j\° 410. Jeudi,
38e ANNEE.
5 Décembre 1878.
F«A.NES PAR A
N
3 0 II RN A Sa D'Y PRES ET DE L 4 R R0 M DI8S M E ;N t.
La Chambre française a commencé Lundi la
discussion du budget des recettes, qui n'a clé
marquée par aucun incident. La séance du Sénat
aussi a été insignifiante, les membres de la droite
ayant résolu de s'abstenir de toute manifestation
hostile au gouvernement jusqu'à la discussion du
budget des dépenses.
Le nouvel ambassadeur d'Àutriehe-Hongrie
Paris, le comte de Beusl, a remis Lundi ses lettres
de créance au maréchal de Mac-Mahon. M. de
Beust remplace le général de Wimpffen, qui rece
vra une autre destination.
Vers la fin de celte semaine, la Chambre sera
appelée se prononcer sur l'élection de Puget-
Théniers, qui a donné la majorité au duc Decazes.
L'ancien ministre des affaires étrangères s'était
refusé jusqu'à présent donner la commission
d'enquête certaines explications que cette dernière
considérait comme indispensables. Voyant son
élection très compromise, le duc Decazes s'est
ravisé; il s'est présenté Lundi devant la commis
sion. Son invalidation est considérée comme cer
taine.
En dépit des efforts du comte Andrassy, la
commission a voté une forte majorité un
rapport de M. Schaup, sur l'ensemble du budget
des affaires étrangères, condamnant énergiquemenl
la conduite du gouvernement. Ces décisions ne
sont pas définitives, elles peuvent être infirmées
par la délégation qui s'est réunie Mardi en séance
plénière.
La crise ministérielle qui sévit en Hongrie de
puis deux mois environ, approche de sa solution.
Dans quelques jours le journal officiel publiera la
nomination de M. Tisza comme chef du cabinet.
Le comte Jules Szapary sera nommé ministre des
finances et le comte Joseph Zichv devient ministre
du commerce. La reconstitution du cabinet donne
pleine satisfaction la gauche modérée qui avait
vivement regretté la rétraite du ministre des finan
ces, M. Szell; les comtes Szapary et Zichy sont
tous les deux d'anciens deakisles.
La Gazette allemandesouvent eu maille
partir avec la censure prétend que la Russie, de
même qu'elle a fait officieusement la guerre la
Porte par la Serbie, recommence ce manège vis-à-
vis de l'Angleterre, en se servant cette fois des
Afghans, des Birmans et dos Chinois. Mais cette
guerre officieuse, ajoute la feuille viennoise, abou
tira infailliblement la guerre officielle une lutte
qui pourrait entraîner le monde entier dans son
tourbillon.
La session législative s'est ou vert Lundi eu Suisse.
Le conseil des Etats a élu président M. Gengcl.
libéral, et vice-président M. Stehlin. conservateur
Le programme de la session n'est pas consi
dérable: il porte la constitution des bureaux,
l'élection du pouvoir législatif sur la période 1879
1881, l'élection du président et du vice-président
de la Confédération pour 1879, l'électron du tri
bunal fédéral; le budget, la convention interna
tionale philoxérique et diverses questions d'impor
tance secondaire.
M. Hammer. vice-président actuel, sera élu
président delà Confédération pour 1879.
Une nouvelle importante arrive de Lahorr.
L'émir de Caboul vient d'envoyer au vice-roi des
Indes, par l'intermédiaire du major Cavagnariune
lettre qui a été transmise immédiatement sa des
tination. On se perd en conjectures sur le contenu
de celle missive. Sjere-Ali serait-il venu résipis
cence? C'est ce que le télégraphe ne tardera pas
nous apprendre.
Nous apprenons que la Députation Perma
nente vient d'annuler les élections de Lange-
marcq et de St-Jean; au contraire elle vient de
valider celles de Warnêton; c'est dans l'ordre,
celles-ci sont favorables au parti clérical. Es
pérons que le remède naîtra bientôt de l'excès
du mal et formons une fois de plus des vœux
pour que toutes les affaires électorales, soient
enlevées le p^ustot possible aux Députations
Permanentes.
