6 FRANCS PAR AN.
N« 442. Jeudi,
39e
27 Mars 1879
JOURNAL U'VPRES Et DE L'ÂRRON D188E REiN t.
La morale cléricale en action.
Toujours la révision de la loi de 1842,
PARAISSAIT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
BULLETIN POLITIQUE.
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LE
PROGRES
v Ht ES ACeUIMT EUNDO
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. (i-(X)
Idem
Pour le restant du pays.
7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 50.
INSERTIONS: Annonces la ligue ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25.
CHEMIN DE FER. Jan.ier).
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47.
Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-05. 12-07. 2-15.
5-57. 6-47. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-50. 12-25. 6-50.
Langbemarck-Ostrnde. 7-31. 12-17. 6-15.
Langhemarck, le samedi, 5-50.
A l'ouverture de la séance de Lundi du Sénat
français, le président a donné lecture d'une lettre
de M. Léon Gamhetta, informant officiellement la
haute assemblée de la décision prise samedi par la
Chambre des députés. La question du retour des
Chambres Paris est donc posée au Sénat.
Quant au principes du gouvernement au sujet
des menées cléricales et de l'opposition véhémente
faite par lepiscopat aux projets de loi sur l'ensei
gnement. ont été clairement énoncés dans un im
portant Discours prononcé par le ministre de
l'intérieur et des cultes. Recevant les fonctionnai
res de ce dernier département, M. Lepère leur a
déclaré que l'administration respecterait en toutes
les occasions les droits imprescriptibles de la con
science et qu'il saura faire rendre la religion et
la liberté tout ce qui leur est dû. Mais d'un autre
côté, le gouvernement imposera au clergé l'obliga
tion de respecter les lois et l'autorité.
Tous les empiétements de l'Eglise sur le domai
ne civil seront reprimés et le ministère saura con
traindre l'épiscopat se conformer strictement
toutes les dispositions du concordat, et surtout
celles qui ont été perdues de vue depuis quelques
années.
Les libéraux désapprouvent la politique du gou
vernement anglais dans la question de l'Afrique
australe ils prétendent qu'il était nécessaire de
prendre l'avis du Parlement avant de déclarer la
guerre Cetliwayo. Depuis le malheureux combat
d'Isandlana, leur opposition est devenue plus ca
ractérisée cl ils se proposent de réclamer non seule
ment le remplacement du commandant militaire,
lord Chelmsford, mais encore celui du gouverneur
de la colonie du Cap, sir Bartle Frere.
En Hongrie, la discussion du projet de loi portant
approbation du traité de Berlin a recommencé
hier. Les adversaires du gouvernement se dispo
sent discuter les dispositions de ce traité, mais
leurs efforts seront dépensés en pure perte, car,
comme l'a fait remarquer M. Tisza, la validité
d'une convention internationale ne saurait être
subordonnée au vote d'un Parlement. La Chambre
se contentera de prendre acte du dépôt du traité de
Berlin.
L'administration de la Bosnie vient d'être défini
tivement réglée. C'est le commandant en chef de
l'armée d'occupation, le Duc de VVûrlemburg qui
devient chef du gouvernement. Il sera asissté d'un
conseil compo de délégués des deux parties de la
monarchie austro-hongroise.
Les rapports entre la Turquie et la Grèce sont
toujours très-tendus.
M. LE CHEVALIER RUZETTE s'en va-t-en
guerre contre le projet de révisiou de loi de 1842;
il répand des flots d'éloquence sur les obscurs pay
sans des Flandres, et il ne ménage pas le ministère
gueux, qui veut commettre le crime national
de créer des «écolesathées, des écoles sans Dieu
Or. on sait les regrets exprimés par M. Ruzetle.
quand il a dû quitter le gouvernement de notre
province, bien qu'il sut, comme tout le monde
cette époque, que l'opinion publique imposait au
libéralisme la laïcité de l'enseignement primaire
officiel.
Or, si le ministère, cédant au désir du chevalier,
l'avait maintenu a son poste, que serait-il arrivé?
Le fervent catholique l'obéissant serviteur des évê-
ques, eût-il mis ses convictions en poche et soutenu
ses chefs dans celte campagne? Mais alors il tra
hissait ses amis! Ou bien, servant ceux-ci, eût-il
manqué ses devoirs de fonctionnaire.
