6 FRANCS PAU AN.
369. Dimanche,
38e ANNÉE.
14 Juillet 1878.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Acte de réparation.
De la réforme électorale.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
BULLETIN POLITIQUE.
L'Etoile de mercredi contient un article qui
aura surpris beaucoup le monde notre con
frère plaide en faveur du maintien de tous les
Gouverneurs cléricaux, et comme base de son
raisonnement il cite que le cabinet clérical a
bien maintenu en fonctions M. Pycke An
vers et M. Vrambout Bruges.
Quelque autorité que nous lui reconnais
sons, notre confrère nous permettra de lui dire
qu'il compare là des choses qui ne se ressem
blent guères.
Lorsqu'un Ministère clérical maintient un
Gouverneur libéral qui consent faire le
mort, il trouve pour agents, dans la province
l'Evêque dans chaque arrondissement le
doyen, et dans chaque commune le curé.
Leurs recommandations tiennent lieu de
rapports administratifs. Mais lorsqu'un
Ministère libéral conserve des Gouverneurs et
des Commissaires d'arrondissement cléricaux
il ne lui reste aucun représentant, ni dans la
province, ni dans les arrondissements, ni dans
les communes.
M Etoile veut elle voir faire les affaires du
pays par l'intermédiaire des Associations libé
rales? Un parti qui arrive légitimement au
pouvoir, a le droit d'avoir ses représentants
pour défendre ses actes, et nous sommes éton
nés de voir qu'un journal, qui a tant contri
bué l'avènement du parti libéral, veuille
laisser aujourd'hui ce parti, sans défense et
sans protection, la merci de ses adversaires
politiques.
Nous doutons qu'avec un pareil système le
parti libéral puisse avoir longue vie si les
cléricaux n'ont pas eu s'inquiéter du con
cours de tous les fonctionnaires politiques,
c'est qu'ils n'en avaient pas besoin, mais nous
ne saurions applaudir au rôle de dupes que
l'on veut faire jouer nos amis. Si d'ailleurs
nous revendiquons'certaines fonctions politi
ques, qu'on le sache bien, ce n'est pas pour sa-
tistaire des ambitions ou procurer des posi
tions nos amis, mais bien pour faire préva
loir nos principes.
Monsieur Carton vient de reprendre les bu
reaux du Commissariat d'arrondissement,
qui sont installés rue des Récollets. Il
prie les personnes qui ont faire au Commis
sariat, ae s'adresser directement son Cabi
net, même rue n° 9, et de préférence entre 10
heures du matin et midi.
Nous apprenons qu'une grande fête se pré
pare pour le dimanche 21 de ce mois, au ha
meau de la Potyse, l'occasion de la réinté-
gration de M. Carton dans ses fonctions de
Commissaire d'arrondissement.
La discorde est dans le camp clérical. M.
Surmont par suite de sa nomination de Séna
teur, a du donner sa démission de membre de
la Députation permanente. Or, deux conseil
lers cléricaux ont la prétention de lui succé
der. Ce sont MM. Verhaeghe, de "Wervicq, et
Biebuyck, d'Ypres.; nous ne saurions le quel
choisir tous deux sont inféodés au parti clé
rical et tous deux sont d'une incapacité qui les
mettra parfaitement au niveau de leurs collè
gues. On parle toujours de reformes, mais on
ne ferait pas mal de commencer par les Dépu-
tations permanentes, car ces collèges n'offrent
aucune des garanties que l'on est en droit d'at
tendre d'une juridiction administrative qui
juge des affaires très importantes et en dernier
ressort.
Les actes de réparation ne se font pas at
tendre. Le Moniteur de ce jour apporte un ar
rêté Royal qui renomme M. Bayart P.,
Bourgmestre de Becelaere. M. Bayart a exercé
ces fonctions depuis 1836 jusqu'en 1872, c'est-
à-dire pendant 36 ans, et depuis cette époque
le Ministère clérical a constamment refusé de
le renommer sous le prétexte le plus futile,
mais en réalité parce que M. Bayart n'a ja
mais marchandé son dévouement l'opinion
libérale. Cette nomination est donc une ré
paration justement méritée et qui sera ap
prouvée par tous les hommes impartiaux.
