No 433. Dimanche, 39e AIMÉE. 23 Février 1879 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL O'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Le Frère Si-Raymond de Comines. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. Jeudi, la Chambre française, d'éloquents dis cours en faveur de l'amnistie ont été prononcés par MM. Louis Blanc et Naquet, mais les arguments développés par les députés" de l'extrême gauche n'ont pas paru faire une bien grande impression sur les membres de la gauche. L'honneur de la journée revient incontestablement M. Le Royer. le nouveau garde des sceaux, qui, dans un discours serré, nerveux et très éloquent, a flétri les crimes abominables de la Commune, perpétrés sous les yeux de l'ennemi, et qui a pesé la question de cabinet en disant qu'il se refuserait contresigner une loi d'amnistie plénièt'e. quand même l'immense majorité de l'opinion politique la réclamerait. Le nombre des condamnés exclus de l'amnistie, a ajouté le ministre, sera de 1,150 et ces derniers pourront être l'objet de mesures spéciales de grâce. De vives acclamations,ont éclaté lorsque le ministre a adjuré la Chambre de ne pas refuser sa confiance au gouvernement. Une grande partie de la séance du Parlement allemand a été consacrée la discussion du traité de commerce avec l'Autriche-Hongrie. A l'ouver- de la séance. M- Lucius, membre du parti conser vateur libéral, a été élu second vice-président du Reichstag au lieu du prince de Hohenlohe-Langen- bourg, non acceptant.. Le nouveau ministère autrichien s'est présenté jeudi la Chambre des seigneurs qui lui a fait un accuei) très, cordial. D'unanimes applaudissements ont sajqé la déclaration du chef du cabinet. M. Stremayr, Ce début est un heureux augure et tend démpntr,er que les adversaires de l'occupation des provinces ottomanes ne pourront plus mettre le ministère en échec devant les Chambres. Déjà le club du centre gauche s'est prononcé contre les tendances affichées par l'opposition. De sérieuses difficultés se présenteraient encore si l'occupation était étendue au district de Novi-Bazar le gouver nement ferait chose sage en renonçant provisoire ment l'exécution de ce projet. Deux bonnes nouvelles nous arrivent du Bucha- rest. Le gouvernement roumain, cédant aux solli citations pressantes des grandes puissances, a or donné ses troupes d'évacuer provoirement le fort d'Arab Tabiah. La question du passage des troupes russes travers la Dobroudscha étant déjà réglée, il n'existe plus d'indices et dissentiments avec les cabinets de Saint-Pétersbourg et de Bucharest. Les commissions du Sénat et de la Chambre de Roumanie ont émis un avis favorable sur la propo- j sition de révision de l'article 7 de la loi fondamen tale: l'émancipation des juifs ne tardera donc pas être proclamée par une assemblée constituante etl'indépendancede la principauté sera immédiate ment reconnue par les grandes puissances. On mande de St-Pétersbourg que le Czar a rati- fié le traité de paix russo-turc. Les Bulgares ayant acquis la conviction que le général russe Stolypine ne séjournera plus long- tems parmi eux, gardent une attitude menaçant.), et ils prennent des mesures pour s'opposer la rentrée des troupes ottomanes. Ils ont remis au commandant russe une adresse résumant leurs griefs contre le gouvernement de Constantinople et déclarent qu'ils sauront se soustraire par la force l i domination turque. Il faut croire que le géné ral Stolypine n'attache aucune importance ces démonstrations belliqueuses. Ou mande d'Andrinople que l'archevêque a été assailli par une vingtaine de Bulgares et griève ment blessé. Les causes de celle agression ne sont pas encore connues, mais les coupables sont entre les mains de la justice et le commandant russe a assuié au gouverneur d'Andrinople, Réouf pacha, qu'ils recevront uu châtiment exemplaire. Différentes dépèches du Caire disent que le Khédive a formellement déclaré qu'il ne répondait plus de l'ordre si Nubar restait en fonctions. La retraite de Nubar pacha entraînera celle de M. Rivers Wilson. Ismaïl pacha multiplie les démar ches pour que le ministre des