La paix.
Les adieux du Chevalier Ruzetie.
A l'œuvre!
Le grand patriote.
Un Précédent.
La paix est signée! Ces mots si doux résonnent
agréablement l'oreille de l'humanité que révoltent
les tueries organisées qui viennent trop souvent
épouvanter et décimer le pauvre monde et ruiner
le commerce, l'industrie, le travail en stérilisant
leurs efforts.
Les familles pourront respirer pendant quelques
temps. Si on leur prend leurs fils pour en faire
des soldats involontaires, au moins ne les enverra-
t-on pas la mort.
Cette trêve bénie sera-t-elle de longue durée?
Espérons-le. Il en sera peut-être ainsi tant que les
Etats protecteurs ne se sentiront pas pris d'appétit
nouveau et ne céderont pas au désir de dévorer un
nouveau morceau de la Turquie, ou de tout autre
Etat. On sait que l'appétit vient en mangeant, et
I estomac de certaines puissances est un gouffre.
On dit que les parties détachées du grand corps
de la Turquie ne s'en trouveront que mieux, qu'el
les puiseront dans leur annexion d'autres Etats
la vitalité qu'elles avaient perdues. Nous le leur
souhaitons.
Saluons donc la paix, en exprimant le désir
qu'elle soit durable et que le sursis accordé l'hu
manité, par ceux qui s'arrogent la charge immense
de décider du sort des peuples et de leur existence,
soit long et fécond.
Le Journal de Gand fait remarquer que la
lutte du 11 Juin a tellement absorbé l'attention de
tous nos amis, qu'il n'y en a presque pas qui aient
examiné la nouvelle loi électorale au point de vue
des élections communales. Beaucoup s'imaginent
qu'il faut un vote nouveau des Chambres pour
appliquer de couloir et tout ce qui s'ensuit aux
élections communales, et ils demandent grands
cris que ce vole ait lieu dans la session extraordi
naire qui s'ouvrira le 23 Juillet. C'est là une erreur
complète. La loi du 16 Mai 1878 formant le titre
II du Code électoral, dit:
Ou le voit, la question est résolue, il n'y aura
plus d'éleclions aucun degré sans le couloir.
Avant de quitter l'administration, de notre pro
vince, M. le gouverneur Ruzette veut laisser d'ex
cellents souvenirs parmi le personnel de cette ad
ministration.
Notre confrère De Westvlaming nous apprenait
samedi que M. Ruzette, dérogeant aux règlements,
avait élevé au grade de second commis un certain
Manceau, qui est peine entré depuis huit mois
dans les bureaux du gouvernement provincial.
Il est vrai que pour M. Ruzette. qui occupe un
haut grade dans notre régiment de Xavériens ou
CiesjesManceau a des litres incontestables: c'est
un pensionnaire des Petits-Frères, et, d'autre part,
il a joué un rôle principal dans un miracle opéré,
Slotendries. par Notre Dame de Lourdes.
Il faut s'attendre avant le départ du chevalier
Ruzette, d'autres traits de ce genre. Il y a encore
dans les bureaux du gouvernement provincial des
individus dignes de sa confiance; au besoin, il
pourrait y caser quelques jeunes gens renvoyés
d'autres administrations! Cela s'est déjà vu...
M. le prince deCaraman Chimay n'accepte pas
le banquet que les catholiques du Hainaut et d'au
tres provinces veulent lui offrir.
Le parti libéral, c'est-à-dire l'immense majorité
du pays, a fêté, avec enthousiasme, la victoire du
11 Juin. Après Anvers et ses hospitalières agapes,
après Gand et ses enthousiastes acclamations, Bru
xelles, son tour, a réuni des patriotes belges en
un gigantesque banquet où 6000 coupes se sont
levées pour boire au Roi, la liberté, ladélivrance
Mais aujourd'hui que nos cœurssesont épanouis
au soleil levantd'uneliberté réparatrice,aujourd'hui
que nous avons donné la joie du triomphe ceque
la surprise de la première heure ne nous avait pas
même permis d'éprouver, il est temps de songer
l'avenir et d'assurer le triomphe complet de notre
parti.
Gand et Anvers disposent aujourd'hui du sort de
notre parti. Un revirement dans l'opinion de l'une
de ces villes suffit pour renverser le gouvernement
et amener le triomphe de nos adversaires.
Il n'est donc pas étonnant de voir le parti clérical
concentrer toute son énergie sur ces deux points
stratégiques de première importance. Il était par
venu au moyen de toutes espèces de manœuvres
y faire dévier l'opinion publique et y dominer
complètement.
C'est Anvers que nous avons jadis subi l'échec
le plus écrasant.
Nos adversaires triomphaient dans notre métro
pole commerciale avec deux millevoix de majorité
N'importe! Fiers de leurs principes, vaincus sans
être découragés, les libéraux anversois surent trou
ver dans le sentiment du devoir, l'énergie nécessaire
pour continuer la lutte et démolir, pierre pierre,
tout l'édifice de mensonge, de fraude et de pression
sur lequel trônait celle insolente Maison d Anvers.
Rien n'a été abandonné au hasard, la surprise.
Ce qui l'atteste mieux que toutes les phrases, c'est
la progression régulière constatée dans la marche
de l'opinion libérale dans celle ville et dont les scru
tins successifs donnent des preuves irrécusables.
Ce n'est que par 100 ou 200 votes la fois que
nos amis anversois sont revenus au pouvoir.
Il y a là, pour nous, un exemplequi deviendrait
notre honte si nous refusions de le suivre. La vic
toire partielle 11 Juin ne peut nous suffire.
