CAISSE DES PROPRIETAIRES. 1°. Manifestation Italie, 2°. Lâchetés cléricales. 3° Que ferons nons? Nouvelles locales. Nouvelles diverses. Nous ne savons si la population masculine s'était refusée manifester, mais le groupe posté devant la Concorde, était en grande partie composé de femmes, aux quelles on avait malappris leur leçon et qui braillaient les vivais les plus disparates et les plus insensés. Les provocations nont pas manqué. Aucune ne fut relevée. On se contentait de riposter par la question la mode: As-tu vu Ruzette Les élèves de Sl-Louissesonl surtout destingués. Les sacristains émeuliers de l'avenir injuriaient les passants qui mieux. Est-ce pour apprendre cela que leurs parents les envoient l'école? Vers quatre heures quelques membres d'une musique qu'on avait du faire venir exprès d'Ypres, passaient dans deux voitures découvertes devant le Cercle en chantant. On s'est moqué de ces gami neries. Ces mêmes gamins ont aussi essayé, sans plus de succès, de faire du bruit devant le local du Brugge- Vooruit. Une manifestation ainsi préparée de longue date par des faiseurs, pour célébrer un héros de fabri que peine connu, qui n'a posé aucun acte public favorable la province, devait fatalement échouer devant l'indifférence du public. C'est ce qui a eu lieu. La partie saine de la population, celle qui ne vend pas ses hommages pour un banquet, se féli cite de voir M. Ruzette, mis pied, remplacé par un enfant de la province, qui administrera avec dignité, et qui, si jamais les cléricaux revenaient au pouvoir, ne voulant servir que son parti, n'at tendrait pas qu'on le relève. Après le banquet du 22 Septembre, le banquet du 29 Octobre. Nous l'attendons avec confiance. Nous lisons dans Avenir des Flandres Nous sommes heureux de pouvoir le constater l'honneur de la ville de Bruges: la ridicule mani festation, organisée en vue des élections d'Oc tobre en faveur du sauteur imbécile qui a nom Ruzette, a complètement raté! Jamais plus formidable fiasco n'a été constaté Bruges! On a remué ciel et terre pour recruter, dans toute la Belgique, des comparses cette pa rade électorale. Or, on est arrivé réunir 500 550 convives, parmi lesquels on comptait peine cent Brugeois! Dans ce nombre, il faut compter un transfuge, arrivé du Caire, pour prouver, sans doute, que c'est tort que la Belgique lui paie une grasse pension. Nous sommes fiers de pouvoir constater que le public a accueilli avec dédain cette farce ignoble, qui ne peut avoir pour auteurs que des individus ivres de désespoir d'avoir perdu jamais le pou voir. Cette indifférence, ce dédain ont été partagés en haut lieu, puisque les Ruzetliers attendent toujours la répense au télégramme qu'ils ont eu l'audace d'envoyer au Roi Ce qui a excité la colère des Ruzetliers. ce n'est pas tant le fiasco formidable de la manifestation organisée en l'honneur de leur fétiche, mais bien plutôt l'indifférence, nous voulons dire le dédain dont notre population a fait preuve l'endroit de leurs faits et gestes. La journée si mémorable du 22 Septembre al lait se passfr dans le calme le plus plat: or, cela ne pouvait faire le compte des émeuliers cléri caux. Il fallait donc des provocations, d'autant plus que l'impunité leur est accordée. Justement, les organisateurs du Banquet-Ru- zette avaient fait venir d'Yprrs une musique ca tholique qui pouvait leur donner un bon coup de main. Vers 1 heure et demie, nous voyons déboucher celte musique d'Ypres sur la Grand'Place, suivie de quelques Concordiens et autres voyous salariés. Nous nous attendions la voir entrer au local des Halles, lieu du banquet. Mais nous sommes trom pés dans notre attente car au lieu de prendre la di reclion des