39e ANNÉE. 3 Avril 1879 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. LES SCANDALES de l'Admioislralien Cléricale. A lire par nos adversaires. ]\o 444. Jeudi, La situation n'a pas changé depuis Lundi en France. On a la presque certitude que si la propo sition Peyrat, relative au retour des Chambres Paris, doit subir aujourd'hui l'épreuve de la discus sion, la gauche avancée sera battue et avec elle le ministère qui s'est énergiquement prononcé contre les conclusions du rapport de M. Laboulaye. Le dissentiment a pris un caractère aigu; de part et d'autre, des amours-propres ont été froissés, et dans ces conditions le débat pourrait avoir ces con séquences fatales pour l'union des gauches. Mais le gouvernement croit avoir trouvé le moyen de gagner du temps. M. Léon Say doit demander au Sénat l'ajournement de la discussion après vacances et l'on assure que le centre gauche appuyera cette proposition. D'ici là les passions se calmeront et il sera possible decherchcr une solution qui satisfasse tout le monde. Le prince de Bismark est entré hier dans sa 65e année. Cet anniversaire passera presque inaperçu en Allemagne, sauf Cologne, où doit avoir lieu l'inauguration de la statue de l'illustre homme d'Etal. Samedi, le chancelier de l'empire a tenu sa dernière soirée parlementaire et jamais ses invités ne l'avaient trouvé plus dispos. Les circonstances en elTet, lui sonl|jpxiiaordinairemenl favorables. Le prince de Bismark s'est entretenu avec plusieurs députés du dernier discours de lord Beaconsfield, dans lequel le chef du ministère anglais s'est pro noncé eu faveur de la politique proteclionniste. Ce discours, qui semble réfléler assez exactement les dispositions de la chancellerie allemande, a produit Berlin un fâcheux effet dans les rangs des libres-échangistes. Par un décret impérial publié avanb-hier au Moniteur de T Empire, le ministre de l'agriculture, M. Friedenthal, est nommé ministre de l'agricultu re, des domaines et des forêts. .M. Maybach, mi nistre de l'industrie, du commerce et des travaux publics, se voit enlever ses principales attributions, et ne garde que le portefeuille des travaux pu- plics. Il ne transpire rien de nouveau au sujet de la crise vizirielle Conslantinople. Une note publié par l'Agence russe donne des indications précises sur l'accueil fait par les gran des puissances la circulaire de M. de Giers. L'Allemagne refuse d'envoyer des troupes dans la Uoumélie orientale. La France ne s'est pas en core prononcée, mais on croit toujours qu'elle re fusera d'intervenir. Quant la Turquie, l'Agence russe ne s'en occupe même pas. Lundi a eu lieu la Chambre des députés d'An gleterre le vole sur la motion de sir Ch. Dilke. Ainsi qu'il fallait s'y attendre, la majorité ne s'est pas associée au blâme que le fougueux orateur a voulu infliger au cabinet la suite de la défaite des troupes anglaises dans le pays des Zoulous; toutefois la motion a rallié un nombre considérable de suffrages. La majorité du gouvernement n'a été que de 60 voix. Nos mandataires la Chambre et au Sénat se démènent on ne peut plus maladroitement pour étaler tous les griefs de l'arrondissement d'Ypres, dont les intérêts, comme ils le disent avec raison, ont été si longtemps méconnus. On ne saurait plus maladroitement attaquer ses propres amis, car si les intérêts de l'arron dissement d'Ypres sont depuis si longtemps méconnus, àqui lafaute? Ne sont ce pas vos amis qui, depuis huit ans, ont occupé le pouvoir, et si vous n'en avez rien obtenu, cela ne prouve-t-il pas votre im puissance et leur mauvais vouloir? Cela ne démontre-t-il pas de la manière la plus péremptoire que nous n'avons rien espé rer du régime clérical? Vous vous plaignez au jourd'hui que les chemins de fer ne sont pas repris, que le canal n'est pas achevé, mais encore une fois qui la faute si ce n'est des administrations cléricales qui ont pourtant gaspillé assez de millions et dont vous n'avez su obtenir un