Nous aussi, nous eûmes jadis des représentants
libéraux, nous aussi nous avons été dignement
représentés dans les conseils de la nation. Pourquoi
n'arriverions nous pas avoir une dépulalion libé
rale homogène?
Le clergé a, jusque dans ces derniers temps,
disposé des faveurs gouvernementales, avec un
sans-façon qui avait fini par convaincre bon nombre
de campagnards que l'argent de l'Etat, les placesdu
gouvernement, formaient des espèces de fiefs ou
bénéfices acquis de droit M. le curé.
Les cléricaux ont largement abusé de tout. Iln'est
pas jusqu'au droit de grâce, cette précieuse préro
gative de la royauté, qui n'ait fuit l'objet d'un véri
table commerce électoral.
Les beaux jours du cléricalisme sont aujourd'hui
remisés avec les neiges d'anlan. Il reste toujours, il
est vrai, ie confessionnal et la chaire deux armes
dont le clergé a fait un usage désastreux pour notre
opinion, mais, nous aussi, nous avons nos moyens
de propagande. La presse, entr'autres, est un levier
puissant dont nous devons faire usage et dont une
nouvelle loi doit venir bientôt assurer la liberté,
non seulement en droit mais en fait.
Il y a dix ans que le clergé a supprimé cette li
berté, il y a dix ans que le compagnard ne peut
plus lire un journal libéral, il y a dix ans qu'on
entoure son intelligence d'un voile de mensonges
terrifiants. C'est dix années de trop, c'est toute une
génération qu'il s'agit de rendre au libre exercice
de la pensée.
Ce travail n'est pas l'œuvre d'un jour ni d'une
année.
Anvers est là pour nous dire: «Avec du travail
et de la persévérance, vous pouvez, tout comme
nous, espérer de rendre leurs loisirs, les renégats,
les polichinelles, comme disait M. Bara et
les buveurs d'eau de la Salelte.
A l'œuvre donc, et maudit soit qui déserte sa
tâche {Avenir.)
La gent cléricale crie la persécution, la seule
pensée que le ministère issue du H Juin pourrait
mettre la retraite M. le gouverneur Bovy qui
a atteint la limite d'âge et a droit au repos.
A celle occasion, l'organe des libéraux de l'arron
dissement de Maesvck. De Maasrappelle qu'en
septembre 1834, lorsque M. le comte de Theux
devint ministre de l'Intérieur, celui-ci révoqua
brusquement M. Hennequin, l'un des prédécesseurs
de M. Bovy au gouvernement provincial du Lim-
bourg.
De Maas rapporte cet incident dans l'articulet
suivant que nous traduisons du flamand:
M. Hennequin était un homme de grand mérite
ancien membre des Etals Généraux, bourgmestre
de Maeslricht, membre du Congrès National, séna
teur des provinces de Liège et de Limbourg. Gou
verneur, il avait, en ces diverses qualités, rendu au
pays les plus grands services. Mais tout cela était de
minime importance aux yeux de M. de Theux.
réunir les enfants l'église, pourvu toutefois que ces
sortes de réunions aient lieu en dehors des heures
consacrées aux études classiques par les règlements.
Si, abusant de son droit, le clergé jugeait pro.
pos d'appeler les élèves pendant la classe, l'adminis-
tration devrait s'y opposer. (Décision du 12 Mars
1849.)
(Extrait du Code de VInstituteur Belge, par Ange-
not, page 278.)
Art. 159. Pour les élections communalesles
opérations se font conformément aux prescriptions
établies par le chapitre II du présent titre pour les
élections provinciales, sous les modifications résultant
des articles suivants
Art. 160. Les propositions de candidats doivent
être signés, dans les villes de 10,000 habitants, par 25
électeurs; dans les villes de 5,000 par 20 électeurs, etc.
Art. 161. Dans les communes de moins de 10,000
habitants, l'affiche prescrite par l'article 117 peut être
autographiée, etc., etc.
Art. 250. Les élections provinciales qui auront
lieu avant le lr Septembre 1878 seront faites d'après
le code électoral de 1872.
(Pogrès de Charleroi).
Air: Dis-moi, soldat, dis-moi, t'en souviens-tuf
Il fallait vaincre aux comices dernières,
Pour conserver au pays sa grandeur:
Aussi nos chefs, déployant nos bannières,
Avec fruit, stimulaient notre ardeur.
Mais un surtout peut prétendre la gloire
D'avoir lutté avec un grand éclat
A ses efforts, Anvers doit la victoire,
Salut lui, noble et vaillant soldat!
Des Anversois, la Belgique affranchie
A proclamé le civisme éclatant:
C'est pour venger l'honnéteté flétrie
Que tous, unis, ils allaient en avant!
Une âme ardente, ah vous pouvez m'en croire,
Etait partout, animant le combat
A ses efforts, Anvers doit la victoire,
Honneur lui, noble et vaillant soldat
Depuis huit ans, il est l'a sur la brèche,
Son dévoùment est celui d'un héros!
Il veut contraindre un sort souvent revèche.
Nous rendre enfin travail, gloire et repos.
De tous, c'est lui, gardons-en la mémoire
Qui fit le plus pour affranchir l'Etat;
A ses efforts, nous devons la victoire,
Qu'il soit béni, ce généreux soldat!
Dans le pays, sa renommée est telle
Que, d'une voix, il vient d'être appelé
A prendre en main notre cause si belle,
Celle du droite! de la liberté.
0 liberté, longtemps dans notre histoire,
Ton nom vivra, Pécher y veillera
A ses efforts, nous devrons la victoire,
Qu'il vive heureux, ce brave et fier soldat