]\o 429. Jeudi, 39e ANNÉE. 0 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Scandale clérical l'occasion d'un service religieux. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. Le 6 de ce mois, est décédé M. Henri De- zutter, adjudant sous-officier du Corps des Pompiers et employé de l'Etat-Civil en cette ville. C'était un brave et honnête citoyen, es clave de son devoir, jouissant de la confiance et de l'estime de ses chefs et ne comptant que des amis. Ses funérailles ont eu lieu Samedi. Le corps des Pompiers avait été convoqué pour rendre les derniers honneurs au regretté camarade. Une foule nombreuse stationnait près de la mortuaire, et après la levée du corps par le clergé, le cortège s'est rendu, mu sique en tête, l'Eglise de S1 Nicolas, paroisse du défunt. Rien, absolument rien ne put faire prévoir l'odieux incident qui vint interrompre le service religieux. Depuis l'existence du Corps des Pompiers, chaque fois qu'un officier ou un sous-omqier est venu mourir, tous les Pompiers se ran gent en deux files l'intérieur de l'Eglise et les musiciens se placent dans une des nefs latérales. Pendant le défilé de l'offrande, la musique exécute un air funèbre. Tel est l'usa ge; cela se pratique depuis un demi siècle sans que jamais le clergé ait fait la moindre difficulté. Fidèles cet usage et sans y avoir rien dérogé, la musique, les Pompiers et le public ont pris place. Messieurs les officiers se tenaient, en uniforme, derrière la famille. Quelle étrange idée a donc passé par la tête de M- le curé Sans aucun égard pour M. le Commandant et ses collègues dont il ne pouvait ignorer la présence, il sort de la sacristie, revêtu de ses habits sacerdotaux, se rend vivement auprès de la musique, et lui signifie sur un ton Dru- tal qu'il n'entend pas qu'elle joue l'église. M. le Commandant des Pompiers s'approche, exprime en termes courtois son étonnement de cette défense si inopportune, contraire un usage ancien et respectable mais le curé, en proie une surexcitation indescriptible que rien, absolument rien ne justifie, lui répond avec le même accent de brutalité: M., c'est moi qui suis ici le chef; moi appartient la police de l'Eglise! Sur ce, il tourne les talons et rentre la tête levée dans la sacristie. L'Eglise était remplie de monde; chacun quitta sa place pour s'enquérir de ce qui ve nait de se passer. L'indignation devint géné rale, et il fallut la présence du cercueil et de la famille en pleurs pour que cette indigna tion ne se manifestât haute voix dans le tem ple de prière et de paix. M. le Commandant supporta l'affront avec la dignité qui convient un chef il comman da demi tour et les Pompiers sorfirent de l'E glise en défilant respectueuseffiènt devant le catafalque. Un grand nombre dé personnes les suivirent et lors de l'offrande, le public s'ab stint d'aller baiser une patène tenue par une main tremblant encore sous l'empire des plus vils sentiments. Après le service, le corps fut porté au cime tière. Un immense cortège l'accompagna jus qu'au champ du repos, où trois discours furent prononcés avànt la descente dù cercueil dans la fosse; l'un par M. Pieters, chef de bureau Uh PROGRES vires aoymuit eundo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire dTpres.'Ir. 6-00 Idem Pour !e restant du pays. 7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-23. CHEMIN DE FER. (lr Janvier). HEURES DE DEPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47. Pôp'eringhe. 6-20. 9-07. 10-05. 12-07. - 3-57. 6-47. 8-45. 9-501 Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. - 6-50. Langlumarck-Ostende. 7-51. 12-17. 