396. Jeudi, 38e ANNÉE. 17 Octobre 1878. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'Y PUES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSANT LE JEII1II ET LE IIIRANCI1E. Nos adversaires se préparent sournoisement la lutte; on court déjà les boutiques pour se concilier les suffrages des électeurs et nous pouvons dire que si on continue du train où l'on y va, la plupart des oeuvres cléricales se^ ront encore une fois en déficit pour plusieurs années. Ces manœuvres n'ont rien qui puisse nous émouvoir; mais si on croit conquérir les suffrages, ici pour quelques aunes d'étoffes, là pour une brosse, ailleurs pour un biblot quel conque, on se trompe singulièrement; l'élec teur yprois a des convictions trop sincères et trop arrêtées, il a trop le sentiment de sa dig nité pour vendre ses convictions politiques pour un plat de lentilles. Nous avons cru néan moins devoir révéler ces manœuvres, ne fut-ce que pour faire voir quels petits moyens nos adversaires en sont réduits mais ces moyens qui ont parfois réussi nous enlever quelques voix dans le passé, auront d'autant moins de chance de réussite, qu'aujourd'hui le secret du vote est complètement garanti. L'Association Libérale se réunira d'ailleurs l'un de ces jours, l'effet d'arrêter définitive ment la liste de ses candidats et nous avons la conviction que tous les libéraux sauront faire abstraction de leurs préventions personnelles et se rallieront aux enoix de l'Association. Nous remarquons dans un récent discours de Monsieur Gambetta un passage qui s'ap plique très bien notre pays, et auquel nous adhérons entièrement. On calomnie les libéraux, lorsqu'on pré tend qu'ils sont hostiles la religion. Ce que les libéraux combattent, c'est l'introduction de la religion dans la politique, la conspiration anti-constitutionnelle du parti clérical. Ce sont aussi les empiétements de l'Eglise sur le domaine de l'autorité civile, et la violation ou l'abandon des règles du droit politique, qui font la part de l'Eglise et la part de l'Etat, en empêchant l'Eglise de dominer l'Etat. Le Moniteur publie, en tête de sa partie non officielle, deux circulaires adressées par le ministre de l'intérieur aux gouverneurs des provinces. La première est relative la révi sion des listes électorales. La voici: La seconde a pour objet d'empêcher cer taine fraude pouvant se commettre dans la manière de plier le bulletin de vote. En voici la teneur: LE PROGRES VIRES AÇeumiT EUNDO. ABONNEMENT l'Ait AN: Pour l'arrondissement administratif el judiciaire d'Ypres. Ir. (i-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 31). INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-23. CHEMIN DE FER. Septembre). HEURES DE DEPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 'J-07. 10-05. 12-07. 2-43. 5-57. 6-47. 8-45. 9-50. Gourtrai. 3-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-30. Langhemarck-Ostrnde. 7-20. 12-00. 6-07. Langberaarck, le samedi, 3-50. BULLETIN POLITIQUE. Il y a trois semaines environ, des rumeurs alar mantes se répandaient loul coup dans la presse européenne. Les dépêches et les correspondances étrangères prétendaient que la question d'Orient, fermée provisoirement en Europe, allait se rouvrir en Asie et que l'Afghanistan serait le champ de bataille où Angleterre et la Russie mesureraient leurs forees. L'orage s'est assez vile dissipé; les principaux organes de la presse anglaise ne croient pas qu'un conflit surgira de ce côté. Malheureuse ment, on signale aujourd'hui de nouveaux points noirs l'horizon. Des télégrammes de Constantino- ple parlent d'un revirement qui s'est produit dans l'altitude de la Russie l'égard de la Turquie; ils assurent que le gouvernement russe s'efforce de ressaisir de l'influence sur la Porte et de négocier u.i traité russo-turc, qui serait dirigé, d'une ma nière presque agressive, contre l'Aulrichie-Hongrie et l'Angleterre. La Gazette de Cologne annonce qtte le princede Bismark ne daigne pas même répondre la circu laire ottomane. Il a déclaré l'ambassadeur de Turquie qu'il n'ajoutait aucune foi aux allégations de la Porte. Le ministère ottoman vient de-réclamer la mise en liberté des prisonniers de guerre détenus dans les forteresses