390. Jeudi,
38e ANNÉE.
26 Septembre 1878.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Élections communales.
Convocation des collèges Électoraux.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
BULLETIN POLITIQUE.
Il esl parfaitement exact qu'un traité séparé a
été conclu entre la Russie et la Sublime-Porte. Ce
traité comprend six articles. Il maintient les stipu
lations du traité de San Stefano qui n'ont pas été
abolies par le traité de Berlin. La question de l'in
demnité de guerre payer parla Porte est réservée.
L'évacuation généraledel'armée russe s'effectuera
comme il est dit au traité de Berlin.
Les articles du traité de San Stefano relatifs
l'amnistie accordée aux sujets ottomans compro
mis, aux conventions commerciales, l'adminis
tration des provinces occupées par les Russes sont
textuellement maintenus.
Enfin l'article du traité de San Stefano relatif
aux mesures prendre par la Porte pour terminer
l'amiable toutes les affaires litigieuses des sujets
russes est modifié en ce sens que les affaires litigi
euses seront déférés des arbitres jugeant souve
rainement.
Les nouvelles relatives l'occupation austro-
hongroise sont par continuation très favorables aux
troupes autrichiennes.
Toutefois il faut s'attendre ce que l'insurrec
tion fente un dernier et terrible effort, qui, selon
les apparences^ 9eront infructueux. Cette victoire,
malheureusement, ne mettra pa9 encore un terme
aux préoccupations du gouvernement autrichien.
Les troupes austro-hongroises se trouveront en
présence de la trop célèbre ligue albanaise il est
piesque certain que des troubles éclateront sur
différents points du territoire oecupé. L'Autriche,
pour mettre un terme cette situation inquiétante,
ne saurait trop se presser de conclure avec la Porte
la convention, dont il a tant été parlé, pour l'occu
pation. Malheureusement le cabinet de Vienne,
grisé par les derniers succès remportés par ses
troupes, ne semble guère disposé faire des con
cessions au gouvernement ottoman.
Le gouvernement serbe fait désarmer et interner
les insurgés bosniaques qui sont refoulés sur son
territoire.
La Gazette de Collogne annonce que le prince
de Bismark, entièrement rétabli de sa récente in
disposition, pourra bientôt prendre part aux der
nières séances de la commission chargée d'exami
ner le projet de loi antisocialisle. Le prince, qui
est parti pour Varziu, rentrera Berlin vers la fin
de la semaine.
L'anniversaire de la proclamation delà première
république a donné lieu en France des démon
strations. Aucun incident fâcheux n'a été signalé.
Dans le grand banquet républicain qui a eu lien
Paris, M. Louis Blanc a développé le programme
de la gauche radicale, mais il a ajouté qu'il était
nésessaire de ménager les transitions et de rester
unis la gauche modérée pour déjouer les intrigues
des monarchiles. A Marseille, M. Naquet a fait
aussi entendre des paroles de concorde et de con-
ciliation. On le voit1, l'union est complète entre les
différents groupes de la gauche.
M. Freppel, évéqued'Angers, acrudevoir répon
dre au discours prononcé Borna os par M. Gam-
betla.Dans sa lettre,le fougueux évèque oie l'exis
tence d'une question cléricale et dit que ia question
des rapports entre l'Eglise et l'Etat a été souveraine
ment trahehée par le Concordat.
Les attaques auxquelles le ministère anglais est
exposé depuis quelque temps, ne paraissent pas
l'émouvoir beaucoup. Lord Beaconsfield ne fournit
aucune explication, et l'on croit qu'il s'est entendu
avec le marqtrisde Salisbury pour que les négocia
tions ultérieures soient conduites dans le plus grand
secret. II ne faudra donc compter sur des révéla
tions qu'au début Je fa procfiaine session parlemen
taire.
Une nouvelle grave est arrivée de Calcutta.
Samedi dernier, le général sir Neville Chamberlain,
envoyé en mission près de l'émir de Caboul, est
parti de Pechavar pour entrer en Afghanistan. Mais,
la frontière, les troupes de Chir-AIi lui ont refusé
le passage. La mission anglaise a été rappelée.