Halles, le cortège longe le Cercle du Commerce, ce dont nos agneaux cléricaux profi tent pour gueuler et vociférer. Conduit par un prêtre, qui paraissait dans un état de surexcitation indiscible, le cortège continue sa marche dans la direction du Café des Artslo cal de la Jeune Garde. Là, au signal donné par le prêtre, le cortège s'arrête. Les vociférations recommencent de plus belle, et toujours au nom du Noble Chevalier Ru zette 11 était près de 2 heures de relevée tous les ha bitués étaient partis et le patron même était ab sent. Sa femme et la demoiselle de comptoir s'étaient empressées de fermer les portes. Deux femmes seules: quelle excellente occasion pour nos calotius! Aussi, toujours excités par le prêtre, ils enfoncent les portes, font irruption dans la salle du café et iusulteut les deux femmes, tou jours en vociférant Quelle courage, n'est-ce pas! Et la police, de service près du théâtre, assiste, impassible, cette lâche gredinerie! Cet exploit accompli, la musique catholique d'Ypres, se rend au banquet, d'où ses musiciens sorleut bientôt, ivres, pour commettre sur la Grand' Place les actes les plus scandaleux Mais cela ne suffisait pas A l'issue du banquet-raté, les convives se ren dirent la Concordetoujours accompagnés de bandes de voyous. Vers 7 heures du soir, M. Moles Le Bailly arri ve de la Philharmonie en équipage, ayant ses côtés sa femme et deux de ses filles. Lorsqu'il atteint la Place Simon Stévin, une quarantaine de Concordiens et d'élèves du collège St-Louis sortent de la Concorde, se lancent, l'entrée de la rue des Pierres, sur la voiture et se melleut injurier M. Moles et sa famille. Et la police reste toujours paisible spectatrice de ces lâches attaques! Et M. Visarl, notre digne bourgmestre, se rendant de la Concordez la station, est témoin de ces infamies! Que ferons nous C'est le cas, croyons-nous, pour les libéraux, de s'adresspr cette question. Les citoyens appartenant au parti libéral ne sont plus en sécurité Bruges. La justice rend des arrêts de non-lieu en faveur des Kervyn qui s'ar ment de cannes plombées pour assommer les libé raux! La police n'intervient pas lorsque la canaille cléricale, menée par des prêtres, viole les domiciles et maltraite les femmes et filles de libéraux. Et toujours l'impunité est assuréeaux Ruzettiers Il est temps, libéraux, de songer votre sécuri té! Liguez-vous pour vous défendre contre les lâches attaques des cléricaux et que toute la respon sabilité des conséquences retombe sur ceux auxquels il incombait le devoir de prévenir et de punir les fauteurs de désordres, mais qui leur assurent l'im punité! Nous lisons dans la Gazette Quand on fait des manifestations, on n'en sau rait trop faire. N'a-t-on pas eu l'idée, dans le monde clérical de Bruges, de commencer pour Mme Ruzette la sous cription que les femmes belges viennent de faire pour la Reine, l'occasion des Noces d'argent? C'est un peu ridicule. La souscription n'en a pas moins eu lieu, on a réuni, s'il faut en croire les feuilles de sacristie, plusieurs milliers de francs. Un objet d'art devait être offert, au nom des fem mes catholiques de la Flandre, la femme du gou verneur relevé. Mme Ruzette a demandé que l'argent recueilli servit la fondation d'un lit pour une orpheline dans un hospice, et elle a refusé l'objet d'art. Question politique part, cela est d'une grande dame. jmrmr m&i, AgentàYpres, M. A. VONCK-CLÉMENT, Banquier, rue de Etoile N° 4. La caisse des propriétaires émet des obliga tions aux conditions suivantes: Obligations 5 ans, intérêt 4 1/2 10 4 3/4 °/0 primes, 4 1/2 équivalant 5 avec la prime de rembourse ment. Pour obtenir les titres ou avoir des rensei gnements