Devine, si lu peux, et choisis, si tu l'oses.
Dans tous les cas, la moralité poliiiqu gagne
ce que M. Ruzette, rendu la liberté de ses opi
nions, puisse manifester hautement en faveur d'une
opinion dont-il est libre, comme particulier, d'user
et d'abuser au lieu de devoir la dissimuler comme
fonctionnaire.
En courant les champs, en véritable chevalier
de la Manche, pour aller combattre et pourfendre
les moulins vent de l'athéisme scolaire, M. Ru
zette doit bénir le ministère de l'avoir relevé ainsi
ses propres yeux, en lui rendant l'usage d'une
liberté qu'il voulait aliéner. J. de Bruges.
On écrit de Philippeville
M. Fonder, curé-doyen de Philippeville, est cité
comparaître, le 2 Avril prochain, devant le tri
bunal correctionnel de Dinant.
M. Fonder est un prêtre de l'école Dumonl: c'est
l'école la mode. Depuis deux ans que Mgr. Gra
vez l'a placé Philippeville pour y combattre le
bon combat. M. Fonder a pris tâche de se mon
trer chaque dimanche, dans ses sermons, inconve
nant jusqu'à la grossièreté: il a tout attaqué, le
parti libéral, les ministres, l'armée, etc.
Jusqu'à présent sa violence a laissé tout le monde
complètement indifférent: elle n'a eu d'autre effet
que de révolter les catholiques et de les éloigner
de l'église.
Maistoutccla devaitavoir une fin... Le22 Février
dernier, les jeunes gens de la ville et les officiers
des deux écoles régimentaires (9 et 10 de ligne),
représentés par une commission de 6 membres dont
3 civils et 3 militaires, avaient organisé un bal au
profit des pauvres. La meilleure société de la ville,
sans aucune exception commissaire d'arrondi-se-
ment, bourgmestre, etc, avaient assisté fa fête;
tout avait admirablement réussi et les commissaires
avaient reçu des félicitations unanimes.
Le 23, c'est-à-dire le lendemain. M. le doyen
monta en chaire aux deux messes, et, pris d'un
accès de colère incompréhensible, il prit partie h
organisateurs de la soirée avec une violence inouïe.
Et on lui reproche d'avoir déclaré devant la foule
des fidèles
Que le bal avait été organisé par des libertins
qu'il tenait flétrir publiquement
Que les commissaires avaient circulé de porto
en porte pour soutirer des pièces de cent sous aux
gens, soi disant pour les pauvres, mais, en réalité,
pour passer la nuit dans les orgies
Que cet argent prétendument destiné aux pau
vres avait élé employé boire, payer des musi
ciens
Que les organisateurs étaient pires que Judas,
parce que Judas, lui, n'était pas libertin, qu'il
n'était que voleur.
Ces insultes, qui atteignent les familles les plus
honorables, ont indigné la population entière, les
catholiques comme les libéraux plainte a été
adressée M. le procureur du roi. Il a été joint au
dossier, pour autant que de besoin, line lettre du
président du bureau de bienfaisance accusant
réception, la commission, d'une somme de 272
francs, produit de la féle.
L'affaire est fixée au 2 avril; il y a 14 témoins
cités, parmi lesquels MM. Focquel, commissaire
d'arrondissement, et Dams, échevin, membre du
comptoir d'escompte de la Banque Nationale.
On lit dans la Gazelle de Loucain
La liberté de conscience, la liberté des cultes
qui se trouve inscrite dans notre charte constitu
tionnelle consisterait-elle par hasard défendre au
père de famille de faire élever son enfant dans les
principes qui lui conviennent?
Qui parle décria S. V. P?
Qui a jamais songé empêcher un père de fa
mille d'élever son enfa;il dans la croyance qui lui
semble la meilleure?
Parce que l'on n'enseignera pas le catéchisme
l'école, aura-t-on forcé quelqu'un ne pas être
catholique?
Parce qu'on n'enseigne pas la contrebasse dans
tés institutions de l'Etat, défend t-on quelqu'un
d'étudier des variations sur cet instrument aussi
harmonieux que délicat?
Il y a 5 ou 6 ans on ne priait pas l'université
de Louvain l'ouverture des cours; est-ce seule
ment depuis que le Pater-Noster y est devenu
obligatoire que YAlma-Mater est devenu catholi
que?