No 420. Dimanche,
39e ANNÉE.
12 Janvier 1879.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
BULLETIN POLITIQUE.
Nous publions ci-après la réponse de l'Asso
ciation libérale d'Ypres, qui se déclare con
traire une solution radicale de la loi de 1842.
Cette réponse semble contrarier certains
organes de la presse; mais en définitive, puis-
qu on a demandé aux associations leurs avis
au sujet de la réforme de la loi de 1842, n'était
ce pas pour avoir leurs réponses
Et qu'y-a-t-il d'étonnant que l'opiuion qui
semble prévaloir Bruxelles, ne soit pas par
tagée au fond des Flandres.
Si nous en croyons du reste la Gazette
d'après le futur projet de loi, l'enseignement
religieux ne serait plus compris parmi les
matières de l'enseignement officiel, mais il
serait libre aux administrations communales
de l'organiser dans lè local d'école et en dehors
des heures des classes; s'il en était ainsi, la
question se réduirait une question de fortne,
et un arrangement ne serait pas impossible;
du reste, ce que nos arfiis ont voulu dire,
croyons nous, c'est que,, quoique l'on fasse,
l'enseignement religieux devra se donner
quelque part ou d'une manière quelconque,
non pour nous faire plaisir, qu'on le sache
bien, mais parce que telle est la volonté des
pères de famille et on ne pourra se soustraire
cette volonté, sans voir déserter les écoles
officielles au profit des écoles congréganistes.
Telle est notre conviction intime et nous ne
voyons aucune raison pour la taire, mais nous
préférons ajourner toute discussion ultérieure
jusqu'à ce que nous connaissions au juste le
projet du gouvernement.
VIRES AGftlilRIT EUNDR.
ABONNEMENT PAR AN: Podr l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 50.
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25.
CHEMIN DE FER. (I' Septembre).
HEURES DE DEPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouclc. 6-20. 12-07. 6-47.
Poperinghe. 6-20. 9-07. - 10-05. 12-07. 2-45.
3-57. 6-47. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 9-52. - ti-20. - 2-40. - 3-25.
Roulers. 7-50. 12-25. 6-30.
Langhemarclt-Ostrndie. 7-20. 12-06. 6-07.
Langhi marck, le samedi, 5-50.
Le prince de Bismark travaille avec son énergie
bien connue traquer les socialistes jusque dans
leurs derniers recoins. Déjà un grand nombre de
journaux et d'autres publications anarchistes ont
été supprimées ou consignées la frontière. Une
cinquantaine de membres du parti ont été expulsés
de Berlin et des environs. Le chancelier de l'Em
pire a déclaré récemment qu'il faut frapper sans
relâche, et c'est aux chefs des socialistes, aux dé
putés qu'il s'attaque eu ce moment.
M. Frilsche. député de Berlin, expulsé de la
capitale, a affirmé plusieurs reprises qu'il revien
drait prendre sa place au Parlement dès l'ouverture
de la session. Il ne fallait pas pensera l'empêcher
de s'y présenter; tout ce que l'autorité pouvait
faire, c'était de lui jenle ver le moyen de faire étalage
des doctrines soèiâiiàfês là' trfiiurfe nationale.
Vorci le moyen imaginé par le prince de Bismark.
A l'avenir. Si le conseil fédéral et le Reichslag y
consentent, les viee-présidents et les membres dti
Parlement impérial seront1 chargés d'examiner les
discours qui leur auront été déférés par le prési
dent OU' par les députés. Si Ces discours sont jugés
inconvenants ou anatchiques. le Reichstag. réuni
en séance plénière, peut infliger au coupable la
réprimande, l'exclusion provisoire, ou même, dans
quelques cas, le déclarer inéligible. Quant aux
prérogatives parlementaires, il n'en sera tenu au
cun compte, et si lés discours contient des excita
tions la guerre civile on d'autres délits de droit
commun, le coupable comparaîtra devant les tri
bunaux ordinaires.
On annonce une nouvelle encyclique du pape
Léon XIII. L'Agence Havas prétend qu'elle fera
sensation et qu'elle expliquera la pdlitique du Va
tican dans le passé et son attitude pour l'avenir, il
y a là matière des déclarations du plus haut inté
rêt et nous espérons que la curie romaine, quittant
la vieille ornière, ne se livrera plus des digres
sions double sens, semblables celles auxquelles
les allocutions de Léon XW nous a accoutumés. Il
sera surtout intéressant de comparer les explications
du pape actuel sur les rapports entre l'Eglise ca
tholique et les Etats, avec celles de son prédéces
seur Pie IX. La dépêche, très laconique, ne donne
pas d'autres détails.