de Roumanie et de Monténégro. Le prince Charles est assez disposé déférer au désir du Sultan; seulement il veut être indemnisé de ses frais d'entretien. L'état précaire des finances de la Turquie mettant obstacle au paiement de ces frais, la Roumanie accepterait comme compensation le matériel de guerre de NViddin. Le Monténégro n'est pas de si bonne composition. Il ne rendra les prisonniers que lorsque les districts qui lui ont été attribués par le traité de Berlin lui auront été remis. La Nouvelle Presse libre, de Vienne, publie une nouvelle importante qui, si elle est confirmée, facilitera, dans une notable mesure, le dénouement de la crise ministérielle en Hongrie. Le gouverne ment aurait ordonné le rrpalriement de quatre di visions du corps d'occupation en Bosnie. Il y aurait donc moyen de restreindre considérablement les charges financières qui pèsent si lourdement sur la monarchie austro-hongroise. Le Parlement allemand a discuté l'article du pro jet de loi anti-socialiste, relatif aux publications socialistes Un grand nombre d'orateurs ont pris part nu débat, mais l'accord n'a pas pu s'établir entre les divers groupes de la Chambre. L'article proposé par le gouvernement a été rejeté et l'amen dement de la commission a subi lo même sort. L'examen des articles 6 10 du projet a donc dû être ajourné. M. Richler, progressiste, a vivement combattu le projet. En France, la commission du budget a tenu une séance assez longue. M. Gambetla occupait le fau teuil de la présidence. La commission a décidé de commencer immédiatement la lecture des rapports elle arrêtera ensuite les chiffres définitifs du budget de chaque ministère. Elle traitera enfin la question des dégrèvements d'impôts. Au scrutin de ballotage, Moulins, M. Datas a été élu par 5,250 voix contre 1,526 données M. Vigne. Une dépéchedc Madrid dément la nouvelle qu'une grande conspiration contre les institutions espagno les aurait été découverte. Aucun complot sérieux n'est arrivé la connaissance du gouvernement, qui dispose, du reste, des moyens nécessaires pour écraser immédiatement toute tentative de ce genre. Quelques bandes d'agitateurs ont essayé de péné trer en Espagne par la frontière française et se sont livrées des vois main armée, mais, poursuivies par les populations, elles se sont dissoutes. Le ca binet de Madrid a attiré sur ces faits l'attention du gouvernement français. Paris, 12 Octobre. L'évêque d'Orléans, M. Dupanloup, est mort subitement hier soir. Ypres, le 16 Oc<obre 1878. Monsieur le gouverneur, Le paragraphe final de l'article 70 des lois électorales coordonnées charge les commissaires d'arrondissement de faire mettre exécution, avant le 1" Mai, le tableau des modifications faire aux listes électorales, en vertu des décisions de la députation ou des arrêts des cours. D'autre part, l'article 71 porte A dater «lu 1" Mai de chaque année, les élections se font d'après les listes révisées. Il ne peut y être fait de changement qu'en vertu des arrêts qui n'auraient pas été rendus temps pour être mis exécution avant cette date. - Le cas prévu par cette dernière disposition se pré sente, dans certaines provinces, pour un grand nombre de contestations relatives aux listes qui sont entrées en vigueur le 1er Mai 1878, et je suis informé qu'à l'égard des décisions intervenues au sujet desdites contesta tions postérieurement cette date, l'obligation imposée au commissaire d'arrondissement par le paragraphe final de l'article 70 précité n'est pas observée. - Si le fait est exact, la volonté du législateur est évidemment méconnue. Elle exige que les listes soient modifiées, après comme avant la date du 1" Mai, con formément aux décisions ou arrêts passés en force de chose jugée, et le commissaire d'arrondissement, qui reçoit le tableau de ces modifications, est tenu, dans tous les cas, de le faire mettre exécution. L'esprit de la loi ne comporte pas d'autre interprétation. - Je vous prie, M. le gouverneur, de communiquer immédiatement la présente circulaireà MM. les com missaires d'arrondissement de votre province et de les inviter s'y conformer. Le ministre de 1 intérieur, G. ROLIX-JIKtlEBim.

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 1