Nouvelles locales.
Salle de la Tête de Bronze.
GRAND BAL.
Nous lisons dans la France du Nord, de Bou-
logne-Sur-Mer, du o cl 6 Août 1878.
ORCHESTRE CHOISI.
^-> 1 <m>
que M. Vrambout est mort créancier charge du bud
get de la province d'une somme de 26,388 fr. 75 cent.
Ce fait nous est révélé par la note explicative qui ac
compagne le projet de loi relatif aux crédits supplémen
taires du ministère de l'intérieur, projet de loi déposé
dans la séance de la Chambre du 1* Août.
Au 1* Août 1871, dit cette note, lesdettes du budget
économique de la province de la Flandre occidentale
s'élevaient fr. 41,242-95.
Le gouverneur demanda, cette époque, au gouver
nement un crédit de 20 25,000 francs pour dégager
la situation.
Aucune suite ne fut donnée cette demande et le
gouverneur resta jusqu'à sa mort aux prises avec les
difficultés que lui créait la situation obérée de son bud
get économique. Pour parer ces difficultés il dut s'im
poser des sacrifices personnels afin de désintéresser les
créanciers les plus impatients.C est ainsi qu'à la date de
son décès, les dettes du budget économique, qui s'éle
vaient au 1' Août 1871, la somme de fr. 41,242-95,
ainsi qu'il est dit ci-dessus, se sont trouvées réduites,
au l'Août 1877, fr. 17,638-69, soit une diminution de
fr. 23,604-26.
Pendant les six dernières années de l'administration
de feu le gouverneur Vrambout, la dette de l'Etat ne
s'est donc pas accrue. Elle n'a pas diminué non plus.
La différence entre les chiffres aux deux dates de 1871
et 1877 provient des payements qui ont été faits la
décharge du trésor public, au moyen des deniers per
sonnels du gouverneur.
Les sommes dont le remboursement est réclamé, de
ce chef, par le notaire liquidateur de la succession
Vrambout s'élèvent fr. 26,832-09, qu'il n'est que juste
et équitable, semble-t-il, de rembourser la succession.
D'autre part, il est bien et dûment établi que les
sommes actuellement dues aux créanciers du budget
économique, pour fournitures et travaux faits pour le
service du gouvernement provincial de la Flandre oc
cidentale antérieurement au lr Janvier 1877, s'élèvent
ensemble fr. 17,638-69. Il en résulte que l'Etat est
débiteur, sinon en droit strict, du moins en équité, tant
envers les héritiers de M. Vrambout qu'envers divers
fournisseurs, d'une somme de fr. 44,026-42, pour le
paiement de laquelle un crédit extraordinaire s'élevant
pareille somme est demandé aux Chambres légis
latives.
La demande de crédit faite par le gouvernement et
les explications qui accompagnent cette demande
vengent M. Vrambout d'une façon éclatante, mais,
malheureusement, trop tardive,des indignes calnomnies
de la part d'adversaires politiques. Etoile belge).
—a iw CM
La Fête d'hier. Favorisée par le temps le plus propice,
la fête de la Société de Bieufaisaoce a été fort belle. L'aanon-
ce de la venue de la Société philharmonique de Poperinghe
avait fait sensation, et avant onze heures la foule s'amassait
aux alentours de la gare.
La réception préliminaire la descente des wagons s'est
effectuée dans les conditions les plus cordiales. Les membres
de la Société de Bienfaisance ont dit MU. Van MerrisetKlein
combien la ville de Boulogne était heureuse de les revoir,
ainsi que leurs compagnons, et le cortège s'est formé dans la
forme accoutumée, avec celte différence toutefois que les
musiciens belges tenaient la tète, L'Harmonie boulonnai se
aurait été quelque peu froissée de ce détail d'organisation. Le
fait nous semble sans importance; puis il importe de ne pas
oublier qu'il s'agissait d'hôtes venus de loin. Or, quand on
reçoit un ami dans sa demeure, on n'a guère la coutume
d'entrer le premier, moins que ce ne soit pour lui montrer
le chemin, comme faisait Richelieu 'a Louis xiii, et ce rôle était
justement celui des membres de la Société de Bienfaisance.
La musique de M. Van Merris est renforcée d'une fanfare et
de tambours que précède un magnifique tambour-major.
Ces clairons au son exceptionnellement clair, ces caisses au
roulement sûr produisaient beaucoup d'effet. Aussi la foule
qui suivait le cortège était-elle très considérablement dans la
Grande Rue c'était une véritatable mer humaine.