s'adresser M. A. VONOK-CLÉMENT, Seul agent, de la Société Ypres. Les obligations de la Caisse des propriétai res ont un double gage, les hypothèques qui garantissent les prêts et le capital de la So ciété. Impunité. Complicité «1e la police. —r7S> M. Frédéric LEBBE, ancien élève du Collège Communal, vient de subir, avec distinctionl'examen de passage de là première la seconde année d'études de l'Ecole du Génie Civil de Gand (section des ingénieurs). Il a obtenu 709 points sur 1000. M. Camille LAGRANGE, de celte ville, a passé le même examen avec 687 points. Un crime affreux a été commis Anvers dans la nuit de vendredi samedi. L<- Précurseur de 21 publie ce sujet les renseignements suivants: Ce matin, entre quatre et cinq heures, un veilleur de nuit aux travaux du Sud, eo passant près d'un terrain vague, au rond-point des rues en construction qui doivent déboucher sur la place du Nouveau Musée, 25 mètres du nouveau boulevard du Sud et 50 mètres de la Taverne du Musée, découviit le cadavre horriblement meurtri d'une femme, la nommée Catherine Van Schoor, âgée de 51 ans, épouse de Thomas Broeckmans, menuisier, âgé de 44 ans et demeurant rue du Livre, n° 125. La femme Van Schoor vivait séparée de sou mari depuis plusieurs années et menait une vie de vagabondage^ partagée entre l'ivrognerie et la prostitution. Le veilleur courut aussitôt avertir la police de la'4* sec- lion qui se rendit sur les lieux, accompagné du D' Stoops, demeurant rue de Flandre, qui ûl les premières constatations. Le corps de la victime portait l'oreille gauche les traces de deux coups portés avec un instrument tranchant; le intes tins avaient été extraits du bas-vrntre et formaient une masse affreuse entre les jambes de la victime. On aurait dit que ses entrailles avaient été mises jour l'aide d'un instrument tranchant, mais il résulte du rapport des médecins légistes que l'assassin, avec un raffinement de férocité, incroyable, aurait piétiné sur le ventre de la victime de manière faire sortir les boyaux du corps. On a trouvé ceux-ci un mètre de dislance du cadavre. Ce matin, 8 heures, le parquet accompagné de médecins- légistes, s'est rendu sur le lieu du crime. Ces messieurs sont restés là jusque Vers 10 heures. Le corps a ensuite été transporté l'hôpital. Ce crime mystérieux a produit une profonde sensation dans notre ville. La police et la gendarmerieavaient écarter les curieux. A l'heure qu'il est l'assassin est encore inconnu. La victime, Calhérine Van Schoor, a été vue l'estami net du Voyageurrue de la Cueiller, 22. Elle était accom pagnée d'un homme âgé de 64 ans, qui a demande loger. Il a été inscrit sous le nom de Cornélius Max Mekens, terrassier. Cet individu est monté seul dans sa chambre. La femme est restée en bas dans l'estaminet. Vers minuit est entré un nouveau consommateur. C'était un jeune homme d'une vingtaine d'années, de taille moyenne, blond, portant une petite moustache, joufflu, ayaot un air assez convenable, celui d'un militaire en bour geois. Il portait un sarrau bleu foncé, très propre. Il s'attabla avec la femme Van Schoor, puis ils sortirent ensemble se dirigeant vers le Kiel. Voici de plus amples renseignements sur ce crime: Toute la police locale et judiciaire s'était mise en campa gne, sans perdre une minute afin de découvrir Je coupable et elle réussit bientôt découvrir l'individu en blouse bleue, qui avait été vu pour la dernière fois It heures du soir, au ca baret le Voyageur. C'était un soldat du train, habillé en bourgeois. Celui-ci fut reconnu aussitôt par la basin et beaucoup d'autres personnes, mais il donna les explications suivantes la police

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 2