Nos 418419. Dimanche, 39e AIMÉE. 5 Janvier 1879 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Monument Eric Bouckenaere. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. vires acquir1t eundo. ■li.ili Tout ce qui concerne te INSERTIONS: Annonces ABONNEMENT PAR AN Poui l'arrondissement administratif Idem j Pour, le restant/du, ipays. et judiciaire d'Ypres. Ir. Qr/HJ 7-00 journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59. la lijjne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-35. lu 'I' ■w CHEMIN DE ,FER. B.r Septembre). HEURES DE, DEPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-05. 12-07. 2-45. 3.57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-50. 42-25.6-50. Langhemarck-Ostende. 7-20. 12-00. 0-07. Langhemarck, le samedi,. AS- La Gazette de Cologne publie une nouvelle im portante qui va porter la désolation dans les rangs du centre ultramontain. Le ministre des cultes, le docteur Falk, qui depuis son arrivée au pouvoirest la bêle noire des cléricaux et qu'on espérait élimi ner le plus tôt possible, a repris ses fonctions et a contresigné les nominations de$ membres du consis toire suprême. Le prince de Bismark cl les autres ministres, avaient fait des pressantes démarches pour engager M. Falk ne pas se séparer du cabi net, et le ministre a cédé ces sollicitations. A la date du 30 décembre l'Empereur lui avait aussi écrit pour lui renouveler l'expression de ses senti ments de confiance absolue: La réussite des négo ciations avec le Vatican impliquait la retraite de M. Falk; on peut donc assurer sans crainte d'être démenti que les négociations ne sont pas sur le point d'aboutir. On mande de Madrid que le régicide Moncasi a été exécuté hier matin. Un événement d'une importance capitale se pré- ipare dans la nouvelle principauté de Bulgarie. L'Assemblée nationale se réunira le 8 de ce mois Tiniova pour discuter le projet de Constitution ,„et procéder l'éléckioti d'un prince. La nppiination des notables est terminée l'Assemblée se compo sera de 230 membres, parmi lesquels 75 fonction- „naires et 30 ecclésiastiques. Les autres nouvelles d'Orient sont rares, mais elles sont, par continuation, satisfaisantes; On est d'avis Conslanlinople que le hall des réformes promises lors de l'entrée en fonction de Khcrrddine pacha sera promulgué dans deux ou trois jours. On mande de Salonique la Correspondance politique que le mouvement .insurrectionnel, dans I? Macédoine supérieure, s'est complètement éteint. Dans l'Inde tout se prépare pour une lutte éner gique sous les murs de Candahar. D'une part, en effet, legou verneur afghan prend les mesuresles plus énergiques pour défendre celte ville contre les for ces anglaises, et de J'autre, Ion, annonce que la plus grande partie de la divi&iou du général Bid— dulpb, avec toute son artillerie, a traversé le défilé qui le séparait de Candahar et a pris position dans la plaine où s'élève cette ville, tandis que le géné ral Slcwart s'avance par les passes de Gwajur et deKhojak, pour réjoindre le général Biddulph. S'il est vrai que les morts vont vite, et que le souvenir de ceu* qui ne. sont plus a bientôt cessé lui-même d'exister, il n'en est pas moins vrai, heu reusement, que l'amitié sait garder la mémoire de ceux qui ont disparu. La,, touchante manifestation,, laquelle a donné lieu la cérémonie inaugurale du monument funéraire élevé par souscription la mémoire de ,mM. Eric, Bouckenaere,est bien,la preuve qu'ils n'é taient pas vains et épbémères les regrets si unani mes et si sppptanés qui se manifestèrent la mort de ce (jfgnp concitoyen, et que son souvenir n'était pas 4ê?Uoé s'effacer dès le retour du cimetière. Le sentiment généreux de quelques amis, qui voulurent déposer sur le cercueil une modeste couronne était au fond du cœur de tous ceux qui avaient çonnu le défunt; aussi cette simple cou ronne, destinée périr au bout de quelques jours, fut -elle bientôt remplacée par un beau monument qui éternisera, par la pierre et par le marbre, la mémoire de l'ami. La cérémonie inaugurale a été belle de simpli cité et vraiment émouvante Samedi dernier, 28 Décembre, vers 3 heures de relevée, la foule des amis s'est réunie l'Hôlel-de- Ville et, de là, s'est rendue au cimetière où se trouvait déjà M. Louis Bouckenaere, le vénérable père d'Eric avec les autres membres de la fa- 0 mille. La Société de Fanfares, dite Witte Klak- ken, dont la musique ouvrait