Fédération libérale.
Lundi, 2 heures et demie, a eu lieu l'Hôtel-
de-Ville de Bruxelles (salle Gotique) l'assemblée
générale du Comité central de la Fédération libé
rale.
M. Pecher, président de la Fédération, a payé
un juste tribut d'éloges M.Bara,son prédécesseur,
M. Mascarl, vice-président démissionnaire et
.fondateur de la Fédération et M. Van Zele,
ancien secrétaire-adjoint.
Quelques membres ayant soulevé la question de
la révision de la loi de 1842, M. le président et
M. Carton, vice-président, leur oui fait remarquer
que le règlement de la Fédération s'oppose la
discussion de questions de principe qui pourraient
amener la désunion.
Le nouveau Comité élu pour cette année se
compose de MM. Pecher, président; Carton et
Dewandre, vice-présidents Decamps et Lippens,
secrétaires; Bisschofsbeim, trésorier; Hulin, secré
taire-adjoint De Lexhy, Olin, Orts, Warnant,
Werocqué et d'iloffschmidt, membres.
M. Mascart, ancien vice-président, a déclaré
être empêché, par ses occupations, d'accepter un
nouveau mandat.
La séance était terminée 5 heures.
Le Ministre de l'intérieur informe les intéressés
que deux bourses de 600 francs, instituées par
les arrêtés royaux des 15' décembre 1851 et 15
mars 1864, en faveur des élèves-architectes la
commission royale des monuments, seront vacantes
partir du 1er janvier 1879.
Pour pouvoir aspirer l'une de ces bourses, il
faut avoir obtenu au moins trois prix dans l'une
dec académies des beaux-arts du pays, posséder
une instruction primaire complète, s'être distingué
par une conduite irréprochable.
Les demandes doivent être adressées M. le Mi
nistre de l'intérieur avant le 1er décembre 1878 et
être accompagnées des pièces justificatives néces
saires, établissant que les postulants se trouvent
dans les conditions voulues par le règlement.
Le Ministre de l'intérieur rappelle aux inté
ressés que, par arrêté du 14 décembre 1874, le
Roi a institué un prix annuel de 25.000 francs en
faveur des meilleurs ouvrages sur des matières
déterminer.
Le prix ayant pour objet le meilleur ouvrage
sur larchitecture (concours exclusivement belge)
sera décerné s'il y a lieu, en 1879; mais les ouvra
ges destinés ce concours, devront être adressés
au Ministre de l'intérieur, avant le 1er janvier 1879.
{Chronique.)
Aux feuilles catholiques qui représentaient le
régicide Passanante, comme un homme élevé dans
les idées libérales on a fait remarquer que d'après
les renseignements venus d'Italie, cet affreux libé
ral portaitun scapulaire.
Au premier abord cela a paru les gêner un peu.
mais bientôt elles se sont remises et les voici qui
s'écrient en chœur Un scapulaire Qu'est-ce que
ça fait? Vous ne savez donc pas qu'en Italie tout
le monde en porte
Pardon; on le sait. Tout le monde est peut-
être exagéré, mais la plupart des gens en portent.
Cet usage est surtout répandu dans les classes
les moins n.orales de la population. Les brigands
mêmes se feraient scrupule de ne pas porter de
scapulaire, comme au reste ils se feraient scrupule
de ne pas assister la messe ou de ne pas accom
plir tous leurs devoirs religieux.
Mais cela ne prouve pas semble-l-il une éduca
tion donnée d'après les principes libéraux. Au con
traire. cela démontre une éducation profondément
catholique.
Ce que précisément on a voulu prouver au sujet
de l'assassin Passavanti.
Passavanti n'était pas catholique répondent
encore le Bien public et le journal dAnvers lui-
LE
PROGRES
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
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