Après un morceau de circonstance joué sous les fenêtres de
l'hôtel de ville, les musiciens de Poperinghe entrèrent la
mairie et y furent reçus, dans la salle des mariages, par M.
Audibert, .adjoint, entouré des conseillers municipaux.
£n quelques mots courtois, M. Douault, président de la
Société de Bienfaisance, présenta MM. Van Merris et Klein au
représentant de la municipalité boulonnaise.
Après avoir serré chaleureusement la main des chefs de la
Société belge, M. Audibert prononça les paroles suivantes:
Monsieur Van Merris, monsieur
Klein, et messieurs,
Des engagements pris antérieurement ont empêché
M. Huguet, sénateur et notre maire, de se trouver ici
il l'a vivement regretté. En son absence, je suis heu
reux, messieurs, de vous recevoir et de vous souhaiter
tous la bienvenue, au nom des habitants de Boulo
gne. Je viens donc vous témoigner tout le plaisir que
nous éprouvons de vous revoir encore une fois au mi
lieu de nous d'avoir ainsi une nouvelle occasion d'en
tendre votre nombreuse et si excellente musique.
Nous vous prions d'accepter nos sincères remercie
ments pour le concours empressé et désintéressé que
vous venez donner, pour la deuxième fois, la Société
de Bienfaisance.
Puisse cette nouvelle visite de votre part se répéter
souvent, et contribuer ainsi nous rappeler sans cesse
les liens de sincère amitié qui ont toujours uni la Bel
gique et la France.
Des applaudissement unanimes accueillirent le speech de
M. Audibert; puis M. Van Merris remercia en quelques mots
énergiques et émus, le maire de Boulogne de l'accueil qu'il
recevait en notre ville, Cet accueil, a-t-il dit en terminant,
j'en reporte tout l'honneur la Belgique libérale et la
France républicaine dont les intérêts et les aspirations
sont identiques. Cette improvisation souleva de chaleureux
bravos. Ou trinqua la France, la Belgique, et, midi et
demi, le cortège se reformait et les musiciens de M. Van Mer
ris se dirigeaient vers l'hôtel du Louvre, où le déjeuner était
servi.
A quatre heures, la Société, précédée de sa bannière char
gée de nombreuses médailles, entrait au jardin des Tintelle-
ries où l'attendait un nombreux auditoire.
Le concert donné par une semblable élite devait être beau.
Il a été admirable. Pas un morceau n'a trahi une défaillance,
une infériorité. Signalons dans la première partie une jolie
polka et une sorte de mosaïque sur Mignon dans la secon
de, la Marche aux flambeauxde Meyerbeer, jouée
magistralement, et un remarquable solo de clarinette exécuté
avec beaucoup de talent par M. Werth. Du reste, de l'avis des
juges les plus autorisés, il faudrait citer tout le programme.
Les applaudissements n'ont pas manqué aux artistes de
Poperinghe, et ils peuvent être certains d'avoir produit hier
un effet dont on se souviendra longtemps.
Foule immense, cohue impossible pour la retraite aux
flambeaux. L'itinéraire indiqué a été suivi, au grand plaisir
de la population amassée sur tout le parcours. Aucun acci
dent constater ce résultat est le meilleur éloge des précau
tions prises par la Société de Bienfaisance, dont les membres
ont montré comme toujours beaucoup de zèle et de dévouement.
Quinze cents personoes au moins assistaient au bal. La soi
rée ne l'a cédé en rien au reste du jour. C'était plus que
jamais splendide, et les étrangers ne cachaient pas leur ad
miration pour ces illuminations si bien comprises. Plus que
jamais le feu d'artifice a fait plaisir. En somme la fête ne pou
vait être plus brillante, tout était au mieux: température,
éclairage, orchestre, sans oublier le buffet fort bien tenu par
M. Grigny.
A 9 heures du soir un café d'honneur a été offert la So
ciété Philharmonique de Poperinghe, dans la salle de ['Union
Boulonnaise.
Parmi les invités qui assistaient cette cérémonie, nous
avons remarqué M. Livois, député, MH. Jules Petit, Miret,
etc., membres du Conseil municipal, M. le capitaine de gen
darmerie, MM. les officiers du corps des sapeurs-pompiers,
M. Albert Pamart, président de la Société Musicale MM.
Bénard et Vincent, de la Mairie, etc., etc.
