N<>375. Dimanche,
38e ANNÉE.
4 Août 1878.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'Y PUES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
AV f S.
vires ac0uirit eundo.
Aux termes de l'art. 20 du nouveau code
électoral, les collèges éehevinaux sont tenus
de procéder, du lr au 14 Août, la révision
des listes des citoyens qui ont, la première
de ces dates, leur domicile réel dans leur com
mune et qui paient le cens déterminé par la
loi.
Et aux termes de l'art. 6, nul ne peut être
inscrit sur les listes électorales s'il n est justi
fié qu'il possède le cens poqr l'année de l'ins
cription et qu'il a effectivement payé le cens
pour l'année antérieure en impôt foncier ou
redevance sur les mines et pour les deux an
nées antérieures en d autres impôts directs
Ainsi, pour être inscrit cette année, il faut
avoir payé le cens, non seulement en 1877
mais encore en 1876, chaque fois que la con
tribution personnelle ou la patente concourt
la formation du cens.
Le Moniteur du lr Août a publié le nouveau
projet de réforme électorale nous croyons inu
tile d'en donner une analyse, puisque nous en
publions le texte même. Nous remarquons
qu'il n'y est pas question du vote par ordre al
phabétique. Pour le surplus il ne fait que
consacrer les dispositions qui étaient annon
cées depuis longtemps et qui ont déjà été dis
cutées durant la dernière session.
LE
PROGRES
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39.
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-23.
CHEMIN DE FER.
HEURES DE DEPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. 6-30.
Poperinghe. 6-30. 9-07. 12-07, 3-57. 6-50.
8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 9-46. - di-20. - 2-35. - 5-25.
Roulers. 7-d0. 12-25. 6-30.
Langbemarck-Ostende. 7-00. 12-06. 6-07.
Langhemarck, le samedi, 5-50.
A l'occasion de la Fête Communale le jour
nal LE PROGRÈS ne paraîtra pas Jeudi
prochain.
BULLETIN POÉÏTIQUE.
i ji
C'est le 3 Août, qu'expirait le délai fixé par le
congrès de Berlin pour la ratification du traité de
paix.
La Turquie et la seule de puissances qui n'ait
pas encore signé l'instrument diplomatique elle
donne pour prétexte que la traduction du traité en
langue turque n'à pas encore pu être faite et ne
pourra même par l'être pour le 3 Août, C'est ce
qui l'a déterminée demander une prolongation de
délai pour l'écbange des ratifications.
A Berlin, dit le Times, on ne semble guère dis
posé accéder celte demande. Peut-être les puis
sances se contenterortt-elles au dernier moment de
l'assurance donnée par les représentants de la Tur
quie qu'actuellement le Sultan a ratifié le traité.
L'occupation de la Bosnieel de l'Herzégovine par
les troupes autrichiennes s'est faite jusqu'à présent
sans résistance aucune et déjà l'on annonce que l'a-
vant-garde de l'armée du général Philippovitch est
arrivée Banjaluka.
On craint cependant que dans le cœur même du
pays, et notamment Serajevo, oû le 15e corps
d'armée doit se rencontrer avec la division de Dal-
matie, une lutte assez vive ne s'engage.
D'après des renseignement transmis de Mostar,
il règne Sérajevo une anarchie complète. Par
suite des agissements de Hadji Boïa, espèce de bri
gand, qui s'est mis la tête d'une bande de bachi-
bouzouks,le gouverneur deSerajevo,MazharPacha,
accompagné du commandant en chef, s'est enfui
avec sa division militaire. Ils ont été rejoints par
Hadji Boïa et reconduits dans la ville. Mazhar
Pacha a été destitué, et le commandant en chef des
troupes a été nommé, malgré lui, gouverneur la
place de Mazhar Pacha. Une troupe d'insurgés a
pillé la maison de l'ex-gouverneur et s'est portée
ensuite vers l'arsenal.
Une lutte sanglante a alors eu lieu entre la po
pulace et les agents de l'autorité.
L'arsenal a été finalement pris par la populace.
On dit que Hadji Boïa a envoyé son frère Banja
luka pour y organiser un soulèvement semblable
contre les autorités turques; mais l'envoyé de Hadji
Boïa aurait été pris et mis en lieu sûr.
