6 FRANCS PAR AN.
S
ft°s 376-377. Dimanche,
38e année.
11 Août 1878
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
AppeS
la violence.
M. Vramboul el les calomnies cléricales.
paraissant le jeuin et le «imanche.
bulletin politique.
Le Moniteur de Jeudi est venu nous ap-
rendre que M.le chevalier Ruzette est relevé
e ses fonctions de Gouverneur et qu'il est rem
placé par M. Heyvaert, Procureur du Roi
Bruxelles.
Cette révocation n'étonnera personne. M.
Ruzette était un administrateur fort médiocre,
sans initiative et sans influence; aussi, l'opi
nion publique ne lui reconnaissait d'autres
titres aux nautes fonctions qui lui étaient
échues, que son dévouement absolu aux idées
ultramontaines.
Evidemment nos populations avaient droit
un interprête plus intelligent de leurs senti
ments et de leurs aspirations etle gouvernement
ne pouvait faire un meilleur choix qu'en dé
signant M. Heyvaert pour ces hautes fonc
tions. Le nouveau Gouverneur est un homme
instruit et un jurisconsulte distingué, connu
pour l'honorabilité de son caractère, la sincé
rité et la fermeté de ses principes et nul doute
qu'il ne soit bientôt au courant de nos intérêts
et de nos besoins.
M. Ruzette n'a pas d'ailleurs le droit de se
plaindre il quitte la carrière administrative
comme il y est entré, car lui même a rempla
cé Ypres M. Carton, destitué brutalement
par le cabinet Kervyn et qui a accepté sa re
traite avec dignité et sans mauvaise humeur.
Espérons que M. Ruzette saura en faire au
tant...
PROGRES
VIRES AC0UIRIT EUNDO.
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administralif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
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A cause de la Fête de l'Assomption, le Progrès ne
paraîtra pas Jeudi prochain.
CHEMIN DE FER.
HEURES DE DEPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebronck. 6-50. 12-07. 6-30.
Poperinghe. 6-50. 9-07. 12-07. 5-57. 6-50.
8-45. 9-50.
Courlrai. 5-54. - 9-46. - 11-20. - 2-35. - 5-25.
Roulers. 7-50. 12-25. 6-30.
Langhemarck-Oslrnde. 7-00. 12-06. 6-07.
Langhemarck, le samedi, 5-50.
Un télégramme de Vienne communique le ré
sumé du rapport adressée le 6 courant au gouver
nement autrichien par le commandant en chef de
l'armée d'occupalion de Bosnie et de l'Herzégovine.
Il résulte de ce rapport que c'est bien Maglaï,
sur la Bosna, qu'a eu lieu le premier engagement
sérieux en Bosnie. Les insurgés qui ont établi leur
camp sur la rive gauche de la rivière, auraient
peut-être infligé un échec sérieux l'aile gauche
des troupes autrichiennes, si l'aile droite n'avait,
par un mouvement tournant rapidement exécuté,
pris l'ennemi de flanc et par derrière.
Les insurgés voulurent en vain opérer une re
traite dans la direction de Zepce, ils furent forcés
de lutter et perdirent un grand nombre d'hommes
et beaucoup de vivres et de munitions.
Quant au régiment des hussards, qui a été sur
pris le 4 Août, en faisant une reconnaissance, il
n'en est revenu que 25 hommes. Cette nouvelle a
produit une vive émotion Vienne.
Les journaux demandent que les habitants de
Maglaï qui ont massacré ce régiment, soient sévè
rement châtiés.
On est aujourd'hui sans nouvelles précises de la
marche des troupes dans l'Herzégovine. Tout ce
que l'on sait c'est que le général Iovanovitb a dépas
sé Mostar.
L'Agence Havas envoie une dépêche de Raguse
très peu intelligible, mais que nous avons essayé
de traduire de notre mieux. Nous croyons com
prendre que Suleyman pacha, abandonné par la
moitié de ses troupes, s'est réfugié dans Trébigne
avec 1,500 soldats appartenant au districts asiati
ques. Il maintiendra l'ordre dans ce chef-lieu de
l'Herzégovine jusqu'à l'arriée des Autrichiens.
En Autriche on acquiert la conviction de plus
en plus intime que le mauvais vouloir de la Porte
et son altitude douteuse ne feront qu'encourager les
rebelles. C'est pour savoir en fin de compte quoi
s'en tenir que le gouvernement autrichien a fait
Coralheodory pacha l'injonction de se prononcer
définiti\emenl sur les propositions du comte An-
drassy relatives l'occupation de la Bosnie et de
l'Herzégovine.