la. marche et jouait des airs funèbres—, la Société Royale de S1 Sébastien avec ses drapeaux et ses guidons en deuil et la tête de laquelle marchaient les digni taires revêtus de leurs insignes, la Société du Jeu de Boules, précédée de son drapeau également en deuil, le Comité du Denier des Ecoles et enfin les nombreux souscripteurs, formaient un immense cortège. La Commission chargée de faire exécuter le monument funéraire fermait, la marche. Quand les assistants, recueillis et émus, se fu rent rangés autour du tombrau de la famille Rouckenaerc, sur lequel plusieurs énormes cou ronnes d'immortelles et un splendide bouquet fu rent déposés M. l'Echevin Bossaert, Président de la Commission;, prit la parole et procéda, au nom des souscripteurs, l'inauguration du Monu ment, en prononçant le discours reproduit ci-après Disons un mol de ce monument que tout le mon de a admiré: coloane brisée sur piédestal illustré d'un médaillon en marbre blanc. C'est M. Désiré Bôhm. artiste capable autant que modeste, qui en est l'auteur désintéressé. Le style en est la fois sévère et élégant; robuste sans lourdeur; et c'est avec une rare habileté que l'artiste a su tirer parti, pour l'harmonie de l'en semble. du portrait-médaillon qui,pour bien d'au tres, eût présenté une insurmontable difficulté. Ce portrait-médaillon, encastré dans le mausolée, est dû au ciseau délicat de notre concitoyen Polydore I Comein. Cet intelligent artiste, qui n'a pas connu personnellement M. Bouckenaere, a réussi néan moins.l'aide seulement d'une carte-photographie, reproduire les traits du défunt avec une scrupu leuse fidélité. Il a su imprimer la physionomie ce cachet particulier et cette expression caractéristi que qui rendent la ressemblance avec le modèle parfaite, en même temps qu'ils dénotent la valeur de l'artiste. Il n'y a en. du reste, qu'une voix pour rendre hommage au talent de M. Comein. dont le mérite s'est révélé une fois déplus en cette circon stance. Diseoiii's de M. l'avocat BOSSAERT. Messieurs, Lorsque, passé un an, nous sommes venus tout dé solés. en ce triste lieu, confiera la tombe les restes mor tels d'Eme BOUCKENAERE, ce n'était point, pour la plupart de nous, un dernier adieu celui qui venait d'être si subitement enlevé notre affection. Déjà alors était néechez beaucoup, issue de leur dou leur même, la pieuse pensée de consacrer par un signe durable la mémoire d'un ami, et le souvenirdes regrets amers que sa mort précoce avait éveillés dans tous les cœurs. Cette pensée exprimée par quelques-uns, répondant aux sentiments intimes de tous, devint aussitôt la pen sée générale, et il fut poussé sa réalisation par une de ces généreuses émotions qui honorent autant ceux qui les ressentent que celui qui en est l'objet. C est en effet, au milieu de nos luttes passionnées et parfois violentes, chose qui console et qui relève que de voir les partis, fesant trêve leurs âpres dissentiments, se recueillir certaines heures pour se ressouvenir de ceux des leurs qui ont disparu, soit après une longue existence et un long dévouement soit au début de leur carrière, et avant qu'ils aient pu justifier toutes les espérances qu'on avait fondées sur eux. Eric BOUCKENAERE a été malheureusement du nombre de ces derniers. Aussi, les touchantes mani festations qui se sont produites l'occasion de sa mort n'ont-elles point été, comme on a pu d'abord le croire, inspirées par le. principal désir de récompenser des ser vices rendus. Sans doute que le souvenir de l'intelligent concours apporté par notre ami la gestion, et la défense des intérêts communs, a été pour une part, et pour une juste part, dans les témoignages de deuil qui ont ac compagné et suivi ses funérailles. Mais, ce seul point de vue, on aurait eu raison peut- être de penser, en se ressouvenant d'autres morts qui, eux aussi, ont droit notre reconnaissance, qu'il se rencontrait quelque exagération dans l'expression de notre gratitude. Non! Le sentiment qui a dominé, et qui nous ram ne ici, a été avant tout un sentiment de vive amitié fondé sur l'estimeexalté par de légitimes espérancese- cruellement déçu par le coup inattendu qui est venu le frapper. C'est que les nombreux amis d'ERic n'étaient pas seulement des camarades de plaisir ou des correspon dants d'affaires mais des amis vrais, qui avaient su

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Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1