6-15. Langhemarck, le samedi, 5-50. i t wniminjlMiMlimn iiiMmn— Une dépèche du Cap nous annonce une terrible nouvelle. La division anglaise qui opérait contre les Zoulous a été presque anéantie, après avoir infligé de grandes pertes l'ennemi. La ville de Natal serait menacée par Cetlywayo, qui aurait réuni des forces importantes. Cette catastrophe causera en Angleterre une immense sensation. D'après les journaux allemands, ce n'a pas été sans peine que le prince de Bismark a obtenu l'avis favorable du conseil fédéral sur le projet de loi disciplinaire. La lptle a été chaude, et le chance lier de l'Empire y est intervenu plusieurs reprises afin de conserver toute sa liberté d'action, il avait refusé de prendre place au fauteuil présidentiel. Les délégués du Wurtemberg surtout ont protesté énergiquement contre les atteintes portées par le projet de loi la liberté de la tribune et ont essayé jusqu'au dernier moment d'arracher de nouvelles concessions la majorité. Leurs efforts ont été dé pensés en pure perle, car, le projet de la commis sion a été adopté. Treize membres du conseil ont émis un vole négatif: ce sont les délégués du Wurtemberg, de Bavière, d'Oldenbourg, de Reuss (ligne ainée) et de Brème. La discussion s'engagera au Parlement sur le projet adopté samedi; libre au prince de Bismark et aux membres du Parlement de proposer tous les amendements qu'ils désirent. C'est aujourd'hui qu'à commencé la session du Parlement. La pFemière lecture du projet sur le pouvoir disciplinaire aura lieu au commencement de la semaine prochaine. 11 n'y a rien de vrai, parait-il. dans les rumeurs qiiï ont cours au sujet de discussions vives qui au raient eu lieu dans le ministère prussien. La Ga zette de Cologne, qui, la première, avait signalé ces bruits, est aussi la première les démentir. Il paraît toutefois que les rapports sont très tendus entre le prince de Bismark et le ministre du com merce, M. Maybach, mais on espère que la diver gence d'opinions ne provoquera pas la retraite de ce ministre. Le Moniteur de l'Empire publie un décret annonçant que M. Heydebrand und der Lassa, ministre d'Allemagne Copenhague, a remis ses lettres de rappel au roi Chrétien IX et ajoute que le secrétaire de légation von Gollz le remplacera provisoirement. Le successeur du baron Heydebrand, le baron Magnus, ne tardera pas a prendre possession de ses nouvelles fonctions. C'était hier que m. Le Royer, garde des sceaux, a communiqué la Chambre française le projet de loi sur l'amnistie. D'après le Moniteur universel. ce projet contient cinq articles. Par le premier, autorisation est accordée au gouvernement de gracier les conlumax. Le second porte que tous les individus graciés ce jour sont amnistiés l'article 3, que tous les individus condamnés pour participation la Com mune.graciésà l'avenir, serontamnisliési/wo/facto. L'article 4, qui vise évidemment dans la pensée du rédacteur du projet, les ministres du 10 mai, stipule que sont amuistiés tous les crimes et délits politiques de toute nature commis depuis 1870, qui n'ont été encore l'objet d'aucune poursuite. Enfin l'article cinquième excepte de l'amnistie tous les individus condamnés pour crimes et délits antérieurement 1870. Le gouvernement parait résolu ne pas aller au delà des dispositions contenues dans ce projet, et il paraît certain que les Chambres se contenteront dé la solution qui sera ainsi donhée celte grave question. Les radicaux de la Chambre des députés devront se contenter des larges concessions que M- Le Royer leur a faite; leur insistance provoquerait sans nul doute un conflit aigu qui, dans leur intérêt même doit être écarté tout prix. Le comte Taaffe n'a pas réussi former le cabi net qui devait remplacer le ministère Auersperg. Une dépêche de Vienne annonce qu'il va reprendre ses fonctions de gouverneur du Tyrol. Le traité de paix entre la Turquie et la Russie étant signé, on pourra s'occuper activement de l'organisation de la Roumélie orientale. Le gouver neur de celte province est nommé depuis long temps, c'est Rustem pacha. Les nouvelles sur les négociations turco grecques sont peu favorables; on prétend que Mou k h la r pa cha est toujours sans instructions et que déjà, deux reprises, les commissaires ont dù se séparer sans avoir rien décidé. Il est possible que la média tion,des grandes puissances soit convoquée parla Grèce. N Xprèsle 19 Février 1S3 9.

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Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1