A la Chambre des communes d'Angleterre, sir
Stafford Northcote a encore été. amené déclarer
que des négociations sont pendantes entre le gou
vernement anglais et la Porte pour fixer le pro
gramme des réformesà introduire en AsieMineure,
et le moyen de les appliquer; il croit que toute
communication sur ce point serait inopportune.
Le Conseil fédérale de l'empire d'Allemagne est
convoqué pour le 14 Août. H sera saisi en premier
lieu de l'examen du projet de loi destinéà réprimer
les manœuvres anarchiques des socialistes et discu
tera ensuite les projets économiques du chancelier
de l'Empire.
On trouve dans une dépêché de Rome que le
Vatican ne réclamerait nullement le retrait de la
loi que expulse les jésuites du territoire de l'Em
pire; de son côté le prince de Bismarck serait fer
mement décidé maintenir sans modification
aucune des lois qui établissent les rapports entre
l'Etat et l'Eglise.
Ypre», le 10 Août 1S78.
Lorsque nous avons publié la circulaire de M.
le commissaire intérimaire concernant la révision
des listes électorales, nous ne nous doutions pas
que le Journal d'Ypres allait trouver y redire;
mais espérions presque que le moniteur clérical
aurait reproduit ce document dans ses colonnes.
Et, en effet, M. Carton annonce tout simplement
qu'il ?e propose de vérifier les listes électorales et
eela suffît pour faire bondir le Journal de rage et
de colère. Il recommande ensuite de ne pas inscri
re les contribuables qui ne possèdent pas les bases
du cens; or la loi est formelle cet égard. Enfin
M. le commissaire demande ce que les adminis
trations communales fassent l'application de la loi
avec la même bonne foi et la même sincérité en
faveur des deux opinions. On ne saurait, nous
semble-t-il. tenir un langage plus conciliant, plus
digne et plus impartial. Il est vrai que M. Carton
a jugé opportun d'avertir les bourgmestres qui
s'inscrivent, sans payer aucun cens, qu'ils man
quent leurs devoirs. Mais tous les hommes de
bonne foi ne trouveront-ils pas fort rationnel de ne
pas voir renouveler le mandat des fonctionnaires
qui violent aussi ouvertement la loi. Le bon exem
ple ne doit-il pas venir d'en haut, et que peut-on
espérer des particuliers, si les bourgmestres et
échevins chargés d'appliquer la loi. peuvent ainsi
donnerimpunémenl l'exemple du doletdela fraude?
El au fait, quoi se réduisent toutes les jéré
miades du Journal d Ypres, si ce n'est ceci: que
ses patrons ne pourront plus, l'avenir, pratiquer
le dol, la fraude et la corruption impunément et
sans trouver qui parler. C'est vraiment dom
mage
La Patrie publie l'appel suivant
Malheureux Rdi Malheureuse Belgique
Et ce cri du cœur, est justifié, par les événements
qui se pressent, qui se groupent autour de nous on
proscrit les fonctionnaires,on dépèce le corps électoral
Et nous, catholiques belges, nous souffririons des
actes aussi arbitraires, aussi tyranniques Nous ne
défendrions pas la Royauté contre d'aussi funestes et
grossiers conseillers Nous laisserions, sans protes
tations, se fixer cette suprématie gueuse que Léopold Ir
considérait comme un crime, comme un danger
Non, mille fois non; les Belges, a dit CharlesQuint,
sont de fidèles sujets mais ils ne supportent pas la
tyrannie.
Ce grand prince nous a très-bien jugés.
Que le Roi arrive donc dans nos murs il y sera
reçu avec enthousiasme, avec ces cris qui partent du
cœur et qui y vont inévitablement mais qu'aucun de
ses ministres ne se montrent Bruges, car aux cris de
Vive le Roi seraient mêlés ceux-ci A bas le minis
tère
A la porte de Bruges donc, les ministres gueux
On voit que la feuille épiscopale pousse tout
simplement l'émeute.
Si des violences se commettent, si l'on compro
met les fêles de Bruges, toute la responsabilité re
tombera sur le chef de la cité, sur le bourgmestre
Visart
On sait de quelles avanies les catholiques ont abreuvé
M.Vrambout, le gouverneur de la Flandre occidentale.
Ils allèrent jusqu'à l'accuser, en plein conseil provincial
d'avoir détourné une partie du budget. Or, la vérité est
