San Stefanoen ce sens que certaines provinces ottomanes dont la position est devenue intolérable soient retranchées de la Turquie; mais elle exige d'autre part que la viabilité de l'empire ottoman soit reconnue et que son prestige soit sauvegardé en Europe comme en Asie. C'est bien là. croyons-nous, le but que poursui vent toutes les puissances: créer en Orient un état des choses tel que l'on assure la paix de l'Europe et la sécurité des chrétiens, tout en tenant compte, dans les limites raisonnables, des faits accomplis. 11 y a des renseignements contradictoires surune reprise des hostilités entre Titres et Monténégrins. Nous attendrons de plus amples informations, avant de nous en occuper davantage. Les membres du parti national-libéral du Par lement allemand ont chargé une commission de vingt membres de rédiger le programme destiné aux prochaines élections. Ce programme vient de paraître. Les nationaux-libéraux protestent de leur dévoùment absolu l'Empereur et aux institutions existantes. Ils soutiennent que la dernière Chambre était toute disposée fournir au gouvernement les pouvoirs nécessaires pour mettre un terme aux menées des partis anarchiques. Ils se déclarent favorables la révision des lois de finances, con dition que des garanties constitutionnelles leur soient accordées mais d'autre part ils protestent contre l'augmentation des impôts sur les tabacs, augmentation qui, leur avis, détruirait complète ment une branche importante de l'industrie. Nous remarquons parmi les signatures du programme MM. de Forckenbeck. de Stauffenbcrg, von Ben- nigsen, Lasker, Marquardsen, Miquelet et Bam- herger. La Gazette de Cologne annonce que dans le Hanovre les partisans de la dynastie déchue font circuler une adresse la veuve de l'ex-roi Georges V, dans laquelle les signataires expriment le regret que le princeroyalne puisse ceindre immédiatement la couronne. A la demande de l'ex-reine, MM. Winthorst et von Munchhausen, anciens ministres de Georges V, sont partis pour Paris. Les funé railles ont eu lieu Mardi. Mardi ont été célébrées Dresde les noces d'ar gent du roi Albert et la reine Caroline de Saxe. L'archiduc Guillaumed'Aulriche, le prince Léopold de Bavière, le comte et la comtesse de Flandre, le grand-duc de Bade, le grand-duc et la grande du- chessedeSaxe-Weimar, leduede Saxe-Altenbourg. le prince de Reusz, le prince héritier de Hohenzol- lern et le nonce pontifical assisteront la cérémonie. Lundi a eu lieu Paris sous la présidence de M. Victor Hugo, l'ouverture solennelle du congrès littéraire. Après une alloculiondcM. About, l'illus tre poète a prononcé un remarquable discours, dans lequel il a exprimé l'espoir que le congrès imposerait au législateur une loi pour la protection complète de la propriété littéraire. Il a fait appel la concorde, protesté contre la guerre et parlé en faveur de la paix universelle. Plusieurs déléguas étrangers ont pris la parole après M. Victor Hugo. La séance a été terminée par un beau discours de M. Jules Simon. Yprea, le 19 JTuin 1&Î8. Les vieux proverbes ont toujours raison. A quel que chose malheur est bon. dit l'un d'eux, et voici qu'un journal clérical vient, une fois de plus, d'en confesser la parfaite justesse. Parmi les feuilles cagotes que le récent triomphe des libéraux a plon gées dans un abîme de douleur, aucune n'a été plus stupéfaite, plus ahurie, plus désespérée que le Nieuwsblad. Dans le premier moment, elle a, pour exhaler ses peines, trouvé des expressions près desquelles les lamentations de Jérémie ne sont que d'insipides doléances. Tant de prières s'écrie-t-elle tant de neuvaines tant de bonnes œuvres tant de communions tant de messes tant de pélérinages Et tout cela en vain tout cela pour aboutir line défaite qui n'est rien inoins qu'un écrasement Dieu Dieu de nos pères Où êtes vous donc et pourquoi nous avez vous abandonnés El peu s'en faut que. continuant sur ce ton lyrique, la pieuse feuille, encore plus impudente et plus gros sière que pieuse, ne s'emporte contre Dieu même, et ne Lui reproche d'avoir trahi la bonne cause en combattant pour les libéraux contre les batail lons du clergé. Mais saisissant dans un intervalle lucide toute l'imprudente inconvenance d'un pareil excès de langage, notre journal feint subitement de se calmer et de se soumettre. Ayons néanmoins courage, reprend-ii. et remettons-nous espérer. Cette défaite n'est qu'une épreuve. Dieu aime ceux qu'il châtie, et, pour être frappés, nous n'en restons pas moins ses enfants protégés et chéris. C'est même cause de cela que nous pouvons continuer nous vanter d'être les préférés de Dieu. Nous n'avons garde, quant nous, de vouloir redire ces meilleurs sentiments. C'est encore un vieux proverbe qui enseigne que qui aime bien, châtie bien mais qu'il nous soit permis de deman der humblement quel méfait les gens d'église doi vent avoir commis, pour s'être attiré cette formida ble raclée qu'ils viennent de recevoir? A juger en effet des fautes par le châtiment, il faut que les dites gens aient horriblement forfait. Ce serait donc vrai ce qu'on a dit d'eux? Il serait vrai qu'ils ont abusé de toutes les choses saintes pour tromper les électeurs, et se maintenir ce pouvoir mondain dont le Christ ne voulut pas Si oui, apparemment que l'amitié de Dieu dont ils se targuent, avec une singulière présomption selon nous, n'a point épuisé ses faveurs, et qu'il leur reste encore plus d'un châtiment attendre. Apparemment qu'aux pro chains comices, le bon Dieu, reprenant de sa main de père le légendaire nerf de bœuf qui servit son Fils pour chasser du Temple les cléricaux de son temps, Ipur administrera une nouvelle volée qui sera, il faut l'espérer, la suprême et décisive leçon. Par ainsi la société civile sera restituée dans tous ses droits, et la religion, cette chose sainte par excellence, purifiée de tout mélange adultère, reprendra les siens sur les cœurs adoucis et les âmes apaisées. Bruxelles, le 17 Juin 1878. La crise ministérielle dure toujours les bruits les plus contradictoires circulent; tous les hommes appelés jusqu'ici faire partie du Ministère, font, paraît-il, de l'entrée de M. Bara, dans le nouveau Ministère, une condition de leur acceptation. M. Bara est évidemment l'homme de la situation, il n'est suspect ni aux jeunes, ni aux vieux; com me Président de la Fédération Libérale, il est l'expression la plus sincère de tout le libéralisme belge et son talent oratoire le désigne comme l'un des organes les plus autorisés du nouveau cabinet. La part active qu'il a prise d'ailleflrs la confdc* lion de notre nouveau système électoral, le désig nait même comme ministre de l'intérieur, mais nous croyons que si on parvient vaincre ses ré pugnances, ce ne sera jamais que pour accepter le département de la justice, qu'il a déjà géré, comme l'on sait, la grande satisfaction de notre magis trature. Quels seront donc les autres ministres? Rien n'est décidé ou bien on garde la chose bien secrète toutefois on parle de M. Van- humbeek pour l'intérieur et de M. Sainctelette

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 1