L'incident franco-tunisien est heureusement ter
miné,
Celte nouvelle sera accueillie avec satisfaction en
France, car l'incident avait pris des proportions
regrettables.
En fait de nouvelles de l'intérieur nous avons
mentionner la rumeur, qui s'accrédite, que le mi
nistère provoquera une discussion sur le programme
gouvernemental. Il exposera la Chambre son pro
gramme dans son ensemble et dans ses détails, ainsi
que ses procédés d'exécution. La Chambre décidéra
et ne sera pas amenée donner un vote platonique
de confiance. Le cabinet restera aux affaires fortifié,
ou il se retirera respecté.
Le Czar a ratifié définitivement l'organisation de
la milice bulgare. Le service militaire est obliga
toire pour tous les Bulgares âgés de 20 50 ans.
Les Turcs en sont provisoirement exclus. Quant
aux dépenses faites' par la Russie, elles devront
être amorties par les revenus futurs de la Bulgarie.
Les négociations pour la conclusion d'un traité
séparé entre la Turquie et la! Russie continuent
Constantinople, et la question monténégrine est
toujours la pierre d'achoppement.
Ou signale un succès assez important remporté
sur les troupes afghanes par le général Roberts.
Trois cents indigènes seraient restés sur le champ
debaUtille.
r- -J
l'pre», le 12 Janvier 1679.
Messieurs
En réponse la circulaire par laquelle vous nous
proposez de pétitionner pour que tout enseignement
religieux soit exclu de l'écolenous avons l'honneur
de vous informer que cette proposition n'a aucune
chance d'être accueillie par notre association.
Sans doute, Messieurs, nous désirons comme vous,
la réforme de la loi de 1842, et nous voulons notamment
voir abolir l'intervention du clergé titre d'autorité;
mais une pareille réforme n'implique nullement la sup
pression de tout enseignement religieux l'école.
Cette exclusion serait contraire aux intérêts de la jeu
nesse, et surtout de la jeunesse pauvre qui serait exposée
en majeure partie être privée de l'influence salutaire
qu'exercent incontestablement sur l'esprit et sur le
cœur, l'infusion et le sage développement des principes
religieux elle est en opposition manifeste avec le Vœu
de nos populations, et elle aurait pour conséquence
inévitable de faire déserter la plupart de nos écoles
officielles créées avec tant d'efforts et de sacrifices. La
réforme de la loi de 1842, entendue dans ce sens, irait
l'encontre du but qu'on a voulu atteindre; elle fixerait
en quelque sorte la suprématie de l'enseignement con-
gréganiste et constituerait pour la majorité des électeurs
libéraux une véritable duperie.
Nous espérons, Messieurs, que le Gouvernement
mieux avisé, proposera au contraire une réforme qui,
tout en garantissant l'itidépendance complète de l'en
seignement laïc, permettra tous les pères de famille de
continuer envoyer leurs enfants aux écoles officielles.
Si nous vous adressons ces quelques lignes, c'est pour
que vous ne déduisiez pas de notre silence que nous
adhérons vos idées, qui ne rencontrent aucun écho
parmi nos populations flamandes.
Agréez, Messieurs, l'assurance de notre considération
distinguée.
Pour l'Association Libérale de l'Arrondissement d'Ypres.
LE BUREAU.
Le SecrétaireLe Président,
FRR». MERGHELVNCK, Hevhi CARTON,
Conseiller Provincial.
Le Trésorier,
A.VERSCHAEVE-RENTY.
Conseiller Communal.
Le Vice-Président,
L. VANHEULE,
Bourgmestre de la ville d'Ypres.
Les journaux catholiques continuent débiter,
avec leur mauvaise foi habituelle, les plus violents
mensonges aux sujet de la loi sur le contingent de
l'armée pour 1879.
Ils affirment notamment que l'application de
cette loi entraînera une augmentation du contin
gent d'au moins 1,500 hommes.
Ils laissent intentionnellement croire que ces
1,500 hommes devront être mis la disposition du
gouvernement pendant huit ans, comme les autres
miliciens.
Réduisons, une bonne fois, toutes ces exagéra-
lions leur juste valeur, et indiquons nettement
les conséquences réelles desprincipes de législation