Le bureau de la Fédération Libérale vient
d'adresser au gouvernement une note énumé-
rant différentes améliorations introduire
dans la loi du 16 Mai 1878, l'effet de com-
LE
PROGRES
VIRES ACQUIRIT EUNDO.
ABONNEMENT PAit AN: Pour l'arrondissement administratif judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00
Idem Pour le restant du pays. 7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 30.
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25.
CHEMIN DE FER.
HEURES DE DEPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. 6-30.
Poperinghe. 6-30. 9-07. 12-07. 3-57. 6-50.
8-45. 9-50.
Courlrai. 5-34. - 9-46. - 11-20. - 2-55. - 5-25.
Roulers. 7-50. 12-25.6-50.
Langhemarck-Ostmde. 7-00. 12-06. 6-07.
Langhemarck, le samedi, 5-50.
La dernière partie du traité de paix a été lue au
congrès. L'instrument diplomatique, qui contiendra
une cinquentaine d'articles, sera imprimé sur par
chemin dès aujourd'hui et signé demain par les plé
nipotentiaires.
Dans la dernière réunion du congrès, le comte
Andrassy proposera de voter des remerciments au
prince de Bismark pour le dévouement dont il a fait
preuve pendant la réunion des représentants des
grandes puissances.
Ils ont décidé la suppression du payement et
rejeté le projet de capitalisation des tributs que
fournissaient antérieurement la Houmanie et la
Serbie. Uue commission sera instituée Constan-
tinople pour recevoir les plaintes des porteurs de
valeurs ottomanes.
Le congrès a définitivement rejeté la proposition
russe.
La presse française est unanime critiquer la
convention anglo-turque et le procédé diplomatique
employé dans cette circonstance par lord Beacon-
field.
A la Chambre des communes, M. Stanley a dit,
dans le cours de ses déclarations, que la garnison
qui doit occuper l'île de Chypre sera composée de
10,000 hommes de troupes indiennes actuellement
Malte et de trois bataillons d'infanterie anglaise.
L'empereur d'Allemagne va mieux. Il partira pro
bablement pour Babelsberg dans le courant de la
semaine prochaine. On croit qu'il se rendra aussi
l'île de Mainu et Gastein. Cependant l'Empereur
devra être rentré Berlin le 22 Août, le mariage
du prince Henri des Pays-Bas avec la princesse
Marie de Prusse ayant été fixé au 27 de ce mois.
Ypres, le 13 Juillet 1878.
La défaite du onze Juin a tellement irrité les
nerfs des écrivailleurs de nos journaux cléricaux,
qu'on se demande sous, l'empire de quel trouble
s'agitent leurs plumes? Est-ce de la folie ou n'é
crivent-ils que lorsqu'ils ont noyé leur dépit daos
l'alcool?
Voici un échantillon de cette blague de sacristie:
Le Bourgmestre est un gueux, et qui plus est
un faiseur de gueux, et si les Yprois le laissent
marcher dans cette voie, il rendra gueux la majeu
re partie des habitants. Déjà il a corrompu le
Corps des Pompiers; il embauche toutes les Socié
tés de la ville; la garnison elle même n'échappera
pas sa propagande.
Les élèves du Collège communal sont devenus
des gueux
Les elèves des écoles communales, Gueux
Le carillon, Gueux
Le cimetière, Gueux
La tour de l'Eglise de St-Marlin elle même est
devenue la tour des Gueux
Oh! c'est abominable! et cela ne suffit pas! il
sème la corruption partout, et il pousse l'esprit de
perversion jusqu'à faire visiter par les jeunes filles
des écoles communales la ville si dépravée de G and,
et de former toute une génération destinée alimen
ter l'Alcazar de Bruxelles!
Voilà ce qu'on lit dans la feuille du clergé de
notre ville, feuille si honnête cl si pieuse qu'un
honorable magistrat, quoiqu'apparlenant au parti
catholique, a cru tout récemment devoir la flétrir
publiquement, et a ajouté qu'un honnête homme
devrait rougir de recevoir un mot d'éloge émanant
d'une source aussi impure.