Art. Ier. Les collèges de toutes les communes
sont convoqués pour le Mardi 29 Octobre prochain,
neuf heures du malin, l'affet de procéder par
un seul et même scrutin:
1° Si le nombre des conseillers communaux est
maintenu ou augmenté, ou renouvellement de la
série sortante, et. le ca9 échéant, au remplacement
des conseillers décédés ou démissionnaires appar
tenant l'autre série, ainsi qu'à l'élection pour les
places créées par ladite loi du 4 Juin 1878;
2° Si le nombre des conseillers communaux est
réduit ou s'il s'agit d'une première élection, au
renouvellement intégral ou la formation du con
seil communal.
Art; 2. Les candidats devront être proposés
avant le Jeudi 24 Octobre prochain.
Chaque proposition devra être signée dans les
communes
De plus de 10,000 habitants, par 20 électeurs
au moins
De 5,000 10,000 habitants, par 10 électeurs
au moins
De 3,000 5,000 habitants, par 5 électeurs au
moins;
De moins de 3,000 habitants, par 3 électeurs,
parmi lesquels peuvent figurer les candidats eux-
mêmes.
Art. 3. En cas de ballotage, le scrutin aura lieu
sans convocation nouvelle des électeurs, le Mardi
5 Novembre prochain, neuf heures du matin.
du
Nous lisons dans le Journal de Bruges
23 Septembre:
Hier, les personnes qui arrivaient ou rentraient
Bruges le soir, étaient bien étonnées de voir la
gare occupée millilairement par un piquet de chas
seurs, qui, le sabre au clair, en défendaient les
portes. Que pouvait-il s'être passé? Pourquoi cet
appareil de guerre? L'ennemi était il nos portes?
Qui sait? Il était peut-être même l'intérieur, où
il se serait introduit par ruse et rusette, sous pré
texte de banquet, ou l'on dévorerait du libéral au
lieu de truffes.
Hâtons-nous de le dire, la population brugeoise
s'est montrée parfaitement indifférente cet appa
reil guerrier, comme toutes les provocations des
cléricaux. Dans les rues, pas de drapeaux, si ce
n'est celui de la Concorde, qui restait seul,... 1,
2, 3. avec ce que vous savez.
Fiasco complet sur toute la ligne. On avait an
noncé son de trompe de grands personnages,d'an
ciens ministres. Bien. Pas de Malou, pas de prince
de Caraman Cbirnay. M. Kervyn de Lettenhove
seulement pour prendre langue la Concorde. Au
banquet qui devait réunir, d'après la Patrie, plus
de sept cents personnes il n'y en avait pas la moi
tié. A la table d'honneur une cinquantaine de soi-
disant notabilités au lieu de cent cinquante. Aux
tables consacrées au commun des martyrs des vides
énormes. Les patrons avaient du chercher leurs
ouvriers pour remplir les solutions de continuité.
Tout ce monde portant de bons gros1 souliers ferrés
on devait laisser les sabots la porte sem
blait gêné étranglé dans la cravanle blanche. On
reconnaissait ces braves gens leur manière de
tenir une lieue de la table et de ranger Iesos qu'ils
déposaient soigneusement sur la nappe.
Après boire, les orateurs sacrés se sont livrés
une vraie débauche de toasts flamboyants, phos-
phorescantsincandeseantsqui, heureusement,
n'ont pas incendié les Halles. C'était pitié ou plu
tôt ridicule d'entendre ces harangues libcriicidcs,
émeutières, incendiaires, sous ces voûtes, qui ré
sonnèrent naguère des patriotiques accents des
vieux brugeois. Heureusement, autant en emporte
le vent.
La démonstration s'est continuèr h la Concorde
où des orateurs, juchés sur des tables, ont fait de
la ruzcllolalrie perte de vue. Ils sont de la bonne
année, en vérité, o bien court de héros, ces
cléricaux, qui font un drapeau d'un homme qui ne
demandait qu'à mettre le sien en poche, pour ser
vir tour tour cléricaux et libéraux, et dont toute
la colère esld'avoir vu ceux-ci.ayant plus de dignité
que lui. refuser ses services, et le relever, alors
qu'il s'abaissait.
y
LE
PROGRES
VIRES ACGUIR1T EUNDO.
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Idem Pour le restant du pays7-00
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