Les agissements de Hadji-Boïa, qui tendaient,
paraît-il, faire protester la population musulmane
contre le consentement donné par la Porte l'occu
pation autrichienne, auront amené un but tout
opposé. Effrayée par l'anarchie qui règne Serajevo.
dil ua télégramme de Vienne, une partie de la po
pulation soupire déjà après l'occupation comme
après la délivrance.
Les communications entre Mostar et Serajevo
ont été coupées par les insurgés.
Le débat qui est actuellement engagé la Cham
bre des communes d'Angleterre sur le traité de
Berlin, a fourni au chancelier de l'échiquier l'occa
sion de protester contre une allégation assez grave
qui avait été produite par un membre de l'opposi
tion et qui serait de nature aliéner bien des es
prits au gouvernement delà Reine.
Il s'agissait d'une convention qui aurait été con
clue le 31 Mai entre M. Layard et Safet pacha et
d'après laquelle l'Angleterre se serait engagée ne
pas appuyer, et même combattre les demandes de
la Grèce au congrès, si la Turquie lui cédait l'île
de Chypre.
Sir Stafford Northcote a catégoriquement démenti
l'existence d'une convention de ce genre.
Lecorrespondanlde Londres àuNovoié Vrémia,
de Saint-Pélerbourg, dit tenir de très bonne source
que le comte Worontzof sera nommé ambassadeur
de Russieen Angleterre, en remplacement ducomle
Schouwaloff. Le comte Worontzof est apparenté
l'arislocraitie anglaise par sa femme, qui est la
tante de lord Pombroke.
Nous connaissons peu près la moitié des résul
tats des élections qui viennent d'avoir lieu en Alle
magne. L'examen des chiffres que nous transmet
l'Agence Havas nous permet de constater dès
présent que la levée des boucliers du parti conser
vateur, appuyé ouvertement par la presse gouver
nementale. n'a pas été couronnée de succès. L'ob
jectif de ce parti était l'écrasement des groupes de
la majorité, et surtout du parti national libéral que
le prince de Bismark a combattu plusieurs repri
ses la tribune parlementaire, dans les dernières
sessions.
On peut même affirmer déjà que le parti gouver
nemental restera en minorité, moins que le prince
de Bismark ne parvienne conclure un compromis
avec la curie romaine. La Gazette de Cologne,
qui nous parvient ce malin, annonce que le minis
tère songe sérieusement faire la paix avec le
Vatican et elle signale, l'appui de son allégation,
la réception cordiale qui a été faite Kissinge», par
le prince de Bismark, annonce pontifical de Munich.
C'est ce prélat qui est chargé d'entamer des négocia
tions avec le ministère prussien.
Ypres, le 3 Août 1878.
Voici le texte du projet de loi modifiant quelques
dispositions du Code électoral et de la loi sur les
contributions personnelles.déposéparM. leminislre
des finances dans la séance de ce jour.
Art. 1er. L'article n° 7 des lois électorales coordonnées
(art. 7 du Code électoral de 1872 et 49 de loi du 9 Juil
let 1877) est remplacé par les dispositions suivantes:
La possession des bases et le payement du cens se
justifient par tous les moyens de droit.
La preuve contraire est de droit. Elle peut être pro
duite pour établir la valeur réelle du mobilier, alors
même que celle-ci a été fixée au quintuple de la valeur
locative en vertu du 2 de l'art. 57 de la loi du 28 Juin
1822.
L'expertise du mobilier sera toujours ordonnée lors
qu'elle aura été demandée. Celui qui se refusera lais
ser procéder cette expertise sera présumé ne point
posséder la base contestée.
Les bases et le payement du cens pourront être in
voqués, devant la juridiction électorale, par celui dont
les contributions seront erronément portées au nom
d'un tiers.
Art. 2. Les personnes qui occupent gratuitement des
habitations et bâtiments, ou des parties d'habitations et
bâtiments appartenant l'Etat, aux provinces, aux
communes ou des établissements publics, ou qui re
çoivent pour les locaux qu'elles occupent une indemnité
de logement en vertu de dispositions légales ou d'actes
administratifs, sont exemptes, pour ces habitations et
bâtiments, de la contribution personnelle raison des
trois premières bases.
Elles sont en outre exemptes de cette contribution
d'après la quatrième base, si le mobilier leur est égale
ment fourni gratuitement.