centime, parce que vous ne jou issiez d'aucune influence ni d'aucun crédit. Il était temps qu'une administration, soigneuse des devoirs publics, arrivât aux affaires, sinon le pays eût élé ruiné, avant d'en rien savoir. M. Frère-Orban a fait connaître la Chambre que les budgets de l'an dernier, œuvres du minis tère Malou, sont en déficit de pins de dix mil lions. C'est énorme sans doute, mais il ne faut pas trop s'en étonner; car dans certains départements il régnait un désordre et un esprit de gaspillage ef frénés et les ministres cléricaux mystifiaient la Chambre avec un sans-gène des plus révoltants. Ainsi il vient d'être révélé que la caserne des guides, construite par M. le général Thibauld Etterbeck. coûtera 4 millions. Or le général avait évalué la dépense 840,000 fr., et n'avait demandé la Chambre que cette somme, qui lui avait élé accordée sans marchander. Mais de son chef il avait fait des travaux pour quatre millions, soit cinq fois plus que le crédit voté. Et quels travaux Des égouls dont on n'a pas pu se servir, un bassin de natation, quand il n'y a pas d'eau dans les environs pour le remplir, etc. Une pareille manière d'agir, une imprévoyance et une incapacité aussi complètes, devaient tout naturellement, creuser le vide dans les coffres de l'Etat; quelques sommes que les contribuables y jetassent. N. B. Les journaux cléricaux, notamment la Patrie, ont bien soin de glisser snr la révélation du déficit de 10 millions et sur la scandaleuse af faire de la caserne des guides. Ils parlent de cette affaire de manière permettre au lecteurs d'en endosser la responsabilité au ministère libéral. Dans son numéro de vendredi, la Patrie impri mait en gros caractères les deux phrases suivantes extraites d'un discours prononcé par M. Thiers. Versailles le 22 juillet 1872: Et la sainte feuille se demandait ensuite si les libéraux, qui ne juraient que par M. Thiers, con tinuaient mépriser ses avertissements Nous ne croyons pas que les libéraux se soient jamais engagés suivre en tout et partout les ap préciations du premier président de la République française. Mais nous sommes d'accord quant aux avertissements ci-dessus, et c'est justement pour ne pas commettre la faute de toucher aux questions religieuses que le gouvernement a proposé de révi ser la loi sur l'instruction primaire, révision qui part d'un principe commun tous les pays où existent, comme en Belgique, la liberté des cultes et la séparation entre l'Etat et les Eglises; c'est que l'école doit être accessible aux élèves des diverses communions religieuses. El c'est aussi pour ne pas affliger en quelque nombre que ce soit les consciences religieuses que le gouvernement veut, comme conséquence logique de ce principe, que l'enseignement public donné au nom de l'Etat n'ait aucun caractère dog matique spécial, exclusif. L'enseignement religieux d'un culte particulier n'est cependant pas exclu de l'école, puisqu'il est mis un local de l'école la disposition des pères de famille et des ministres des cultes pour que les en fants y reçoivent, des heures déterminées, l'en seignement religieux de la confession laquelle ils appartiennent. LE PROGRES PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACeUIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (lr Janvier). HEURES DE DEPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-05. 12-07. 2-45. 3-57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-50. Langheraarck-Ostende. 7-31. 12-17. 6-15. Langhemarck, le samedi, 5-50. BULLETIN POLITIQUE. omxbs* ihmlWi ihb—HmaaeM—aaa—gMB—3—3aB3Mcng3—c"'*"^""^—i Ypres, le Avril IS79. La.plus grande faute qu'un gouvepuemeiil puisse commettre, e'est de toucher aux ques tions religieuses. Affliger en quelque nombre que ce soit les consciences religieuses, est une faute qu'un gouvernement n'a pas le droit de com mettre.

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Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1