finances retire sa démission. Quant M. de Blignières, il a demandé des instructions au gouvernement français et il s'y conformera. Nous reproduisons d'après un journal de Paris, la Lanterne, le récit des laits graves qui se sont passés chez les petits-frères de Comines (France). Et dire qu'à Comines (Belgique) aussi bien qu'à Comines (France) on n'est catholique bon teint,qu'autant que l'on abandonne ses enfants ces sortes de souillures. Attentats la pudeur sur vingt-quatre enfants, d'une part; d'autre part, huit ans de travaux forcés octroyés par la cour d'assises de Douai; cela fait une année de bagne par chaque Irinité d'en fants souillés. Ce n'est pas trop. Le misérable qui a accompli ces crimes était chargé d'instruire les enfants de Comines, et de leur enseigner, en même temps que ce qu'il pouvait savoir de français et d'arithmétique, la religion catholique, apostolique et romaine. Nos lecteurs savent maintenant ce qu'étaient ces enseignements. Au début, nous n'avons pas dit un mot de c.-lte affaire, bien que l'un de nos rédacteurs ail pàssé, alors plus d'une semaine Comines. Nous savions, n'en pas douter, que le jour de la justice' vien drait. que protections et hautes irtfiii'éncM* échoue raient. El nous attendions be jour de la justice pour clouer en même temps qu'elle, lefrèreSt-Raymond au pilori*. C'est samedi que ce saint homme a été condam né par la cour d'assises de Douai. Son cas remonte l'année dernière, Le 16 novembre, M. Navaux, commissaire de police Comines (France) fut prié de vouloir bien se rendre chez le vérificateur des douanes Comi nes (Belgique), pour un cas grave. Le magistrat ne tarda pas se rendre l'invita tion. elles faits les plus graves lui furent signales par M. Charles Dambre, receveur Comines (vil lage) et M. Somcrs, Edouard, vérificateur des douanes, audit bureau. Pour que nos lecteurs puissent avoir la complète intelligence du récit, il faut leur dire que Comines (France) et Comines (Belgique) ne sont séparés que par une rivière-frontière, la Lys un douanier français est en deçà, un douanier belge au delà telle est la ligne de démarcation. La plupart des en fants de Comines (Belgique) vont l'école des frè res de Comines (France). Les faits révélés au commissaire le furent, con curremment avec les fonc ionnaires ci-dessus, par MM. Woussen, Charles, facteur la poste a Comi nes (Belgique), et Morel, chef de gare au même endroit; tous deux avaient eu des enfants souillés. Les déclarations faites aux pères par leurs en fants sont de nature telle que nous ne pouvons les reproduire. L'un des pères. bien coupable celui-là, a:, lieu d'aller trouver le commissaire directement et faire empoigner Saint-Raymond,forçat, avait commencé par aller supplier le frère supérieur de faire cesser la chose, ce qui, naturellement, lui avait été promis. Et sans l'avis d'un fonctionnaire de Belgique, on eût doue continué promener en France le sieur Raymond qi/i, après avoir passé par Vézèiise, Montigny, Corbigny, Paully, Monclars et Angers, et avoir séjourné en outre la maison-mère, est venu commettre Comines vinqt-quatre attentats la pudeur. Les détails de son arrestation sont curieux. Le commissaire de police, qui allait le chercher, le vit entrer l'église avec son supérieur et consta ta que ce dernier s'arrêta la porte pendant que l'autre restait au fond. Il alla donc trouver le supé rieur, qui répondit que le frère Saint-Raymond se confessait. Ce frère voyageur ne soupçonnait-il pas qu'entre deux confessions il est bon de choisir la moins gênante? VIRES ACQUIR1T EUNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. /r. 6-00 Idem Pour le restant du paysj_qq Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire.fr. 0-10 Réclames :1a ligne fr. 0-25.1 CHEMIN DE FER. (lr Janvier). HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-05. 12-07.2-45. 5-57. 6-47. 8-43. 9-50. Courtrai. 5-54. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Ronlers. 7-50. 12-25. 6-30. Langhrmarck-Ostrnde. 7-31. 12-17. 6-15. Langh marck, le samedi, 5-50. Ypres, le 22 Février 18î9.

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