M. Douait, président de la Société de Bienfaisance, a tout
d'abord exprimé des regrets sur l'absence de M. le Sous-Pré
fet, de M. le Maire de Boulogne et de M. le Président de la
Chambre de commerce, qui avaient dû partir pour Montreuil,
où avait lieu l'inauguration d'une nouvelle ligne de chemin de
fer, et de M. le D'Ovion, premier adjoindt, retenu chez lui
par une indisposition.
M. Douault a remercié M. Livois d'avoir répondu l'invita
tion de la Société de Bienfaisance, et il a porté un toast cha
leureux aux membres du Conseil municipal présents et tous
les invités.
Puis il s'est adressé la Société de Poperinghe, qu'il a cha
leureusement félicitée du nouveau succès remporté par elle
Boulogne. Déjà il y a deux ans cette Société était venue dans
notre ville, où elle avait laissé les meilleurs souvenirs.
La Société de Bienfaisance a tenu ce que ses hôtes em
portassent un témoignage qui leur rappelât sans cesse leur
voyage Boulogne. Elle leur a offert un charmant trophée,
composé d'un écusson doré, avec cette inscription: La
Société de Bienfaisance de Boulogne-sur-Mer la Société
Philharmonique de Poperinghe, Août 1878. Cet écusson est
garni de cinq petits drapeaux tricolores aux hampes dorées.
Le tout est d'un charmant effet.
M. Douault a offert ensuite, de la part de la Société Bien
faisance, un souvenir personnel M. Van Merris, président de
la Société de Poperinghe. C'est une couronne en or, composée
mi-partie de feuilles de chêne, et mi-partie de feuilles de lau
rier, avec un ruban également en or, où est gravée une dédi
cace commémorative. C'est une œuvre d'un goût charmant,
vraiment artistique. Elle sort, ainsi que le trophée, de l'ate
lier de M. Lagache, bijoutier, qui elle fait grand honneur.
Inutile de dire que des tonnerres d'applaudissements ont
accueilli l'offrande de ces souvenirs, si bien choisis.
M. Douault a terminé en portant un toast notre sœur et
Voisine, la Belgique.
M. Van Merris a répondu M. Douault, et nous regrettons
de ne pouvoir reproduire sa remarquable improvisation.Avec
une ardeur communicative, et en homme que les mœurs d'un
pays libre ont habitué manier la parole, il a fait un éloge
mérité de la Société de Bienfaisance, qu'il a sincèrement et
vivement remerciée de l'accueil fait la Société de Poperinghe.
Il a eu un beau mouvement oratoire, lorsqu'il a invité les
Belges saluer le drapeau français, le drapeau d'une nation
qui a aidé la Belgique reconquérir sa liberté. Il a terminé
en portant un toast enthousiaste la France libérale, indé
pendante et républicaine.
Des bravos retentissants ont accueilli le toast, qui allait
droit au cœur de l'immense majorité des assistants, et
l'assemblée s'est rendue au jardin des Tintelleries, où la soi
rée s'est agréablement et gaiement terminée.
P. S. Nous apprenons l'instant que M. Van Merris vient,
au nom des neuf cents membres de la Société de Poperinghe,
de décerner M. Douault le titre de membre d'honneur de
cette société.
M. Douault est le septième membre d'honneur reçu. Parmi
les six qui l'ont procédé, figurent trois ministres. C'est donc
une faveur insigne qui est accordéeà M.Douauft et,par contre
coups, la Société de Bienfaisance de notre ville.
DIMANCHE 11 AOUT 1878, h. du soir,
Prix par Cavalier et Dame 75 centimes.
DENIER DES ÉCOLES.
Montant des listes précédentes, 16,440-93
Produit de la collecte faite la Matinée
Musicale du 6 Août, 97.76
Une partie de pure vérité, chez M. La-
piere, 3.50
De bassen hebben de cors eene zending
gegeven in de schieting van 7 Augusti, 0-50
Une farce dans un cercle d'amis, 0-85
Boîte du Saumon, 15-67
ld. des 5 Posthoorns, 11-62
Dépenses jusqu'à ce jour,
En caisse, fr.
1«,570-83
12,293-31
4,877-52
Par arrêté royal du 6 Août, M. Santy, Alphonse, est
nommé huissier près le tribunal de l'instance, Ypres,
en remplacement de son père, feu M. Alphonse Santy.
De Capitaine-Commandant ad-intérim, a l'honneur
d'informer la Garde Civique d'Ypres, que la revue qui
doit avoir lieu Bruxelles l'occasion du 25" anniver
saire du mariage de LL. MM. est fixée au Dimanche 25
Août.
On peut se faire inscrire jusqu'au 14 courant, chez M.
Maureau, adjudant.